jeudi 30 décembre 2010

Des crissements. Des écorchures.

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En décembre 2000, j'achetais par hasard... disons : presque par hasard, un disque qui allait tourner inlassablement durant des mois. Pourquoi je l'avais acheté ? Je ne sais plus vraiment. Le groupe faisait un petit buzz à l'époque, je crois, suite à sa contribution à la B.O. de Baise-moi. Mais je n'avais pas vu le film - encore moins écouté sa B.O. J'avais cependant bien dû en entendre parler quelque part, au fin fond de ma campagne, pour l'acheter si peu de temps après sa sortie et pour aller spécifiquement vers ce disque dans la FNAC de Rouen - celui-ci et pas un autre.

mercredi 29 décembre 2010

Warehouse 13 ? Il y a moyen...

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Ce pourrait presque être un jeu : dis Tonton Syfy, fais-moi une série moyenne !. Tonton Syfy, ému par tant de mignonneté, et du tac au tac : Tiens ma petite Jane, vl'à quelques milliers de dollars, achète-toi des kinders ou la série à la con que tu veux. La petite Jane, qui en fait doit bien avoir dans les quarante balais, c'est Jane Espenson, qui jouit ici d'une crédibilité sans borne pour son travail (toujours impeccable) sur Buffy (on lui doit entre autres les cultissimes épisodes "Superstar" et "Conversations with Dead People"), Battlestar (les deux dernières saisons), Dollhouse... liste non exhaustive. Bon, si on voulait être honnête il faudrait préciser que c'est aussi Jane Espenson qui a écrit l'abominable téléfilm The Plan, dont nous avions causé il y a quelques mois. Mais allons : tout le monde a le droit à l'erreur. Et quelqu'un qui a écrit "Superstar" y a sans doute un peu plus le droit que tout le monde.

lundi 27 décembre 2010

Mary Gauthier - La Grâce égarée sous une pile d'immondices

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On a oublié de vous dire que cet album était remarquable. En fait, on avait même carrément oublié de l’écouter. Double honte. On triple la mise ? Ok : nous ne connaissions même pas Mary Gauthier. Autant dire que la beauté suffocante d’une chanson comme "Mama Here, Mama Gone" nous rend pour le moins morveux.

dimanche 26 décembre 2010

Melissa Auf der Maur - D'une gentillesse à l'autre

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Cela commence par un geste gentil et cela se finit par un geste gentil. Entre les deux ? Un Meeting… pas tout à fait comme les autres, avec une des ces artistes que l’on suit depuis si longtemps qu’on a presque l’impression que ce sont de vieux amis. Et Melissa Auf der Maur, qui berça les fantasmes pubères de l’auteur de ces lignes (autant dire les choses telles qu’elles sont – du moins telles qu’elles furent), n’est pas du genre à vous faire vous détromper. On arrive un peu stressé, forcément stressé, car il n’est jamais facile de rencontrer des gens qu’on admire depuis longtemps. On en ressort incroyablement détendu, comme si l’interview tant redoutée n’avait finalement été qu’une discussion agréable autour d’un verre, avec une nana sympa rencontrée au détour d’un concert, grande cousine canadienne super cool quoique légèrement survoltée. Pour quelqu’un ayant joué avec la terre entière (plus grands inclus 1) et affichant sur son CV non pas un, mais deux des groupes américains les plus importants des vingt dernières années (Hole et les Smashing Pumpkins), Melissa Auf der Maur est invraisemblablement accessible et bienveillante vis-à-vis de son interlocuteur. « Nice to meet you, Thomas. Have a sit. Do you need anything ? Coffee ? Ok, viens par-ici. » Dix minutes et un gobelet de café plus tard on prend place dans la loge, Melissa s’excuse du bordel qu’on n’a même pas remarqué et roulez jeunesse ! Début d’une interview tambour battant – car la Dame est une incroyable bavarde pourvue d’un débit mitraillette. Grâce soit rendue au Ciel que l’entretien se soit déroulé en français.

