dimanche 18 septembre 2022

Suede - Le Bonheur dans l'Échec

Certains effets d'annonce sont terribles. La plupart, heureusement, n'ont plus le moindre sens dans une époque où les réseaux sociaux rectifient la moindre erreur en cinq minutes et ou n'importe qui peut écouter n'importe quel album avant même de savoir qu'il existe. Restent donc les effets d'annonce qui prêtent à sourire, les plus nombreux, les plus embarrassants. C'est peu dire qu'il fallut à tous les fidèles de Suede beaucoup de self-control pour contenir leur hilarité en apprenant que Attention m'am m'sieur on ne rit plus : sur son nouvel album, Suede s'est retroussé les manches, a ressorti les guitares électriques et va cogner comme jamais il n'a cogné. Même que l'album va s'appeler Autofiction pour bien montrer qu'il est celui d'un Suede à cœur ouvert, d'un vrai groupe qui saigne et balance la purée – la blague n'étant visiblement pas assez drôle en tant que telle, il fallut que Brett Anderson se sentît obliger de l'assaisonner encore en lâchant le mot "punk". Comment dire ?... ce n'est pas qu'on n'aime pas le groupe londonien, loin s'en faut. Sur Le Golb, on a même tendance à le trouver injustement déconsidéré de nos jours, alors qu'outre une palanquée d'excellents singles et d'encore plus excellentes faces B. à l'époque de son époque, on doit mettre à son crédit d'avoir depuis offert une reformation toute à fait correcte. Suede n'a sans doute rien publié de bien transcendant dix ans après son retour, mais aucun des trois "nouveaux" albums ne sombrait dans le ridicule ni l'indignité. Le groupe restait fidèle à lui-même, claquait de temps à autre une vraie bonne chanson, et ses points faibles étaient somme toute les mêmes qu'autrefois. À savoir un goût évident pour le rock pompier et la sexytitude surjouée de son leader, dont la pseudo-androgynie paraissait de plus en plus désuète au fur et à mesure que le terme non-binaire entrait dans le langage courant.

S'ils crispaient pas mal en des temps où Brett Anderson faisait plus de couvertures de magazines que n'importe quel musicien de 2022, on avait appris à les aimer, ces défauts. Ils étaient devenus presque consubstantiels à la musique de Suede. En lançant un de ses albums, on savait à quoi s'en tenir. On acceptait le temps d'une quarantaine de minutes de suspendre notre incrédulité et nos exigences esthétiques – ce n'était pas si cher payé pour avoir droit en retour à des choses aussi stellaires que "The Drowners", "Lazy" ou "Europe Is Our Playground" (ou n'importe quel titre qui vous fera plaisir : dans les années 90, Suede n'était une improbable machine à tubes). C'est dire la violence symbolique de l'annonce pour le fan. Passées les pulsions voyeuristes douteuses, personne n'a réellement envie de savoir à quoi ressemble sa star préférée sans maquillage – non seulement on n'avait pas plus envie de découvrir comment sonnait Suede en version lo-fi, mais le naturel revenant toujours au galop, il y avait encore de fortes chances pour qu'il soit tout bonnement incapable de nous le montrer.

Dont acte – ou plutôt dont pas acte, du coup. L'illusion ne tient guère plus d'une minute, très exactement jusqu'au refrain du premier morceau (l'excellent single "She Still Leads Me on"). On constate alors sans surprise – mais avec un soulagement certain – que la définition du punk selon Anderson se résume à accorder un peu plus de place aux riffs et à mettre en retrait les claviers du pourtant toujours inspiré Neil Codling. Le reste est suédois jusqu'au bout du vibrato, tant pis ou tant mieux, on n'ira pas juger ni se moquer, d'autant que le répertoire est le plus solide que le groupe se soit offert depuis un bail. Alors qu'on était en droit de craindre le pire, c'est même avec une affection sincère que l'on accueille cette maladresse généralisée à vouloir sonner plus dur, plus heavy, pour systématiquement terminer le morceau en rock héroïque gros cul (voir "15 Again", "Black Ice", "Turn off Your Brain and Yell"... tous les titres, en fait), de même que la ballade de service ("Drive Myself Home", qui doit bien contenir une vague référence aux Smiths quelque part, même si, comme de prévisible, elle sonne plutôt U2).

