jeudi 21 septembre 2017

Mon King à moi (et rien qu'à moi)

[Mes livres à moi (et rien qu'à moi) - Hors-série N°2]

Stephen King fête aujourd’hui ses 70 ans et nom d’une pipe andalouse, cela méritait bien un hommage. Et un second Mes livres à moi, après celui consacré il y a déjà huit ans à Needful Things (Bazaar). Parce que s’il est un auteur qui a joué un rôle plus que déterminant aussi bien dans l’évolution de mes goûts littéraires que dans la construction de mon imaginaire, c’est bien Steve. Un type que j’ai découvert à l’âge de douze ou treize (peut-être même moins) et qui est instantanément devenu l’un de mes meilleurs amis – le seul auteur, sans doute, que je considère plus ou moins consciemment comme un ami (je le mets en italique car cela fait partie de l'hommage). A peine pubère, King m’a pris par la main et m'a fait découvrir des tonnes de choses, des auteurs bien entendu (serais-je devenu inconditionnel de Faulkner sans son héritier le plus indigne aux yeux de la critique ?), des courants littéraires tout entiers (il n’y a pas meilleure introduction au roman noir que ses ouvrages, même si très peu d’entre eux peuvent paradoxalement entrer dans ce genre), et même des groupes de musique (l’auteur est un véritable fétichiste du rock’n’roll des années 50 à nos jours, avec une connaissance quasi wikipédiesque de la période 60/70).

Oh bien sûr, je n’ai pas aimé tous ses ouvrages. Une œuvre si copieuse ne peut être exempte de déchet, je suis totalement passé à côté de certains de ses classiques et il a même pu arriver, parfois, que nous nous fâchions quelques temps. Mais bon an mal an, compte tenu de la densité de son rythme de publication et de ma propre voracité, il est probable si ce n’est certain que Stephen King soit tout simplement l’auteur dont j’ai lu le plus de romans dans ma vie – ou à tout le moins celui que j’aurais passé le plus de temps à lire, vu l’âge auquel j’ai commencé et la taille moyenne de ses bouquins.

La liste qui suit n’a pour ambition ni de servir d’introduction idéale à son univers, ni de lister ses meilleurs ouvrages, d’autant que ma lecture de certains commence à sacrément dater (on change avec le temps et si, comme un peu tout le monde, j'ai parfois pu dire que The Stand était son meilleur livre... le ressortir il y a quelques semaines m'a occasionné une certaine déception, même s'il demeure sans doute son texte le plus influent au sein de la pop culture – suffit de voir tout ce qu'un Walking Dead lui doit, par exemple). Il s’agit juste de ce qu’indique le titre : une sélection des textes qui m’ont le plus marqué, pour une raison ou pour une autre, à un moment donné de ma vie. Typiquement le genre de truc que King saurait et voudrait faire pour ses auteurs préférés, le connaissant tel que je le connais (nous sommes meilleurs amis, je vous le rappelle). Il n'est pas homme à établir des classements trop sérieux et figés de ses livres préférés, alors peu importe que moi, oui : accordons-lui cela – après tout, c'est quand même son anniversaire, et Dieu sait qu'entre la canicule et les adaptations plus pourraves les unes que les autres de The Mist, Mr. Mercedes, The Gunslinger et It, le pauvre sort d'un été éprouvant pour une personne âgée.


Apt Pupil [Un élève doué, 1982 – Different Seasons] Le recueil Différentes saisons est le tout premier King que j’ai lu, au collège, époque où il est au faîte du summum du Zénith de sa gloire, mention Maître du Fantastique. Ce qui ne manque pas de piquant puisque ledit recueil est totalement exempt de surnaturel, encore que pas totalement d’horreur. Je l’ai relu un nombre incalculable de fois par la suite (j’en possède d’ailleurs pas moins de trois éditions), et mon avis à son sujet ne s’est jamais démenti : formidable, fabuleux, captivant. Saccagé comme d’autres par une adaptation cinématographique l’ayant quasiment poussé au contre-sens, Apt Pupil est certainement l’un des textes les plus glauques et traumatisants de King – à vrai dire, c'est sans doute l'un des plus glauques et traumatisants que j’aie lus, tout court. Réflexion morbide mais terriblement lucide sur la fascination du pire, sur la vengeance, sur les victimes et les bourreaux, tout en étant une fable presque sordide sur la puberté, il démontre de manière violente que le véritable humaniste n’est pas un gentil hippie, mais un type qui épouse, aussi, les recoins les plus sombres de l'âme.

The Body [Le Corps, 1982 – Different Seasons] Le recueil Différentes saisons est le tout premier King que j’ai lu, au collège, époque où… enfin, vous aviez compris la première fois. Laissez-moi donc préciser qu’il n’y a que quatre histoires dans ce livre, et que toutes sont absolument brillantes. Tant et si bien qu’à l’époque, The Body ne m’a peut-être pas autant marqué que les autres. Ironiquement – puisque j’avais à peu de choses près l’âge de ses héros – j’étais sans doute trop jeune pour réaliser à quel point King avait parfaitement capté les tourments du passage à l’âge adulte. Une histoire pleine de poésie et de douleur que même le film n’a pas réussi à gâcher – ce qui comme on l’a souvent dit ici est plutôt rare, pour un texte de King. Il est vrai que Stand by Me, c'est son titre, est tout simplement la meilleure adaptation de Steve jamais réalisée par un cinéaste n'étant ni Kubrick ni De Palma.

Madeleine de King.

Firestarter [Charlie, 1980] Avec Roadwork (le Richard Bachman millésimé 81), c’est sans doute le moins connu (ou disons « populaire ») des dix-douze premiers romans de King (il faut dire qu’il n’y a que des méga-hits dans cette période). Ce n’est certainement pas le meilleur non plus (encore que je ne l’ai pas relu depuis plus de vingt ans), et pourtant, certains de ses passages m’ont profondément marqué. Le grand final, bien sûr, l’un des plus spectaculaires d’un type qui en a écrit quelques mémorables. Mais aussi et surtout la scène – un flashback – où la mère de Charlie est torturée par les méchants qui lui arrachent les ongles. Depuis lors, c’est devenu une de mes hantises, la seule idée me révulse et d’ailleurs il va être temps que je passe au livre suivant avant de m'évanouir – non sans préciser que Firestarter est un livre un peu ovniesque dans l’œuvre de King, puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’une histoire de super-héroïne, largement inspirée des X-Men (et qui, du reste, les inspirera aussi par la suite).

