lundi 6 mai 2013

[GOLBEUR EN SÉRIES] Semaine 32

Dans cet épisode : Happy Endings, Golden Boy, Mayday et Nashville.

👍👍 HAPPY ENDINGS (saison 3) Tout au long de cette rubrique, j'ai souvent râlé après cette série aussi souvent hilarante qu'irritante, dont presque tous les personnages sont à baffer et dont l'était d'hystérie permanent a tendance à user les nerfs du spectateurs le plus complaisant. Il y a cependant un point sur lequel Happy Endings est inattaquable, et tout ceux qui la suivent savent déjà à quoi je fais allusion - je veux bien sûr parler d'Elisha Cuthbert. On savait depuis longtemps qu'une seule de ses apparitions était susceptible de faire germer des pensées dégueulasses chez le spectateur le plus allergique qui soit aux blondes, aux petits pots à tabac et même aux Canadiennes. Il a en revanche fallu attendre Happy Endings, cette série montée sur pile que globalement personne ne regarde chez nous, pour découvrir qu'elle était également une formidable actrice comique, qui a passé la saison qui vient de s'achever à bouffer l'espace de tout un casting pourtant pas franchement composé de branques. C'est simple : plus les épisodes passaient et plus l'on guettait la moindre de ses apparitions, la moindre de ses réparties, la plus petite de ses mimiques. Plus en retrait que d'autres, pas toujours gâtée par des scripts pas forcément très bien fichus lorsqu'il s'agit de mettre son personnage de femme-enfant-gourdasse-trop-choupi au premier plan, elle compose le second rôle de sitcom parfait, permettant souvent de respirer entre les scènes. Surtout, Alex sort du lot parce que sa naïveté sur-naturelle trouve la place idéale dans l'univers de la série : souvent touchante, conne comme une pelle à tarte mais humble et incapable de faire de mal à une mouche, Elishalex est un oasis d'innocence, de simplicité et de douceur dans un show ultra-cynique dont les personnages sont globalement tous des connards bouffis d'arrogance. Capable de passer deux épisodes de suite en n'alignant pas plus de vingt répliques, elle est en quelque sorte l'élément modérateur, non au sein du groupe de personnages mais pour le spectateur, qui sait qu'elle, contrairement aux autres et aussi stupide soit-elle, a au moins le mérite de ressembler à un être humain normal. Avec sa vision du monde pour le moins enfantine et ses lapsus parfois étonnamment poétiques, elle est sans doute l'un des personnages les plus originaux et craquants de la télé actuelle, en grande partie parce que son interprète la joue avec une grande subtilité, sans jamais trop en faire et risquer de la métamorphose en Joey Tribianni platine. Dans un monde normal, Leesh aurait déjà reçu deux Emmys de la meilleure actrice dans une comédie. On y croit pour 2013. Ne serait-ce que pour son fabuleux I'm not as dumb as I am ...

Et en plus elle boit comme un trou. La femme idéale, vous dis-je.

👎 GOLDEN BOY Chi McBride est un Boss. Un boss discret malgré le gigantisme de sa silhouette, qui depuis l'arrêt de Boston Public et en oubliant sa pige dans House s'est fait une spécialité de porter sur ses (larges) épaules des séries globalement médiocres, qu'il parvient malgré tout à illuminer de sa présence et que l'on finit rapidement par ne regarder que pour ses mines de Saint Bernard. Dans Golden Boy, il joue sur du velours : la série est tellement mal fichue, tellement caricaturale et tellement mal jouée que Chi y rayonne de mille feux. Onze épisodes que ça dure, tout de même ! Une gageure qui doit tout ou presque aux talents de sauveteur du comédien, si parfait dans son rôle de vieux flic usé par des années service qu'on oublierait presque avoir déjà vu ce genre de personnage mille fois auparavant. De là à vous recommander la série, il y a tout de même une marge. Rassurez-vous.

MAYDAY On comprend bien l'idée : faire un genre de Twin Peaks à la sauce bitonne, avec de vrais morceaux de whudunit à l'intérieur, et pourquoi pas tant qu'à faire une pincée de suspens hitchcockien façon Shadow of a Doubt. L'intention est à peu près aussi louable que le manque de moyens, absolu. Sur douze épisodes, Mayday aurait peut-être pu aboutir à un très bon résultat. Réduite à cinq, elle ne fait dans ses meilleurs moments qu'effleurer l'excellente série qu'elle aurait pu être. Au moins ici sait-on exactement où est le problème : c'est court, beaucoup trop court pour être approfondi. L'occasion où jamais de rappeler que contrairement à certaines idées reçues, les Anglais ne sont pas si-super-trop-forts pour faire en cinq épisodes ce que la moitié des pays du monde font en dix. S'agissant d'un polar presque uniquement psychologique, on ne peut que constater comme le temps joue contre les scénaristes, qui ont à peine fini de poser leur intrigue qu'ils doivent déjà la conclure. Il y a de très bonnes choses dans Mayday, mais elles restent trop souvent embryonnaires, notamment tout ce qui concerne la personnalité de la jeune fille disparue et l'aspect plus ésotérique de la série. On peut s'étonner d'ailleurs que les scénaristes - attention spoiler - aient choisi de faire reposer le dénouement sur ces deux axes qui étaient certainement les moins développés de tout le show. On en sort du coup un peu frustré, le retournement final ressemblant plus au proverbial cheveu sur la soupe qu'à un twist digne de ce nom. Mais il est peut-être injuste de tout mettre sur le dos des scénaristes : dans le fond, il était quasiment impossible de faire tenir en cinq petits épisodes une intrigue aussi complexe, recelant autant d'indices, de détails, de mystères et de personnages. Sans doute est-on simplement idiot d'avoir voulu y croire...

