dimanche 31 mai 2009

Speed Trials (M2)

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Inutile de me livrer à un long discours inaugural, vous connaissez désormais le principe : qui dit fin de mois dit rétrospective des disques-qui-zont-faillis-être-évoqués-ici-mais-en-fait-non, faute de place, d'envie, de temps, ou autre.

samedi 30 mai 2009

Lost - Destiny Calls

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Il m'en aura fallu du temps pour accoucher de cette note. Deux raisons à cela : d'une part, il est devenu si difficile ne serait-ce que de condenser l'intrigue, qu'il convient de la contourner si l'on veut essayer d'aborder Lost de manière "qualitative" ; d'autre part... comme la plupart des spectateurs sans doute, il m'a fallu un bon moment pour me remettre du season-final, véritable coup de massue surgissant au terme d'une saison plutôt casanière (ceci n'est pas un spoiler, mais du teasing).

vendredi 29 mai 2009

Sébastien Schuller - Consécration

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Suffisait-il de demander ? Alors qu’au terme de ma chronique du (très bon) dernier album de Patrick Watson je notais que « la grande et rutilante orfèvrerie pop » s’était pour l’heure faite plutôt discrète en 2009, le facteur, à ce moment précis, sonnait à la porte pour me livrer sur un plateau (en forme de colis) l’un des disques les plus attendus de l’année (par moi, en tout cas) : le second Sébastien Schuller. Celui-là même qui nous avait autrefois enchanté avec une merveille d’electro-pop fort justement nommée Happiness, avant de presque totalement disparaître de la circulation durant quatre longues années. « Presque »… car il a tout de même, entre temps, signée la superbe B.O. du film Notre univers impitoyable, c’est peut-être un détail pour vous – à la lumière de son nouvel opus cela veut pourtant dire beaucoup.

jeudi 28 mai 2009

"Hédonisme" semble être le maître-mot...


http://microgolb.blogspot.fr/2008/09/judge-dee-golden-challenge-2008-09.html
Quand paraît Poets & Murder (connu également sous le titre, moins efficace mais sans doute plus juste du point de vue de l'intrigue, de The Fox-Magic Murders), en 1968, Robert Van Gulik est déjà décédé depuis presque un an (la légende veut qu'il ait rendu son dernier soupir le surlendemain du jour où il mit le point final à cet ultime roman), et à l'époque, beaucoup s'attendent à ce que la prolificité de l'auteur néerlandais donne lieu à une multitude de retours de la revanche des nouvelles aventures du Juge Ti en vacances. Ceux-là en seront pour leurs frais : aussi étrange que cela puisse quand on connaît les habitudes de travail pour le moins chaotiques de Van Gulik, Poets & Murder est toujours, plus de quarante ans après, le dernier roman du créateur du Juge Ti et le seul à être paru après sa mort (des suites d'un cancer du poumon, si cela vous intéresse...). Pas de manuscrit oublié retrouvé dans un grenier et complété par un vague cousin, pas de version alternative... mais il est vrai aussi qu'en réalité, en dehors de l'Angleterre et des Pays-Bas, la plupart des enquêtes du Juge Ti ont paru bien longtemps après la mort de leur auteur.

mercredi 27 mai 2009

Live Me Tender

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Commençons par un aveu : je n'écris jamais de "report" de concert. Si j'ai fait une entorse à cette règle, c'est avant tout parce que je voulais apporter ma contribution aux (très bonnes) chroniques de mes amis de Dans le Mur... du Son... ce que je n'ai finalement pas fait, vous l'aurez tous compris - je n'ai en effet pas réussi à écrire ledit report. Ou plutôt ai-je rapidement dévié vers un édito plus traditionnel (pour moi, je veux dire), presque à mon corps défendant.

