ALERTE SPOILER : Bien entendu, écrire un article sur la série dans son ensemble (du moins sur les cinq saisons déjà diffusées) nécessite de mettre quelques spoilers. J'en suis d'autant plus désolé que je pense sincèrement que cet article s'adresse aussi et peut-être avant tout à ceux qui n'ont pas vu Lost. J'ai essayé de limiter au maximum les exemples précis afin d'en dévoiler le moins possible, mais ce n'est pas parfait. A toute fins utiles, je précise cependant que cet article ne contient aucun spoiler de la saison 6, dont de toute façon personne ne sait rien.
Au commencement était un crash. Au commencement, et qui sait ? Peut-être bien à la fin. Nous verrons. Une chose est sûre : il y a six ans, lorsque Lost a débarqué, personne ne se doutait de l'incroyable voyage auquel nous conviaient J.J. Abrams et Damon Lindelof (1). On savait certes que cela risquait d'être bon, ne serait-ce que parce que le cocktail (l'auteur d'Alias, un réalisateur ayant fait ses armes chez Les Soprano, des scénaristes évadés de Buffy ou de Deadwood...) ressemblait à un best of de ce que la télévision avait offert de meilleur durant les années précédentes. D'ailleurs, voilà ce que c'était, Lost : un best of. Un best of de tout ce que la littérature, la télévision et le cinéma avaient engendré depuis quarante ans. Un shaker géant. Ou plutôt une grande boite.
Abrams a souvent raconté que l'idée de Lost lui était venue en repensant à une vieille anecdote de son enfance, à une boite en carton offerte par son grand-père et ornée d'un immense point d'interrogation - boite qu'il aurait toujours conservée mais jamais ouverte. "Elle représente l'infini des possibles [...] J'ai réalisé que le mystère était un catalyseur pour l'imagination. Qu'arrive un temps où le mystère devient plus important que le savoir." (la vidéo est ICI) Ce principe a été régulièrement utilisé dans Lost, et quelque part, il dit tout ou presque de la série. Et rejoint la morale de The Dark Tower, de Stephen King, influence majeure et revendiquée comme telle par les scénaristes : l'important n'est pas la destination, mais le voyage.
Des boites mystérieuses, il y en aura une pelletée en six saisons, toutes renvoyant d'ailleurs de manière plus ou directe à John Locke, qui avant de faire Messie exerçait la merveilleuse profession de responsable du recouvrement dans une entreprise fabriquant... des boites. La trappe qui l'obsèdera durant la saison un est bien entendu une boite. La boite magique de la saison trois, la boite en metal de la saison cinq... toutes ces boites recèlent leur lot de surprises (la cabane au milieu de la forêt n'est-elle pas elle aussi une boite ?), mais dans le fond ces surprises ne valent jamais le frisson d'angoisse et l'excitation de la découverte du mystère. Lost tient parfaitement dans ce précepte, au point d'ailleurs que ses auteurs aient confirmés ce que beaucoup soupçonnaient depuis longtemps :
- certains mystères resteront à jamais sans réponse ;
- la fin (annoncée comme "très poétique") conservera sa part de mystère et laissera libre-cour à différentes interprétations.
C'est d'ailleurs bien les seules choses (très vagues) que l'on sait sur cette saison six à venir, Lindelof et Cuse ayant pour le reste observé un silence radio très inhabituel... mais évidemment pourvoyeur de suspens et de mystère. On fait durer le plaisir... pour ne pas le dire le jeu. Car après tout, Lost n'est jamais que cela : un immense jeu, entre le puzzle, le Cluedo, les échecs et - évidemment - le backgammon (évidemment car, pour ceux qui ne l'auraient jamais vue, ce jeu antique revient à plusieurs reprises dans la série). Un jeu en réseau, serait-on même tenté d'ajouter tant le succès du programme est intimement à l'explosion du Web 2.0 (tout comme auparavant X-Files avait accompagné la naissance du Net). Il sera d'ailleurs intéressant de voir comment Lost va vieillir, car son pouvoir de fascination repose énormément sur l'aspect communautaire, sur la manière dont Lindelof et Cuse se la jouent maîtres du jeu en relançant régulièrement la partie via les désormais traditionnels podscasts. Une règle du jeu d'ailleurs parfois très irritante, dans la mesure où certains indices cruciaux (voire certaines réponses) se trouvent en dehors de la série en tant que telle : dans les bonus des coffrets dvd, dans les webisodes, dans les innombrables vidéos officielles circulant sur le réseau... etc. Pas vraiment du marketing en soi (quatre-vingt-dix pourcents de ces éléments sont disponibles très facilement et gratuitement sur le Net), mais en tout cas un processus de teasing impressionnant, à la fois imparable en terme de buzz et tout à fait honnête et passionnant (les deux zozos susnommés mettent un point d'honneur à exercer un contrôle forcément maniaque sur toutes les infos et le moindre petit produit dérivé, interdisant au merchandising de prendre le pas sur le contenu).
