dimanche 14 mai 2017

[GOLBEUR EN SÉRIES '16-17] Semaines 34 – 36

Un épisode chargé cette semaine, avec par ordre d'apparition : 24 : Legacy, Agents of S.H.I.E.L.D., American Gods, Bates Motel, Dimension 404, Doctor Who, The Flash, Rocket and Groot et Supergirl.

👎 24 : LEGACY J'avais très envie de défendre ce revival de ce qui fut (et demeure) l'une de mes séries préférées, quoiqu'en disent aujourd'hui les mêmes qui en faisaient l'alpha et l'oméga du feuilleton télé à ses débuts (heureusement, les archives d'Internet sont moins cruelles avant 2005-06 qu'après). Tout le monde disait que c'était nul ? Qu'à cela ne tienne, je serai là pour venger son honneur sali. C'était avant de la commencer. De l'eau a depuis coulé sous les ponts. Il y a eu beaucoup de cadavres, beaucoup d'On n'a pas le temps !, des tas de tout-tic-tout-tic-tout... et pourtant, arrivé à la moitié, je n'avais toujours pas l'impression de regarder 24. Un clone potable, tout au plus, avec le bruit et l'odeur (ah ah), mais certainement pas l'âme et vraiment trop peu du savoir-faire. Le problème n'est pas tant de décliner une forme, comme cela lui a beaucoup été reproché, que de la décliner mal. Sans conviction, sans idées. 24 avait ses défauts ; elle avait aussi d'indéniables qualités, au nombre desquelles une réalisation impeccable et des castings qui réussissaient toujours à convaincre malgré leur renouvellement permanent. Legacy n'a rien de tout ça. Sa réalisation est plate et même un peu fauchée. Sa distribution additionne comédiens principaux sans charisme et second rôles au rabais (Teddy Sears ? Encore ? Seriously?!), avec au milieu du marasme un Jimmy Smits qui n'est plus tiques et grimaces en tout genre. Quant à l'écriture... de ce côté, en effet, on est dans la formule - et pas la gagnante. Le temps réel ayant été renié et tout sentiment d'urgence ayant disparu, c'est peu dire qu'il ne reste plus grand-chose du concept si ce n'est l'emballage. Le fond ? Gros dodo en perspective. Toutes les menaces semblent gentillettes et risibles en regard de ce que Jack Bauer a pu affronter à ses grandes heures. C'était déjà le cas, c'est vrai, lors de ses dernières apparitions. Cette fois-ci, Jack n'est tout simplement plus là pour absorber la tension dramatique. A la place il y a un type banal, au physique banal, à la voix banale et au nom encore plus banal : Eric Carter. Ça ne s'invente. Ça n'essaie même pas de s'inventer. Les amateurs se rappelleront que c'est sur ce modèle qu'avait été écrit Bauer au départ : un Monsieur tout le monde à l'apparence discrète qui s'avérait être un redoutable soldat. Kiefer Sutherland, qui à 35 ans en paraissait déjà dix de plus et qui en vrai est plus petit que moi, incarnait ce rôle à la perfection, avec son charisme, avec sa voix. Monsieur Plus que Tout le Monde. Eric Carter, malheureusement, ressemble surtout à Monsieur Personne. On le croiserait dans la rue qu'on ne le reconnaîtrait pas. D'ailleurs, on l'a croisé durant deux saisons de The Walking Dead et il m'a tout de même fallu près de quatre épisodes pour reconnaître l'interprète de Heath. On a beaucoup dit que Designated Survivor, sur ABC, était le vrai nouveau 24. Un raccourci un peu facile, puisqu'en plus de ressemblances réelles entre les deux séries, son interprète principal n'est autre que Kiefer Sutherland lui-même. Je doutais et doute encore - malgré une réelle hausse de sa qualité - que Designated Survivor arrive à l'ongle du petit orteil de ce que fut 24 dans ses meilleures saisons. Ce qui est sûr en revanche, c'est que le vrai Jack Bauer vit bel et bien sur ABC, et qu'il est désormais Président des États-Unis.

Le Héros c'est celui qui a le flingue.

