dimanche 28 février 2016

Baron noir - Les Amis de mes amis sont mes ennemis. Ou le contraire, à moins que ce ne soit l'inverse.

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La politique a ceci de merveilleux que sa réalité dépasse toujours, invariablement la fiction. Il suffit de voir Donald Trump pour s'en convaincre : aucun scénariste, même totalement défoncé, n'aurait jamais envisagé un tel personnage en tant que candidat crédible à la Maison Blanche. De même qu'aucune série télé, même pas Law & Order : SVU, n'aurait d'elle-même déniché une intrigue comme l'affaire DSK. La vie politique, et c'est sans doute pourquoi beaucoup continuent d'éprouver pour elle une grande fascination tout en la méprisant dans le même temps, est presque une série télévisée en soi. Diffusée tous les jours, sur toutes les chaînes et à toutes les heures, qui ne s'arrête quasiment jamais à part une semaine l'été et trois jours à Noël. Chez nous, en France, c'est même de très loin la meilleure série télé du moment, à chaque moment de chaque année. On peut s'en lasser un peu, car comme tous les soaps dilués sur des décennies, elle a ses temps forts et ses temps faibles. Mais que Valérie Trierwieler sorte un livre ou que Nicolas Sarkozy soit mis en examen que tout de suite, l'étincelle se rallume.

mercredi 24 février 2016

Ocarina of Time - Votre jeu à vous, et rien qu'à vous.

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Quelque chose de moi n'a jamais survécu au Noël 1998. Une part de mon enfance, de la manière dont je regardais le monde qui m'entourait. De ce que j'attendais, de ce qui me passionnait. Rétrospectivement, cette fête marque le moment précis, au jour près, où j'ai commencé à me désintéresser des jeux vidéo. Où l'idée de jouer elle-même a commencé à me paraître secondaire, enfantine. Le moment où j'ai abandonné ma manette pour consacrer mon temps – et mon argent – à d'autres choses moins chronophages ni décevantes, comme la musique (ma brève carrière de guitariste a commencé quelques mois plus tard), l'écriture (mon premier "vrai" roman – j'entends : texte de plus d'une centaine de pages – sera écrit l'été suivant), les sorties entre potes, les expériences sexuelles en tout genre et même les drogues récréatives. Maintenant que j'y pense, le Noël 1998 a réellement constitué un moment charnière dans mon existence. Je n'ai jamais réellement su s'il y avait un lien de cause à effet avec la sortie d'Ocarina of Time. Peut-être l'aurais-je reçu différemment s'il était paru un an plus tôt, comme il le devait au départ. Peut-être pas. Comme je l'ai raconté ailleurs, j'ai fini par retrouver le chemin me menant à mes vieilles manettes poussiéreuses, et même des nouvelles. Une chose en revanche n'a pas changé, près de vingt ans plus tard : je n'ai jamais plus aimé un Zelda. Plus vraiment, en tout cas.

lundi 22 février 2016

[GOLBEUR EN SÉRIES RE-O] Semaines 3 & 4

Dans l'épisode de la semaine : Stephen King songe à porter plainte contre l'inventeur de la caméra, les scénaristes de Game of Thrones à recruter chez la CW, Ryan Murphy veut son Emmy, le patron de NBC n'en finit plus d'être victime de chantage, Mena Suvari songe à contacter Amnesty International et Misha Collins à voter Tiberi.

samedi 20 février 2016

Le Bonheur dans la Triche

[Mes livres à moi (et rien qu'à moi) - N°59]
Le Pendule de Foucault - Umberto Eco (1988)

Je ne me rappelle pas vraiment ma lecture du Nom de la Rose. Je me rappelle l'avoir aimé, plus que le film, mais je me rappelle à peine l'avoir lu. N'ayant aucun souvenir de notre rencontre (si ce n'est qu'elle fut agréable), Umberto Eco ne pouvait prétendre entrer dans ce Panthéon du Golb que de manière détournée, en trichant, par une porte dérobée ou un passage secret – idée qui lui aurait certainement plu. Fidèle à sa réputation d'être facétieux, il choisit donc le moyen le plus improbable pour changer ma vie de lecteur – un moyen où il avait 99 % de chances se perdre avant même de franchir la porte de ma chambre : aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il est passé par mon père. Qui, m'ayant vu me délecter du Nom de la Rose (et s'en souvenant visiblement mieux que moi) eut l'idée soudaine de m'en parler, concluant la discussion  le monologue en affirmant que Le Nom de la Rose était formidable, à la différence du Pendule de Foucault, ce truc prétentieux "qui nécessitait d'avoir fait dix ans d'études pour y comprendre quoi que ce soit".

jeudi 18 février 2016

Golden Axe Warrior - Putain, ils étaient trop bien les fan-games des Nineties !