Gerald’s Game [Jessie, 1992] J’adorais Gerald’s Game avant même de l’avoir lu. J’adorais son principe, j’adorais son pitch. Un jeu sexuel qui tourne mal. Jessie qui se retrouve menottée au lit, coincée, après avoir accidentellement tué son mari abusif (Gerald, le fameux). A l’époque, je ne voyais pas du tout à quel point cette idée pouvait être casse-gueule, ce qui signifie que j’ai probablement sous-évalué un roman que j’avais pourtant trouvé génial. Il était donc temps de rendre hommage à ce qui est certainement l'un des chefs-d’œuvre méconnus de son auteur (on est d'accord, méconnu, dans le cas d'une telle star, reste un simple mot)... d’autant qu’il sera très prochainement saccagé au cinéma, comme tous les autres avant lui, et ce malgré le plaisir qu’on prendra sans doute à voir Carla Gugino attachée en petite tenue.


The Green Mile [La Ligne verte, 1996] Au moins aussi fan de séries télévisées que de Charles Dickens ou Balzac, Stephen King ne pouvait pas ne pas s’attaquer un jour ou l’autre à l’exercice difficile mais captivant du roman-feuilleton. Un véritable défi pour celui qui se traîne une image de terrible pisse-copie mais qui, dans le même temps, a aussi l’habitude de laisser mûrir ses manuscrits durant des années avant de les dévoiler. Depuis, les six épisodes sont devenus un seul et unique roman. Je ne l’ai jamais (re)lu sous cette forme, mais je ne vois pas comment cela pourrait ne pas lui nuire tant ce récit bouleversant multiplie les cliffhangers et autres gimmicks typiques des feuilletons de la fin XIXe/début XXe. Sacrée foutue expérience pour le jeune garçon que j'étais, car si je suis devenu par la suite un semi-spécialiste de ce format et si j'ai étudié les moindre recoins des plus grands classiques du genre (le roman-feuilleton, hein, pas la série télé. Même si aussi), il s'agissait alors pour moi d'une découverte – j'oserais même dire d'une révélation. Chaque mois, j'attendais le nouvel épisode avec appétit, excitation, fébrilité – totalement absorbé par cette histoire brillante, drôle, poignante... Christique... qui avec John Coffey et le terrifiant Percy Wetmore présentait deux des personnages les plus inoubliables de la grande famille de Castle Rock. Librio, que personne ne connaissait en ce temps-là, s'est offert une sacrée crédibilité en prenant la mesure de la chose, que l'éditeur de poche fit l'effort toujours aussi exceptionnel vingt ans plus tard de publier en temps réel par rapport à l'édition US. Respect éternel pour ces gens.


Joyland (2013) Ce que je trouve fascinant avec King, c’est à quel point il reste fidèle à lui-même en dépit du poids des ans. 11/22/63, Revival ou Mr. Mercedes sont à peu près du même bois, s’inscrivent somme toute dans une unique tendance : celle d’un homme de soixante-dix ans qui ne vire pas vieux con, encore moins réac. Il y a de la nostalgie, bien sûr – il y en a toujours eu chez King, même à quarante balais – mais jamais excessive, jamais rance. Stephen King vit avec son temps, et il en parle subtilement même quand son histoire, ici très simple et touchante, se déroule dans une autre époque.

The Langoliers [Les Langoliers, 1990 – Four Past Midnight] King n’a finalement écrit que très peu d’histoires d’horreur pure et dure, en admettant même que celle-ci en soit une (ce qui fait le plus peur dedans, c’est l'inquiétant Craig Toomey, un type tout ce qu’il y a de plus humain). Mais les rares fois où il s’y est collé, il n’a pas fait semblant. Tendu à l’extrême et proposant un genre de synthèse de tout ce que King a écrit dans le registre de l’apocalypse (de, en gros, The Stand à The Mist), ce texte (présenté en France comme une nouvelle mais relevant plutôt du roman court) laisse un souvenir tellement fort qu’il finit par effacer totalement le recueil dont il est issu… et dont, pourtant, il était l’histoire que j’avais la moins aimée à l’époque. Au passage, quand je vous disais que King m'avait appris plein de chose : c'est avec ce récit que j'ai découvert l'existence des aurores boréales. Quand même, quoi !


The Long Walk [Marche ou Crève, 1979] Beaucoup de romans de Stephen King peuvent légitimement prétendre au titre de Meilleur roman de Stephen King, aussi une fois écarté The Stand pour les raisons évoquées plus haut, The Long Walk s'est instantanément imposé dans cette liste. Relativement court (à l'échelle de son auteur), très rythmé, très intense, il démontre avec un certain brio que ce sont souvent les histoires les plus simples qui sont les plus efficaces. Dans The Long Walk, pas ou peu de préliminaires, aucun pourquoi, nul parce que – juste un comment d'une sécheresse renversante. Et le plus balaise dans tout ça, c'est que c'est un premier roman (même si ce n'est pas le premier que King publia).

Rose Madder (1995) Dans les années quatre-vingt-dix, King est à son apogée en terme de notoriété. Personne ne vend plus de livres que lui dans le monde, il en sort un nouveau tous les cinq ou six mois qui file directement numéro 1 des ventes partout, plus rien ne semble en mesure de lui résister… si ce n’est peut-être lui-même. Sans jamais ou très rarement tomber dans le franchement mauvais, c’est certainement à cette période qu’il publie ses ouvrages les plus anecdotiques. Mais c’est aussi le moment où il tente, avec succès, de faire évoluer son approche du récit. Si Rose Madder n’est pas son premier livre à n’accorder qu’une place très secondaire au fantastique, c’est en revanche le premier d'une longue liste où l’idée fantastique paraît totalement accessoire, comme si l'auteur n’y consentait qu’en dernier recours pour ne pas fâcher ses fans. Rose Madder, c’est surtout l’histoire d’une femme battue qui essaie d’être une femme – tout court. Et c’est brillant.


