mardi 31 mars 2009

El Goodo - Gonna stand tall ?

...
Ne pas s'y tromper : El Goodo a beau être gallois et tirer son nom d'une cultissime Ballad de Big Star, ce sont bien les sixties américaines qui le fascinent le plus. De plus en plus étoffée, la scène revival psyché britannique apparue dans la foulée de The Coral et des grands anciens de Kula Shaker n'en finit plus d'enchanter l'auditeur amateur de rock spatial et de pop planante. Peu importe qu'il s'agisse d'une simple mode ou des prémices d'un courant destiné à perdurer : les Byrds et le Band n'ont jamais été autant à la mode... franchement, on ne voit pas réellement de raison de s'en plaindre. Car loin d'être de vulgaires ersatz, tous ces groupes amateurs d'harmonies vocales et de synthés vintage parviennent pour l'heure à proposer un peu plus qu'une musique rétro : une pop évoquant certes le passé, mais jamais vraiment passéiste. Plus pour longtemps ?

Junot Diaz - Geek... Stink... Breath...

[Un article déjà paru en février 2008, réédité à l'occasion de la sortie française de cet excellent roman...] De deux choses l’une : soit vous connaissez déjà Junot Diaz, auquel cas non seulement vous êtes quelqu’un de très cultivé mais en plus vous êtes une personne hyper volontaire qui a appris l’anglais entre ses deux bouquins pour être sûre de ne pas louper le suivant (hypothèse moins improbable qu’il y paraît de prime abord, vu qu’onze ans séparent les deux livres de Diaz) ; soit vous ne le connaissez pas, auquel cas ne lisez même pas cet article : foncez directement vous procurer son recueil de nouvelles Drown (Los Boys, 10/18 pour l’édition française) et revenez me voir après. Vous ne serez pas déçus, je vous assure.

lundi 30 mars 2009

The Pains Of Being Pure At Heart - Suffer Little Children

...
Le nom est pas possible, fier et grandiloquent comme le sont les noms de groupes qu’on forme au sortir du lycée. La pochette la joue vintage - noir et blanc sobre et élégant. Bien entendu ils sont de New York.

Les amateurs de power-pop attendaient Stuck In The Sound, et voilà que 2009 leur offre The Pains Of Being Pure At Heart. Des Shoegazing Kids, eux aussi. Nés une poignée d’années trop tard (et dans le mauvais pays) pour avoir connu l’éphémère courant de la fin des années quatre-vingt, et issus d’une génération qui s’est tout pris dans la figure en même temps. Pas étonnant qu’ils transcendent presque malgré eux ces micro-chapelles auxquelles les fans de rock sont parfois déraisonnablement attachés : non, semble dire leur premier album, il n’y avait pas tant de différences que ça entre les shoegazers anglais et l’indie-rock américain. Peu de choses pour séparer, foncièrement, un Teenage Fanclub d’un Jesus & The Mary Chain, un Dinosaur JR d’un My Bloody Valentine… etc.

dimanche 29 mars 2009

The Wire - C'est reparti comme en quatorze...

...
Seconde saison de The Wire seulement, et déjà l'on commence à prendre la mesure d'une série ressemblant de plus en plus à un terreau inépuisable, renouvelable quasiment à l'infini. Car si l'on peut éventuellement préférer la première, difficile de nier que c'est surtout en voyant la seconde qu'on s'aperçoit d'à quel point ce programme-ci est hors-normes, largement au-dessus de la moyenne... je n'ai d'ailleurs pas souvenir d'avoir jamais trouvé une série aussi exceptionnelle après deux saisons, d'un tel niveau après deux années d'existence. Même pas Les Sopranos !

Il revient !

...
C'était autrefois une petite entreprise familiale sur laquelle personne ne misait, qui faisait rire les mauvaises langues, et mêmes les bonnes langues parfois.

Cette époque est évidemment révolue. Aujourd'hui le Prix Biblioblog est devenu un évènement mondial du printemps, et si je dis mondial, c'est avant tout parce que je ne veux pas me brouiller avec nos amis martiens (il n'y a en effet aucun alien dans la sélection).

Aussi comme tous les ans, Le Golb y va de sa petite réclame pour la kermesse des voisins. Il y a d'ailleurs me souffle-t-on des lots à gagner, par contre il faut lire des livres sans images pour ce faire, Laurence ayant refusé ma suggestion d'ouvrir un stand pêche aux canards.