mardi 26 mai 2009

Chroniques du règne de Nicolas 1er - Notre Seigneur Adulé

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"Sa Majesté avait l'oeil encapoté mais vif, quoique tiré vers le bas, un nez qui pointait pour occuper tout le milieu du visage, le cheveu sombre et ondulant comme des vaguelettes peignées. Même parvenu, Notre Précieux Souverain ne trouva point la paix en lui-même, tant il restait secoué en continu par des nervosités. Qui l'a vu fixe et arrêté ? Il ne bougeait que par ressorts. Si vous le retardiez dans sa course, vous démontiez la machine [...] Il ne tenait pas en place. Quand il parlait au public, plusieurs fois dans la même journée, il se rengorgeait ainsi qu'un pigeon et se livrait à de curieuses contorsions pour animer ses dires, dont la teneur importait peu car ses discours valaient par leur forme plutôt que par un fond très changeant selon les auditoires..."

lundi 25 mai 2009

Beck - Regrets éternels

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Mille articles ont eu beau avoir été écrits sur le sujet, difficile de ne pas rester impressionné par le début de carrière tonitruant de Bek David Campbell, dont l'année 1994 fut si chargée en pépites que tous ceux qui y étaient en ont encore le tournis rien que d'y repenser. Imaginez donc : trois albums en six mois, et pas des bouses. Stereopathetic Soulmanure (souvent daté de 1995, puisqu'il est ressorti à plus grande échelle l'année suivante), peut-être son meilleur. Mellow Gold, ou comment devenir une star planétaire en trois semaines. Et One Foot in the Grave, ou comment rendre hommage à la musique de sa jeunesse (blues, country, low-fi) et se racheter une virginité indie en publiant sur le légendaire label K-Records juste après avoir signé sur une major et tourné en rotation lourde sur les ondes FM. Quand on songe que quinze après le même Beck peine à écrire plus de deux grandes chansons par album... il y a de quoi avoir quelques regrets.

Iggy Pop - Les Lésions dangereuses

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Cher Iggy le Pape,

Je voudrais que tu saches que je t'aime beaucoup, car tu es très sympathique.

dimanche 24 mai 2009

Desperate Housewives - Un peu moins que la semaine dernière, un peu plus que la semaine prochaine...


Les saisons passent et se ressemblent à Wisteria Lane.

On y revient avec plaisir, on retrouve ses habitants comme on renoue avec de vieux potes.

Cette année plus qu'aucune autre on se dit qu'ils n'ont pas changé, qu'ils font partie de ces amis quasi immuables qui seront toujours là pour nous - toujours là tout court, des caractères si bien trempés que la fidélité à eux-mêmes semble être devenue leur plus grand cheval de bataille.

samedi 23 mai 2009

Dahlia - Kiss & Kill Me Sweetly

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Chère Dahlia,

Vous avez beau être un peu chiante - limite insupportable par moment - je dois reconnaître que vous savez parfaitement comment me séduire. Ainsi a-t-il fallu que vous donniez à votre roman le titre de mon album favori de tous les temps, tentative manifeste de corruption que je ne pouvais plus longtemps passer sous silence. Adore, donc, comme cet album romantique et endeuillé dont je connais le moindre recoin. A moins qu'il soit ici question d'adoration au sens le plus littéral du terme. Un terme biblique qui glissa il y a bien longtemps dans le langage courant, abandonnant tout de la passion, de la violence, de l'exclusivité qu'il exprimait autrefois. Combien de fois l'avons nous prononcé sans comprendre de quoi il retournait ? Je t'adore. Oh ouiiiiiiiiiiii minauda-t-il, je t'adore aussi...

vendredi 22 mai 2009

Copains d'avant, pour encore un moment...

