mercredi 26 janvier 2011

10 ans. 30 séries. (part. II)



Kaamelott (2004-09, six saisons)

Difficile de ne pas en retirer une certaine fierté : la meilleure série comique de la décennie n'est pas anglaise, encore moins américaine - non : elle est assurément bien de chez nous, et vu le mépris généralement affiché par les sériephages pour les programmes du cru on pourra difficilement nous suspecter de chauvinisme. Oui, Kaamelott est une remarquable série, la seule à ce jour qui ait été digne d'un pays qui tout de même, excusez du peu, accoucha du plus grand auteur comique de tous les temps (un certain Molière). Pleine d'esprit et de finesse, hilarante mais profonde, bien plus complexe qu'on pourrait le croire au premier contact tout en demeurant parfaitement accessible, elle est pétrie de personnages inoubliables et d'épisodes d'anthologie. Que dire de plus ? Tout le monde a vu Kaamelott et tout le monde l'aime, ce qui n'est pas loin d'en faire la série populaire par excellence. Au sens le plus noble du terme.

Créateur : Alexandre Astier
Avec Alexandre Astier, Anne Girouard, Lionnel Astier...
Chaîne d'origine : M6


On en a causé :
> The Best of the Best


Life on Mars (2006-07)

Cheap & Cheerfull (comme dirait l'autre), Life on Mars narre l'improbable histoire d'un flic des années 2000 catapulé en 1973 suite à un accident de voiture au son du classique de Bowie. Rêve ? Hallucination ? Réel voyage dans le temps ? La série britannique a l'intelligence d'éviter de se focaliser sur ce détail. Plus comédie et polar que SF, elle préfère s'attarder sur le choc culturel entre les méthodes de Sam Taylor (cartésiennes, psychologisantes, scientifiques) et celles de ses confrères des seventies (disons plus... basiques). C'est souvent à pleurer de rire, et les auteurs ont qui plus est eu l'intelligence de s'arrêter avant essouflement du concept. A noter que l'on aurait tout aussi bien pu sélectionner Ashes to Ashes, excellent sister-show exportant le concept dans les années 80.

Créateurs : Matthew Graham, Tony Jordan & Ashley Pharoah
Avec John Simm, Philip Glenister, Liz White...
Chaîne d'origine : BBC One



Little Britain (2003-05, trois saisons)

Un grand philosophe déclara, un matin qu'il n'avait pas encore dessoûlé : "les Français rivaliseront avec les Anglais et les Américains le jour où ils auront leur Little Britain. C'est pas faux (comme dirait l'autre) : quand une série à sketches parvient à se hisser à une telle place, à connaître un tel succès et même un remake US (ce qui semble - je vous l'accorde - totalement crétin sur le papier), c'est qu'il y a vraiment un truc qui se passe. Et ce qui se passe, en l'occurrence, c'est que David Walliams et Mark Lucas repeignent leur pays en rouge sang le temps de trois saisons impressionnantes de férocité comique, produisant sans le savoir l'un des shows les plus originaux et incontournables dont l'Angleterre ait jamais accouché. À noter toutefois qu'on n'apprécie assurément pas la série de la même manière si l'on ne connaît pas au moins un peu les mœurs de nos voisins britons.

Créateurs : David Walliams & Matt Lucas
Avec David Walliams, Matt Lucas, Anthony Stewart Head...
Chaînes d'origines : BBC Three puis BBC One



Lost (2004-10, six saisons)

Lost, bien sûr. Évidemment. On a tout dit d'elle ces dernières années, de ses qualités, de ses défauts, de ses coups de génie comme de ses fautes de goût. Lost est très probablement la série la plus analysée et commentée des dix dernières années ; l'une des plus populaires, aussi, que sa dimension allégorique et sa manière habile d'échapper à toutes les étiquettes ont affublé d'un pouvoir de fascination comme on en aura rarement croisé en quelques cinquante années d'histoire des séries télévisées. C'est un lieu commun que de dire que celle-ci est impossible à résumer : indéfinissable, parfois même inimaginable, elle a non seulement révolutionné durablement le genre mais a également sans cesse repoussé ses limites et ses contraintes. Et si son final a pu la condamner pour un temps encore à la controverse, nul doute que le recul lui accordera la place qu'elle mérite au panthéon, bien au chaud entre Le Prisonnier et Les Soprano - autres séries mythiques dont les finals provoquèrent l'ire des fans du monde entier.