Accordons tout de même à l'attaché(e) de presse que la production est sans doute un peu plus rough qu'à l'accoutumée, mais comme Suede a de tous temps été affreusement mal produit par tout un tas de terroristes auditifs, on se contentera féliciter chaleureusement Ed Buller : à la sixième (!) tentative, il est enfin parvenu à faire sonner le groupe correctement. Qu'importe qu'on ne puisse s’empêcher de se demander, comme pour un peu tout le reste sur cet Autofiction, si ce n'est pas par accident. Car la démarche  annoncée en préambule est bien là, probablement sincère (on ne voit en tout cas pas de raison d'en douter). Le groupe essaie très très fort, balance de la grosse ligne de basse pour sonner new wave, Brett Anderson signe ses lyrics les plus sombres depuis plus ou moins toujours – on s'en voudrait presque d'avoir envie de les féliciter d'échouer avec un tel enthousiasme. Une autre possibilité étant bien sûr qu'à l'écoute des maquettes, ces messieurs s'en soient rendu compte. Pour avoir été à leurs débuts l'un des trucs les plus hypés depuis l'invention de la hype, à vous faire rougir n'importe quel influenceur de 2022, ces gens sont supposés être mieux placés que quiconque pour se garder des annonces tapageuses. Il y a peut-être un message caché dans tout ça, qui donnerait dès lors une toute autre signification au titre de l'album : Autofiction présente effectivement Suede tel qu'il est, a toujours été et sera probablement jusqu'à la mort du dernier de ses membres. Un groupe capable de claquer des pop-songs fulgurantes et très au-dessus des standards contemporains ; mais un groupe aux allégeances musicales parfois douteuses, incapable de faire simple alors que c'est dans la simplicité qu'il excelle, qui finit souvent par sonner lourdingue en dépit d'intentions louables ou d'ambitions réelles. Ses innombrables détracteurs résumeront probablement cela en disant que Brett Anderson pète plus haut que son cul. On préfèrera y voir un groupe qui a toujours les yeux plus gros que le ventre, que l'on aime non pas en dépit cela, mais bien, aussi, pour cela. Et alors oui : vu sous cet angle, Autofiction est certainement l'un de ses meilleurs albums.

 
Autofiction
Suede | BMG, septembre 2022

43 commentaires:

  1. Tu veux pas nous faire un article sur un artiste vivant STP?

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    1. Ah ah, t'es con. Et t'as raison en plus, c'est clair que les derniers articles ne transpirent pas la jeunesse et la fougue. C'est pas faute de chercher pourtant, mais je trouve rien de "nouveau" qui m'inspire plus de deux lignes (j'y ai cru le temps d'une ou deux chansons de Fontaines D.C... et puis non, finalement). Le fait qu'il n'y ait plus de presse musicale et que les rares blogs encore en activité soient tenus par des mecs encore plus vieux que moi n'aide pas non plus, tu me diras.

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  2. Mais euh... Moi je parle de plein de gens pas morts. Rarement en plus de deux lignes, je te l'accorde.

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    1. Bah oui mais comme tu ne signes pas ton message, comment veux-tu qu'on sache où aller découvrir toutes ces pépites signées par des artistes vivants ? ;-)

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    2. :D je suis vraiment vieux, c'était une tentative de commentaire depuis mon portable, donc bien foirée. Là avec l'ordi ca va beaucoup mieux

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    3. N'hésite pas à essayer le 36 15 Le Golb pour une meilleure ergonomie ;-)

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  3. Ou comment offrir le parfait mélange de cruauté et de tendresse...