💤 AGENTS OF S.H.I.EL.D. (saison 4) Il y a trois trucs que je déteste dans les séries télévisées. Des scènes qui me donnent envie de zapper, voire que parfois je zappe carrément, sans hésiter : les séquences d’accouchement (toujours fadasses), celles d’enterrement (toujours les mêmes) et celles où un personnage rêve/fantasme/est bloqué dans un monde imaginaire (souvent très ennuyeux et dépourvue d’enjeux, puisque ce que l’on voit n’existe pas et qu'on ne va pas se mentir, tout le monde n'a pas le talent d'un Joss Whedon ou d'un David Chase). Autant dire que je viens de passer un nombre de semaines assez impressionnant à dormir devant chaque épisode d'Agents of S.H.I.E.L.D., qui a eu l'excellente idée (pour ma santé) de bâtir un arc entier sur l'option numéro. Tout le monde n'a pas le talent de Joss Whedon, en effet.

👍 AMERICAN GODS Bryan Fuller n’était pas du tout content lorsqu’il a vu Legion. Pas question de laisser le monde croire qu’il n’était plus, Lui, l’auteur le plus baroque, le plus barré, le plus graphique, le plus précieux de la télé US. Comme convenu à la seconde où l'on a su qu'il en était chargé, American Gods en colle plein la vue, à vous donner envie d’attraper des lunettes de soleil par moment. Le volet série de Bryan Fuller tient ses promesses, entre les giclées de sang au ralenti, les images subliminales, les jeux de lumières et on en passe. On sera plus dubitatif concernant le volet adaptation du roman culte de Neil Gaiman. Si un bon pilote est supposé poser du mieux possible les personnages et les enjeux, force est d’avouer que celui d’American Gods n’était pas spécialement bien pensé, le spectateur n’ayant pas lu le livre n’étant a priori pas en mesure de dire quel est sujet de la série à ce stade. Plus embêtant : il en va toujours de même après le deuxième épisode, pourtant sacrément scotchant par endroits. On voit bien l'idée : la série veut avoir une structure de bouquin. Intéressant mais, comme toujours au début d'une nouvelle série de Fuller, bien moins que l'habillage. Ce n'est pas le scénario qui faisait de "The Secret of Spoons" un excellent épisode. C'est la photographie. Ce sont les dialogues. C'est le concours de charisme tarantinesque auquel se livrent Ian MacShane (♥) et Rick Whittle, dont on ignorait à l'époque de The 100 qu'en plus d'être sexy comme un Vin Diesel en beau, il était bon acteur. Reste qu’on n’est toujours pas complètement assuré que Fuller saura mettre des images et des sons sur les aspects les plus philosophiques ou satiriques d’un roman bien plus profond que ce que son pitch ou son ton humoristique peuvent suggérer - on n’a en revanche plus aucun sur l’aspect BD violente et survolée mais allons, on n’en avait jamais eu.

American Gods of Gueules

👎 BATES MOTEL (saison 5) On ne s'est jamais vraiment demandé qui de Carlton Cuse ou Damon Lindelof devait porter le fardeau de la dernière saison de Lost (je ne parle pas de la fin elle-même, défendue en ces pages, mais bien de la dizaine d'épisodes un brin fastidieux qui l'avait précédée). L'ironie de la programmation voulant que The Leftovers (Lindelof) entame son ultime saison pile au moment où Bates Motel (Cuse) conclut la sienne, on devrait pourtant être fixés rapidement (un mauvais esprit dirait qu'il y a peu de doutes tant la qualité des deux shows est incomparable - soit.) Le moins que l'on puisse dire, c'est que Carlton ne part pas franchement favori après ce dernier round d'une série qui aurait aussi bien pu se terminer l'an dernier (sur une conclusion bizarrement poétique, donc joyeusement amorale). Exactement comme au bon vieux temps de Lost, Cuse a donné le sentiment que la seule raison d'être de cette saison 5 était d'être la dernière, de meubler en attendant un grand final qui aurait aussi bien pu tenir en un téléfilm d'1h20. Honnêtement, malgré toute la sympathie qu'on aura toujours eu pour cette série franchement sous-cotée par la critique, c'était un peu n'importe quoi. Des digressions à n'en plus finir (alors que la saison 4 semblait en avoir fini avec les sous-sous-intrigues de série B), une vraie-fausse relecture de Psychose totalement hors-de-propos, une absence plus que pesante (dans le mauvais sens du terme) de la "vraie" Norma, beaucoup trop de Dylan, pas assez d'Emma ni d'Alex, sans oublier une guest de Rihanna dont on n'a toujours pas capté ce qu'elle foutait là. Le pire ? Le grand final attendu fut tout plat, prévisible de la première à la dernière seconde, totalement dénué de la poésie macabre qui, en 2016, avait fait du meurtre de Norma l'une des séquences les plus fortes de l'année télé. Enfin non : le pire, évidemment, c'est de totalement trahir l’œuvre en décidant de faire mourir Norman Bates, refermant l'univers de la série sur un monde enfin apaisé après la mort du monstre - soit donc l'exact contraire de la vision de Bloch puis de Hitchcok. Ah ça c'est sûr qu'on ne l'avait pas vu venir. Super twist, bravo Carlton. Et le motel était magique aussi, non ?