Allez-y voir à l'occasion (enfin sauf si vous voulez être des ringards loupant l'évènement majeur du printemps, dans ce cas-là n'y allez pas).
...

samedi 28 mars 2009

Speed Trials (M1)

...
Speed Trials... ou comment évoquer l'actu musicale sans y passer deux heures non plus, parce que malheureusement, on ne peut pas tout évoquer. En l'occurrence deux type de disques se trouvent réunis ici, classés par ordre "d'importance" : des disques sur lesquels je voulais absolument revenir mais qui ont déjà été commentés plus longuement par quelques copains, et des disques dont j'aurais voulu pouvoir parler mais que j'ai dû négliger faute de temps. So... c'est parti !

vendredi 27 mars 2009

L'Amour, roman - Organisme instable

Une critique qui ne date pas d'hier (c'est le moins qu'on puisse dire !), que les msngroups menaçaient d'entrainer dans leur disparition...


Les livres de Camille Laurens sont des sortes de symphonies bâties avec des mots... l'histoire y est presque toujours secondaire, les personnages transparents ou bien apparaissant en creux. Seule compte la beauté du texte, et l'émotion qu'elle provoque immanquablement chez le lecteur. Sensualité, poésie... Laurens est dotée d'une rhétorique bien à elle, unique en son genre, qu'elle a magnifié dans Dans ces bras-là, son chef-d'œuvre (par ailleurs l'un des tous prochains Mes livres à moi (et rien qu'à moi)).

jeudi 26 mars 2009

Waits Until Tomorrow

...
S'ouvrant sur le truc le plus mielleux qu'il ait jamais enregistré ("Ol'55", qui deviendra plus tard un hit des... Eagles - ça ne s'invente pas) et se refermant sur un instrumental navigant entre jazz et country, le premier album d'un Tom Waits alors tout gamin (vingt-quatre ans) n'est ni le plus beau (Nighthawks at the Diner), ni le plus fou (Mule Variations), ni le meilleur (Blue Valentine). C'est même probablement un de ses albums les moins intéressants, simple recueil de chansons parfois jolies ("I Hope I Won't Fall In Love With You", "Virginia Avenue") mais valant plus par la voix déjà grandiose de celui qui allait devenir notre Maître à tous que par leur qualité intrinsèque. C'est dans ces interprétations souvent sur le fil que se retrouve évidemment le plus la patte de Tom Waits, ainsi bien sûr que dans le côté foutraque et inclassable de l'ouvrage - magma jazz / folk / pop que la presse peina alors à étiqueter (comme on la comprend) et qui ne pourrait être éventuellement rapproché que du Tim Buckley "cul entre deux chaises" de Happy Sad (en moins génial et en moins onirique).

mercredi 25 mars 2009

24 - Vie et (presque) mort du jeune homme blond

...
[ALERTE : le taux de spoiler de cet article est de 100 % concernant les six premiers saisons de 24] Quoiqu'il advienne des audiences de la saison sept qui s'effritent un peu plus chaque semaine, quoiqu'il se passe par la suite, une chose est désormais certaine : la série la plus emblématique des années 2000 ne commettra pas la même erreur que la série la plus emblématique des années 90 - erreur consistant à s'étendre au-delà de la décennie dont elle cristallise toutes les obsessions. En somme : si NYPD Blue, entamée en 1993, a duré jusqu'en 2005, soit autant de saisons inutiles et répétitives qui débouchèrent sur une inévitable ringardisation... 24, pour sa part, devrait sauf surprise mettre la clé sous la porte au plus tard en 2010 (1), ce que personne ne regrettera tant il semble évident qu'après l'élection d'Obama elle mourra de sa belle mort.

mardi 24 mars 2009

Elvis Perkins - Fanfare for the Sad Muse

...
Il y a deux ans KMS me faisait découvrir avec émotion (partagée) le très beau premier album d'Elvis Perkins, Ash Wednesday (même le titre était superbe). Une véritable révélation tant le fils d'Anthony et de Berry Berenson venait de publier un de ces disques qui vous accompagnent dans chaque micro moment de votre vie. La guitare en bandoulière et les plaies béantes (son père mort du Sida, sa mère s'écrasant contre le World Trade Center un certain 11 septembre) exposées avec une distance salvatrice... il n'en fallait pas plus pour voir en lui un espoir folk comme chaque année nous en offre un ou deux - tout le problème étant que la plupart ne concrétise jamais complètement au moment de publier le second album.

lundi 23 mars 2009

Frictions - Descends, Philippe...