    (Je ne parle pas de l'album, hein! Je suis fan de Suede et je le trouve évidemment EXCELLENT)

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  4. Ce genre vieux Thomthom. 15 ans qu'on lui répète qu'il n'est pas raisonnable avec sa passion pour SUEDE, et 15 ans qu'il nous emmerde :-)

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  5. Moi je trouve que cet album ne mérite pas toutes tes moqueries. Il est tout simplement très bon et assez inattendu de la peine d'un groupe actif depuis 1991 ou 92. Les propos d'Anderson pour le promouvoir sont sans doute maladroits mais comme tu finis par le reconnaître l'idée est bien là donc fallait-il en faire deux pages de sarcasmes?...

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    1. De la peine, tu es sûr ?^^

      Je plaisante mais tu as raison, cet album est plus que correct, en fait je l'aime même beaucoup, je suis un peu désolé que cela ne se perçoive pas plus à la lecture du billet.

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  6. C'est vrai que cet album de Suede est le meilleur album de Placebo depuis longtemps.

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    1. Pfffffffff, elle est tellement facile que j'ai volontairement refusé de la faire dans l'article. J'étais persuadé que l'un de vous la choperait en commentaire. Là où je suis un peu déçu, c'est que je misais sur Serious ;-)

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    2. Après tu sais bien que venant de moi ça tient du compliment

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    3. le pire c'est qu'après avoir lu l'article je n'avais aucune envie d'écouter cet album, et que Guic m'a fait changer d'avis avec cette simple phrase...

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    4. Cette conversation prend un petit tour un peu malsain mais c'est pour ça que je vous aime, les mecs ;-)

      (n'ayant pas écouté le moindre "nouvel album" de Placebo depuis plus de 10 ans, je serais personnellement bien incapable d'écrire tout ça au premier degré)

      (et parlant d'être un peu malsain, je vais de ce pas jeter une oreille au nouveau single de qui vous savez ^^)

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    5. c'est pas plutôt le meilleur album de U2 depuis longtemps ?

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    6. Nous passons donc officiellement du malsain à l'obscène ;-)

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    7. (en même temps tu noteras que j'avais écrit le nom de U2 dans l'article, hein. Après si tu préfères te fier à GUIC' plutôt qu'à moi... ^^)

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    8. ah ah mais ouais putain, j'avais pas fait gaffe !

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    9. Je préfère qu'on n'épilogue pas trop sur ce sujet, il paraît qu'en période de guerre très médiatisée, si on écrit trop de fois le nom de U* sur une même page Internet, ils finissent par un sortir un album de chansons pour la paix. Le monde n'a pas besoin de ça en plus. Ça fait cinq ou six ans qu'on en entend plus trop parler, il faut que ça dure le plus longtemps possible, ils ont plus de soixante balais maintenant, B*** va bien finir par mourir à un moment.

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  7. Le tout dernier album de Placebo est pas mal. Pas ouf, mais probablement leur meilleur depuis Sleeping with ghosts.
    (Après tu dis que t’as rien écouté d’eux en 10 ans mais ils ont rien sorti en 10 ans je crois…)

    Le dernier single de qui on sait… il est mou du cul non? J’aime comme il sonne mais la chanson elle même est pas ouf

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    1. Mélodiquement c'est vraiment faiblard, le morceau n'imprime pas du tout même après trois écoute. Je sais qu'on ne sera pas nécessairement d'accord et que mon appétence pour Cyr n'est pas forcément partagée, mais pour moi c'est un des trucs les plus faibles que Corgan ait sorti ces 10 dernières années. Surtout quand on a à l'esprit que c'est un SINGLE et qu'on accorde un peu d'estime à ce concept.

      Placebo a sorti deux albums sur la dernière décennie (le dernier remontant, certes, à 2013). Après une longue recherche, le dernier truc récent que j'aie entendu d'eux est l'EP B3, paru en 2012 (ce que tu me fais faire, tout de même... ^^)

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    2. Ah mais c'est clair que c'est plus faible que CYR. Où pour le coup c'est plus le son que j'aime pas, que les chansons - dont le problème est de toutes "sonner" pareil.