Le succès de la série repose évidemment énormément sur ces éléments, à plus forte raison arrivé aussi loin dans l'intrigue et à présent que les personnes regardant la série parce qu'elle était à la mode à ses débuts ont décroché depuis un bail. La série ne fait peut-être plus "que" dix millions de spectateurs aux Etats-Unis (ce qui la place assez loin du top ten des programmes les plus suivis), mais elle est devenue si complexe, si retorse et si intransigeante que l'on peut être sûr qu'il s'agit là de dix millions de vrais fans (ce qui la place du coup beaucoup plus haut que plein d'autres). Comment pourrait-il en être autrement, puisque dès la fin de la première saison les auteurs ont installés une interaction, peut-être même une connivence avec le spectateur relevant du jamais vu dans une série télé ? Cela n'est certes pas vérifié, mais il y a fort à parier que Cuse et Lindelof, purs geeks s'il en est, se tiennent régulièrement au courant sinon de toutes du moins des théories les plus populaires parmi les fans. Et s'amusent même, parfois, à y répondre directement à l'intérieur de la série (les exemples les plus évident étant évidemment les épisodes "Dave" [2x18] et "The Brig" [3x19]... mais il y en aurait beaucoup d'autres à citer). Et cette porosité, qui aurait pu déboucher sur une certaine forme de démagogie, de devenir l'un des atout majeurs de Lost, feuilleton débordant de l'écran pour jouer avec nos nerfs et défier constamment notre intelligence, notre mémoire et même notre sens de la déduction (après une semaine à discuter du final de la saison cinq je pensais quasiment l'inverse de ce que j'avais déduit juste après l'avoir vu !), via de simple stimuli, comme si c'était le spectateur et lui seul, finalement, l'objet de l'étude scientifique (2). Lost, c'est l'art de la suggestion visuelle et de l'épure narrative, une simplicité presque paradoxale eu égard à la débauche de moyens dépensés pour son tournage. La trappe (saison un), le mystérieux Jacob (saison trois à cinq) ou le monstre (toutes les saisons) sont de bons exemples du procédé : ils sont peu évoqués, finalement, mais chacune de leur évocation amène une réponse et deux questions. Un beau jour de la saison un, Locke et Boone tombent sur une trappe en métal au milieu de la jungle. Durant tous les épisodes suivants, ils vont essayer de l'ouvrir - en vain. Et pile au moment où le spectateur se lasse et n'en peut plus d'attendre... crack boum uh ! Croyez-vous que la trappe s'ouvre ? Pas du tout, c'est encore mieux : un faisseau lumineux en jaillit subitement, l'espace d'une minute. Il n'en faut pas plus pour relancer le suspens (= le mystère = l'intérêt du spectateur) pour six épisodes de plus. Et tous les mystères reposent peu ou prou sur ce système narratif simplissime, injectant juste ce qu'il faut (quand il le faut) de nouveaux éléments pour doper notre intelligence...
... laquelle finira bien entendu par mordre la poussière. Car hormis quelques points qui ne font pas trop de doutes, les réponses ne sont que très rarement celles que l'on soupçonne. Et si ce n'est pas assez clair, pas grave : les auteurs eux-mêmes termineront le boulot. Ils ont ainsi, cinq années durant, méthodiquement récusé la grande majorité des théories diverses et variées. Quitte à être eux-mêmes dépassés par l'ampleur du phénomène : ainsi malgré leurs récriminations, beaucoup de théories ont la vie dures alors même qu'elles ont été infirmées depuis des lustres, soit parce que certains fans ne sont pas au courant de leurs déclarations, soit (plus drôle encore) parce que des fans ne les croient pas et sont persuadés qu'ils essaient de les lancer sur des fausses pistes (bouh les tricheurs). Beaucoup en viennent à douter de ce qu'ils voient, lorsqu'ils n'extrapolent pas purement et simplement en sur-traduisant des détails ou en voyant dans les épisodes des choses qui n'y sont pas. Lost est déjà complexe en soi ; il est plus qu'ironique de voir que bien souvent, le spectateur complique encore les choses par-dessus.