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Certains artistes majeurs - et de préférence vétérans - sont comme de vieux copains que l'on retrouve régulièrement avec le plus grand plaisir. On a plein de très beaux souvenirs en commun, aucune garantie de revivre des choses exceptionnelles à l'avenir mais qu'importe - ils font presque partie de la famille. Bien sûr, il leur arrive de nous décevoir - mais quel ami n'a jamais été décevant après dix/quinze/vingt ans ? Au moins ont-ils cette personnalité propre, ce caractère si bien trempé qui fait qu'on les reconnaîtra toujours au premier coup d'oeil et qu'aucun de nos collègues de boulot ne saura jamais les supplanter dans notre coeur.

jeudi 21 mai 2009

Ndidi O - Rencontre avec une Wicked Lady

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On entre parfois difficilement dans certains albums, dont le rédacteur dira alors d’un air faussement pénétré qu’ils « ne se laissent pas apprivoiser », que ce sont « des albums exigeants ». Sous-entendu : pour l’auditeur. Dans d’autres, plus rares qu’on pourrait le croire, on entre de suite et sans réserves tant ils paraissent accueillants et chaleureux. C’est le cas de Move Together, premier album européen de Ndidi Onukwulu (en fait une compile de ses deux disques parus sur le label canadien Jericho Beach) dont la séduction immédiate sur l’auditeur devrait sous peu lui garantir un franc succès. Sensuel, remarquablement écrit et porté par une voix lumineuse, Move Together n’a qu’un seul véritable défaut : il est extrêmement difficile à classer. Est-ce de la soul ? Du R&B – comme le prétendent les sites anglo-saxons ? Du jazz ? De la pop ? Du blues ? De la folk ? Un peu tout ça ? Rien de tout ça, peut-être ?… Perdue, la presse ne sait plus à quels saints se vouer. D’aucuns voient déjà en elle la nouvelle Norah Jones, ce qui étonne un peu compte-tenu de la richesse et de la noirceur manifeste de son univers. D’autres vont chercher encore plus loin des Winehouse et autres Duffy, comparaisons qu’elle ne récuse pas même si elle tient à préciser qu’« elles sont bien plus jeunes ». Certes. Elles sont surtout bien moins blues, et bien trop anglaises pour être si parfaitement rompues à l’art délicat du storytelling.

Nick Cave & The Bad Seeds - L'Album culte par excellence

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Il n'y a jamais que deux types de rééditions : le premier type, nous l'avons évoqué la semaine dernière à propos de Radiohead - c'est l'exploitation commerciale pure et simple (de qualité ou non, peu importe) ; le second type, qui nous intéresse aujourd'hui, c'est le travail presque archéologique, l'exhumation de pièces enfouies, méconnues ou mésestimées (voire les deux à la fois), comme par un exemple ce premier album de Nick Cave & The Bad Seeds publié en 1984 sous le titre sarcastique de From Her to Eternity.

mercredi 20 mai 2009

Everybody Hates Fred

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Vous ne le savez pas mais je ne suis pas un homme : je suis un caméléon. Un métamorphe. Un métacaméléomorphique, même. Lâchez-moi au milieu d'une forêt, je me camoufle automatiquement en devenant vert (ou jaune, selon la saison). Posez-moi devant un meuble en acajou, j'en adopte immédiatement la couleur séduisante. Je suis comme ça. Et ça marche pour tout : les lieux, les objets, les groupes de personnes, les sociétés... même les femmes. Tenez par exemple : avant, je sortais avec une femme qui était abonnée à ELLE. Eh bien moi, même pas peur, je me suis mis à lire ELLE aux toilettes. Comme ça, sans entraînement. Aujourd'hui, je sors avec une autre femme (que j'appelle communément ma femme) qui, pour sa part, lit Voici chaque semaine. Chacun son style, on ne me reprochera pas de faire toujours dans le même type de nanas. Et donc, vous l'aurez compris... chaque semaine, je lis Voici. Aux toilettes. Ou parfois au-dessus de son épaule.

mardi 19 mai 2009

The Extremes - Exercize One

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Un an avant de novéliser le fabuleux eXistenZ, Christopher Priest publiait ce roman faisant passer le suivant pour un amusant retour à l'envoyeur. Comment s'étonner en effet, après avoir lu The Extremes, que Cronenberg ait tenu à embaucher justement Christopher Priest pour littératuriser son film... puisque celui-ci semble largement influencé par l'oeuvre de Priest lui-même, à la différence notable - mais quelle différence ! - que dans The Extremes le but n'est en aucun cas d'embrouiller le lecteur dans sa perception de la réalité et du virtuel - juste de suggérer l'idée d'une interdépendance entre l'une et l'autre.

lundi 18 mai 2009

The Horrors - En quête de respectabilité ?