On Writing : A Memoir of the Craft [Écriture, 2000] Si vous avez déjà lu une interview de Stephen King, vous savez que la seule chose pouvant rivaliser avec le pouvoir d’addiction de ses romans est la manière dont il évoque son travail. Voilà ainsi longtemps qu'il a pris l'habitude de rédiger de longues pré-ou-postfaces à ses romans, souvent captivantes quant à son processus créatif, et qui ne sont pas pour rien dans l'affection que lui porte ses lecteurs, aussi, en tant qu'individu. Paru à l'aube des années 2000 puis augmenté et réédité dans une magnifique version dix ans plus tard, On Writing s'inscrit dans cette veine aussi intellectuelle que profondément humaine. A la fois essai très spécifique sur les techniques de narration et autobiographie bouleversante (King complète son brouillon quelques mois après avoir miraculeusement survécu à une collision avec un van, et y fait le point sur sa vie), On Writing est plus qu’une lecture complémentaire et réussit la prouesse de distiller des centaines de conseils à un aspirant écrivain sans jamais paraître professoral ni condescendant. On pourra sans doute lui reprocher à l’inverse un côté un peu trop terre-à-terre par moments, mais impossible de ne pas le dévorer... ni de conclure autrement qu'avec cette œuvre-somme.


Stephen King sur Le Golb :

49 commentaires:

  1. Super idée même si certains choix font forcément tiquer (pas the Stand ok, tu t'en expliques, mais Firestarter et pas It really??). Moi aussi King est un auteur que je lis depuis toujours et même plus toujours que toi puisque je crois que je suis plus vieux. Le plus marrant c'est que le premier que j'ai lu c'est Tommyknockers, que même lui considère comme son pire bouquin (j'avais adoré bien sûr).

    Bref bel hommage surtout qu'en plus King vieillit vachement bien, d'ailleurs je viens d'acheter son nouveau écrit avec le fiston :)

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    1. It fait partie des livres de King à côté desquels je suis un peu passé, je te l'avoue. Je pourrais en dire un peu la même chose que pour The Body : j'étais paradoxalement trop jeune pour apprécier à quel point il transcendait le thème des peurs enfantines. La différence avec The Body est que je ne l'ai jamais relu (mais c'est prévu. Un jour.)

      The Tommyknockers n'est clairement pas le meilleur King mais je suis assez d'accord toi, je ne l'ai jamais trouvé aussi nul que tout le monde le dit (je ne l'ai jamais trouvé vraiment bon non plus, ok... m'enfin pour moi il est tout de même bien meilleur que pas mal d'autres). Il est surtout beaucoup trop long, mais ce n'est pas le seul livre de King dont on peut dire cela, particulièrement au regard de sa bibliographie à partir des années 90, moment où sa popularité est telle que son éditeur ne lui refuse plus rien et n'ose clairement plus lui dire de sabrer. Quand on pense que la première version de The Stand est un "condensé" (alors qu'elle doit bien faire 700 ou 800 pages)...

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  2. Merci pour cette lecture. Ou plutôt "ces", car je viens de trouver plein d'idées :)

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  3. Eh bien moi, King ne m'a jamais passionnée.

    Bon écrivain, je le reconnais, avec quelques livres cultes qui valent le détour, mais au bout d'un moment on a l'impression que c'est toujours pareil : l'amour des vrais gens, les derniers qui seront les premiers, le mal absolu, BOF (dans le genre son "chef-d'oeuvre" Le Fléau est un sommet). Cela manque de nuances, à mon humble avis.

    Enfin bon anniversaire à lui quand même !

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    1. > dans le genre son "chef-d'oeuvre" Le Fléau est un sommet)

      --> bah quoi, le monde est sauvé par un sourd-muet, un attardé et un type qui se fait appeler "poubelle". Un problème ? :))

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  4. " tout simplement la meilleure adaptation de Steve jamais réalisée par un cinéaste n'étant ni Kubrick ni De Palma."

    Tu as fait une faute de frappe à Frank Darabont.:)

    Sinon, ca fait des années que je me dis qu'il faut que je lise "On Writing", mais toujours pas trouvé une bonne édition à prix raisonnable.... En meme temps j'ai toujours pas fini The Dark Tower, du coup, j'ai déjà à faire...

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    1. Tu m'étonnes... j'ai beaucoup râlé à l'époque concernant l'attente entre chaque tome de la Tour, mais dans le fond je ne sais pas combien de temps j'aurais mis à arriver au bout si j'avais dû tout prendre d'un bloc.

      Je n'ai rien contre Darabont, j'aime bien ses films (adaptés de King ou pas d'ailleurs) mais sincèrement, je ne sais pas si j'en mettrais un seul dans un Top 5 des meilleures adaptations de Stephen King. Ils sont bons, c'est certain... mais je les trouve tout de même un peu fades par rapport au matériau qu'ils entendent adapter.

      Pour moi les deux films de Rob Reiner (The Body, donc, et Misery) surclassent largement les films de Darabont. Tout de même, Kathy Bates en Annie Wilkes est vraiment devenue une méchante très ancrée dans la culture populaire, à mon avis autrement plus que Doug Hutchison en Percy Wetmore...

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    2. Ben dans les faits, j'ai enfin fini le tome 4 (ce qui m'a pris un certain temps, je crois que ma première tentative de lecture de celui-ci remonte à 2010...), et du coup, 100 / 150 pages dans le tome 5, tu te dis que t'aurais pas du les enchainer comme ça direct.

      Kathy Bates, icône pop culture, qui maintenant se voit réduite à jouer la patronne d'un dispensaire de weed chez Chuck Lorre.... Il y a un Drawa qui l'attend, clairement.

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    3. En plus le tome 4 est totalement à part dans la chronologie, s'il y en a bien un qu'on peut lire de manière très espacée c'est celui-ci. Par contre les 5-6-7 sont plutôt à lire rapidement, ils s'emmanchent vraiment complètement les uns dans les autres et vu le foisonnement de personnages qui apparaissent à partir de là... mieux vaut rester concentré.

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    4. Oui, mais... Chuck Lorre quoi.
      Qu'y a t il de plus bas?

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    5. Whitney Cummings ! Je ne sais pas ce qu'elle nous mijote, rien étant l'idéal, mais Whitney et 2 Broke Girls c'était largement pire que le pire de Chuck Lorre.