C'est dire le pouvoir de fascination exercé par cette série, et c'est dire si Abrams, tout prête-nom qu'il ait été dans le fond, aura atteint son objectif. C'est dire également à quel point elle fera date et, cela va sans dire, nous manquera. Il fallut treize longues années avant de tomber sur une série aussi mystérieuse, énigmatique et excitante que Twin Peaks. Espérons qu'il en faudra moins pour trouver un supplétif à Lost, dont on savourera en attendant avec délectation l'ultime saison, qui débute aux Etats-Unis mardi soir prochain.
Lost (saisons 1 - 5), créée par J.J. Abrams, Jeff Lieber & Damon Lindelof (ABC, 2004-09)
(1) Au début de la série la place de Carlton Cuse, désormais l'un des patrons du show, était plus réduite.
(2) Clin d'oeil à l'une des théories les plus tenaces concernant la nature de l'Île.
...
Très bon billet pour fêter la reprise!
RépondreSupprimerJ'en suis à l'épisode 18 de la saison 1 (enfin !), vu ce matin... je m'arrête donc de lire ton billet au 3e paragraphe. C'est prenant ce truc, really weird, qu'est-ce que je suis contente d'en avoir encore tant à voir !
RépondreSupprimerUn régal, cet article.
RépondreSupprimerAllez, encore deux jours ^-^
Comme J-C, plus que deux jours ... ^^
RépondreSupprimerEn attendant, et j'aurais dû m'abstenir, je viens de me taper The Prisoner.
Quel boulet ...
Très bien dit, tout cela.
RépondreSupprimerC'est vrai que Lost est pleine de "boites mystérieuses", concrètes ou figurées, je n'y avais jamais pensé.
D'ailleurs, vous avez oublié de compter cercueil.
Amicalement,
BBB.
T'es sûr que Carlton Cuse était moins impliqué au début ? Enfin on s'en fout.
RépondreSupprimerPour info les premières minutes de la saison 6 sont dispo un peu partout ;-)
RépondreSupprimerSerious >>> oui, c'est presque un teaser... rendez-vous en mai pour la fête de fin d'année ;-)
RépondreSupprimerYs >>> en plus le meilleur (et le plus weirdy) est encore à venir. Et tu as bien fait de t'arrêter parce que juste après je lâchais un gros spoiler du 1x19 ! c'est d'ailleurs le seul vrai spoiler de l'article, le reste relève de l'évocation vague qui ne peut absolument pas faire sens quand on en est au début.
J-C & Thierry >>> j'ai lu que la projo presse a eu lieu hier soir à Hawaï (tranquille)... et les premiers échos sont archi-mega-positifs (miam !)
BBB. >>> effectivement... comment ai-je pu oublier le cercueil ?
Lil' >>> je crois, oui.
Anonyme >>> ouais... je me les suis d'ailleurs gentiment faites spoiler l'autre jour (merci de ne pas avoir franchi cette ligne jaune pour ta part). Cela dit je me méfie...
ça peut être un fake... les scénaristes ont déjà fait ce coup-là il y a deux ans avec le fameux cercueil (ils avaient tournés trois plans différentes avec trois personnages différents dans le cercueil, histoire de rendre impossible de savoir qui y était vraiment).
Comme tout le monde, je me sens depuis quelques jours comme un accro en manque (et j'envie Ys d'avoir encore tant de doses devant elle !). Ce qui fait bien la preuve de ce que tu avances, Thomas, dans ce chouette article : le mystère est plus fort que sa solution. En choisissant de faire le blackout total sur la saison 6, les producteurs ont trouvé la meilleure méthode qui soit pour nous rendre dingues.
RépondreSupprimerBonne soirée.
Et encore, le pire est avenir. Ce sera l'après. Je peine à trouver un bon produit de substitution...
RépondreSupprimerExact.
RépondreSupprimerHeureusement il restera toujours l'alcool pour nous aider à oublier :-)
RépondreSupprimerC'est marrant, mais lost, après que j'ai eu fini la 1er saison, m'avais laisser un plutôt mauvais goût, et la seconde avait confirmer cette impression. Marrant, parce qu'elle finie deuxième de l'odyssée des séries et puis parce que l'article de Thom est extrêmement alléchant.