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Soyons franc : la première écoute du nouvel opus des Horrors a de quoi perturber. Où est passé notre petit groupe trash, celui qui éructait sur Strange House (voir cette sélection) à la façon d'un Birthday Party revisité par les Dolls et les comic-books ? Ces affreux garçons qui terrorisèrent la prude Albion avec un clip censuré ("Gloves"), nous enchantèrent via un single sanguinolent ("Sheena Is a Parasite"), pour au final rester dans les mémoires comme l'un des collectifs les plus talentueux et prometteurs apparus ces dernières années ? Devant le marasme évident du revival rock'n'roll, c'est en lui que nous avions placé la plupart de nos espoirs... et le moins qu'on puisse dire à la première écoute de cet opus c'est qu'on peut être inquiet...

dimanche 17 mai 2009

Fringe - There We Go Again...

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Or donc Fringe reprenait en avril pour se conclure mardi dernier (avant de débarquer en France, c'est assez rare pour être souligné, dans quelques semaines), dans une indifférence inversement proportionnelle à l'enthousiasme que suscita son lancement en septembre - soit donc quasi générale. C'est que Fringe, tout comme True Blood et Dollhouse (1), fait partie de ces nouveautés saisonnières très attendues et/car lancées à grand renfort de réclame putassière... qui une fois diffusées en laissèrent plus d'un sceptiques. De ces trois-là, la nouvelle série de J.J. Abrams est d'ailleurs probablement celle qui a eu le plus de succès tout en s'attirant les plus mauvaises critiques - au premier rang des quelques un injuste procès en manque d'originalité. Injuste car appliqué à un producteur, Abrams, que tout le monde jusqu'ici trouvait génial lorsqu'il remplaçait Dawson par une jolie fille, mixait James Bond et Mission Impossible ou acceptait une commande s'inspire de Survivor... bref : lorsqu'il avait des idées ni plus ni moins originales que celle-ci mais que ça générait des bénéfices (2)

samedi 16 mai 2009

De main de maître

[Mes livres à moi (et rien qu'à moi) - N°26]  
Dans ces bras-là - Camille Laurens (2000)

Troisième lecture. Déjà.

Je reprends mon souffle.

Comment vais-je commencer cette chronique ? Comment vais-je encore parler de ce livre que je finis par connaître par coeur ?

jeudi 14 mai 2009

Green Day - Speechless & Redundant

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Que les rieurs rient donc, que les langues de vipères s’exercent du mieux (enfin : du pire) qu’elles peuvent, que les vieux tournent en dérision les goûts des kids… rien n’y fera : Green Day demeurera, que ça plaise ou non, l’un des groupes majeurs de sa génération. On pourra toujours en rire, trouver éminamment drôle qu’un trio de crétins autoproclammés se soient retrouvés par la grâce d’un single fédérateur ("Bvd. of Broken Dreams", il y a cinq ans) icônes des ados du monde entier… le fait est là, d’autant plus difficilement contestable que Green Day s’est appliqué depuis vingt ans à traverser toutes les étapes obligées pour accéder au titre très envié de plus grand groupe du monde. Révélation à Oakland à la fin des années 80, concerts incendiaires créant un début d’intérêt, poignée de singles confidentiels… Green Day acquiert rapidement le statut de chouchou de l’underground punk local, signé sur le très Do It Yourself label Lookout!. Sa popularité enfle à vitesse grand V, MTV décide un matin d’inventer un revival punk, Green Day se retrouve sous les feux de la rampe presque malgré lui. Millions d’exemplaires de Dookie vendus, tournées mondiales, chambres d’hôtel justement ravagées s’assortissent de l’inévitable détestation de la part du public indie. Les gardiens du Temple Punk, visiblement peu au fait de ce qui se racontait dans les chansons des Ramones, crient au scandale face à la pauvreté du discours volontairement bête et méchant d’un groupe dont on oublie déjà trop souvent de préciser qu’il est aussi, accessoirement, une redoutable machine de guerre pop (à moins que ce soit justement là ce qu’on lui reproche) dopée aux Kinks.