...
Faulkner a eu son Go Down, Moses, Djian son Frictions. Toutes proportions gardées, bien sûr, mais c'est vers le classique de l'auteur américain que lorgne ce qui restera probablement comme l'un des chefs-d'oeuvre de l'auteur français - un roman gigogne ne faisant que se révéler un peu plus avec le temps. Excellent livre à sa sortie, il a considérablement marqué les esprits depuis, incarnant une charnière dans la bibliographie de son auteur - le moment où Djian casse sa routine pour "expérimenter" de nouvelles formes de récit (expérimentations qui trouveront évidemment leur couronnement avec l'inégale série Doggy Bag).

dimanche 22 mars 2009

... And You Will Know Us By The Trail Of Dead - En route pour les stades intergalactiques

...
Dans le genre groupe singulier, on trouve difficilement mieux que …And You Will Knos Us By The Trail Of Dead, collectif de psychopathes au nom improbable, aux pochettes délirantes, au logo digne du plus ringard des groupes de death-metal et à la musique pour le moins… inclassable. Parce qu’un disque de The Trail Of Dead (pour les intimes), ça ne s’aborde définitivement pas comme n’importe quel autre. Ou, pour être exact : ça s’aborde tout à fait comme n’importe quoi, puisque c’est vers cela que lorgne en permanence le sextet texan. Jetez dans le même shaker Television, Dinosaur Jr, les Smashing Pumpkins, Faith No More et même Queen… secouez très, très fort… vous obtiendrez les opus les plus réussis de ce curieux attelage, au nombre desquels Source, Tags & Codes (2002), régulièrement cité par les amateurs (et les sociopathes) parmi les meilleurs albums de la décennie.

jeudi 19 mars 2009

Sympa, mais dispensable...

http://microgolb.blogspot.fr/2008/09/judge-dee-golden-challenge-2008-09.html

Dans la série Un épisode du Juge Ti que j'ai complètement zappé, je demande The Emperor's Pearl, roman initialement paru en 1963 (soit donc juste après The Lacquer Screen), que j'avais presque intégralement oublié... et roman qui effectivement n'a pas grand-chose de marquant.

mercredi 18 mars 2009

Monstres & Cie

...

Un jour, Dieu, un type très puissant avec une puissante barbe, s'accroupit auprès des hommes et leur offrit les jeux du cirque afin que leur vie connaisse divertissement et rire.

Or un peu comme la fois où il leur fit cadeau du feu, ça partait d'une bonne intention (avec Lui de toute façon ça part toujours d'une bonne intention) mais ç'a hélas dégénéré assez rapidement. En effet, ça ne suffisait pas aux hommes qu'il y ait des trapézistes et des jongleurs, il fallait pour satisfaire leur soif de sang que des animaux y passent. Et comme les animaux ne survivaient pas longtemps, les hommes finirent par y faire participer d'autres hommes - ainsi naquirent les gladiateurs.

mardi 17 mars 2009

Les Inséparables - Tout n'est pas parfait, mais tout sonne juste...


Il en aura fallu du temps à Marie Nimier pour nous revenir. Quatre ans. Presque cinq, pour être exact. Le temps sans doute de se remettre du succès inattendu de sa Reine du Silence, succès colossal même - au regard de celui (relatif et toujours d'estime) de tous ses précédents romans.

Presque cinq ans plus tard, et enfin : Les Inséparables. Et tout de suite : une évidence. La Reine du Silence, récit autobiographique tout d'ellipses et de faux-semblants, roman d'amour poignant destiné au père, aura ouvert un nouveau chapitre dans son œuvre. Plus autobiographique, plus intime... appelez ça comme vous voudrez. L'important est de s'y attarder, car Les Inséparables, tout comme son prédécesseur, est un texte fort et singulier, porté par une plume remarquable.