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Les jeunes joueurs d'aujourd'hui ne savent pas la chance qu'ils ont : ils vivent dans un monde en paix. Certes, on meurt encore un peu, parfois, dans l'univers sans pitié du jeu vidéo. Mais la guerre n'est plus, ou plutôt a-t-elle à ce point changé de visage que l'on n'ose plus l'appeler ainsi. Elle est propre, presque noble, et brille plus par son escalade technologique que par la violence de ses coups bas. Rien de comparable avec ce que ma génération a pu connaître en son temps. Évoquée craintivement tant elle fut meurtrière et parfois brutale, occasionnellement surnommée pour faire court les Beatles versus Stones de la génération X, elle ne porte pourtant que deux seuls véritables visages systèmes pileux : celui d'un moustachu à la voix d'acteur porno italien des seventies, et celui d'un hérisson bleu dont l'arrogance précipitera la chute. Une guerre de cent jeux presque interminable (deux décennies !), qui se conclura par l'annexion d'un catalogue entier par un plombier si triomphant qu'il poussera le vice jusqu'à aller sadiser la bestiole jusque dans ses propres jeux.

lundi 15 février 2016

Le Cannibalisme, cet art mineur et mésestimé

[Mes livres à moi (et rien qu'à moi) - N°58]
Anissa Corto - Yann Moix (2000) 

Cela peut sembler étonnant aujourd'hui, mais Yann Moix n'a pas toujours passé ses samedi soirs à hanter les plateaux télés en jouant aux legos avec ses subordonnées. Il n'a pas toujours exercé le métier de procureur cathodique (même s'il a toujours été doué pour les réquisitoires), et n'a pas toujours distillé des leçons de morale à grand renfort de citations arrachées au plus petit commencement d'espace-temps (même s'il a toujours eu un goût assez prononcé pour le name dropping). En fait, il s'est même trouvé une époque où Yann Moix ne passait jamais à la télé, si ce n'est dans C dans l'air pour défendre le langage SMS (véridique), et en nourrissait à l'évidence une certaine frustration. C'était bien avant la forfanterie et le triomphe immodeste post-Renaudot. Bien avant Podium, le mauvais film à succès comme le très bon livre. C'était encore bien avant que ses ouvrages ne deviennent plus tordus que tortueux, suite à sa décision subite de tous les baser sur les expérimentations lourdingues du plus mauvais d'entre eux (Partouz). Yann Moix n'était pas très connu, écrivait ici ou là (je me rappelle vaguement un émouvant portrait de Neil Young dans Marianne)1, en tout cas pas suffisamment pour que quiconque le reconnaisse dans la rue, et c'est ainsi qu'un beau matin, il eut l'idée saugrenue (mais très drôle) d'acheter une page de publicité dans je ne sais plus quel journal afin d'inciter ses lecteurs (qui se comptaient sur les doigts d'une main) à le contacter pour lui dire ce qu'ils avaient pensé de son dernier roman. "Appelez Moix !" clamait l'affiche. M'est avis qu'il a dû être très content, Yann, le jour où il a créé son compte Facebook.

samedi 13 février 2016

Ces sept raisons pour lesquelles le retour des X-Files est la reformation la plus triste depuis celle des Stooges

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[Taux de spoil : 22,8 %] C'est bon ? Les fans les plus casse-bonbons de l'histoire de la télé depuis ceux de Star Trek sont calmés ? On peut le dire, à présent, que cette saison 10 des X-Files est toute pourrie ? Alors allons-y gaiement : c'est nul. Ok : des fois c'est juste moyen mais dans l'ensemble, c'est nul à chier. Et de même qu'on s'est empressé de signer un article nostalgique tout comme il faut avant son lancement, on ne va pas se gêner pour lister le pourquoi du comment en sept points essentiels. Pourquoi sept ? Tout simplement parce que mon amour des comptes ronds n'a d'égal que mon haut sens moral, et qu'arrivé au septième point, je n'avais plus l'impression d'écrire un article – juste d'être en train de battre à mort un petit vieux.

jeudi 11 février 2016

DC's Untold Legend of Berlanti

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"Dis Tonton Toto, il a fait quoi en fait, Greg Berlanti, pour avoir le droit de faire tout ce qu'il voulait avec toutes les franchises de DC Comics ?"

mardi 9 février 2016

Kid Icarus Uprising - La Laideur cachée des beaux

Certains jeux déçoivent parce qu'on en attend beaucoup trop ; d'autres déçoivent juste parce qu'ils veulent trop. En faire, en donner. En montrer. Et dans le genre, Kid Icarus Uprising se pose-là. Vous qui entrez ici, sachez que ce n'est pas un jeu que vous tenez entre vos mains déjà moites, mais un blockbuster de chez blockbuster. Un console seller, comme on dit. Un chef-d'oeuvre qui, sans doute par pudeur, refuse de dire son nom. D'ailleurs, il se veut inclassable. Un jeu d'action ? Un jeu d'aventures ? Un jeu de tir ? Et pourquoi pas tout cela à la fois ? Sky is the limit, et ça tombe plutôt bien puisque le héros est un ange qui passe beaucoup de temps dans les airs à shooter du... attendez : je relis vite fait le scénario. Ah mais oui, bien entendu qu'il y a un scénario : nous ne sommes plus au vingtième siècle. Il y a même, accrochez-vous bien : des personnages et des rebondissements. Bon, rien d'exceptionnel non plus, mais à la décharge des développeurs,  la dernière fois que l'on avait croisé Kid Icarus et son héros Pit, ça ressemblait à ça :