Chronique d'apprentissage

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Il n'étonnera aucun lecteur de ce blog que je sois venu à Stephan Eicher via Philippe Djian. Il fallait au moins tout le talent de l'auteur d'Echines pour m'amener à passer du côté obscur de la force, à écouter un chanteur qu'en dépit de son profil cosmopolite on croisait bel et bien dans les bacs variétés françaises de la Fnac de Rouen (je ne m'avancerai pas concernant les autres). Ca me semblait presqu'incongru : Djian, c'était un peu le rebelle, le gars qui aimait le rock'n'roll et les romans noirs... qu'est-ce qu'il pouvait bien foutre avec un mec qui passait à la radio et même pire : à la télé ?

mardi 12 mai 2009

House, égal à lui-même

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[ALERTE : Nos services de sécurité ont évalué le taux de spoil de cet article à 6 %] Nous sommes en 2009 et pour Gregory House comme pour nous les saisons se suivent, se ressemblent et se mélangent. C'est que si la série TV est probablement le format d'expression le plus rentable à l'heure actuelle, c'est aussi et surtout celui qui est soumis au plus de contraintes, l'attention du spectateur et les courbes d'audience étant un couperet qu'aucun scénariste n'a à ce jour été capable d'esquiver. Ne paniquez pas, fans de House M.D. (en V.O.) : votre série favorite ne s'arrête pas. Ouf. Le problème, c'est qu'arrivé à la fin de la saison 5 notre couperet à nous est tombé : votre série favorite lasse un peu. Comme plein d'autres, d'ailleurs. En réalité, les séries TV même les plus performantes sont presque toujours coincées entre le marteau et l'enclume, entre le spectateur inconditionnel de la première heure et celui, plus exigeant, qu'elle aimerait surprendre et emmener en seconde lune de miel. Or il est connu que dans ces cas-là c'est toujours le premier qui l'emporte au détriment du second, il en va pour House comme pour la plupart des ses concurrentes (Desperate Housewives ou Les Experts, par exemple, pourtant pas les plus mauvaises dans leurs genres respectifs). Aussi semble-t-il acquis désormais que les séries n'ont pas le droit de se renouveler, que l'innovation vient toujours de l'extérieur, qu'il vaut mieux du point de vue budgétaire remplacer une série existante mais usée par une nouvelle apportant son lot d'innovation plutôt que prendre le risque d'incorporer de l'innovation au sein d'une série déjà en cours (l'exception confirmant la règle étant évidemment Lost, cas quasi unique de série se renouvelant complètement à chaque nouvelle saison).

lundi 11 mai 2009

Graham Coxon - La Peur du vide

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[Article précédemment publié sur Dans le mur... du son !] C'était un matin presqu'ordinaire. Il pleuviotait un peu sur Campden Town, et en s'approchant de la fenêtre Graham comprit qu'il était encore tôt - tout au plus onze heures et demi. Hésitant un instant à se recoucher, il alluma une cigarette et jeta un coup d'oeil au calendrier comme il le faisait compulsivement chaque matin. Là, ce fut le choc. Rien n'était inscrit. Inquiet mais tentant de se contrôler, Graham s'empare de son agenda qu'il se mit à feuilleter nerveusement. Toujours rien. Rien de rien. Entre Grace/Wastelands, les concerts avec son pote Pete et la tournée de blur à venir l'été prochain, Graham n'avait rien de prévu ! Un monumental trou de trois mois dans son emploi du temps !!! Putain mais qu'est ce que je vais foutre de mes journées, moi...