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  5. Je me suis remis à King il y a quelques années (un peu à cause du Golb), mais j'ai trouvé que certains de ses succès, surtout dans les années 80, avaient de grosses rides. Le Fléau en tête !
    Je serais intéressé de savoir ce qui t'a déplu, dans ta relecture. Moi, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de ficelles, que c'était trop lent, pas toujours très bien écrit, non plus. Pourtant, c'était pour moi LE roman de Stephen King, qu'il fallait avoir lu.
    Concernant ses ouvrages récents, ils m'ont surtout permis de constater que, contrairement à ce qu'il se dit, son écriture a beaucoup évolué (dans le bon sens). Les livres sont toujours aussi gros, mais leur rythme me semble bien plus équilibré (11/22/63 est parfait, de ce côté).

    Bonne journée,

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    1. Alors, ce qui m'a un peu déçu quand j'ai relu The Stand/Le Fléau...

      Bon, tout d'abord, j'ai trouvé que c'était vraiment trop long (je n'avais jamais lu la version director's cut dont je parlais un peu plus haut avec SERIOUS). Ensuite j'ai beaucoup aimé toute la première partie du livre, l'épidémie, mais je suis beaucoup moins client de tout ce qui concerne l'affrontement (à mes yeux trop schématique) entre le Bien et le Mal (ce que pointe MAEVA dans sa vanne à ce sujet, à raison). Le personnage de Flagg également, m'a fort désappointé, je me rappelais qu'il était l'antagoniste du livre évidemment mais mon image mentale de Flagg vient malgré tout de The Dark Tower, or le Flagg de The Stand est un personnage de méchant beaucoup plus... méchant, sombre et caricatural. J'ai toujours soupçonné que The Dark Tower était bien moins "formée" dans l'esprit de King qu'il le clamait depuis toujours, en tout cas au moment des deux premiers tomes, c'en est tout de même à mon sens une preuve irréfutable : pour moi ce méchant tel qu'il a été écrit dans The Stand n'était pas supposé être la même personne que l'antagoniste de Roland (le nom de Flagg apparaît d'ailleurs il me semble assez tard dans la saga). Je vais même aller plus loin quitte à virer complotiste (ou juste connard ^^) : à la fin de la version director's cut (parue en 1990 ou 91, soit donc plus de dix ans après l'originale, le détail est important), il y a un court passage où l'on constate que Flagg a survécu... et je suis à peu près certain que ce passage n'existait pas en 1978, je veux dire que ce n'est pas un truc qui a été coupé à l'époque mais bien rajouté a posteriori pour recoller avec The Dark Tower.

      Enfin deux autres petites choses m'ont un peu gonflé :

      - trop de sexe ou de pseudo-érotisme (sans déconner on se croirait dans une série du HBO), qui plus est en mode psychologie à deux balles (à l'exception de Flagg, les autres méchants sont tous rendus fous par leur frustration sexuelle... mouais...)

      - la dernière partie du livre où les personnages principaux, les "héros" avec lesquels on vient de passer à peu près 950 pages, n'apparaissent quasiment pas. A la place on passe l'essentiel des derniers moments de lecture en compagnie de personnages qu'on connaît à peine ou que l'on n'aime pas.

      Ceci étant dit The Stand est tout de même un très bon roman, là tu me fais parler des défauts mais il y a plein de qualités et tout le début du livre, avec la propagation de l'épidémie, est absolument magistral.

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    2. Je confirme que la scène post crédits ou tu découvre que Flagg a survécu est un ajout de la version "longue.

      Le nom de Flagg est clairement énoncé dans The Dark Tower en fin de tome 4 (ou ils passent par le Topeka de The Stand en fait), donc en 1996.

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    3. Ah bah voilà ! Toujours faire confiance à son archiviste, même pour les trucs qu'on n'a pas encore écrits :-)

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    4. "ce que pointe MAEVA dans sa vanne à ce sujet"

      C'était pas du tout une vanne, j'ai vraiment pas aimé ce livre :))

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    5. Ecoute, je l'ai lu il y a 1 mois, c'est même pas encore des archives à ce niveau.

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    6. MAEVA >>> oui, c'est MISTER TONZ qui avait fait la bonne vanne, désolé ;-)

      GUIC >>> certes. J'aurais dit tome 4 aussi, d'ailleurs, mais sans être sûr à 100 %. Il faut dire qu'il y a eu là aussi deux versions, dont la principale différence concerne justement l'identité de Flagg, beaucoup moins tranchée dans la première version (la seule que je connaisse). Je ne sais pas laquelle tu as lue et j'imagine que plus les années passeront, plus les gens ne connaîtront que la seconde, mais tout ce qui concerne Flagg/Walter/Marten est assez confus dans l'édition originale (Walter et Marten ne sont par exemple jamais présentés comme le même personnage, et il est clairement dit que c'est Marten que Roland traque, pas Walter - qui est mort - alors que d'après ce que j'ai cru comprendre ce n'est plus le cas dans les éditions récentes. Une modification de taille qui doit malgré tout sacrément faciliter la lecture des tomes suivants !)

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    7. QUOI?? C'est sérieux cette histoire de versions différentes? J'étais pas du tout au courant, abusé de changer un truc aussi important!

      Bon c'est vrai, W&G est un tome super fouillis ou plein de trucs sont confus (alors que c'est pas le tome central pour rien et que c'est celui qui contient le plus d'éléments mythologique) mais bon, quand même...

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    8. Euh, clairement ca doit être la seconde version que j'ai lu.

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    9. SERIOUS >>> je n'aime pas le principe non plus puisque cela créée, GUIC vient de nous le confirmer, une scission inutile entre les lecteurs (encore quand c'est comme pour The Stand un "director's cut", ok, mais là c'est du révisionnisme pur et dur). Il faut d'ailleurs noter que King a fait ça avec toute la série, il a méthodiquement lifté tous les trucs qui n'étaient pas cohérents d'un tome à l'autre (il a en fait toujours fait ça avec la série puisqu'il y a eu au moins trois versions du premier tome). CELA DIT dans ce cas précis, ce n'est pas vraiment un changement, c'est simplement l'officialisation de choses (l'identité de Marten et le rôle de Walter) qui deviennent assez limpides dès le tome suivant (si ma mémoire est bonne). Le fait que le cycle ait été écrit sur un temps extrêmement long justifie tout de même en partie certains agencements, même s'il était on ne peut plus satisfaisant dans sa première version.