Créateurs : J.J. Abrams, Jeffrey Lieber & Damon Lindelof
Avec Matthew Fox, Terry O'Quinn, Evangeline Lily...
Titre français : Lost : les disparus
Chaîne d'origine : ABC

On en a (beaucoup) causé :
> La Passion de John Locke (analyse)
> Destiny Calls (saison 5)
> La Boucle temporelle pour les nuls (analyse)
> Game, Set, and... (analyse)
> Fin d'une époque (saison 6)
> Deus Ex Machina +1 (analyse finale)


Mad Men (depuis 2007, quatre saisons)

Les choses sont simples : hormis Breaking Bad (sur la même chaîne), ces quatre dernières années, on n'a pas fait mieux que Mad Men, chef-d'œuvre sixties devenu véritable phénomène de société, après avoir lanterné durant deux saisons aux audiences faméliques. Débutant dans la virtuosité et poursuivant dans le génie, la chronique de l'agence de pub new-yorkaise a évolué pour de devenir une tragédie intimiste puis finalement une fresque poignante sur un monde en perpétuel mouvement. C'est crépusculaire, fascinant, et admirablement porté des comédiens presque tous inconnus mais presque tous exceptionnels (au nombre desquels, bien sûr, le fascinant Jon Hamm). Cerise sur le gâteau : les femmes, souvent parentes pauvres des séries télévisées, s'y taillent la part du lion. Tellement bien qu'à force on finit par manquer de mots... d'ailleurs on s'arrêtera ici, non sans préciser qu'on attend avec impatience le cinquième chapitre.

Créateur : Matthew Weiner
Avec John Hamm, Elisabeth Moss, January Jones...
Chaîne d'origine : AMC (saison 5 attendue pour l'été 2011)

On en a causé quand personne ne connaissait, et ça c'est bien classe :
> Heavy As Can Be (saison 1)
> Le Meilleur soap de toute l'histoire de la télévision (saison 2)
> This Is the Way the World Ends (saison 3)
> Don Draper, seul au milieu du monde (analyse)
> Récolter ses propres graines (saison 4)


Nip/Tuck (2004-10, six saisons)

On vous voit venir. "Hé oh ! il a fumé quoi, le gars, chez Interlignage ? Il met pas Dexter mais par contre il colle cette merde racoleuse de Nip/Tuck ???" Eh bien oui. Sans arrière pensée et sans mauvaise foi, en tenant compte de son irrégularité légendaire (les épisodes pitoyables y sont légions à partir de la troisième saison)... mais aussi de ce qu'elle a pu offrir de mieux. Car Nip/Tuck et sa paire de chirurgiens esthétiques décadents auront malgré tout été capables d'épisodes extraordinaires par la suite, sans parler du fait que ses deux premiers chapitres sont tout simplement incontournables. C'est glauque, torturé, poisseux, méchamment drôle... et c'est surtout une arme de destruction massive contre une Amérique réactionnaire contre laquelle Ryan Murphy n'aura cessé de bataillé durant toute sa vie (car bien entendu, Ryan Murphy est mort le jour où il a créé Glee). Génie du dérangeant ou provocateur de bas-étage,dans le fond... peu importe. Déflégration eastonellisienne fascinante, Nip/Tuck aura réussi cet étonnant paradoxe de bien plus marquer son époque et ses spectateurs que certaines séries objectivement meilleures. Sa place dans cette sélection est donc non seulement méritée... mais évidente.