RépondreSupprimerJe vais donc lui laisser une seconde chance, la reregarder. Mais je suis pas certain que ça fonctionne, j'ai détesté X-files, j'aime pas le côté complot, on nous cache tout, on nous dis rien. Mais sans doute, ça marchera pour cette série-ci.
En fait je comparais avec X-Files du point du "phénomène de société sur le Net", et de ce point de vue Lost s'inscrit dans la suite logique. Mais en terme de contenu, les deux n'ont vraiment pas grand-chose à voir (d'ailleurs il n'y a pas de complot dans Lost, juste une accumulation de mystères).
RépondreSupprimerJ'ai revu toute la série il y a peu, et clairement les deux premières saisons sont les moins passionnantes. Je concède que l'argument est un brin fallacieux (d'ailleurs j'ai accroché assez vite), mais c'est vrai que la série évolue énormément et a développé au fil des années une capacité étonnante à "s'auto-réinventer". Je pense d'ailleurs que c'est qui a fait une bonne part de son succès : en gardant les mêmes personnages principaux et les mêmes thèmes, elle n'a paradoxalement plus grand-chose à voir aujourd'hui avec ce qu'elle était dans sa saison 1 (l'exact contraire de X-Files, pour le coup ^^)
Quel article pour le final...
RépondreSupprimerje suis loin de tout comprendre mais c'est sûrement ce que j'aime le plus dans Lost : les portes, les boites quelle ouvre...Impatiente de voir le final bien sûr, impatiente et déjà en manque...il ne restera plus, après coup, qu'à tout reprendre depuis le début pour que d'autres portes s'ouvrent.
LOST...C'est grâce à toi, à tes articles que j'ai commencé à regarder cette série inimaginable, incroyable, enfin tout ce que tu dis tellement bien.
RépondreSupprimerJe me réjouis, et j'ai carrément envie de pleurer que ce soit la dernière saison. (Nooooon, pitiéééé...)
Ys, quelle chance tu as d'en être à la saison 1 !!!
Très bon article. Quasiment le seul que j'ai lu de la semaine, d'ailleurs. J'ai boycotté presque tous les papiers de la Lost Week : j'avais pas l'impression d'apprendre quoi que ce soit. Et côté commentaires, trop de risque de spoilers -ou de pugilat inintéressant et chronophage. Mais la, tu as réussi à résumer l'essence de cette série en quelques lignes. Bravo. Et vivement mardi.
RépondreSupprimerUn mot encore : moi aussi, comme Lucie, j'ai découvert cette série grâce au GOLB. Et quel plaisir à lire, ces articles. Quand vous en parlez, on a l'impression que c'est comme une évidence. Les scénaristes devraient vous embaucher comme teaser professionnel !
RépondreSupprimerBBB.
Encore un article passionnant sur une série qui ne l'est pas moins. Je suis en train de revisionner tout du début (je vais pouvoir visionner les 4 et 5 que je n'avais pas encore vues) et j'avais gardé le souvenir de deux premières saisons poussives (surtout la 1) et finalement j'ai aimé les revoir. mais il me tarde d'attaquer la partie que je n'ai pas vue, et je ne regrette pas d'avoir attendu, ça m'en fait plus à voir avant de devoir dire adieu à Lost et de sombrer dans un chagrin violent. J'espère que d'ici là tu nous régaleras d'autres articles sur cette série dont tu parles remarquablement ;-)
RépondreSupprimerBon alors elle a explosé cette bombe oui ou merde ?!!
RépondreSupprimerDepuis "qui a tiré sur Dale Cooper?" je crois que je n'ai jamais vu de twist aussi insoutenable dans une série!
Sandra >>> des portes, des boites, des boucles... je crois que cette série est écrite par de passionnés de géométrie ! :-)
RépondreSupprimerLucie & BBB. >>> ça me fait très plaisir, ce que vous me dites là.
DNDM >>> toi aussi, tu sais comment me faire plaisir espèce de gros fripon ! (cela dit il y a quand même un ou deux très bons articles dans la Lost Week... sans compter le mien, of course ;-)
C-U-L-P >>> en fait la réponse à ta question a été donnée par les producteurs il y a déjà plusieurs mois. Ce n'est pas cette question-là que je trouve la plus intolérable ;-)
Gaëlle >>> il y aura de toute façon un ultime article au mois de mai pour la chronique de la saison 6. Est-ce qu'il y en aura d'autres entre temps, ça, je ne peux pas encore le savoir...
