mercredi 29 novembre 2006

Cell - King en service minimum

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Déjà que le portable vous empêchait de bouffer peinards au resto et filait le cancer de l’oreille interne (si, je vous jure…), désormais, il véhicule un méchant virus qui vous transforme en zombie… du coup quand Clay, homme ordinaire pris dans des circonstances extraordinaires (façon Bruce Willis de gauche), se retrouve au milieu des monstres cellulaires, il décide d’agir…

… personnellement, j’aurais adoré avoir peur de décrocher mon portable après la lecture de ce roman, mais ça n’a pas été le cas. En toute bonne foi, c’est écrit correctement, c’est rythmé, c’est efficace. C’est Stephen King, ça marche, youpi.

Euh… ça marche... tout est relatif. Ok, King n’aime pas les portables (c’est son droit). Ok, il voulait rendre hommage à Romero (il y a pire, comme référence, même si King n’est pas rancunier dans la mesure où ledit Romero a massacré l’adpatation de son The Dark Half). Cela suffit-il à écrire un grand roman ?

Là est tout le problème, semble-t-il, du King de ces dernières. Si l’on excepte les derniers volume de The Dark Tower, il faut remonter à Bag Of Bones (1998, tout de même !) pour retrouver du grand King. De Dreamcatcher en From a Buick 8, le King donne l’impression de s’être lancé dans un cycle série Z interminable comportant des livres jamais totalement nuls mais jamais vraiment bandants. Des petits thrillers dopés aux amphétamines (il y a pire que le style de cet auteur en guise de produit dopant) hélas dépourvus de la dimension humaniste et du talent de portraitiste qu’on croyait jusqu’alors inhérents même à ses plus mauvais bouquins.

Tel quel, Cell n’est pas nul. Juste quelconque, et dégageant une désagréable impression de déjà-lu... jusqu’alors passionnante, l’œuvre me donne la sensation de hoqueter un peu ces temps-ci. D’ailleurs je ne suis pas le seul : pour ce que j’en ai lu sur le net, même les plus hardcores des fans hadcores de Stephen King ont été déçus…

Plus qu’à espérer le meilleur pour le prochain, Lisey’s Story, qui paraît-il a mis la critique américaine à genoux.


👎 Cell 
Stephen King | Scribner, 2006