Créateur : Ryan Murphy
Avec Dylan Walsh, Julian McMahon, Joelly Richardson...
Chaîne d'origine : FX


On en a causé
> La Douce et enivrante odeur de la mort (saison 5, partie 2)
> Who by Very Slow Decay (saison 6, partie 1)
> Alone, Together (saison 6, partie 2)


The Office (2001-03, deux saisons)

La version originale plutôt que l'américaine... mais honnêtement ça ne s'est pas joué à beaucoup, l'adaptation avec Steve Carell (autre grand acteur comique qui mériterait d'être plus connu par chez nous) s'étant depuis longtemps émancipée de son modèle (une rareté, faut-il le préciser ?). Avantage tout de même à Ricky Gervais, dont l'humour désopilant nous aura accompagné deux années durant sans qu'on se lasse une minute. C'est vif, cinglant, british comme il faut... une chronique de l'entreprise moderne susceptible de guérir à jamais de Caméra Café. Ce qui n'était certes pas bien dur. A noter que le remake français, pour sa part, n'a pas connu la même postérité - malgré la présence du toujours excellent François Berléand.

Créateurs : Ricky Gervais & Steven Merchant
Avec Ricky Gervais, Martin Freeman, Mackenzie Crook...
Chaînes d'origine : BBC One puis BBC Two



Pushing Daisies (2007-09, deux saisons)

Bryan Fuller est un loser. Principalement connu comme artisan de la première saison de Heroes et concepteur de l'adorable Dead Like Me, il s'est fait une spécialité des audiences faméliques et des annulations brutales. Mais Bryan Fuller est égaement - et surtout - l'un des auteurs les plus singuliers qui se soient jamais exprimés à la télévision, à l'imagination fabuleuse et à la signature immédiatement reconnaissable (une rareté dans un genre malgré tout extrêmement manufacturé). Fusillée en plein envol (comme d'habitude), Pushing Daisies est à ce jour le sommet d'une oeuvre unique en son genre, féérique, poétique, débridée et bien moins naïve qu'on pourrait le croire au premier abord. Accessoirement, cette série visuellement sublime constitue à elle seule une preuve du bond de qualité esthétique effectué par les séries télévisées durant la dernière décennie. Depuis, Fuller est retourné cachetonner chez Heroes. Qui, sans surprise, s'est arrêtée après.

Créateur : Bryan Fuller
Avec Lee Pace, Anna Firel, Chi McBride...
Chaîne d'origine : ABC



Reporters (2007-09, deux saisons)

Calée entre les deux premières saisons d'Engrenages, Reporters peut légitimement être considérée comme le premier pic de créativité dans la course de Canal + au titre prisé (par elle seule) de "chaîne des séries". L'ironie aura voulu qu'elle décide d'annuler ce qui était jusqu'alors sa plus belle réussite, faute d'audiences satisfaisantes. Il n'y avait pourtant que des qualités dans cette fiction s'attardant sur l'univers (finalement méconnu) du journaliste. Un véritable rythme, un casting remarquable et une attention portée à la marche du monde détonnant, et pas qu'un peu, au pays de Julie Lescaut. Surtout, il y avait un Bouchitey impérial. Argument qui devrait suffire à convaincre les derniers récalcitrants.