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    10. Cela dit, wizard and glass etant sorti après la refonte de the Stand, possible que ce soit dans terres perdues qu'il a du fzire des modifs, pas w&g...

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    11. J'ai pas bien compris ce que tu voulais dire...

      Il a publié des versions révisées des quatre premiers tomes en même temps que Wolves of the Cala (en 2003, donc). Mais les plus touchés par ces révisions sont le 4 (Marten/Walter - à ce propos j'ai fait une inversion au commentaire d'avant, preuve que c'était quand même assez confus à la base ^^) et le 1 qui pour le coup n'est plus DU TOUT le même bouquin :

      - suppressions de différentes incohérences qu'il avait laissé passer jusque là (par exemple, dans l'édition original, Roland ignore ce qu'est devenu Cort... alors qu'il le sait dans les tomes 4 et 5 ; pareillement, le père de Roland ne s'appelait pas Steven, mais Roland aussi)

      - refonte totale de l'univers du bouquin, avec suppression de tous les marqueurs temporels, de tous les éléments contemporains, plus ajout d'allusions à des personnages (John Farson, le Crimson King, Marten...) auquel il n'était pas fait allusion avec (au moins) le tome 4.

      - identification claire et nette de L'Homme en noir en tant que Walter (il n'était jamais nommé dans la première version).

      - modifications plus ou moins légères de certaines péripéties (notamment les évènements de Tull, dans lesquels le Roland de la version originale était bien plus sanguinaire).

      - et surtout... réécriture totale du roman au niveau stylistique, lui qui se distinguait justement par son extrême sècheresse.

      Je n'ai pas lu les autres versions "révisées" car les modifs sont apparemment bien plus cosmétiques et que je n'avais pas que ça à foutre, mais lire The Gunslinger 2.0 quand on connaît le... le "vrai", il n'y a pas d'autres mots, c'est vraiment une expérience limite...

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    12. Ouais, je savais pour le premier et pourquoi pas même si j'ai toujours trouvé ça un peu débile (The Gunslinger était un excellent roman en soi et le préféré de nombreux fans), mais pour W&G je savais pas et franchement je suis pas d’accord avec toi, ça n’officialise rien du tout : Walter et Marten sont CLAIREMENT deux personnes différentes dans ce livre pour moi ça fait aucun doute. Ils sont liés par le Ka mais c’est tout. Bref je retourne à mon ABUSER de départ :D

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    13. Mais après on va pas refaire le monde avec 15 ans de retard, tu m'apprends juste un truc c'est tout :D

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    14. Non, en effet, ça ne sert pas à grand-chose de s'en émouvoir aujourd'hui.

      Reste que contrairement à toi, ce sont les révisions du 1 qui m'ont le plus choqué. D'autant que dans la préface (celle de la version US de 2003 en tout cas), King explique qu'il a réécrit le livre parce qu'il estimait que son lui de 1978 écrivait trop mal à son goût. Ce qui est quand même une bonne blague sachant que son lui de 78 a déjà deux chefs-d’œuvre à son actif (Shining et Salem's Lot) auquel il n'aurait évidemment jamais osé toucher... et est surtout d'autant plus faux que The Gunslinger 2.0 est franchement moins bien écrit que l'original, très âpre, avec beaucoup de phrases courtes, peu de dialogues, très dans la lignée de The Long Walk, en fait.

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    15. si j'en juge par les commentaires de Thom sur le "style", j'ai très certainement lu la première version. j'avais justement adoré ce style direct, et ces allusions mystérieuses sans explications (notamment sur le passif du Pistolero et de l'Homme en Noir). Ca me déplairait fortement de lire l'autre version...
      quant aux incohérences, y a t il vraiment beaucoup de gens qui les ont noté? j'avoue qu'à partir du 6 j'ai trouvé l'histoire si complexe qu'il y aurait pu y avoir une pelleté d'incohérences sans que je les identifie...

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    16. Je pense que les gens ayant lu la saga au fil de sa parution ne s'en sont pas aperçu. C'est une durée tellement longue ! Rien qu'entre le moment où j'ai commencé la saga et la sortie du tome 4, il s'était écoulé trois ou quatre ans.

      En revanche ceux qui se sont enfilés tous les tomes une fois qu'ils étaient déjà sortis ont peut-être un petit peu plus saisi certaines incohérences. Le truc du prénom du père de Roland, par exemple, je l'avais remarqué quand j'avais relu les quatre premiers volumes avant la publication de la dernière salve.

      Quelque part, je pense qu'il en va de même pour la grande différence de tonalité entre tous ces romans. J'ai adoré toute la série, mais je sais que beaucoup de fans des premières heures ont vécu Wolves of the Calla comme une cassure (si ce n'est une trahison) (et je crois que tu en fais un peu partie, non ? ^^) ; à demi-mot, dans les interviews et postfaces de King, tu sens que ça l'a pas mal ébranlé, d'autant qu'il était persuadé à ce moment-là que ce seraient ses derniers livres (c'est d'ailleurs un peu à ces ex-fans devenus haters que répond - à mon avis - la courte adresse au lecteur qui précède les dernières pages). Je pense que cela explique qu'il ait voulu harmoniser le tout pour les générations futures (en quelque sorte).

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    17. J'ai lu la série en (au moins) 3 périodes. Une première fois juste le Pistolero. Une deuxième fois les Trois premiers tomes et une dernière fois la saga complète. Pour moi la plus grande cassure (si ce n'est trahison), c'est entre Le Pistolero et Les Trois Cartes. J'ai relativement aimé Les Loups de la Calla (pour l'histoire des Loups, alors que l'histoire principale commençait à bien me lâcher) , par contre j'ai détesté le chant de Susannah (les deux principales raisons étant le personnage de Mia et le personnage de Stephen King) mais j'étais déjà lancé vers la Tour Sombre donc je n'y ai pas vu vraiment de cassure, juste une grosse déception de "n'importe quoi".
      dans tout les cas je n'ai pas détecté les incohérences, je ne suis pas très brillant là dessus, je me fais facilement berner par l'auteur, surtout sur une saga si longue...