lundi 16 mars 2009

Xavier Plumas - Songs Behind the Sun

...
Le premier album de Xavier Plumas, moitié et figure de proue du meilleur groupe français en activité (Tue-Loup, pour ne pas le nommer), était attendu, guetté, espéré. On raconte que c’est un fan de la première heure qui serait parvenu à convaincre l’artiste de passer à l’acte. On le croit volontiers tant l’histoire de ce groupe singulier est parsemée de rencontres, de cadeaux et de don.s « Don », c’est le mot juste : Xavier Plumas n’a pas enregistré un album tout seul, comme tant d’autres l’auraient fait à sa place ; il nous a fait don d’un disque en solitaire, ni vraiment similaire ni vraiment différent de ceux de son groupe - juste complémentaire. Comme une extension de cet univers que l’on adore, romantique et sinueux, peuplé d’animaux étranges et de mélodies souvent fulgurantes, magnifié par des textes à la poésie élégante et cryptée…

dimanche 15 mars 2009

Nip/Tuck - La Douce et enîvrante odeur de la Mort

...
S'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher à Ryan Murphy, c'est d'être un frileux ne prenant jamais de risques : en cinq saisons de Nip/Tuck, son créateur mégalomane et (on suppose) camé jusqu'à l'os a osé tout, n'importe quoi, le contraire de tout et l'inverse de n'importe quoi, s'emparant haut la main du titre de petit génie sur lequel il lorgnait depuis tout gamin - et faisant accessoirement de sa série l'une des plus follement inventives des années 2000. Alors non... impossible, vraiment, de lui reprocher une quelconque frilosité, un manque de courage et même un manque d'inspiration.

samedi 14 mars 2009

No Comment ?

...
On râle souvent après les fausses annonces de décès... mais finalement, elles sont nettement mieux que les vraies. Non ?


Découvrez Alain Bashung!


...

Philippe Jaenada - 2009, Année Parenthétique ?

...
Ce titre n'est pas étrange, non non : il est le simple fruit d'un constat trainant depuis janvier. Un constant enthousiasmant, un bonheur, même : Philippe Jaenada est désormais le comble de la mode. Or si certains peuvent parfois ressentir une petite frustration à l'idée de voir un artiste qu'ils aiment d'amour devenir subitement un centre d'intérêt pour beaucoup de gens... moi, je vis toujours ça comme une petite victoire - même si je sais bien sûr que je n'y suis pas pour grand-chose.

jeudi 12 mars 2009

Le Bal des débutants

...
Il n'aura échappé à personne que si 10 Years After était plutôt une bonne idée de rubrique, le premier jet n'avait rien de bien convaincant... pour la simple et bonne raison que re-chroniquer un album de Dominique A dix ans plus tard ne relève pas spécialement du Sacerdoce, c'est de la musique de grande classe, riche, bien fichue... ça me faisait très plaisir de recommander Remué à ceux qui ne l'auraient pas connu mais soyons honnête - du point de vue "parcours musical", ça n'apportait pas grand chose. Non seulement mon opinion sur ce disque est toujours positive... mais en plus n'a-t-elle fait que croitre au fil des ans ! Heureusement ou malheureusement (ça reste à voir) il n'en va pas de même pour tous mes albums du mois de l'année 1999 - loin s'en faut ! Aussi pour mars allons-nous enfin passer aux choses sérieuses (ou plutôt justement pas du tout sérieuses)... mes deux disques du mois d'alors étant (accrochez-vous bien) Neon Ballroom de silverchair et Pennybridge Pionneers de Millencolin. Que personne ne panique : je n'ai pas choisi le second. Que tout le monde s'inquiète : c'est parce qu'en le réécoutant je me suis aperçu que mon avis n'avait globalement pas changé (un très bon disque de pop-punk catchy et remuant, comme je les aime encore à l'occasion aujourd'hui). Du point de vue parcours musical... le silverchair est autrement plus intéressant, ne fût-ce que parce que le trio australien a marqué une époque qui se trouve (hasard ou fatalité) avoir été aussi mon adolescence. Or, ce qui ne manque de piquant en l'occurrence... c'est que je n'aimais pas du tout les deux premiers albums de silverchair, beaucoup trop sous influence à mon goût, trop post-grunge, le premier très Soundgarden, le second très Nirvana. Je n'avais aucune sympathie pour ce groupe adulé par mes copains, tout au plus en aimais-je une ou deux chansons par-ci par-là ("Suicidal Dream" était pas mal, "Nobody Came" non plus), mais dans l'ensemble je ne voyais en Daniel Johns qu'un vulgaire ersatz virant de plus en plus commercial au fil des années qui plus est (le premier album était particulièrement métallique... le second nettement plus MTV-like).

mercredi 11 mars 2009

Trouble. Everyday.