Créateur : Olivier Kohn
Avec Anne Coesens, Jérôme Robart, Patrick Bouchitey...
Chaîne d'origine : Canal +



Scrubs (2001-09, huit saisons)

La débilité peut donc cacher la plus profonde mélancolie. C'est ce que nous auront appris les clowns tristes Bill Lawrence (show-runner) et Zach Braff (pitre en chef) dans les années 2000. D'abord vaccin délicieux aux clichés des séries médicales, Scrubs a pris progressivement un tour initiatique inattendu et parfaitement séduisant. Au menu du programme Retrouvez le sourire au Sacré Coeur : délires cartoonesques, monologues déjantés, séquences burlesques, potache libérateur... et étrange émotion qui vous étreindra parfois, au détour d'une scène moins bête qu'elle en a l'air, lorsque la noirceur que la série dissimule sous le vernis comique éclatera au grand jour sans prévenir. Suffisamment troublant et peu courant pour que l'on oublie aussi le lamentable premier titre français que Med School, pathétique tentative de spin-off à laquelle, heureusement, personne n'a mordu.

Créateur : Bill Lawrence
Avec Zach Braff, Donald Faison, Sarah Chalke...
Chaînes d'origine : NBC puis ABC
 
On en a causé : 
> A débile, débile et demi (saisons 1 à 5) 
> Young Adult Friction (saisons 6 à 8)



Skins (depuis 2007, quatre saisons)

Si le changement de génération opéré au début de la saison 3 n'a pas forcément convaincu tout le monde, impossible d'oublier dans cette sélection les deux formidables premières saisons de la série après laquelle le genre teen-drama ne sera plus jamais le même. Rock'n'roll, nerveuse, souvent étonnamment poétique, Skins donne parfois l'impression d'avoir tout inventé dans le genre. Ce qui n'est évidemment pas vrai, elle s'inscrit au contraire dans la filiation parfaite de tout ce qui a pu être fait jusqu'alors à destination des adolescents (si cela ne saute pas aux yeux en regard de Dawson, c'est bel et bien le cas comparé aux autres séries britanniques du genre, il est vrai bien moins connues chez nous)... mais elle est si souvent émouvante que l'on a envie de croire en sa singularité. Seuls les Anglais pouvaient oser un programme aussi fou, too much et tout much, déjanté au possible tout en balançant en permanence entre rires et larmes. Peut-être pas la meilleure série de la décennie, mais une des plus attachantes.

Créateurs : Jaimie Brittain & Bryan Elsley
Chaîne d'origine : E4 (cinquième saison attendue pour janvier)



The Shield (2002-08, sept saisons)

Malraux disait de Faulkner que son roman Sanctuary avait introduit le roman policier dans la tragédie antique (et réciproquement, ajouterons-nous). C'était très en-dessous de la réalité, mais cela convient en revanche fort bien à The Shield. Débutant comme un cop-show réaliste, presque traditionnel passée une forme coup de poing, dans la droite ligne des classiques du genre (NYPD Blue et Hill Street Blues) avec juste le thème de la corruption active en plus... la série bascule très rapidement vers toujours plus de noirceur et d'intensité pour devenir l'une des plus sombres et fascinantes qui soient. Duels fratricides, trahisons, rédemption impossible et spirale de violence... le résultat, qui avec Vic Mackey a produit l'un des personnages les plus malades et fascinants de la fiction contemporaine, n'est pas à placer entre toutes mains. Mais il a déjà fait école, au point qu'il se passera sans doute longtemps avant de revoir une série policière de ce niveau. Logique somme toute, puisqu'après Mackey ne restent que silence et désolation.

Créateur : Shawn Ryan
Avec Michael Chiklis, Walton Goggins, CCH Pounder...
Chaîne d'origine : FX


On en a causé :
> Désolation (saisons 1 à 7)
> Shane Vendrell, le fils préféré (analayse)


Six Feet Under (2001-05, cinq saisons)

Si Lost a prouvé que tout était possible, Six Feet Under a pour sa part démontré que rien n'était tabou. En cinq saisons en tout points exceptionnelles, Alan Ball a exploré mieux que personne les tragédies intimes, l'angoisse de la mort, les affres de la sexualité, la dépression, la solitude, l'amour, le plaisir, la joie, l'ambition, la violence, la tendresse... Six Feet Under à la fin n'était plus une série, mais une symphonie embrassant l'humanité dans son ensemble tout en affirmant l'unicité de chaque individu. Dans le genre chronique intimiste, seuls quelques écrivains classiques ont su faire plus fort que les aventures bouleversantes de cette inoubliable famille de croque-morts.