      Et placebo vient de ressortir un album, dont Xavier a chanté les louanges, c'est celui là qui est pas mal (celui de 2013 est une horreur)

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    3. Louanges, tu exagères, mais oui j'ai pris plaisir à l'écouter régulièrement pendant quelques mois...

      bon sinon concernant le single de qui on sait, il me plait mieux que les titres de Cyr mais c'est effectivement plus une question de son que de compo, parce que c'est quand même sans intérêt. Le pire du pire, c'est le clip: je sais pas si vous l'avez vu, mais sincèrement c'est une bouse honteuse. Corgan il s'en branle, mais ca doit être dur à assumer pour les autres...

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    4. GUIC >>> en fait pour moi le problème de CYR n'est même pas que les chansons "sonnent" toutes pareil (même si c'est vrai). C'est surtout qu'il y en a vingt. Si CYR avait été un EP de 7/8 titres, tout le monde l'aurait vu comme un très bon exercice de style synth-pop. Mais presque 80 minutes comme ça non, faut pas exagérer quoi.

      XAVIER >>> moi le clip m'a plutôt fait marrer (faut dire que je n'accordais pas beaucoup d'importance aux clips en 1992, alors en 2022...) Mais cela dit son côté ridicule ne m'étonne pas plus que ça. Ça mériterait quasiment un article (non, ne cherchez pas j'ai la flemme) mais je trouve, depuis longtemps maintenant, qu'il y a chez les vieux fans comme nous une espèce d'impensé quant à la part de ridicule et de grandiloquence qu'il y a en réalité toujours eu chez Corgan. Même à la grande époque, il y avait tout de même beaucoup de gens et en particulier de critiques qui considéraient que les Pumpkins était un groupe pompeux et pompier, plus proche de Queen que des influences plus respectables dont il se réclamait officiellement. Je me rappelle une interview de Radiohead où Thom Yorke (pourtant un mec plutôt tranquille et consensuel) suintait de mépris pour ce groupe, et encore, on sentait qu'il essayait de rester poli. Et tous ces gens... avaient en partie raison. Aujourd'hui que Corgan est parti en total free-style et que plus rien ni personne ne l'encadre, c'est une évidence, c'est juste que nous sommes (à mon avis) tellement attachés à lui que nous avons tous énormément de mal reconnaître qu'il a toujours été comme ça. On arrive à dire que tel ou tel album récent est pourri ou ceci ou cela... mais on n'arrive pas complètement à admettre que certains de nos reproches pourraient très bien s'appliquer aux albums de la bonne période (et même de celle juste après où on voyait que ça commençait à tanguer mais où il conservait une certaine crédibilité...) Et pourtant il y a quand même un truc qui ne trompe pas : les Pumpkins n'ont quasiment aucune postérité, et même quasiment pas de "jeunes" fans", pour moi ce n'est pas un hasard. Quand je porte mon t-shirt ZERO au boulot (où je croise pas mal de gens de 20/25 ans), même ceux qui s'y connaissent en musique ne captent que très vaguement la référence. De tous les groupes qui ont eu un succès aussi massif dans les années 90, les Pumpkins sont le seul dont ils n'ont quasiment jamais entendu parler et quand ils écoutent, ils trouvent ça limite ringard (je te dis même pas la gueule qu'ils font quand je précise que Corgan était la Némésis de Kurt Cobain).

      Par contre bizarrement, il y a un truc de Corgan qu'ils aiment presque à chaque fois et c'est... Zwan. Au début ça me surprenait un peu, mais en y réfléchissant ce n'est pas si étonnant. Déjà parce que c'est sûrement le truc le plus sous-estimé de Corgan, et ensuite parce que c'est aussi le plus simple, le plus humble, le plus... "pur", si j'ose dire.