Riding On His Grace

[Mes disques à moi (et rien qu'à moi) - N°90]  
To Bring You My Love, de PJ Harvey (1995)

Ca commence au milieu d'un désert amoureux, dans une aridité blues presque primitive et ça s'achève quelque part aux cieux - dans un élan de grâce absolue.

dimanche 10 mai 2009

Daniel Wallace - Comment écrire un gentil roman inoffensif et consensuel et cinq leçons et un bonus-track.

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Leçon N°1 : prenez un thème ancestral, la quête identitaire, ou bien la figure maternelle si la quête identitaire n'est pas disponible.

samedi 9 mai 2009

Radiohead - Enfant difforme

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Que faire lorsque vous êtes une malheureuse maison d'édition qui vient de perdre avec fracas son plus valeureux poulain ? Vider le catalogue bien sûr ! Alors comme ça, Radiohead veut faire le malin et se produire tout seul comme un grand ? Tu vas voir mon bonhomme... tu vas voir toi, le petit à tête de piaf sous tranxène... on va te faire cracher au bassinet. Du best of. De la réédition. De la Deluxe Edition. Tu la vois là, ta belle crédibilité indie ? Hein ? Regarde-bien, attention... hop ! Tu la vois plus !

vendredi 8 mai 2009

2000's, L'Odyssée des séries - Affaire classée.

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Commençons par les formalités d'usage : merci à tous d'avoir voté, et merci encore plus d'avoir joué le jeu en essayant pas de noter de façon "stratégique", et double merci aux trop généreux qui m'ont remercié pour cette idée - alors que franchement je n'ai pas fait grand-chose : déjà, à la base, ce n'était pas mon idée, mais celle de notre ami Serious Moon. Idem pour les règles : G.T. et lui m'ont quand même pas mal aidé à mettre en place un système qui, quoiqu'imparfait, s'est avéré réellement intéressant (et - ça ne gâte rien - plus facile à décompter qu'avec des moyennes).

jeudi 7 mai 2009

Akron/Family - Spirit of Ecstasy

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[Article précédemment publié sur Culturofil] Xavier Plumas, Elvis Perkins, The Delano Orchestra. Trois artistes, trois albums. Trois visions différentes et complémentaires de la folk. Pour trois évènements musicaux considérables de ce début d’année 2009. Ajoutez à cela l’excellent dernier opus de Wille Nelson & Asleep At The Wheels, soit quatre disques du genre parmi les dix meilleurs du moment, et cela ne fait plus aucun doute : si le rock n’a jamais été autant à la mode que ces derniers mois, c’est surtout la folk qui ne s’était plus portée si bien depuis très longtemps. Et encore s’arrêtera-t-on ici aux albums exceptionnels, oubliant d’évoquer ceux qui sont « juste » très bons, ceux des Marissa Nadler, Felice Brother, Howard Eliott Payne et autres Jeffrey Lewis. Même Chris Isaak vient de publier un de ses meilleurs disques depuis longtemps ! Et Dylan qui revient…

mercredi 6 mai 2009

The Wire - There Is a Game Over the Game...

La saison 3 de The Wire s'ouvre sur l'épisode le plus drôle de la série à ce jour : au cours d'une séquence atteignant un sommet dans le burlesque Herc & Carv, désormais à la brigade des stups, poursuivent pendant des heures ce qu'ils croient être un dealer tandis que le vrai dealer continue tranquillement son bonhomme de chemin... et comme si ça ne suffisait pas, les deux zozos ne parviennent même pas à attraper le faux dealer, trop rapide et futé pour eux.

mardi 5 mai 2009

D'autres vies que la mienne - Au-delà du Réel

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Avant même d'ouvrir le dernier livre d'Emmanuel Carrère, deux choses frappent.

La première séduit : c'est ce titre mystérieux, séduisant, qui dit tout du texte avant même qu'on en ait lu la moindre ligne. D'autres vies que la mienne, comme un écho à ce Roman russe, précédent ouvrage autocentré et (il faut bien le reconnaître) un peu auto-satisfait qui en avait troublé plus d'un à l'époque.