vendredi 24 décembre 2010

The Boy Least Likely To - Pour un Noël choupidou

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Dans ce monde sans cœur, toutes les traditions se perdent les unes après les autres, et celle de l'album de Noël en est une qui a pris bien du plomb dans l'aile. Certes phénomène plus anglo-saxon que français, quel bonheur était-ce, toutefois, que de se noyer dans les Christmas Spirit (Johnny Cash, 1963) et autres A Jolly Christmas from Frank Sinatra (1957). Il y eut bien quelques tentatives ces dernières années, notamment l'excellent EP Christmas, de Low... mais bon, soyons franc, passées la pochette et le premier morceau le contenu n'était pas ni très festif, ni très pieux. Le reste ? De simple singles, valant généralement autant que leur prix de vente. C'est-à-dire rien.

mercredi 22 décembre 2010

Droit de réponse V.S. Droit d'inventaire

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L'heure est grave. L'heurt est grave, même. N'ayons pas peur des mots TM. On a beau militer pour la liberté d'expression, combattre depuis toujours l'oppression sous toutes ses formes, lutter contre les mensonges d'état... toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire et en matière de liberté d'expression comme dans tous les domaines, les choses ont leur propre limite que la Justice et l'Etat de droit ont pour fonction de fixer. Que voulez-vous que je vous dise ? Oui : je suis d'accord avec Eric Besson et les autres - il faut interdire Wikifreaks par tous les moyens. Je n'ai pas toujours pensé ça. En fait au départ, j'aimais plutôt bien ce site. L'idée ne me semblait pas mauvaise - en nous ment tellement. Au moins là, on savait la vérité. Et c'est important, ça, la vérité. Par les temps qui courent.

mardi 21 décembre 2010

Sarah Waters ... ou une autre.

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S'en sortir. Échapper à soi-même et se réinventer, pour peut-être pouvoir continuer. Tous les artistes à succès se retrouvent à un moment ou un autre face à cette peur de l'emprisonnement, de la répétition, de l'autoparodie. Sarah Waters a beaucoup de succès. L'on peut donc supposer qu'elle a eu très peur.

lundi 20 décembre 2010

Roses Kings Castles - La Révolution n'a pas eu lieu. Et c'est tant mieux.

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Je vous avais parlé l'an passé de l'attachant premier album de Roses Kings Castles, de comment ma femme en était tombée amoureuse, de comment je l'avais moi-même trouvé assez anodin, et de comment il avait fini par s'insinuer dans mon pauvre crâne pour finir par devenir l'un des albums que j'ai le plus écoutés ces deux dernières années. Bonne nouvelle : Adam Ficek est de retour en 2010, égal à lui-même, donc incroyablement touchant. La seule chose qui a changé c'est qu'il n'est plus le batteur de Babyshambles, ce qui doit faire beaucoup de mal à son compte en banque mais ne pourra à terme que faire beaucoup de bien à sa réputation, tant il était évident qu'ainsi planqué dans l'ombre, son talent souffrait de la tempétueuse aura de Peter D. Problème résolu : Adam Ficek est désormais Adam Ficek, l'homme qui a lui seul fit mentir Noël Gallagher, dont la célèbre saillie sur les batteurs ne connaissant rien à la musique est largement démentie par ce second opus (on notera qu'elle se vérifie cependant la plupart du temps, je ne dis ça ni pour Phil C. ni pour Ringo S.).

dimanche 19 décembre 2010

J'ai vu Rubicon

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J'ai vu Rubicon. Je vous le précise d'emblée car le moins qu'on puisse dire est que contrairement à d'autres, je ne vous ai pas soûlés avec. Il faut dire que durant facilement cinq épisodes, j'ai regardé cet objet avec une perplexité grandissante. Vous connaissez peut-être la célèbre maxime de Matt Weiner, créateur de Mad Men, qui considère que l'on ne peut pas avoir une idée précise de ce qu'est une série avant son cinquième épisode. Rubicon fait partie des rares exemples le faisant mentir. Arrivé au cinquième épisode, on est loin de savoir quoi en penser. En fait, à ce moment précis, on est confronté à un sentiment de plus en plus troublant, récurrent avec Rubicon : on se dit que cela commence enfin. Sauf que non. Ou peut-être. Comment savoir ? Encore faudrait-il être parfaitement sûr de ce que l'on regarde, encore faudrait-il avoir une vague idée de l'intrigue qui se dessine, en pointillés, derrière force digressions.