      Bref, j'avais dit que ça mériterait quasiment un article, je retire le "quasiment" mais après tout, Le Golb c'est le seul site où on écrit des quasi articles en commentaires. C'est une marque de fabrique et j'en suis fier :-)

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    5. la grandiloquence des Pumpkins age d'or, je l'ai intégré depuis quelques années (mais pas des décennies non plus, effectivement). Je me suis d'ailleurs demandé suite à l'écoute des derniers albums qui avait le plus changé, de moi ou des Pumpkins, et ce que je penserais du MCIS si jamais je le découvrais aujourd'hui (et le simple fait de me poser la question sur cet album que je considère encore comme mon favori de tout les temps dis beaucoup...)
      mais là, le clip, il réussit à être à la fois grandiloquent et cheap (on peut pas lui enlever qu'il est assez représentatif de la chanson du coup). C'est un mélange gênant de l'ambiance gothico tape à l'oeil de celui d'Adore et du spectacle de fin d'année de l'école élémentaire Jacques Prévert (d'ailleurs j'ai cru apercevoir que Billy venait défiler avec sa femme et sa gosse). s'il restait un tant soit peu de respectabilité au groupe c'est plus le cas...

      en ce qui concerne les jeunes fans, j'aurais eut tendance à être d'accord avec toi mais quelqu'un (très certainement Guic) m'avait dit que Cyr leur avait amené une pelleté de nouveaux fans. J'avais eu du mal à le croire mais bon, j'avoue que je ne fréquente pas trop de jeunes mis à part ma fille et ses potes qui s'en branlent complètement de la musique...

      quant à l'influence, je sais pas... sans doute que personne n'ose aujourd'hui clamer haut et fort que son modèle est Billy Corgan, après dans la musique je sais pas si il y a des références ou si c'est trop tot...

      c'est cool cet article sous l'article. mon bar PMU favori a réouvert et j'ai instantanément retrouvé ma place, y a encore la forme de mon postérieur sur mon fauteuil favori...

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    6. Moi qui croyais lancer un grand débat quasi existentiel comme au bon vieux temps... j'ai perdu la main ;-)

      C'est un fait que les albums récents des Pumpkins marchent encore très bien dans leur pays, mais je n'ai pas le sentiment que ça aille beaucoup plus loin que cela et d'après ce que j'ai pu trouver en terme de stats, on est quand même, malgré tout, sur une baisse relativement constante depuis Monuments, avec des albums qui tapent très fort au Billboard le mois de leur sortie puis disparaissent assez rapidement dans le bas du classement. Sans être spécialiste de l'économie de la musique, ce type de comportement dans la performance commerciale me paraît assez caractéristique des vieux groupes sur le retour (les fans se précipitent sur la nouvelle sortie, ce qui fait que quand même, on va taper le Billboard à un moment - ce qui ne reste pas donné à tout le monde - mais comme le public-cible est désormais limité, c'est un effet de loupe qui s'estompe rapidement).

      Bref, je serais curieux de savoir comment GUIC' peut sourcer l'âge du public en question.

      Pour l'influence, il est certain que Corgan est devenu un personnage tellement clivant que se réclamer de lui à voix haute pourrait presque être un handicap pour un nouveau groupe. Mais le truc, c'est que ça s'entend pas non plus sur les disques. Je n'ai entendu que trois ou quatre trucs épars me rappelant les Pumpkins ces dernières années (et encore, certains remontent déjà à loin). Certes, on est sur période où le rock est un peu en disgrâce et n'est plus une musique dominante, conséquence de quoi les nouveaux groupes qui sortent ont des influences et un son bien moins mainstream. Mais même il y a quelques années quand il y a eu un semblant de revival grunge, les Pumpkins ne faisaient clairement pas partie des parrains. Même les Foo Fighters semblent plus influents aujourd'hui...

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    7. (petite anecdote à ce sujet : un jeune collègue m'a demandé il y a quelques semaines "mais pourquoi les Foo Fighters ont autant de succès, je comprends pas, c'est pas terrible du tout comme musique ?" Cela m'a beaucoup rassuré, et j'ai pu lui répondre avec un sourire entendu : "Bah, parce que Dave Grohl est sympa" ^^

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  8. "les fans se précipitent sur la nouvelle sortie" => bah y a quand même une bonne partie des vieux fans qui semblent être plutôt dans le mode "qu'est ce que c'est que cette merde rendez nous les vrais SP". est ce que malgré tout la partie restante suffit à ce pic de vente immédiates?