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  6. Eh bien ça m'en fait des idées de lectures !

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  7. J'avoue que quand j'ai lu le titre, je m'attendais à une longue analyse de ce qui rend King si exceptionnel à tes yeux. Non que je doute de ses qualités, mais j'aurais aimé te lire sur ce sujet.

    Bon, c'était une saine lecture quand même. Mon préféré, personnellement : Misery.

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    1. Une longue analyse de... attends, j'ai l'impression d'avoir écrit ça des dizaines de fois. Mais tu as raison, en réalité, je n'ai jamais écrit un gros article récapitulatif à ce sujet, plutôt distillé des trucs dans plusieurs critiques de livres précis. Eh bien écoute, rendez-vous est pris pour ses 80 ans ;-)

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  8. sympa cet article, et d'autant plus sympa que pour une fois je vais pouvoir commenter dans la rubrique littérature.

    J'ai moi aussi attaqué King par Différentes Saisons, et ca reste l'un de mes préférés. les deux histoires que tu cites sont fabuleuses, et la rédemption de Shawshank est très bonne aussi (bon film d'ailleurs dans mon souvenir)
    Au niveau des Nouvelles, j'avais aussi beaucoup aimé Minuit 2 et Minuit 4, les Langoliers très marquant mais aussi Vue Imprenable sur jardin secret (je me rappelle moins du Policier des bibliothèques, juste que c'est une de ses histoires qui m'a le plus effrayé, d'autant que j'avais évidemment emprunté ces bouquins à la bibliothèque)
    Plus récemment, dans Nuits Noires et Etoiles Mortes, la longue nouvelle 1922 m'a vraiment plu et m'a fait retrouver les sensations d'adolescence de la lecture de King

    au niveau des Histoires, Ca reste mon bouquin préféré tous auteurs confondus, sinon je citerai (choix difficile) La Ligne Verte (tu ne cites pas le film, je pense que c'est pare que cela va de soi), Le Pistolero (qui pour moi n'avait pas forcément besoin de suite, meme si pas mal d'autres passages de La Tour Sombre m'ont beaucoup plu) et pourquoi pas Dead Zone.

    je suis donc assez en phase avec ta sélection. Charlie ne m'a pas trop marqué. Rose Madder, le seul que j'aie lu en anglais, guère plus. et je m’aperçois (en regardant Wikipedia, oui sinon j'aurai été incapable de me souvenir des titres) que je n'ai lu aucun de ses livres depuis Dreamcatcher et surtout..... que je n'ai jamais lu Le Fléau !!!!



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    1. Je me rappelle très bien de Vue imprenable (Secret Window, Secret Garden), je l'avais adorée à l'époque, mais c'était avant que je découvre qu'elle s'inscrivait dans un sous-genre (les écrivains torturés par l'angoisse de la page blanche) dont King avait écrit des pages autrement plus extraordinaires (Shining, The Dark Half, Misery... rien que ça !) A la relecture il y a 4-5 ans, je l'avais trouvée assez prévisible, la nouvelle survit assez mal au dévoilement de son twist (que j'aurais de toute façon sans doute deviné si je l'avais lue à l'âge adulte, il m'avait scotché à l'époque mais en vrai, il est un peu bâteau). Par contre je ne me rappelle plus du tout des deux autres nouvelles, ce qui assez dingue car en revanche, je me revois très bien en train de les lire, c'était même à l'été 1996, pendant les vacances :-D

      Tiens c'est marrant, je me revois aussi très bien lire Dead Zone, qui je crois est le deuxième (et premier roman) que j'ai lu de King (à moins que ce ne soit Rage...) Je pense qu'on en a presque tous un ou deux très marquant, qui ne seront pas forcément ceux du voisin (la preuve je n'ai pas d'affection particulière pour It, comme je le racontais plus haut). Je crois aussi que le fait que j'aie découvert King par un recueil exempt de fantastique a eu une influence importante sur la manière dont j'ai toujours perçu son œuvre ; en un sens, je ne l'ai jamais complètement considéré comme un auteur d'horreur ou de trucs de ce genre, j'ai d'ailleurs paradoxalement assez peu de souvenirs kingiens marqués par la peur ou l'angoisse.

      Si tu as lu Nuits noires, tu en as donc lu au moins après Dreamcatcher ;-)

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    2. je n'ai pas relu Vue Imprenable, mais le twist m'avait tellement scotché que je me devais de le citer dans cette liste. Cela dit ce que tu en dis ne m'étonnes pas. Les deux autres histoires c'est le Policier des Bibliothèques, un alien qui vient te chopper si tu n'as pas rendu ton bouquin à temps (avec des connexions sans doute assez fortes avec It, maintenant que j'y pense). Je ne me souviens guère plus de l'histoire, mis à part que c'est une des rares histoires de King qui m'a terrorisé - je te rejoins complètement sur ta perception de l'ouvre de King, pour moi c'est surtout un expert de la nostalgie, personne n'a à mon sens aussi bien décrit l'enfance que lui, c'est pour cela qu'il m'est aussi cher. il est aussi très bon pour nous rendre réel et attachant des personnages anodins, ou des bourgades américaines. j'ai l'impression de connaitre un peu les USA grace à lui alors que je n'y ai jamais mis les pieds.
      la dernière histoire est celle d'une photo dont l'image "bouge" chaque jour et annonce l'arrivée d'un monstre. très peu de souvenir, à mon avis plus un (brillant) exercice de forme qu'une vraie histoire.
      Dead Zone je l'ai cité pour sa scène finale, le "Tigre jaune et bleu" qui a traversé des décennies jusqu'à ce commentaire, c'est dire... Je crois que Misery m'avait assez fait flipper aussi. Quant à la Part des Ténèbres je suis sur de l'avoir lu, mais je n'en ai plus aucun souvenir. peut être qu'en lisant le résumé tout me reviendra mais là...
      tient, une autre scène inoubliable: dans Simetierre, le héros qui va déterrer son gamin au son des Ramones. Le Hey Ho Let's Go me vient encore en tete quand je dois prendre mon courage à deux mains...
      La plupart des derniers Stephen King que j'ai lu m'ont décu. Dreamcatcher vaut surtout pour ce que je disais, ses personnages et son parfum de grandes forets américaines. En revanche Nuits Noires j'ai adoré comme à la grande époque: 1922, comme je le disais, mais les autres nouvelles sont aussi de haute volée (Extension Claire, choquant...)

      j'en profite pour te demander quel King tui me conseillerais en priorité parmi ceux sortis après 2000.