samedi 18 décembre 2010

Martina Topley Bird Wishes You a Merry Christmas

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Un jour il faudra bien lancer une révolution culturelle. Un jour il faudra bien se décider à abolir les premières parties. Le concept est inepte (LA star et son page lui déroulant le tapis rouge ? Fuck it !), la programmation souvent absurde, le résultat régulièrement lénifiant. Prenez Holly-Siz : le groupe ouvre ce soir pour la grande Martina Topley Bird ; il y a quelques semaines, c’était pour l’infâme Yodelice. Peut-on imaginer plus improbable grand écart ? Le pire étant que Holly-Siz n’a pas plus de points communs avec la première qu’avec le second, ce qui relève presque de la performance dans la mesure où en revanche, Holly-Siz sonne comme des centaines et des centaines de groupes. C’est simple, le terme « insipide » semble avoir été inventé tout exprès pour ce genre d’artiste, qui n’a à offrir ni identité forte, ni mélodies intéressantes, ni même un chouïa de présence scénique digne de ce nom. C’est vide, creux, ennuyeux, et en plus la nana n’arrête pas de raconter des trucs sans intérêt entre les morceaux. Si l’on ajoute à cela que derrière la voix, le son est une pure et simple bouillie (et il faut le faire, pour avoir un si mauvais au son au Café de la Danse)… on comprendra que nous soyons rapidement sortis fumer une cigarette. La pop-rock de balloches, très peu pour nous.

Bonjour Shannon Wright...

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Je sais bien que nous n’avons jamais été vraiment proches. Je n’ai jamais été ton plus grand fan, j’ai même zappé beaucoup de tes albums. Celui de l’an passé, Honeybee Girl, je l’avais écouté mais comment te dire ? Il m’avait prodigieusement ennuyé. Cela ne m’avait pas aidé à t’aimer plus. A t’aimer tout court, peut-être, car dans le fond si j’avais quelques uns de tes disques, si je les avais appréciés parfois, aucun n’a jamais fait battre mon petit cœur fragile. Bizarre, hein ? Faire battre les petits cœurs écorchés vifs, c’est pourtant exactement ce que tu es censée savoir faire le mieux.

vendredi 17 décembre 2010

Roberto Bolaño - À torrents...

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 "On fait face à des dangers. C'est la vérité pure et simple. On court des risques et on est le jouet du destin jusque dans les endroits les plus invraisemblables."

mercredi 15 décembre 2010

Dexter - De vraies qualités (pour une fois)

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[Taux de spoil : 20 %] Ainsi donc, j'avais raison et ils avaient tort. Ceux qui voyaient dans le grand final (que j'avais personnellement trouvé facile) de la saison quatre de Dexter la promesse d'un retour aux sources en seront pour leurs frais : le feuilleton continue son petit bonhomme de chemin, évolue toujours dans la même direction (dite de l'humanisation du monstre) et, en gros, ronronne. En même temps, qu'attendre d'une série qui ne fut jamais capable, même dans ses meilleures heures, d'éviter la grossièreté ? Dans Dexter, les ficelles scénaristiques ont toujours été des poteaux téléphoniques, et les seconds rôles peints à la truelle. Dexter continue sur sa lancée, très similaire dans le fond à un Desperate Housewives : le schéma narratif de la première saison tourne en boucle, décliné à l'infini, et les scenarii sont livrés en kit ; tiens, cette année on aurait dit que l'alter ego de Dex ne serait pas un méchant. Tiens, cette année on aurait dit que Deb elle allait coucher avec Quinn. Tiens, cette année on aurait dit que le méchant charismatique ne serait pas exactement un serial-killer. Dexter, ou l'art de composer un bon hachis parmentier avec les restes de la veille. Autant dire que certains viennent de passer quatre mois à piailler tout ce qu'ils pouvaient sur le mode du bouh, ma série préférée est devenue toute  pourrite. Ce qui n'est - évidemment - pas vrai.

mardi 14 décembre 2010

The Rebels Of Tijuana - Figures imposées

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Il y a des jours on ne sait pas pourquoi, on se sent un peu en porte-à-faux, à ne trop savoir quoi dire - ou plutôt à se demander comment expliquer les choses. Il y a quelques mois j'avais dit - et je maintiens - le bien que je pensais de l'EP des Rebels Of Tijuana, un peu rockab'-francophone-fendard, un peu garage-anglophone-nerveux. J'y suis revenu souvent, à ce quatre titres. Et j'étais très content de voir arriver un album.

dimanche 12 décembre 2010

Le Mystère Calexico

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Pour ce qui sera probablement la dernière chronique réédition de l'année, c'est donc Calexico qui régale. Deux grosses re-sorties au programme, bizarrement pas les deux premiers et très cultes albums, mais Hot Rail et Feast of Wire, qui marquèrent un tournant dans la popularité du groupe (en France, surtout, il est d'autant plus bizarre que ces albums ne ressortent pas chez nous). Laissons de côté le second, auréolé d'étoiles à sa sortie alors que le duo y sombrait à plusieurs reprises dans l'autoparodie flagrante. S'il n'est pas un mauvais album (il est probable que Joey Burns et John Convertino soient incapable de complètement foirer un disque), il faut reconnaître qu'il est assez loin d'être leur meilleur.