    Pour les influences, il y a eu un moment quand même où ça m'a semblé marquant. le plus flagrant c'était le Belong des Pains of being pure at heart. Mais c'était il y a 10 ans, et les groupes en question n'étaient pas non plus des cadors des charts... Après moi j'entend les Pumpkins chez des groupes très régulièrement au détour d'un riff, mais c'est un énorme biais, je les ai tellement écouté et ils étaient tellement eclectiques que ca ne signifie pas grand chose.

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    1. Non en fait c'est Black Sabbath que tu entends, c'est juste que tu n'écoutes plus assez souvent Black Sabbath pour t'en apercevoir :-D

      Quand je dis que les fans se précipitent sur la nouvelle sortie, je ne dis pas qu'ils l'apprécient... mais ils l'achètent quand même (ou font péter Deezer & co.)

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    2. Sinon oui, Belong est un des albums auxquels je pensais. Il y a aussi le deuxième Big Deal qui était très très (très très très) Pumpkins. Mais on parle de trucs qui commencent à sacrément dater. Après il existe peut-être un groupe génial baptisé Butterfly Wings dont j'ignore l'existence.

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    3. :D tout à fait exact, le fait que je connaisse assez mal les diverses influences de Corgan (excepté peut être Led Zeppelin) fait grandement partie du biais en question

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    4. Tu veux dire que tu ne connais pas très bien Black Sabbath ? Attends bouge pas, il y a un MDAM qui traîne dans les brouillons.

      (5 minutes plus tard)

      Mouais bon, il est assez loin d'être fini... mais il faut ABSOLUMENT avoir chez soi les six premiers Black Sabbath. Surtout quand on aime le grunge en général et les Pumpkins en particulier. Tu seras d'ailleurs étonné par moment de ne pas entendre ce cher Billy que dans les riffs, il y a quelque chose dans la voix également (tu l'as sûrement déjà entendu, mais le feat. de Corgan sur l'album éponyme de Tony Iommi en 2000 ou 2001 est de loin le meilleur, celui qui ressemble le plus à une vraie face B de Black Sabbath) (avec celui de Peter Steele, pour d'autres raisons)

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    5. tu pourrais faire un Rékapituléidoscope :)
      je ne suis pas un grand fan de Black Sabbath. J'aime beaucoup le premier, j'ai aussi les deux suivants mais je n'ai pas poussé beaucoup plus loin car j'ai très rarement envie d'écouter Black Sabbath. J'ai aussi le Live Reunion, il est farci de tubes mais je le trouve un peu lourd à digérer... Bien évidemment, dans une vie parallèle où j'aurais la possibilité d'écouter beaucoup de musique, je m'étudierais la discographie dans l'ordre et en détail (au même titre que plein d'autres, par exemple celle de Neil Young). Et j'y inclurais l'album de Mr Iommi sur lequel Billy feature.

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    6. Écoute, je songe justement depuis un moment à une nouvelle rubrique qui s'apparenterait au Rékapituleidoscope, mais peut-être plus sur le mode "Par où commencer ?..." tel musicien ou écrivain. Mais je n'arrive pas totalement à me motiver. Parce qu'il y a l'idée derrière de faire quelque chose qui serait participatif : ce seraient les lecteurs qui dicteraient les sujets (sinon c'est pas drôle). Je ne suis pas certain que ça marcherait, et il y aurait sans doute des demandes irrecevables parce que je n'estimerais pas "compétent".

      Toujours est-il que pour Black Sabbath j'ai une super compile qui s'appelle The Ultimate Collection. J'ai acheté ça l'an dernier pour les vacances (je suis la dernière personne au monde qui a un auto-radio CD), c'est un double best-of uniquement de la période Ozzy et franchement, je n'ai pas grand-chose à en redire, tout ce qui doit y être y est (j'aime beaucoup le Reunion, cela dit, mais les morceaux sont souvent inutilement étendus et en plus il manque quand même plein de classiques du groupe genre "Changes" ou "Killing Yourself to Live" qui dans le genre proto-grunge se pose quand même là).