C-U-L-P: on a quand même eu "qui a tiré sur Mr Burns", depuis!! ;-)
RépondreSupprimerSinon, Thomas, très bon article, de fond, qui réussi fianlement à donner envie de voir la série en en parlant presque pas... Well Done ;-)
Je finis de revoir la saison 5 en attendant le 2, et... c'est frustrant en fait: je me dis que je me gâche déjà en parltie le plaisir que j'aurais à la revoir entière une fois terminée, ce plaisir d'identifier les indices, et d'enfin les comprendre...
Très impatient de voir la suite, comme tout le monde (même si la saison 5 - de transition - m'a déçu)... Très content aussi que ce soit l'ultime saison : toujours finir avant de s'essouffler... :-)
RépondreSupprimerC'est marrant parce que Cuse et Lindelof racontent depuis quelques temps à qui veut l'entendre qu'en fait s'ils ont booké la fin pour 2010 c'est parce que dès la saison 3 ils n'avaient plus d'idées. Info ou intox ?
RépondreSupprimerA priori : intox. Non ?
RépondreSupprimerLes deux, sans doute. Une info réelle qui a largement été déformée : ils ont effectivement dit ça, mais ils avaient surtout du mal avec les sous-développements plus qu'avec l'intrigue principale. Et savoir qu'il y avait une fin les aurait "libérés" (sic). Mais buzzée sur le Net, ça a rapidement donné : ils n'ont jamais su où ils allaient, cette série en fait c'est n'importe quoi.
RépondreSupprimer+1 Bloom.
RépondreSupprimerDes drogués en manque c'est exactement ce que vous avez l'air d'être ;)
Il s'en passe des choses dans le monde ds séire, moi qui n'étais au courant de rien :-))) heureusement après avoir avalé la saison 1 en trois jours, je me susi achetée la deux comme ça pas d'erreur... on verra pour la suite... mais je suis quand même pas sûr d'aller chercher mes réponses sur le net... on verra ;-)
RépondreSupprimerJe crois que ça ne valait le coup que si on le faisait au fil de la diffusion.
RépondreSupprimerDe toute façon rassure-toi la série reste parfaitement compréhensible sans cela. Et puis si tu l'as en DVD, sache tout de même que la plupart des trucs qui se trouvaient sur le Net sont dans les bonus des coffrets à partir du second.
ce qui est fou avec cette série c'est qu'on a vraiment l'impression que ses auteurs n'ont jamais eu à tenir compte des contraintes de business qui font toute série dite mainstream. Evidemment ça ne doit pas être le cas mais c'est l'impression qu'elle donne.
RépondreSupprimerEt pourtant il y a eu pas mal de prises de bec, dès le pilote. Mais on ne peut pas dire en effet que ces gens aient fait dans le racolage...
RépondreSupprimerJ'ai beau lire ton billet, je n'arrive pas à comprendre cet engouement... le mystère... ok.on expliquera pas tout (ha, ha, elle est bonne celle-là!). J'avais bcp aimé la première saison, qui campait bien les personnages; la suite m'a déçu et j'ai regardé épisodiquement la saison 3 ... je ne comprenais plsu rien, j'aiamis juste suivre un peu les personngages ds leur quotiden, j'ai donc vite décroché; ca commençait à virer au ridicule, tout rebondissement étant le bienvenu pour les scénaristes, visiblement... J'ai trouvé qu'on était bien loin du mystère du "Prisonnier", qui lui pourtant aussi conserve sa part non expliquée. Bon, comme je suis le seul à le penser visiblement, vs ne m'en voudrez pas ;-)...
RépondreSupprimerDe toute façon on ne peut pas vraiment comprendre en le suivant de manière épisodique...
RépondreSupprimeroh, je n'avais jamais fait le lien entre les boîtes et Locke... Merci!
RépondreSupprimerIl y en a sûrement plein d'autres que je n'ai pas vues... je n'ai d'ailleurs pas vraiment cherché, c'est un truc qui m'a fait tilter, comme ça, en entendant l'histoire d'Abrams...
RépondreSupprimerJe m'étais promis, après avoir lu ton article, de ne pas en remettre une couche sur Twin peaks... de parler de Lost, seulement de Lost... mais non, rien à faire, je ne peux pas m'en empêcher...