...
Nombreux sont ceux d'entre vous qui s'inquiètent de ne plus avoir lu d'édito depuis le dix-huit février. L'actualité ne manque pourtant pas de raisons de s'indigner, me rappellent-ils, et d'énumérer de Pérol en Hadopi la liste exhaustive des coups de gueule que je ne suis pas parvenu à formuler depuis presqu'un mois. Je leur réponds que j'ai été un peu débordé. Que ce n'est pas forcément facile, que ça reviendra, que j'ai plein d'idées en stock. Ce n'est évidemment pas la vérité. Laquelle ne mérite pas vraiment que l'on s'y attarde : je suis épuisé. Ce gouvernement m'épuise, à un point que vous ne sauriez imaginer. Il me détruit le moral chaque jour que Dieu fait, piétine mes dernières illusions, ridiculise mes pauvres espoirs. Je ne suis pas le seul : il fait ça à l'intégralité de la population française - ou pas loin. Or les éditos du Golb, d'une manière ou d'une autre, ont toujours été l'écho plus ou moins déformé de ce que je ressentais en sortant dans les rues, en discutant avec les gens, en pensant avec eux. Pas étonnant qu'au fil du mandat sarkozien ils se soient radicalisés. Aujourd'hui lorsque je tombe par hasard (ok : pas tout à fait par hasard) sur un membre de l'UMP à la télé, je n'ai plus envie d'écrire un long édito argumenté et moqueur... je suffoque juste de colère. Comme vous, peut-être. C'est pour cette raison que je n'ai pas écrit grand-chose sur la question ces derniers temps : hormis quelques appels à l'émeute je n'ai plus grand-chose en stock. Tel sera sans doute, à l'heure du Jugement, la seule grande réussite des sarkozistes : être parvenus à faire se radicaliser les modérés.

mardi 10 mars 2009

Comment je n'ai pas fait de critique du dernier livre de Mabrouck Rachedi, "Le petit Malik", 16 euros aux Editions JC Lattès

...
Cher Mabrouck,

Tu vas rire : j'ai failli écrire une critique de ton dernier livre, alors même que je t'avais promis que je ne le ferais pas, que tu n'entendrais jamais parler d'un quelconque avis de ma part au sujet du Petit Malik. Tu vois je ne suis pas très fiable (je te l'ai déjà dit), j'ai quand même failli manquer à ma parole... en fait j'ai même songé une seconde à écrire une critique en forme de lettre pour toi, afin de désamorcer la bombe en te faisant éclater de rire (et sans doute aussi un peu pour que tu me tresses encore quelques couronnes que je ne mérite pas). Et puis bon. Je me suis dit que l'idée était complètement éculée, Federer sait combien de fois ç'a déjà été fait par d'autres.

lundi 9 mars 2009

Kink Size Box

...
Les Kinks étaient-il le meilleur groupe des années soixante ?

La question - vieille comme le rock ou presque - revient hanter les salons (et blogs) à l'occasion de la sortie de Picture Book, monumental coffret (en terme de taille) visant on l'imagine plus à couvrir les frais médicaux du malheureux Dave Davies qu'à combler des fans qui possèdent tout ça depuis des lustres. Hanter... le mot est juste, vraiment, tant cette interrogation a quelque chose de profondément irrationnel, dans le fond. Quelque chose comme la culpabilité de rock-critics ayant délibérément ou non négligé le groupe des (demi) frères Davies durant nombre de décennies pour une raison tragiquement compréhensible : ils étaient encore en activité et en plus, ils étaient devenus très mauvais. D'où une redécouverte tardive y compris au sein de la presse (souvenons-nous qu'il y a quinze ans il était encore rare que l'on lise l'adjectif kinksien ailleurs que dans une interview de Damon Albarn), tandis que les légendes des Beatles, Who et autres Stones étaient pérennes depuis fort longtemps.