Je n'aurais jamais cru écrire ça un jour, mais même de Nestor, on en a eu trop peu !

👎👎 DIMENSION 404 Comment ça « Dimension 404 n’est qu’une tentative laborieuse pour Hulu de concurrence Netflix et Black Mirror ? » Mais euuuuh, c’est vachement beaucoup méchant de votre part de dire ça. Bon ok, c’est sans doute aussi vrai. Mais Dimension 404 a tout de même beaucoup de choses justifiant qu'on l'aime pour elle-même, à commencer par la nullité de son casting (alors que le moindre second rôle est connu), son budget monstrueux (on rivalise sans hésiter avec le budget chaussettes de la série de Charlie Brooker) ou les idées formidables qui parcourent ses scenarii… ouais bon, ok. C’est très mauvais et tellement cheap que c’est une véritable gageure que de tenir deux épisodes.

💤 DOCTOR WHO (saison 10) On craignait la saison de trop. Celle qu’on ne pourrait pas supporter, une apothéose moffatienne donnant envie de se taper la tête contre les murs. Contre toute attente, on a droit (pour l'instant) à la saison molle. Fade, voire parfois anonyme. Cinq épisodes, aucun vraiment mauvais, aucun vraiment marquant. Celui de cette semaine résume bien la situation : sa seule originalité est de ne pas avoir été intitulé « Keep Breathing ». Pour le reste et même s’il était un peu plus épique que les précédents, on est en terrain connu. Si l’on ne s’ennuie pas réellement, on a une certaine impression de déjà-vu (le fil de rouge à deux balles - puisque son mystère est éventé depuis des mois - n’aide pas non plus). En attendant Bill trouve sa place. Tranquillement. Elle rayonne, et Doctor 12 n’en a l’air que plus morne et taciturne, comme si à avoir annoncé trop en amont qu’il allait partir, Capaldi n’était déjà plus vraiment là. Un mal pour un bien peut-être (une compagne qui fait autre chose que décorer en arrière-plan ? On n’osait plus y croire), n’empêche que par moments, il a vraiment l’air de se faire chier.

👍 The FLASH (saison 3) OH MON DIEU MAIS C'EST INCROYABLE ON N'AVAIT PAS DU TOUT DEVINÉ QUI ÉTAIT SAVITAR !!!!!! Qu'ils sont cons ces scénaristes, quand on y pense, à nous faire monter sauce durant des mois pour... ce que tout le monde avait prédit au bout d'à peu près deux épisodes. Ils sont cons parce qu'en dehors de cela, cette saison 3 est plutôt réussie - bien meilleure en tout cas que l'affreuse saison 2. Certes, presque tout ce qu'on aimait au début de la série (son positivisme, son humour, son côté décomplexé) a été sacrifié sur l'autel d'un dark-turn dont on sait pertinemment qu'il finira en eau boudin (pas-spoiler-alert : Iris ne va pas mourir, c'est donc pour cela - et pas du tout parce qu'elle est très mal écrite comme tous les personnages féminins du Arrowverse - qu'elle fait preuve d'une telle placidité à l'approche du Jour J). Mais celui-ci tient relativement la route et a le mérite de rectifier le plus gros problème de la saison précédente : la passivité de Barry, qui subissait comme - n'ayons pas peur des mots - une pauvre merde et attendait patiemment que le méchant attaque pour tenter de le vaincre. Malgré le côté péniblement prévisible du mystère autour de son identité, Savitar est à tout point de vue un bien meilleur antagoniste que Zoom, et voir Flash échouer chaque semaine à empêcher le futur a fini par devenir assez marrant, à force, vu qu'on sait très bien comment tout cela va se finir (Steven Moffat likes this). Surtout, The Flash a renoué avec la psychologie de ses personnages, ce qui n'était pas du luxe. Les complexes de Wally, le manque de confiance de Cisco, le besoin de reconnaissance de HR... ah oui, par contre quand je dis personnages, il faut bien sûr lire personnages masculins. Chez Greg Berlanti, c'est un pléonasme.