"Tu as vu ça, Aidan ?
- Oui. Ils m'ont encore filé le rôle du cynique grisonnant qui a caché son cœur."

👍 NASHVILLE C'est la série dont personne ne parle parce que tout le monde a on ne peut plus raison de s'en foutre. Un soap qui ne fait même pas l'effort de se cacher derrière le paravent du drama moderne, qui se passe à Nashville mais dont certains personnages rappellent furieusement Dallas, et dans lequel le milieu de la country-FM n'est que prétexte à parler du début à la fin de chaque épisode d'amour, de gloire et de beauté. D'ailleurs, y accoler le terme country à FM est déjà en soi faire acte de charité tant le plus gros de la musique de la série se compose de variété US insipide et sans grand intérêt (sans parler de la question de la rivalité entre la vieille icône et la jeune salope, qui sert de colonne vertébrale au récit et paraîtra au minimum absurde à quiconque connaît un peu le milieu de la country). Avec un postulat pareil, inutile de préciser que le seul succès de la saison sur ABC était quasiment fait pour Le Golb - d'autant qu'en plus de tout le reste la série a comme actrice principale Connie "marry me. Or adopt me. Or do whatever you want to me" Britton. Il y a un mot pour ce genre de fiche technique, surtout lorsque l'on y trouve aussi Powers Boothe en JR et Hayden Panettiere en Bitchney Spears : cela s'appelle du racolage actif, et il y a des lois contre cela. En plus, il y a même des scènes où des gens portent des chapeaux de cowboy (d'aucuns n'hésiteraient pas à parler à de prostitution). Alors comment vous dire ? C'est super cool. On ne s'en ferait pas cinq épisode à la file, ni même deux, mais il faut reconnaître à Nashville d'être du divertissement solide, impeccablement joué et aussi plein de jolies filles que de romances concon qui pincent le cœur. Si vous n'avez jamais été une midinette, vous ne pouvez sûrement pas comprendre. Si en revanche vous faites partie des lecteurs du Golb pour qui Je suis une midinette, plus qu'une bonne chronique, est une table de loi... vous avez de fortes chances de devenir fans - d'autant que le show a tendance à considérablement se bonifier au fil des épisodes. Sans jamais réussir à être très crédible, hein - faut pas déconner non plus : on parle tout de même d'une série où Eric Close et Charles Esten se disputent les faveurs de Connie.

À part ça...

... ça commence sévèrement à sentir la fin de saison et quelques uns des chouchous de ce blog ont même pris un peu d'avance sur les vacances (bien content d'en avoir gardé quelques uns sous le coude pour les longues soirées de printemps). On a parlé de The Good Wife ce week-end ; Parks s'est également conclue sur un épisode assez poilant et un twist prévisible mais sympathique, dont on n'est pas certain d'avoir jamais le fin mot puisqu'il semble que NBC ne renouvellera qu'une seule de ses trois de ses sitcoms. Compte tenu de l'état de santé de Community, il va sans dire que le choix est rapidement fait, même si perdre Whitney porterait sans doute un coup au cœur de la plupart des fans des WGTC Drawas.

22 commentaires:

  1. Ah, tout à fait ok avec cette déclaration d'amour à la petite Leesh!

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    1. Enfin tout le cas est bien dans Happy Endings

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    2. Le cas ? Le cast, tu veux dire ?

      Peut-être mais je préfère Leesh.

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  2. Tu es sûr de ce que tu affirmes, Thomas ? Parce que comme tu adores les blondes, les petits pots à tabac et les canadiennes... ;)

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    1. Je ne sais pas trop d'où tu tires tes infos. Notamment concernant les Canadiennes.

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  3. J'aime beaucoup la manière dont tu défends Nashville en l'enfonçant. Au moins le lecteur est prévenu !
    Sinon, Mayday. En effet, assez décevant, on sent un potentiel (très bon casting), mais il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
    Je ne comprends même pas comment on peut regarder Golden Boy...