dimanche 8 mars 2009

30 Rock - Can 7 millions fans be wrong?

...
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais autant le grand public (américain, s'entend) a presque toujours tort (ou disons dans 80 % des cas) en matière de musique ou de littérature... autant il a presque systématiquement raison en matière de séries. Vous n'y aviez jamais fait gaffe ? Alors que les numéros uns des hits-parades ne sont quasiment jamais des trucs intéressants, les séries les plus populaires et successfull du monde en revanche constituent souvent un véritable indicateur de qualité (Lost étant évidemment l'un des exemples les plus frappants). Il y a bien quelques daubes, certes... mais beaucoup moins que dans n'importe quels autres charts, la meilleure preuve de cela étant que ces séries-là à quelques ringardes exceptions près (NCIS, Criminal Minds...) n'arrivent jamais jusque chez nous. Ce qui du coup nous amène à un constat particulièrement rassurant : quand on donne de la qualité au grand public, il est tout à fait capable de la reconnaître. A force d'être inondé de robinets à séries depuis plus de trente ans le téléspectateur lambda américain a fini par développer un esprit critique bien plus acéré que celui de son homologue français (qui lui ne fait quasiment aucune différence entre NCIS et Law & Order) et n'éprouve aucune difficulté à s'immerger dans des programmes bien plus complexes et ambitieux que la musique qu'il écoute. C'est peu dire qu'on aimerait bien qu'un jour les patrons de labels ou les éditeurs aient autant de culot que les patrons de networks américains. Parce que si l'auditeur était inondé d'équivalents musicaux à Lost ou 24 autant vous dire qu'on entendrait nettement moins souvent parler de Céline Dion et des Jonas Brothers.

vendredi 6 mars 2009

Clem Snide - Bird of Pray

...
Alors que la terre entière s'excite à n'en plus finir sur la pop-neurasthénique d'Antony & The Johnsons, Eef Barzelay continue son chemin tranquillement, au rythme d'un album (presque toujours excellent) par an, ici sur la BO de Rocket Science, là en solo pour deux albums dont évidemment personne n'a parlé... et donc, en 2008, sur le sixième album de Clem Snide, ce groupe fabuleux, essentiel de la folk des années 2000, qui a bien failli disparaitre il y a deux ans dans une indifférence quasi générale. C'est que le groupe culte de l'antifolk new-yorkaise (même s'il n'en pratique plus depuis des lustres) n'est pas vraiment du genre à caresser l'auditeur dans le sens du poil, proposant chaque fois des albums bien plus complexes que leur aspect rugueux ne le laisse entendre de prime abord, bien moins naïfs que les titres des chansons le suggèrent... bref : avec eux le ver est toujours bien enfoncé dans le fruit et ne demande qu'à s'extirper pour prendre l'auditeur à revers.

jeudi 5 mars 2009

Entretien avec Xavier Plumas

...
L’un des principaux risques lorsque l’on chronique à chaud des albums à peine sortis des fourneaux, c’est celui de se tromper faute de recul, de sur ou sous évaluer un disque et – pire – de s’en apercevoir six mois ou un an plus tard sans possibilité d’y rien changer. Combien d’artistes se sont ainsi vus surcotés sur la ligne de départ, pour finalement s’avérer cruellement décevants ? Avec Xavier Plumas, tête feulante de Tue-Loup qui entamait en janvier une carrière en solo, aucun problème de ce point de vue : non seulement sa Gueule du Cougouar est un des meilleurs albums du trimestre, mais encore ne fait-il que se révéler un peu plus à chaque écoute, gagnant un à un ses galons de grand album folk de l’année. Qui l’écoutera ? C’est une autre histoire. Dans l’absolu, ce serait aux Inrocks ou n’importe quel organe de presse papier d’accorder une large place à un artiste de ce calibre – français de surcroît. Oui, mais non. C’est Culturofil (pour qui cet entretien a été réalisé à l'origine) qui s’en charge – il faut bien que le Web 2.0 ait quelques avantages. Rencontre, donc, avec un Xavier Plumas particulièrement fier de son disque (on le comprend), enchanté par les échanges qu’il a provoqué pour l’occasion, et toujours aussi sympathique et disponible. « Rencontre » et non « interview », Xavier ayant eu une tendance prononcée à répondre à mes questions avant même que je ne les pose, ce qui ne peut vouloir dire que deux choses : soit c’était une chouette discussion entre deux passionnés de musique, soit lesdites questions étaient d’une banalité consternante. Notez que les deux sont possibles.

Daniel Pennac - "Ca fait du bruit, une pensée..."