RépondreSupprimerJ'adore Lost. et, contrairement à toi qui trouve que les deux premières saisons moins bien, ce sont peut-être mes préférées... car après, même si tout ça fonctionne très bien, même si je suis emballé par chaque saison, je trouve qu'on perd un peu en mystère. Non pas parce que les tenants et aboutissants se dévoileraient, mais parce que dans les deux premières (surtout la première), tout est à découvrir, on ne sait quasiment rien de l’île, de ses habitants, on est paumé, loin de tout, en pleine nature sauvage, et j’aime le côté « Robinson Crusoé »… mais plus la série avance, avec le bunker, le village des autres, celui du projet Dharma, les nouveaux-venus, plus l’île, pour moi, perd de son mystère et de sa dangerosité (on ne s’attend plus à y voir débarquer un ours polaire ou un mec étrange sorti de nulle part comme Ethan)… et pour moi, Lost n’est tout de même pas aussi "énigmatique et mystérieuse" que Twin peaks… elle n’a pas ce « grain de folie ». Elle partage avec Twin Peaks le goût du mystère et un intérêt fort porté à de nombreux personnages (contrairement à X-Files, où l’on suit un duo, et quelques personnages secondaires)… mais dans son rapport au mystère, elle me semble souvent plus proche de X-Files. Dans Twin peaks, on s’abandonne au mystère (comme dans la plupart des films de Lynch), absolument tout peut arriver sans que l’on nous suggère qu’il doit forcément bien y avoir une explication… mais dans Lost ou X-Files, on nous balade avec un mystère dans un cadre plus rationnel… c’est compliqué à expliquer, mais pour faire simple, j’ai l’impression, dans X-Files ou Lost, de mieux voir les « ficelles scénaristiques » du déploiement de ce mystère… on t’en dévoile un bout, on te donne une explication de tel phénomène, puis on embraie vite sur un autre, les choses sont plus « carrées », moins bizarres que chez Lynch (même si dans la saison 2 de Twin peaks, il y a quelques ficelles et semblants d’explications un peu faciles). Un final « poétique » pour Lost… peut-être, mais ça m’étonnerait fort qu’il soit aussi barré, dérangeant et audacieux que celui de Twin Peaks.
D’ailleurs, ce que je trouve le plus fascinant, dans Lost, ce sont ses personnages, plus que son mystère… alors que dans Twin peaks, c’est autant cette atmosphère mystérieuse que les personnages…
Enfin bon, malgré ces petits points de divergence, je le répète, j’adore Lost, de son premier épisode au dernier de la saison 5…
Moi je l'ai vu ! Moi je l'ai vu ;-)
RépondreSupprimerGT >>> je ne suis vraiment pas d'accord, et une fois de plus je trouve que surclasse considérablement Twin Peaks (le fan de Lynch en toi, sans doute...). Par bien des aspects je trouve Lost supérieure ou au moins égale... mais aucune importance, car tu fais bien pire après en osant une comparaison avec X-Files. Et là franchement, j'ai bondi de ma chaise : X-Files c'est un mystère très droit, carré, linéaire... et pas du tout captivant. Elle d'autre qualités, mais X-Files ne repose pas réellement sur le mystère, en tout cas pas au même titre que Lost et son foisonnement de questions parallèles, d'énigmes étranges, son jeu avec les symboles, la cabalistique... qui la rapprochent évidemment beaucoup plus de Twin Peaks. Quant à ta réflexion finale... bof, je ne peux pas y répondre, j'ai compris depuis longtemps que tu partais du principes qu'aucune série ne pouvait être supérieure à Twin Peaks et que ça ne valait même pas la peine d'essayer d'envisager le contraire :-)
RépondreSupprimerSerious Quoi ? T'es vacances chez mémé ??
"en fait la réponse à ta question a été donnée par les producteurs il y a déjà plusieurs mois. Ce n'est pas cette question-là que je trouve la plus intolérable ;-)"
RépondreSupprimerCela ne vaut plus la peine que je te dise : AH BON ?