      (ce comm part dans tout les sens, mais au fur et à mesure que j'écris plein de truc me reviennent en mémoire...)

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    3. « Après 2000 » ça fait une sacrée fourchette ^^ En parant du principe que tu as déjà lu Bag of Bones (Sac d’os), le dernier des années 90… je dirais Lisey’s Story (Histoire de Lisey ou un truc comme ça), qui est un peu dans la même veine (une histoire d’amour et de deuil, avec encore moins de fantastique que dans Bag of Bones). Pour moi est sûrement le meilleur de l’époque récente, mais qui est un livre assez particulier en terme d’écriture (en plus paraîtrait que la VF est moche… en tout cas il a eu très peu de succès en France, c’est clair, ça fait des années que je l’ai pas vu sur dans une librairie…)

      Sinon, 11/22/63 évidemment, qui fait l’unanimité à raison. Dans ceux qui la font un peu moins, j’ai beaucoup aimé Joyland (dont je parle dans cet article) et Revival, avec peut-être une légère préférence pour le premier parce qu’il est plus court et mieux rythmé, le second a un rythme plus haché avec des allez-retour présent-passé qui m’ont un peu soûlé par moment… enfin il reste très bon, Revival, peut-être le plus Kingien de tous les livres de King dans les années 2000, il nous fait vraiment la formule complète avec supplément bacon dans celui-ci (petite communauté/enfance/famille/rock’n’roll/gros-final-grand-guignol).

      Par contre je n’ai pas aimé plus que cela les recueils lus sur cette période mais je ne les connais pas tous (ouais, fût un temps où j'avais lu tous les livres de King mais je me suis laissé depuis quelques années ^^). Rien d'affreux, et même des fois de très bonnes histoires comme The Gingerbread Girl (dans Just After Sunset), mais rien qui m'ait vraiment marqué.

      Maintenant que tu détailles un peu ces autres histoires me disent quelque chose, surtout le truc des bibliothèques (je me rappelle aussi du concept de l’autre, mais plus de comment ça se termine). Faudrait que je les relise à l'occasion mais je crois que je n'ai plus ce recueil ni en VO ni en VF...

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    4. 11/22/63, je l'avais noté suite à ton article, mais pas Lisey's Story (que je note aussi, alors).

      J'ai Minuit 2 et Minuit 4, si j'avais un peu de temps je les relirai bien. L'histoire du "Molosse dans le Soleil", si je me souviens bien, se terminent avec ce truc déjà utilisé dans Running Man: les chapitres qui se raccourcissent au fur et à mesure que l'action s'accélère vers l’inéluctable fin

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  9. On s'en moque, on veut le retour du Golbeur en série !!

    ;-)

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    1. Il va falloir attendre encore un petit peu, malheureusement, la reprise de la rubrique est programmée pour le week-end du 30/09-01/10.

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    2. Bah la rubrique revient toujours le dernier week-end de septembre ^^

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  10. J'ai découvert Stephen King en...CM1 (!); un camarade de l'époque m'ayant offert pour mon anniversaire "Christine", que j'ai lu en secret chaque soir avant de me coucher et qui m'a à la fois fasciné, terrorisé et complètement impressionné. Je ne l'ai jamais relu depuis tant le livre a eu sur moi une multitude d'effets, notamment du à la transgression d'interdit puisque je lisais un livre "adulte".

    Par la suite, au fur et à mesure des âges, j'ai lu "Ca", "Carrie" et surtout "Misery" au collège pendant que j'étais...alité (oui, je sais, et sans le faire exprès). Je considère ce dernier comme étant le meilleur qu'il n'ait jamais écrit. J'ai également découvert le King auteur de nouvelles par le même recueil que toi mais seulement après avoir vu "Les Evadés" en vidéo et réalisé que Stephen King, c'était aussi cela: un écrivain capable d'être un sacré orateur et pas seulement un auteur susceptible de maitriser la syntaxe dans le but d'effrayer. Et ça a aussi été une révélation.

    Je suis un peu à la bourre sur ses dernières oeuvres; je me suis arrêté à "22/11/63" que j'aime beaucoup malgré ses longueurs plaisantes.

    Je suis moins fan de "Stand by Me", de "Misery" ou même de "Dead Zone" au cinéma que la plupart des retours élogieux qui entourent le(s) film(s). Et je ne saurais l'expliquer. De manière générale, sauf pour "Les Evadés" où je trouve que Darabont a réussi son coup, c'est un peu le cas avec toutes les adaptations de King (mais cela, on en a déjà parlé ailleurs je crois) sur lesquelles il y a une déperdition énorme de l'imaginaire qui imprègne les pages. Tu me diras que c'est globalement le cas des adaptations littéraires mais, je ne sais pas, peut-être parce que King est un auteur que j'ai rencontré accidentellement dans mon enfance et plus tard à l'adolescence que l'adulte que je suis n'y retrouve pas ce qui l'avait complètement impressionné.

    Bel article en tous cas.

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    1. Ah oui, en CM1 tout de même... tu as réussi à remonter en voiture tout de suite après où tu t'es concentré sur le vélo ? ;-))

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  11. Merci pour toutes ces précisions sur les différences du Pistolero. Un peu comme Star Wars, j'ai du mal avec le "révisionnisme" culturel. Le lecteur devrait avoir le choix de pouvoir lire ou voir une œuvre originale s'il le souhaite.