Créateur : Alan Ball
Avec Peter Krause, Michael C. Hall, Frances Conroy...
Titre français : Six pieds sous-terre (rapidement abandonné pour le titre original)
Chaîne d'origine : HBO

On en a causé :
> La Vie et rien d'autre

Supernatural (depuis 2005, six saisons)

Invitée surprise de cette sélection Supernatural aura sans doute été la plus grosse surprise des dernières saisons. Partie de pas grand-chose (l'histoire de deux frères chasseurs de démons, revisitant tous les mythes fantastiques possibles et imaginables), la fiction bascule à partir de son troisième chapitre dans une revisitation biblique étonnante, parfois limite gore, aussi pleine d'humour que de tensions. Issus de différents teen dramas sans intérêt, les deux héros prennent une ampleur insoupçonnable au fil du temps, les intrigues se corsent, les dialogues s'étoffent, l'univers trouve sa singularité... ce que vous ignorez très probablement si vous faites partie des gens lâchant un feuilleton après quelques épisodes décevants. Une véritable démonstration de travail, ou comment changer un petit plaisir coupable en la meilleure série fantastique des dernières années, digne héritière des X-Files, avec qui elle partagea d'ailleurs durant longtemps le très bon réalisateur Kim Manners (R.I.P.)

Créateur : Eric Kripke
Avec Jared Padalecki, Jensen Ackles, Jim Beaver...
Chaîne d'origine : The WB (sixième saison en cours de diffusion)

On en a causé :
> What a Way to Go (saison 1)
> Une bonne surprise qui dure, qui dure... et devient une habitude (saisons 2 & 3)
> Anges, démons et ours (bi)polaires (saison 4)
> Apocalypse, Please (saison 5)


The Wire (2002-08, cinq saisons)

Hasards de l'aphabet, nous terminerons sur le meilleur. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : The Wire est peut-être bien la meilleure série de tous les temps. C'est en tout cas celle qui aura démontré mieux qu'aucune autre qu'une série télévisée était une œuvre à part entière, tout à fait capable de s'élever au niveau de la littérature ou du cinéma. D'abord axée sur la guerre contre la drogue à Baltimore (un sujet qui, il faut le préciser, est universel aux USA tant cette guerre a totalement contaminé les classes populaires et moyennes depuis quarante ans qu'elle est menée en vain), The Wire s'autorise rapidement les digressions pour finir par devenir une incroyable fresque qui, arrivée à son ultime saison, sera parvenue à évoquer quasiment tous les sujets possibles et imaginables dans une œuvre de fiction... plus quelques uns encore bien souvent absents. En cinq ans tout y passe, de la justice à la presse en passant par l'éducation, la politique de la ville, la sécurité, la violence urbaine... et toutes les galeries de personnages possibles : flics, avocats, juges, conseillers municipaux, dealers, consommateurs, mafieux, dockers, enseignants, simples citoyens... héritiers de Balzac inconscients de l'être, c'est toute une société que David Simon et Ed Burns recréent sous nos yeux, avec son désarroi et sa froideur mais aussi ses joies, son humour et son incroyable vitalité. Engagement politique rageur, rigueur documentaire époustouflante, humanisme poignant... il faudra probablement des années avant de revoir une œuvre aussi proche de la perfection.

Créateur : David Simon
Avec Dominic West, Lance Reddick, Michael K. Williams...
Titre français : Sur écoute
Chaîne d'origine : HBO

Comme vous l'aurez remarqué, cet article :
  • est paru sur Interlignage il y a quelques semaines (avec un édito en plus)
  • ne prend en compte que les séries dont le premier épisode a été diffusé après le 1er janvier 2000.