      Par contre tu peux oublier l'album d'Iommi, il est à peu près sans intérêt. Vas juste écouter le morceau avec Billy sur Youtube (je crois qu'il s'appelle "Black Oblivion") à l'occasion par curiosité, tu t'économiseras du temps et de l'argent ^^

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    7. (un jour je ferai un MDAM hors-série sur les disques qui résident à demeure dans la bagnole, je suis sûr que même les plus fidèles de tous les habitués du Golb aurait des surprises)

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    8. Moi aussi j'ai un auto radio CD, j'aurais du mal à m'en passer! d'ailleurs c'est là où j'écoutais l'essentiel de la musique, mais depuis que j'ai changé de boulot il y a 2 ans je suis passé de 1h30 de bagnole à 40 mn de trottinette quotidienne. C'est le seul défaut mais c'est quand même chiant, réduction drastique de mon temps d'écoute...
      Bref pour Black Sabbath ca rejoint ce que j'en pense, à savoir qu'un best of me suffirait amplement.

      En ce qui concerne l'idée de rubrique, ca ne remplacera pas un rékapituleidoscope (celui de Bowie et de Nick Cave du Golb sont de véritables références pour moi) mais l'investissement n'est pas le même (ayant moi même abandonné ma rubrique discographies depuis des années je ne peux que le comprendre), et ce sera toujours intéressant, surtout pour des gens comme moi qui sont aujourd'hui obligés d'aller à l'essentiel. C'est toujours un peu risqué le "par où commencer..." ou "si t'aimes pas celui là tu peux laisser tomber" car c'est pas une science exacte et ca peut différer suivant les personnes, mais c'est un bon moyen d'aborder un artiste en mode participatif, avec débats prévisibles (et j'en serais, comme tu t'en doutes)

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    9. Moi c'est en moyenne 40 minutes aussi, mais toujours de bagnole. Ce qui permet tout de même d'écouter pas mal de trucs.

      Pour le Rekapituléidoscope, le problème que je rencontre n'est pas lié qu'à l'investissement (même si cela joue). C'est aussi qu'il y a peu d'artistes qui me donnent envie de le fournir, ou alors leur disco est trop courte, ou encore ils ne sont pas assez connus et je passerais 10 ou 12 heures de travail pour finalement ne m'adresser qu'à une douzaine de personnes... enfin il y a toujours un truc qui ne va pas.

      Le côté "Par où commencer" ne me paraît pas si subjectif que cela dans la mesure où cela s'adresserait avant tout à des néophytes. L'idée serait d'essayer de sortir des sentiers battus en se mettant à la hauteur de quelqu'un qui ne connaît pas ou très peu le sujet. L'objectif ne serait pas de définir quels sont les X meilleurs disques (ou livres), mais quelles sont les meilleures portes d'entrée. Pour prendre un exemple juste au-dessus, la plupart des gens te diront que le meilleur Suede est le premier, je ne suis pas d'accord avec cela mais c'est quelque chose que je peux concevoir. En revanche ce dont je suis absolument sûr c'est que le premier a tellement vieilli que ce n'était certainement pas la meilleure manière d'aborder le groupe si on souhaite le découvrir en 2022 (c'est un pur exemple, je doute que beaucoup de gens fantasment sur la découverte de Suede en 2022 :-))

      Enfin bref, ça en fait des phrases pour une rubrique que je ne mettrai probablement jamais en place ^^

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  9. ah et sinon les débats existentiels sur la musique j'ai arrêté, c'est plus de mon age. En revanche je serais pas contre quelques editos, t'as prévu de t'y remettre maintenant que t'es chaud?

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    1. Pas du tout. Si j'écris ce que j'ai sur le cœur ça risque d'être un peu trop violent et je ne suis pas sûr d'avoir le temps ni l'énergie d'assumer les retours. Pour l'instant je me remets à écrire sur la musique, tranquillement, pour le reste on verra plus tard, il n'est pas dit je reparte dans ma retraite spirituelle d'ici Noël.

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