Non ^^
RépondreSupprimerThom, dis-moi un truc : en fait ta super drôle intro sur Twin Peaks c'était un portrait de GT ? :D
RépondreSupprimerGT : il ne faut pas prendre mal cette moquerie, mais c'est vrai que Thomas passe trois pages à expliquer tout ce qui fait la spécificité de Lost...pour finir par hériter d'une longue digression sur TP (mais moins longue que d'habitude :) J'avoue, j'ai toujours du mal avec le fétichisme de TP. Je l'ai adoré à l'époque, j'ai adoré le revoir mais bon, c'était il y a vingt ans...ça me rappelle surtout que c'était plus facile alors de révolutionner la télé (même qu'on pouvait faire des super séries sans que des gens viennent dire "ouais, ça vaut pas TP"...normal à l'époque la référence c'était Magnum :)
Enfin. Je ne trouve pas Lost plus comparable à TP qu'à X-Files. Chacune a marqué son temps pour des raisons différentes. Lost est quand même un ovni et dans son approche de la mise en scène, des personnages ou de la narration je ne vois vraiment pas quoi elle sera comparable (encore moins maintenant que j'ai vu ce putain d'épisode mais CHUT)...
Tu me fais un mauvais procès... car tu sais bien que je ne place pas Twin Peaks au-dessus de tout dans les séries télés, j'ai déjà à dit à maintes reprise que je ne pouvais pas vraiment hiérarchiser entre Twin Peaks, les Sopranos, et 24, chacune étant, pour moi, géniale dans son genre... de plus, si je préfère très largement Twin Peaks à Six Feet under, je ne pourrais pas dire "Twin peaks est incontestablement supérieure à SFU"... et même si j'accroche bien plus à Lost qu'à SFU, je pense tout de même que SFU est supérieure (la différence entre esthétique et ressenti^^)... bref, je ne suis pas un "fanatique" qui ne jure que par Twin Peaks... d'autant plus que je reconnais sans problème, comme je l'ai encore dit ici, qu'il y a des ficelles scénaristiques et rebondissements convenus dans la saison 2...
RépondreSupprimerQuant au "mystère"... oui, je conçois très bien qu'on puisse trouver qu'il soit plus proche, dans Lost, de Twin peaks que de X-Files, mais ce n'est pas la sensation que j'ai... et là, je citerai ma douce moitié, qui n'est pas une fana de Lynch autant que moi, mais qui adore Twin peaks, qui a adoré les 2 premières saisons de Lost mais lui reproche ce "syndrome X-Files"... l'impression d'être "baladé" dans un mystère où l'on joue avec le spectateur, où l'on en rajoute chaque fois une couche pour ne pas résoudre (alors que dans Twin Peaks, c'est tout l'univers qui est onirique, surréaliste...) moi, ça me dérange moins, j'aime le mystère plus que sa résolution (c'est bien pour cela que Lynch me fascine autant), mais je suis tout de même un peu d'accord avec elle sur ce point. Il n'y a pas dans Lost ou X-files (dont je n'ai jamais été très assidu, j'ai même pas dû en voir la moitié) ce côté surréaliste qui, pour moi, fait une grosse différence, et rend l'univers de Twin peaks beaucoup plus barré et surprenant que celui de n'importe quelle autre série... (ce qui n'en fait pas une "meilleure" série, mais une série différente avec un rapport au mystère très singulier...)
Je ne suis pas sûr d'avoir été très clair, comme je le disais dans mon comm précédent, c'est assez compliqué à expliquer... pour faire simple, je pourrais dire que dans Lost ou X-Files, on imaginerait pas un père qui a perdu sa fille et qui exprime sa douleur en chantant et dansant pendant qu'il pleure, on n'imaginerait pas voir pendant deux minutes un plan fixe dans une banque avec un vieux banquier qui va du guichet à un coffre, une femme, sans aucune explication, qui se retrouve avec une force hors du commun et dont l'esprit rajeunit de 20 ans, un héros qui trouve ses indices dans ses rêves, quidé par un géant et un nain etc...
Lost est un peu entre X-Files et Twin Peaks pour ce qui est du mystère, moins carrée et linéaire que X-Files, c'est sûr, mais pas aussi barrée et surréaliste que Twin Peaks...
Mais tu oublies un truc G.T.: La résolution du mystère est fondamentale. C'est parce qu'on lève quelques coins de voile qu'on peut garder le spectateur en haleine.
RépondreSupprimerEt surtout, c'est en le résolvant qu'on montre au spectateur qu'on se foutait pas de sa gueule. Créer un mytère insoluble pour ne finalement pas le résoudre, c'est... pas à la portée du premier venu, mais c'est quand même "trop facile", et surtout, c'est hyper frustrant pour le spectateur.
Le truc vraiment fascinant dans Lost, c'est justement comment un mystère hyper touffu réussit à être expliqué, a fortiori, ici, de façon cohérente et pas simpliste non plus.