Même les spectateurs les moins éveillés avaient au moins deviné que Savitar n'était pas une femme : ses yeux brillent.

👍👍👍 The LEFTOVERS (saison 3) Cette semaine, j'ai enfin retrouvé ma série. Après trois épisodes appréciés, oui, mais regardés d'un œil un peu torve, en me demandant un peu où tout cela nous menait. Je n'en ai pas plus d'idée maintenant mais j'ai eu ce qui, sans doute, me manquait jusque-là : un bon coup de poing dans la gueule. Cela faisait un moment maintenant que je n'aimais plus Nora - ce doit être mon seul point commun avec Kevin Garvey. J'entends par-là que bien sûr, je l'aimais en tant que personnage (Nora Durst est un excellent personnage, probablement le meilleur de la série). Mais depuis quelques temps maintenant, elle m'inspirait surtout une vive antipathie. Parce que le temps passe. Parce qu'avoir traversé une tragédie ne peut pas tout excuser, tout le temps, jusqu'à la fin des temps. Parce que depuis sa rencontre avec Holy Wayne dans le meilleur épisode de la saison 1, Nora n'a plus aucun filtre, plus aucune limite, ce qui la rend souvent fascinante, terriblement surprenante mais aussi, de plus en plus, inquiétante, déplaisante. Glauque. Kevin aussi, est glauque. Toute leur relation a toujours été glauque. Mais Kevin, quelque part au fin fond de son esprit ravagé, réussit toujours à demeurer un type bon et altruiste - cet épisode le montre bien : même au fin fond de sa psychose, il reste un civil servant, pense aux autres, veut aider à sa manière, quand bien même le pauvre gars a complètement lâché la rampe. Je n'ai jamais cessé de plaindre Kevin (tout en me foutant parfois un peu de sa gueule, soit). Cela fait longtemps que mes sentiments vis-à-vis de Nora sont devenus plus ambivalents, et ce n'est pas la moindre qualité de la série que d'avoir réussi à parfaitement les mettre en abîme. Qui plus est d'une manière assez inattendue : la confrontation entre ces deux personnages était tout sauf évidente, tout sauf prévisible. Le recul sur leur relation dont fait soudainement preuve Kevin ne coulait pas de source, compte tenu de son état mental. Le fait qu'il ait un jour le courage de dire tout haut ce que le spectateur pense tout bas, encore moins. Le parallèle entre leurs deux trajectoires, en apparence harmonieuses et en réalité opposées, est assez saisissant : plus Kevin s'enfonce dans sa spirale auto-destructrice, plus il grandit ; plus Nora s'enfonce dans la sienne, plus son attitude se fait petite et méprisable.

ROCKET & GROOT Vous êtes nombreux à m’écrire pour me demander de vous rappeler ce que signifie la main ouverte. Vu que vous êtes a priori trop flemmards pour aller bêtement sur la page de barème, cette websérie animée aussi bien fichue que totalement oubliable devrait vous en donner une idée plus précise en un temps tout à fait raisonnable.