The Walking Dead - Série B. du dimanche soir

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L'évènement télévisuel de l'automne devait donc s'intituler The Walking Dead. Ce n'était pas vraiment une surprise : le buzz enflait depuis des mois, savamment orchestré par AMC, et le projet (adapté des comics de Robert Kirkman et Charles Adlard1 et piloté par Frank Darabont) était suffisamment solide pour devenir l'un des plus attendus de l'année. La communication a fait le reste, puisqu'ainsi vont les séries de nos jours. Il y a plus de dix ans, en découvrant Les Soprano ou Six Feet Under, on prenait la proverbiale gifle. Aujourd'hui, on est sommé de s'incliner devant le chef-d'œuvre, qu'il se nomme The Walking Dead ou Boardwalk Empire, avant même d'en avoir vu la moindre scène. Il n'est pas interdit de supposer que les réaction extrêmement mitigées suscitées par la série en certains endroits découlent au moins autant de cette promotion au napalm que des imperfections du feuilleton.

vendredi 10 décembre 2010

Le Président - Un cartoon efficace, featuring Georges Frêche

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C’est un curieux documentaire qui s’invite mercredi prochain sur nos écrans. L’on y voit Georges Frêche, le diablotin qui fit trembler les pontes du P.S., faire des blagues, manger comme un cochon, petit-déjeuner en pyjama, faire tourner en bourrique son équipe de campagne, balancer des piques ou s’endormir sur sa canne à quelques instants des résultats. Tel qu’en lui-même, à tout le moins exactement tel que l’on se l’imaginait.

Cher Ryan Adams...

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Salut vieux,

Tout d'abord, toutes mes excuses pour ce dérangement, car j'imagine que tu es très occupé à enregistrer ton troisième album de l'année. Je suis navré de prendre sur ton temps, mais il fallait que je te parle. Entre vieux amis. Ca fait combien de temps, qu'on se connaît ? Quinze ans ? Allez, disons quatorze. Une paie, tout de même. Je pense pouvoir dire que nous avons vieilli ensemble, même si moi plus que toi, alors que c'est toi le plus âgé.

mercredi 8 décembre 2010

Au mépris des clowns

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Y a pas à dire, Canto n'aura pas été l'idole de mon enfance pour rien. Peu importe que cela ait fait pschitttttt, pendant quelques jours j'aurais bien ri, spectateur ravi d'un feu artifice de connerie humaine. Un véritable régal. "Oh la belle bleue !" "Oh, le joli bordel !" En cette période de troubles et alors que l'actualité est un peu plus sinistre à chaque nouveau flash, cela fait un bien fou de rire un peu. Sur ce point, je ne peux qu'être d'accord avec mon banquier, qui lui-même a beaucoup ri hier, lorsque je suis passé vider les deux cents pauvres euros sur mon compte.

Sweet Little John

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Lennon a toujours été mon Beatle favori, mais je lui ai toujours préféré McCartney. Ne réglez pas votre mire – je vous explique : sur la seule période Beatles, John Lennon est clairement celui que je préfère. C’est un constat presque mathématique : 80… peut-être 90 % des mes chansons préférées des Fabs sont de lui. En revanche, dès que le groupe splitte et que commencent les carrières solo, Macca devient mon héros. De lui, j’aime tout ou presque jusqu’en 1980 (non parce qu’on ne le dit pas assez, mais Macca aussi, il est mort en 1980, très précisément le 16 mai). Je suis beaucoup plus circonspect concernant John, passés les deux chefs-d’œuvre inauguraux (Plastic Ono Band et Imagine) et si l’on excepte le majestueux (et mésestimé, mécompris, méprisé) Mind Games. La discographie post-Beatles du Paulo, non contente d’être une splendeur, témoigne d’une constance, d’une intelligence et d’une cohérence ne trouvant aucun équivalent dans la petite dizaine d’albums publiés par Lennon entre 1969 et sa mort. Et d’une certaine manière, c’est ce qui m’a toujours fasciné chez l’auteur des deux plus grandes chansons de tous les temps ("I Am the Walrus" et "Happiness Is a Warm Gun", bien sûr). Fasciné et agacé, car il va sans dire que si l’imperfection est séduisante pour tout apprenti rocker, on ne peut s’empêcher de vouloir que nos héros soient irréprochables – du moins artistiquement parlant.