...
Sans doute tout a-t-il été dit à propos de Chagrin d'école, dernier ouvrage d'un Daniel Pennac qu'on a connu plus gai et moins sérieux. De son passé de cancre (cette solitude), de la manière dont il s'en est sorti, de la manière dont il pense aujourd'hui que l'on peut en sortir les gosses... oui, tout a été dit ou presque, on en a tellement lu sur le sujet qu'il serait facile de croire de prime abord qu'il n'est plus besoin de lire l'essai de Pennac pour savoir ce qu'il contient - de critiques en analyses et de dossiers en interviews son sujet a été éparpillé à longueur de pages plus savantes les unes que les autres... et qui surement ne rendaient pas toutes hommage à la qualité rigoureusement littéraire d'un livre particulièrement fin et fort, multiple, tout en nuances.

mercredi 4 mars 2009

Pornologistographie

...
Depuis que j'ai changé d'ordinateur, je revis. Incroyable comme une simple petite (e) machine peut totalement vous transfigurer. Dingue comme ce genre de détail peut avoir un impact considérable sur votre existence. Ces dernières années j'avais beau faire semblant d'aller bien, essayer de donner le change... je ne me reconnaissais pas moi-même. Quelque chose en moi était cassé qui s'est reconstitué à la seconde où j'ai reçu mon nouvel ordinateur et où je suis donc officiellement revenu dans le giron PC après tant d'années auprès des loups de chez Mac. La mutation a été immédiate : au bout de dix minutes, je gueulais après l'ordinateur. Au bout d'une heure, je n'arrivais toujours pas à me connecter à Internet. Au bout d'une semaine, le nouvel ordinateur avait déjà planté deux fois. Et moi, je revivais. Je retrouvais cet instinct primitif avec lequel j'avais rompu depuis des années. Le plaisir d'essayer de faire des réparations, le plaisir de faire jouir ma femme en lui crachant des Putain non mais non laisse tomber t'y connais que dalle alors me raconte pas la vie !!!, le plaisir de menacer mon opérateur de passer à la concurrence. J'ai retrouvé ma bonne mauvaise humeur, j'ai retrouvé l'homme que je pensais ne plus jamais être... même mes rêves sont revenus ! A nouveau je rêvais de défoncer la gueule de Bill Gates à coup de PC !

mardi 3 mars 2009

Rivers Cuomo - Alone in the Dark

...
C'est l'album dont personne n'a parlé, celui dont tout le monde se branle. Faut dire que paru en toute fin d'année 2008 il semblait se destiner lui-même au casse-pipe, ce qui n'étonnera que ceux ignorant que son auteur n'aime rien tant que se faire hara-kiri. L'accroche promotionnelle était pourtant des plus faciles : Vous avez détesté le dernier weezer ? Vous adorerez le dernier Cuomo !

lundi 2 mars 2009

Ritournelle de la faim - Breakthrough-book

La vie est quand même mal fichue parfois. Mais alors... très mal fichue. Surtout quand il s'agit du Syndrome du breakthrough-album.

Hein ? Quoi ? Mais si voyons...: le breakthrough-album c'est ce disque qui, publié par un petit artiste habitué de l'underground, se met à cartonner parce qu'une radio s'est emparée d'un de ses singles ou qu'un directeur marketing a choisi l'une de ses chansons pour illustrer une pub. Or la particularité du breakthrough-album... c'est qu'il est bien souvent sinon mauvais, du moins pas du tout représentatif de l’œuvre dudit artiste. L'ami Guic' The Old, grand spécialiste du sujet, pourrait vous en donner mille exemples (le plus connu de toute l'histoire de la musique populaire étant bien sûr Let's Dance, de David Bowie).

dimanche 1 mars 2009

CDG - le classement où même Matt Elliot pourrait gagner

...
Chose promise, chose due : première saillie du Classement du Golb (ou Top Golb... ou Victoires de la Golbitude... enfin comme vous voudrez), saillie un peu particulière puisque si j'ai écouté déjà énormément d'albums depuis janvier... j'ai mis une écrasante majorité de notes moyennes (entre 3 et 4 diodes, si vous préférez), beaucoup de mauvaises notes... du coup autant vous dire que mon classement exhaustif aurait pourrait pour l'instant une vraie sale gueule si je le publiais ! Dans l'idéal, j'aurais souhaité publier une liste des vingts meilleurs (et pas plus, parce que personne ne l'aurait lu jusqu'au bout)... le problème étant que pour l'heure je suis loin d'avoir 20 disques à 5 diodes et plus, en fait je n'en ai même pas dix. Un tel classement ne voudrait du coup (vous en conviendrez) pas dire grand-chose, je n'allais pas dresser une liste dans laquelle à partir de la place N°X ou Y on célébrait les moins nuls de 2009 !!! Et d'un autre côté je ne pouvais pas trop attendre, parce que bon, un classement évolutif qui commence en mars ou avril... ça n'a plus grand-chose d'évolutif.