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    1. Prévenir le lecteur, exactement. Attention, c'est mon petit plaisir coupable mais je ne te garantis pas qu'il soit transmissible ^^

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  4. Je n'en peux plus de Community !

    Déjà on voit plus Pierce (qui était quand même un des types les plus drôles de la série)

    Ensuite, je crois que y a pas eu un épisode vraiment entièrement réussi dans cette saison jusqu'au dixième (ce qui est un peu con quand la saison ne contient que 13 épisodes). C'était pas forcément mauvais, mais rien de transcendant, comme la série à su le faire avant.

    L'avant dernier épisode de la saison est vraiment représentatif de ce qui est devenu assez irritant dans la série, c'est à dire cette manière de s'auto-citer, de balancer des références à la pelle (et en plus d'être assez niais) et de n'avoir plus aucun concepts narratifs originaux. Community est vraiment devenue une série autiste.

    Au moins l'épisode dix, malgré le concept de base qui semblait foireux (encore repris d'un film) avait le mérite de bousculer un peu les comportements des personnages (qui sont devenus assez caricaturaux) et d'être au niveau des épisodes des saisons précédentes.

    J'ai pas trouvé la saison spécialement catastrophique, mais assez égoïste et sans saveur. Ce qui est peut-être pire finalement.

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    1. +1

      La série est complètement sans âme depuis qu'ils ont viré Dan Harmon. Ca mériterait un top of the flops rien que pour ça (même si c'est vrai que c'est pas nullissime non plus)

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    2. Le plus fou c'est que c'est Chevy Chase qui a eu la peau de Dan Harmon auprès de NBC, tout cela pour se barrer de la série six mois plus tard. Quel connard, ce mec.

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    3. En même temps t'attendais quoi d'un mec qui a réussi à jouer pendant 4 ans dans une série sur laquelle il crachait dans tous ses interviews? ^^

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    4. JASON >>> j'ai compté un épisode vraiment réussi et assez touchant, celui où Abed rencontre sa nana (qu'on n'a jamais revue, d'ailleurs). Les autres sont assez, comment dire ? Artificiels.

      SERIOUS >>> ne t'en fais pas, un article est prévu incessamment sous peu. Peut-être pas un TOTF. Quoique...

      MARION >>> c'est un peu plus compliqué que ça, tout de même. Le principal responsable du licenciement de Harmon, c'est quand même Harmon lui-même.

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    5. Oui c'est exactement ça, artificiels. Et ne parlons pas des épisodes vraiment ratés, la palme revenant à l'épisode des puppets. Je sais pas que ce que tu en as pensé, mais j'ai trouvé ça de très mauvais goût.

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    6. Je ne pourrais pas être plus d'accord. Cet épisode est pour moi le symbole de tout ce qui merde dans la série. D'un côté il est EXACTEMENT comme un épisode de Community de la bonne époque, et de l'autre, il n'est pas DU TOUT comme un épisode de Community de la bonne époque. C'est assez indicible, mais je suis content de voir que je ne suis pas le seul à avoir bloqué dessus.

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    7. Non vous etes pas les seuls. D'ailleurs j'ai pas regardé les épisodes d'après...
      C'est une bonne idee mal exploitée qui pue la resucée de l'épisode en claymation... Et au service d'un scénario vain, et gachant par la même un cameo de Jason Alexander, merde! Les mecs, on leur file de l'or, ils en font du plomb.

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  5. Parks est en danger? Merde, tu viens de pourrir ma journee :-(

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    1. Le plus flippant c'est que si la chaîne se fie aux audiences, celle des trois sitcoms qui sera prolongée sera... Whitney. La double (triple) peine, quoi.

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    2. Mais il y a des gens qui regardent Whitney? Je peine a y croire.
      Pffff... Personne a encore lancé une campagne "Save Pawnee"?

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    3. Non parce que pour l'instant c'est juste une rumeur. Le truc selon lequel NBC ne garderait qu'une de ses trois sitcoms n'a pas du tout officiel.

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  6. "pour découvrir qu'elle était également une formidable actrice comique"
    Euh je t'arrête tout de suite, elle était vachement drôle dans le rôle de miss catastrophe dans 24, ce que j'ai pu rire quand elle rencontre un puma !
    Hum...

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  7. Pour ceux qui réclamaient quelques news sur les annulations/prolongations, un petit point rapide en passant.

    Sont annulées (parmi les séries dont on cause parfois ou souvent ici) : Monday Mornings (arf), Southland, Touch, CSI New York.

    Sont annulées parce que tout de même, il y a une justice : Whitney, Carrie Diaries, Golden Boy, Criminal Minds, Guys with Kids, 1600 Penn et j'en oublie sûrement.

    Sont renouvelées : Community (horreur), Parks (yiiiiiiiiiipie!), Veep (why not).

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