mardi 7 décembre 2010

Bobby Conn - Space Age Playboy

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D'abord, effacer le souvenir du formidable concert de Bobby Conn au BBMix Festival, le week-end dernier. Se faire à l'idée qu'on ne retrouvera pas une telle fougue sur l'album, à plus forte raison parce qu'il ne date pas de la semaine dernière.

Puis, effacer le souvenir de la pochette. Eventuellement chercher à s'en débarrasser, des fois que le voisin serait un collectionneur de livres de poches SF du début des années quatre-vingt.

Gaëlle Nohant - B-Sides & Rarities

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Certains auteurs sont plus difficiles à aimer que d'autres. La plume de Gaëlle Nohant est aussi riche et généreuse que ses parutions sont rares, cela constitue en soi une raison suffisante pour se jeter sur la première d'entre elle depuis trois ans. Un recueil de nouvelles, dont certaines ne sont pas toutes jeunes, frappé du titre énigmatique de L'Homme dérouté. "Un collector", confiait-elle il y a peu. Vous savez ce qu'on dit : c'est à la valeur de ses raretés que l'on mesure le réel talent d'un(e) artiste.

lundi 6 décembre 2010

JOY - Old, New, Borrowed & Blew

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Marc Huygens est un curieux personnage. Quand certains artistes vous accompagnent quasiment toute votre vie et finissent par vous paraître de vieux camarades, lui ne fait que sembler plus insaisissable à chaque nouvelle parution. Vous avez beau le suivre depuis le tout premier EP, vous ne savez jamais vraiment à quoi à vous attendre, à quelle sauce il va vous manger ni d'où il va surgir. Le genre de type qui après un album qui illumine toutes les chambres d'étudiants de la fin des années 90 (Welcome to the Modern Dancehall, classique indie de 1999) enchaîne sur un live avec un orchestre philharmonique (The Man Who Was Already Dead, rare disque contrevenant à la règle voulant que toute expérience de rock symphonique soit une abomination). Puis qui disparaît, quelques temps, puis qui revient et décroche un tube quasiment sans le faire exprès (Beautiful Days, sur le sublime Vertigone), reprend U2 de manière si magistrale qu'il vous ferait presque aimer The Edge ("Love Is Blidness") tout en refusant délibérément de devenir Muse, pour mieux ressurgir plus tard avec un chef-d'œuvre de blues post-apocalyptique (The Red Room, l'un des tous meilleurs disques de la seconde moitiés de la décennie 2000). Et puis qui dissout le groupe dans une indifférence presque générale.

dimanche 5 décembre 2010

Miam Monster Miam, un curieux personnage

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Curieux personnage que ce Miam Monster Miam, qui se prêtait il y a peu, et de bonne grâce, au périlleux exercice du Meeting… Un type assez simple, et gentil et affable. Dégageant une espèce de douceur bienveillante qui ne laisse pas insensible. Pour un peu, on oublierait presque que l’on s’adresse à l’un des producteurs les plus doués de sa génération (d’ailleurs bien plus jeune qu’on le pensait), songwriter de talent et patron du label le plus cool du monde (Freaksville). Miam Monster Miam entre plutôt dans la catégorie prestigieuses des copains universels. Non pas des gens qui seraient copains avec tout le monde (quelle horreur), mais des gens si profondément sympathiques que tout le monde aurait envie, immédiatement et comme par magie, de devenir copain avec eux.

samedi 4 décembre 2010

The Tallest Man On Earth - Impeccable

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Les concerts les plus réussis ne sont pas nécessairement ceux qui se prêtent le mieux à l’exercice du live report. C’est un fait établi depuis des millénaires : un bon concert est unique, éphémère et impossible à reproduire. Le live report, par définition, repose sur des éléments transcriptibles, le plus souvent des détails dérisoires, qui s’ils trouvent leur place dans une chronique sur un set raté sembleraient totalement déplacés dans le cadre d’un article sur un moment d’exception.