    C'est marrant de lire tes impressions sur tel ou tel livre. Moi aussi, j'ai quasiment tout lu de Stephen King, mais nos goûts semblent diverger. Jessie fut pour moi un véritable calvaire, et je me revois sur un transat en vacances en train de me forcer à finir ce roman car ça ne se faisait pas d'arrêter un Stephen King en route... Le coup des voix dans la tête m'a saoulé, et quand il a remis ça avec Susannah dans le tome 6 de la Tour Sombre, ça ne m'a pas emballé, loin s'en faut (surtout qu'il ne se passait quasiment rien d'autre dans ce livre). Pour moi, ce gimmick des voix dans la tête correspond plus ou moins à son manque d'inspiration de la période 1992-2007 : j'avais l'impression qu'il ne savait plus comment remplir les pages de ses romans, et pour le lecteur que j'étais, c'était vraiment pénible à lire. Je suis d'accord avec toi sur le fait que son éditeur aurait dû être exigeant avec lui, et exiger des coupes quand c'était nécessaire. Insomnie fut un autre calvaire, et le diptyque Rose Madder/Dolores Claiborne, bien que correct, n'a pas passionné l'adolescent que j'étais. Dans cette période maudite, il y a toutefois quelques pépites qui figurent selon moi parmi ses meilleurs livres (Sac d'os, La ligne verte, Magie et Cristal).

    Contrairement à toi, j'ai beaucoup aimé les Tommyknockers, et ce livre clôt pour moi son premier âge d'or. Figure-toi que j'ai aussi beaucoup aimé la première moitié de Dreamcatcher dans les bois (ça m'avait pas mal fait penser à Ca).

    Plus récemment, Histoire de Lisey m'a désarçonné. Il y avait des idées formidables et beaucoup d'ambition dans ce roman, mais la traduction française est une véritable catastrophe (même le titre ne sonne pas français). Il faut dire que William Olivier Desmond nous a trop habitués à l'excellence pendant des décennies, et la nouvelle traductrice officielle me semble ne rien comprendre à l'univers de Stephen King. A chaque fois, je reconnais son travail en à peine quelques pages, tant ses phrases sonnent faux. J'ai longtemps espéré que W.O. Desmond retraduise Lisey's Story, mais vu qu'il est décédé en 2013, ça n'arrivera malheureusement jamais.

    J'ai lu quelques-unes de tes critiques de King, et contrairement à toi, j'ai beaucoup aimé Blaze et j'ai adoré Dôme (sauf la fin, mais Stephen King sait-il conclure ses romans ?).

    Je ne sais pas si, le voyant vieillir, je suis plus indulgent avec lui que je ne l'étais auparavant, mais depuis 2008, ses livres m'ont pour la plupart tous plu. Il faut dire aussi qu'il ne nous a pas sorti quoi que ce soit d'aussi insipide que Roadmaster, Cellulaire ou Colorado Kid...

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    1. Tu n'es pas le premier à me dire ça concernant la VF de Lisey ; je ne sais pas ce qu'il en est puisque je le ne l'ai jamais lu, cela dit à la décharge de la traductrice le texte d'origine est vraiment particulier et assez ardu (et quand je dis "assez", je pense très).

      Je ne situerai pas exactement sur la même période son "manque d'inspiration" (1992-2007, c'est quand même très long et ça inclut un paquet d'histoires que j'ai adorées, The Green Mile, Bag of Bones, Desparation sans oublier pas moins de quatre tomes de la Tour ! En revanche, c'est certainement l'époque où il y a le plus de déchet, dans les publications ou dans les livres eux-même - Desperation n'avait pas besoin d'un livre "jumeau", Insomnia est dix fois trop long, Dolores Claiborne et Tom Gordon auraient pu ou dû être des nouvelles... etc.) Par contre, à un ou deux Blaze ou Dôme près, je pense qu'on est en fait assez d'accord sur la période du retour en forme, que je situe moi aussi aux alentours de 2007/2008 (en fait, je pense qu'on sera aussi d'accord sur la période où il est vraiment au fond du trou, puisque tu la cite implicitement : c'est tout ce qui se situe en gros entre la fin de la Tour et Lisey, soit la période où il est supposé arrêter d'écrire mais publie quand même un livre par an encore plus insignifiant que le précédent. Ou même entre la fin de la Tour et Duma Key, plutôt, parce que Lisey est encore marqué profondément marqué par son accident et ses interrogations sur la mort, alors que Duma Key marque réellement à mes yeux un nouveau départ dans son œuvre.

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    2. "Contrairement à toi, j'ai beaucoup aimé les Tommyknockers"

      Tu veux dire "contraire à Stephen King lui-même et à 90 % de ses lecteurs ? ^^ Parce que moi je disais justement plus haut que je ne faisais pas du tout partie de ceux considérant qu'il s'agit de son plus mauvais livre (même si je ne l'aime pas particulièrement et là, ok, vu comme ça on peut dire "contrairement à toi, j'ai adoré").

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  12. Comme je le disais, il y a quelques très bons romans entre 1992 et 2007, et les tomes 4 et 5 de la Tour m'ont également plu, mais globalement, c'est la période de sa carrière que j'aime le moins. J'ai pris Jessie comme point de départ car c'est pour moi le premier livre vraiment décevant de son œuvre. J'avais oublié de parler de Tom Gordon, et si l'histoire ne m'a pas déplu, je trouve que SK n'a pas réussi à se mettre dans la tête d'une petite fille. D'habitude, je le trouve assez doué pour faire parler les enfants, mais là, Trisha parle et raisonne comme quelqu'un de beaucoup plus âgé qu'elle.

    Je suis d'accord avec toi pour dire que Duma Key marque un nouveau départ dans sa carrière. Après Roadmaster et Cellulaire, il m'avait semble complètement rincé, et cette renaissance de fin de carrière est presque inespérée.

    Par contre, je ne fais pas forcément confiance à Stephen King pour juger son œuvre (un bon écrivain n'est pas forcément un bon critique). Malgré toute la tendresse que j'ai pour lui, je trouve qu'il a plutôt mauvais goût. Par exemple, quand je l'entends encenser une série, je sais en général que ça va être un bon gros truc bien bourrin et sans trop de subtilité.

    Sinon, je suis le seul à n'avoir quasiment jamais eu peur pendant la lecture d'un de ses livres ? Le seul moment qui m'a vraiment fait froid le dos, c'est à la moitié de Salem quand il parle des yeux rouges (je n'avais jusqu'alors aucune idée de la thématique du roman). Quand je pense à Stephen King, horreur n'est vraiment pas le premier mot qui me vient à l'esprit, loin s'en faut.

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