Et ce, sans céder au gros défaut de X - Files: résoudre une énigme pour en sortir d'autres, qui finit par être une ficelle horriblement grossière dans les dernières saisons. Ici, on a un seul mystère et une multitude d'énigmes s'accumulant dans les trois premières saisons, et quand une nouvelle arrive, on a pas l'impression qu'elle vient d'être rajoutée pour relancer la roue pour un tour. (Relancer la roue pour un tour. En parlant de Lost. Suis-je drôle.)
(Contrairement, par exemple, à Twin Peaks qui aurait tout aussi bien pu s'arrêter àapres l'épisode 10 de la saison 2, et passe par un redémarrage poussif de 4 épisodes... avant de relancer vraiment l'interet. :-))
GT >>> bien sûr que je te fais un mauvais procès... mais en même temps faut bien ça pour te freiner quand tu pars sur Twin Peaks :-)
RépondreSupprimerGuic' a pas mal répondu. Je trouve la construction de Lost bien supérieure à X-Files et vraiment pas comparable. Dans X-Files il y a vraiment cette surenchère permanente, jusque dans les prolongations du truc (à partir de la saison 5 on entendait chaque année que c'était la dernière saison de X-Files, on allait avoir toute la vérité... mais arrivé en mars la série était prolongée et hop, ça repartait pour un tour... au point qu'une fois le complot extra-terrestre résolu à la fin de la saison 6, ils ont été "contraints" d'inventer un nouvel arc principal, un nouveau complot et de nouvelles questions, histoire de remplir les épisodes). Lost ne rajoute pas vraiment de mystères ; ils sont tous liés entre eux et les réponses sont dissiminées progressivement. Au point que quand arrive LA révélation du final de la saison 5, qui n'est pas tant l'état de Locke que l'existence de l'antagoniste de Jacob, ce qui semblerait ailleurs de la surenchère est ici un éclairage totalement différent, une véritable révélation qui ne se contente pas de relancer la série, mais bien de donner un sens totalement différent à ce qu'on a vu plus tôt (c'est d'ailleurs pourquoi comme beaucoup je refuse de croire que cette idée n'était pas dans la tête des scénaristes depuis longtemps, quand on revoit le tout après c'est bien trop cohérent pour être un twist ordinaire). Tout est lié, ce qui n'est clairement pas le cas dans Twin Peaks, dont les digressions suivent en parallèle plusieurs personnages, quand celles de Lost se rejoignent toutes à la fin.
Pour revenir à Twin Peaks il y a aussi une différence fondamentale dans l'approche : Lost repose presqu'entièrement sur ses personnages, ils sont quasiment le seul moteur de l'intrigue et seront probablement sa résolution. Le fait qu'ils soient nombreux à être directement impliqués dans l'intrigue offre plein de portes d'entrées aux interprétations, parce qu'eux-mêmes interprètent ce qu'ils vivent de manière très différentes (le cas le plus évident étant les trois approches du destin que symbolilsent Locke, Jack et Sawyer). On ne trouve rien d'équivalent dans Twin Peaks, pour plein de raisons différentes (l'époque, la linéarité de la narration, le fait que son annulation brutale ait contrait Mark Frost a prendre des chemins de traverse... etc.).
Ce qui est marrant dans ce débat c'est quand même qu'au départ et si je ne me trompe pas, Lynch voulait que Twin Peaks n'ait jamais de réponse et que les digressions répétées finissent par prendre plus de place que la mort de Laura Palmer. Bref il voulait faire du X-Files avant l'heure (et il l'aurait sans doute beaucoup mieux fait). Les scénaristes de Lost avaient presque le projet inverse, et il était beaucoup plus difficile à réaliser et imposer (comme le dit Guic), parce que bon, à la limite, une série qui dure des années et ne résout jamais le mystère c'est l'idéal de n'importe quelle chaine mainstream (alors qu'une série qui se termine à une date précise et poursuit un but précis c'est un nid à emmerdes ;)
RépondreSupprimerArticle plaisant mais dont le début raconte n'importe quoi : Abrams n'a rien foutu sur Lost et n'est en rien responsable de sa qualité. Je croyais que tous les fans le savaient.
RépondreSupprimerSerious Moon >>> amusant, en effet !
RépondreSupprimerAnonyme >>> je n'ai pas dit le contraire, j'ai même utilisé le terme "prête-nom" !