Oh La La! à la Flèche d'Or

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Oh La La! a mûri. Enfin, on imagine que c'est l'idée générale sous-tendue par le concert de la Flèche d'Or, vendredi dernier. Un an et demi, tout de même, qu'on n'avait pas vu le (plus trop) nouveau groupe de Natacha Lejeune. Un an et demi qu'on le loupait, ou qu'il annulait, ou bien qu'on loupait un concert finalement annulé. C'en était rageant. On guettait les possibles dates avec impatience, tout comme cet album qui ne venait jamais (et qui viendra donc en janvier). On ne comprenait pas trop pourquoi cela prenait autant de temps. Maintenant on sait et on vous offre la réponse en exclusivité mondiale : Oh La La! a mûri. Ce qui, en matière de rock'n'roll, est rarement un compliment. Comme souvent les mots se mélangent, on trouve bien des raisons d'hésiter entre "avoir mûri" et "avoir changé". Dans les faits, le groupe a changé, puisque de cinq ses membres sont passés à trois. Et ce changement se voit, s'entend et se sent. Ce sont souvent les changements imprévus qui font mûrir, disent les psys et les plumitifs du dimanche. On ne sait pas trop comment le dire, parce qu'on aime vraiment ce groupe, ce site ayant même été parmi les tout premiers à en parler. Disons que c'était pas mal, mais pas plus que ça. De toutes les fois où on aura eu le plaisir de voir Natacha sur scène, toutes époques et groupes confondus, c'était assurément la plus faible, celle qui laissera le moins de souvenirs - ou alors pour de mauvaises raisons. Le sentiment global, pour le moins paradoxal, est que la formation qui jouait ce soir-là était moins en place que le groupe balbutiant qui jouait ramassé sur lui-même à l'International, il y a un an et demi.

Who's Got the Crack? - Hors-série N°3

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Vous attendez avec impatience (vos contributions en attestent) le WGTC spécial génériques ? Vous avez raison, mais en attendant, aucune raison de se priver d'un WGTC normal, pas vrai ? Enfin, "normal"... c'est vite dit. Pour ce troisième hors-série de l'histoire du jeu (après les sex-symbols masculins et féminins), nous allons en effet casser la routine : pas de méchancetés (au contraire)... et même pas de personnages, mais des acteurs en chair et en os ! Ce mois-ci, Le Golb vous convie en effet au prix...

jeudi 2 décembre 2010

Queens Of The Stone Age - Génial

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C'était il y a dix ans. Un petit groupe bruyant, assemblé de bric et de broc au fin fond du désert californien, décidait sur un coup de tête ou quasiment d'amorcer sa révolution. Deux ans plus tôt, ils avaient déjà signé un premier album de stoner-rock euphorisant quoiqu'inégal, que peu avaient écouté. A présent, ce qui restait de Kyuss était en ordre de bataille, rasait les poils dépassant des chemises et troquat les trois-feuilles pour la coke, la clope et une bonne vieille bouteille de bourbon (liste des méthodes de défonces citées par l'album non-exhaustive).

Speed Trials (M7)

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Histoire de boucler l'année en beauté (car oui, il est plus que temps...), ultime Speed Trials de 2010, soit donc un panorama rapide des albums dont il aurait fallu vous parler, sauf que je ne l'ai pas fait. Par manque de temps ou par paresse pure et simple.

mercredi 1 décembre 2010

Capriiiiii(ca), c'est finiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

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[NDLR : Avec toutes nos excuses pour le titre tout pourri, mais depuis un an qu'on se retenait il fallait bien que ça sorte] Caprica aura donc fait long feu. On ne sait si l'on doit s'en étonner, tant sa diffusion en laissa plus d'un perplexe : lancée à grand renfort de battage médiatique au début 2010, le prequel de Battlestar Galactica fut brutalement stoppé après seulement neuf épisodes, pour être relancé en octobre dans une indifférence inversement proportionnelle à l'engouement initial. Comment ne pas le comprendre ? Caprica avait besoin de temps pour installer son rythme, ses personnages et son univers. Le chapitre inaugural ouvrait superbement les hostilités, démarquait habilement le programme de son illustre prédécesseur... mais Syfy nous l'a coupé alors que les éléments commençaient seulement à se mettre en place.