La seconde irrite : ce quatrième de couverture conclu par les mots les plus énervants qui soient, qui ne disent rien du texte et sonnent comme une accroche publicitaire pour supermarchés. "Tout y est vrai", comme si ç'avait la moindre importance pour le lecteur que le roman soit vrai ou faux, comme si les notions de vrai et de faux avaient le moindre sens en littérature ("Madame Bovary c'est moi" disait l'autre, mais alors : c'est vrai ou c'est faux ? Réponse évidente : on s'en fout).

lundi 4 mai 2009

Buzzcocks - 2 x 6 = 6

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Si cette seconde fournée de rééditions des Buzzcocks se retrouve groupée en un seul article, n'allez surtout pas croire pour autant que c'est parce qu'ils valent moins la peine qu'on s'y arrête qu'Another Music in a Different Kitchen... au contraire : Love Bites et A Different Kind of Tension sont tous deux bien supérieurs à leur prédécesseur, et s'ils sont évoqués conjointement c'est surtout parce qu'ils sont à peu près aussi géniaux l'un que l'autre et qu'ils se ressemblent pas mal. (et aussi bien sûr parce que je n'ai pas forcément beaucoup de temps ces temps-ci !)

dimanche 3 mai 2009

Heroes - Eclipse totale d'audience

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Il y a vraiment un cas Heroes, un cas à part, ou du moins un cas qu'on n'avait plus rencontré depuis longtemps (depuis, en fait, l'époque où les séries n'étaient pas encore le top de la mode) : celui d'une série qui, plus elle est efficace, moins elle marche. N'y allons pas par quatre chemins : cette année les audiences ont été si mauvaises (descendant en-dessous de sept millions de téléspectateurs... ce qui peut sembler énorme vu de France mais qui, pour une série américaine, est ridicule) que la prolongation par NBC (confirmée le mois dernier) des aventures de la famille Petrelli et de ses ramifications consanguines relève du miracle télévisuel. Or le paradoxe, c'est que cette troisième saison est sans doute sinon la meilleure du moins la plus équilibrée à ce jour, ce qui n'était franchement pas le cas de la première (qui souffrait de certaines longueurs) ou de la seconde (qui à l'inverse souffrait un peu de la disparition de l'aspect "vie quotidienne des héros", réduit à peau de chagrin pour cause de grève des scénaristes).

vendredi 1 mai 2009

Buzzcocks - Premier Jet

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C'est l'un des cinq indispensables du Brit Punk, avec bien sûr The Clash, NeverMind the Bollocks, Damned Damned Damned et All Mod Cons. Le premier Buzzcocks, et aucun des deux suivants... parce qu'après ça, le punk anglais n'existe déjà plus vraiment. On sera d'ailleurs surpris (enfin... tout dépend de ses connaissances évidemment) de noter à quel point Another Music in a Different Kitchen sonne déjà très post-punk (pré-post-punk ? Ouais ok : le terme est un peu ridicule), bien plus en fait que ses deux successeurs ! L'influence (encore latente : il co-signe deux titres) du démissionnaire Howard Devoto, sans doute. Ou plus simplement l'atmosphère de Manchester, cité industrielle emblématique du courant emmené plus tard par Joy Division. Peu importe : Another Music in a Different Kitchen peut être vu, sinon comme le premier album post-punk, comme le dernier disque de la première vague punk anglaise.

Et quel disque !

CDG - le classement où tout change mais rien ne bouge (ou le contraire ?)

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Un CDG un peu calme ce mois-ci (il faut dire que j'ai écouté moins de disques en avril, vu que j'ai eu moins de temps), du moins en apparence, avec relativement peu d'entrées (une seule dans le Top 10, six en tout), ce qui n'est finalement pas vraiment représentatif : j'ai entendu beaucoup de bons albums en avril, peut-être même plus qu'en mars, mais moins d'excellents-méritant-une-place-dans-le-Top-20.