👍 SUPERGIRL (saison 2) Jimmy Olsen ne sert à rien. Il ne sert à rien en tant que Jimmy Olsen, il ne sert à rien en que Guardian, il ne sert à rien en tant que journaliste, il ne sert à rien en tant que Mec Plus Âgé de Service dans une Série de la CW (oui, c'est vrai un job, mais dans Supergirl il est déjà parfaitement rempli par le Martian Manhunter), et à présent que Mon-El est dans la série, il sert à moins que rien en tant que love-interest de Kara. Le mec est tellement useless qu'il n'apparaît plus qu'un épisode sur trois, et encore est-ce le plus souvent pour passer les plats. Autant dire que l'idée d'un épisode centré sur lui n'emballait à peu près personne. Et pourtant, "City of Lost Children" était un épisode très sympathique, dans la droite ligne de cette chouette saison 2. C'était sincèrement plaisant de le voir ainsi mis en valeur, confronté à ses propres limites en tant que superhéros-sans-pouvoir et sans-véritable-identité. Jimmy Olsen ne sert à rien, c'est vrai, mais il est quand même Jimmy Olsen, c'est-à-dire un type sympa auquel personne ne souhaiterait du mal. L'épisode joue cette carte à fond, tant et si bien que même en le poussant dans des recoins pathos comme pas permis, c'était juste choupidou. Bien joué.

à part ça...

> Ils sont gentils chez Slate, c’est un site que j’aime beaucoup, mais il va falloir qu’ils trouvent un moyen de parler autrement de séries TV. J'ai poliment serré les dents il y a quelques temps face à l'article sur Knots Landing (Côte Ouest) par un(e) journaliste qui n'avait de toute évide qu’une connaissance limitée voire nulle de la série dont il était question. En France, tout le monde écrit n’importe quoi sur ce genre de série, depuis 30 ou 40 ans, essayer d'en dire autre chose est peine perdue (mais c'est malgré tout rigolo de se dire que sur le même site, je me rappelle avoir lu un article recommandant... Empire. Série qu'on aime bien ici mais qui ferait réellement passer Knots Landing pour du Orson Welles). J'ai donc serré les dents... mais voilà que quelques jours plus tard, à l’occasion d’une interview (pas trop mal, d’ailleurs) de Julianna Margulies, donc a priori un endroit où les opinions passionnante de l’auteure ne sont pas le sujet principal, celle-ci trouve le moyen, outre de nos offrir la réflexion la plus cliché qui soit sur la disparition de la télé de Network (sans le plus petit argument, bien entendu), de nous parler des « séries police et justice bas de gamme », comme, accrochez-vous bien, « New York Police Judiciaire ». Ok, fille. Tu veux vraiment qu’on discute ? Alors outre que New York Police Judiciaire aka Law & Order ne passe plus depuis onze ans (!) et que tu confonds vraisemblablement avec son spin-off Law & Order : SVU... enfin, je dis outre parce que je ne veux pas y passer trois heures, mais le papier remonte tout de même au 23 avril, ce qui signifie donc qu'en presque un mois pas une personne chez Slate ne s'est aperçu de cette erreur factuelle grossière... bref, outre cela faut-il rappeler (apparemment oui…) que Law & Order est un monument de la télévision américaine et probablement l’une des trois ou quatre meilleures séries judiciaires de tous les temps ? Quant à SVU, série d’une grande subtilité osant aborder des sujets que personne d’autre n’aborde à la télé (câble inclus), tous les critiques (enfin ceux qui la regardent) s’accordent pour dire qu’outre qu’on lui doit plusieurs épisodes incontournables, elle est actuellement dans une de ses meilleures périodes ? Un jour, il faudra m’expliquer pourquoi on reconnaît une importance à une série de Network procédurale comme Urgences et pourquoi on dénie la même à Law & Order et ses ouailles. Enfin... on le sait non ? Urgences passait le soir sur France 2, L&O l’aprem sur TF1 (tout comme Côte Ouest, ah ah). C’est aussi que simple que ça. En 2017, alors que certains fêtaient les vingt ans de Buffy en se sentant (encore) obligés de préciser que c’était plus qu’une série pour ado (20 ANS, LES GENS !)… alors même que les sites généralistes écrivent sur des séries (pour certaines totalement anecdotiques) à longueurs de semaines, on en est encore à ce genre de préjugés, à ce genre de mises au point, à ce genre de… pfff… est-ce qu’un jour, on traitera les séries non pas avec le même sérieux (c’est de culture pop, après tout) mais avec le même respect que n’importe quel autre sujet ? A ma connaissance chez Slate - ou n’importe où ailleurs - on ne confie pas des interviews d’économistes ou de romanciers à des gens ne connaissant rien à l’économie ou la littérature. Je suis un fan absolu de séries télévisées depuis près de vingt-cinq ans maintenant et je commence à me demander si je verrai arriver de mon vivant le moment où les décideurs, quels que soient leur dénomination exactes, pigeront que ce n’est pas parce qu’on sait (vaguement) écrire, qu’on a vu The Wire-La-Meilleure-Série-De-Tous-Les-Temps-Comme-Tout-Le-Monde et qu’on binge watch des trucs branchés sur Netflix qu’on connaît quelque chose au sujet.