dimanche 7 février 2016

[GOLBEUR EN SÉRIES RE-O] Semaine 2

Dans ce second épisode de notre reboot : un shérif fort taciturne, un faux teen drama (ou le contraire), un vrai teen-drama (ou l'inverse), un truc prétentieux et chiant qui ne passe pas sur HBO, et un futur vrai-faux teen-drama (à moins que ce ne soit l'opposé).

jeudi 4 février 2016

Kula Shaker - Greatest Myths

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La discrétion condamne à l'excellence. Ce n'est pas une opinion, c'est un fait, qui constitue tout le paradoxe de cette époque où les réseaux sociaux nous permettent de suivre la vie de nos artistes favoris en temps réel, tout en nous faisant éprouver un besoin constant de nouveauté, de récurrence. De tout temps en dehors de celui-ci, Kula Shaker, c'est le moins qu'on puisse dire, ne souscrit pas franchement à cette règle 2.0. Dix ans après l'EP Return of the King, qui célébrait une reformation ayant elle-même eu lieu pas moins de vingt-quatre mois auparavant, le groupe londonien n'avait jusqu'ici publié que deux albums, séparés par une longue période de silence. On l'a peu vu sur scène, et certainement pas en France, où les places pour son concert du 20 février se sont écoulées à la vitesse de lumière. Un vrai groupe culte à l'ancienne, que tout le monde connaît, que peu écoutent, dont chaque manifestation est guettée avec fébrilité par cette poignée de fans fervents dont Le Golb, je ne vous apprendrai rien, fait partie. On en accueille chaque sortie avec un enthousiasme foufou, même lorsqu'il s'agit d'un simple single de Noël. Le revers de la médaille, c'est que la dite sortie, plus encore que pour d'autres artistes, n'a pas le droit de décevoir. C'est un contrat tacite : d'accord pour patienter cinq ans entre chaque opus, mais pas question de passer ces cinq prochaines années à se repasser en boucle un Kula Shaker moyen. Pensez donc qu'il s'est cette fois-ci écoulé plus de temps entre ce nouvel album et son prédécesseur qu'entre le split de la fin des années 90 et la reformation des années 2000.

mardi 2 février 2016

WGTC? DRAWAS : L'Intégrale

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Impossible de composer un best of du Golb sans revenir sur les Drawas, qui depuis 2011 en sont, chaque année, l'article le plus lu au moins jusqu'en mai. Mais impossible également de citer ou de compiler ces sommes qui demeurent très liées à l'actualité du moment. Aussi, le module Maxi Best of accueillera-t-il exceptionnellement toute la rubrique, célébrant les Drawas pour l'ensemble d'une œuvre qui est au moins autant la vôtre que la mienne [EDIT 21/02/18 : Le récapitulatif des différences cérémonies se trouve désormais sur une page dédiée]

    Menu Maxi Best of

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    Ce n'est pas franchement le secret le mieux gardé de l'année : le 1er mai prochain, Le Golb fêtera ses dix ans. Un anniversaire qui n'arrive qu'une fois et qui ne pouvait décemment pas aller sans sa cohorte de célébrations en tout genre. Après la création de la rubrique jeux vidéo, et en attendant d'autres surprises, voici donc que s'invite le Menu Maxi Best of. Tous les jours d'ici à la date fatidique, la section Head of the Class sera ainsi rejointe par une archive ayant marqué cette décennie de golbitude, pour toutes sortes raisons, par recommandations des lecteurs ou tout simplement parce que j'en ai eu envie, là, comme ça.

    Une manière sans doute plus sympathique et digeste qu'une autre de (re)découvrir les meilleurs articles du Golb. Je n'allais tout de même pas me lancer dans une liste énorme que personne n'aurait lue, voire vous demander de voter pour savoir ce que, moi, j'avais préféré écrire et relire. Il y en a tout de même suffisamment (presque 3000 - sans compter ceux qui ne sont plus en ligne) pour que je sois le premier à en redécouvrir régulièrement, parfois à ma plus grande stupéfaction. Je vous invite donc à un petit voyage quotidien dans les archives, au cours duquel je ne serais pas un guide, mais un simple compagnon enthousiaste (ou un peu embarrassé).

    A noter que pour l'occasion, je rouvrirai les commentaires sur les archives de la période over-blog, histoire que vous puissiez vous moquer à haute voix de certaines vieilleries pas toujours très heureuses ;-)

    La liste de tous les articles sélectionnés (MAJ quotidienne)