Bon et sinon, c'est quand le reboot ?

> à la dernière rentrée, les gens de MTV pouvaient être fiers. Ce qui, tout de même, ne doit pas leur arriver très souvent en matière de séries. Non seulement ils lançaient à l’antenne une série ambitieuse, non seulement ils lançaient à l’antenne une série cool, mais encore lançaient-ils une série disant des choses importantes sur un sujet grave. On avait envie d’applaudir, tout en étant très surpris. Quelque mois plus tard, les choses sont heureusement rentrées dans l’ordre, et MTV a annulé sans états d’âme Sweet/Vicious. Bien entendu, Scream, de son côté, a été renouvelée.

32 commentaires:

  1. Cela n'arrive pas souvent mais je suis d'accord avec sur tout. A part Flash.

    Je trouve que cette série est devenue bête. Au point que je me demande si elle ne l'a pas toujours été. Si sa saison 1 n'était pas une hallucination collective. Je continue de regarder, mais c'est vraiment la série que j'aime le moins. Ce, toutes les semaines.

    Pour Doctor Who, j'ai la même impression déliquescence. Ce n'est pas seulement Calpaldi. On dirait que même Moffat est déjà parti. Je ne me suis jamais autant ennuyé devant cette série.

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    1. Oh, je pense que c'est clair que la première saison de The Flash a été surcotée par un peu tout le monde. Mais elle était fraîche, réussie, fun... partant d'Arrow et de la CW, ce n'était pas forcément une évidence, donc l'effet de surprise a dû marcher à plein régime.

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  2. Tu sais que la blague sur la "main" tu l'as déjà faite il y a quelques mois ? ;)

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  3. Je n'ai pas lu le livre et je confirme : je ne comprends pas grand chose à American Gods. Mais la série est très plaisante quand même :)

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    1. Tu devrais comprendre au prochain épisode tout de même, je pense.

      Ou pas !

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  4. J'ai tellement pensé à toi en lisant l'article de Slate :D

    J'ai même failli te l'envoyer!

    Tu résumes bien ce que je pense.

    Sinon dans la sélection de la semaine (pour moi) :
    24 legacy -> à peine divertissant
    Agents of Shit -> j'ai arrêté depuis longtemps
    American Gods -> cool
    Bates Motel -> bof bof
    Dimension 404 -> pas dépassé l'ignoble pilote
    Doctor Who -> moyen
    The Flash -> moyen+
    The Leftovers -> fabuleux
    Rock&Groot -> pas vu
    Supergirl -> pas à jour mais cette saison est cool c'est clair.

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    1. Et il faut que tu regardes The Handmaid's Tale si ce n'est déjà fait. Je suis souvent méfiant face à la nouvelle série intello dont tt le monde parle mais dans ce cas précis c'est complètement justifié, un des must de l'année.

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    2. J'ai déjà commencé, oui, mais je ne suis pas tout à fait jour, ce qui explique que je n'en ai pas encore parlé.

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  5. Sachant qui est dans la boite de pandore (Moffat adore décidément ce mythe)...et je pense qu'on le sait effectivement toutes et tous, ne vaut-il pas mieux savourer le calme de ce début de cette saison ? Le retour à l'hystérie est déjà programmé ! ;)

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    1. Mais pourquoi tout le monde semble savoir qui est le "prisonnier" du Docteur, et pas moi?!! :(

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    2. Ils n'en savent rien, en fait ;)

      Mais le retour d'un ancien acteur de la série (je ne te dis pas qui) a été annoncé il y a plusieurs mois. Du coup, il semblerait logique que ce soit lui ce "prisonnier". Voilà.

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    3. C'était même mentionné dans le dernier article du Golb consacré à la série ;)

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    4. ALICE >>> tant mieux si tu as échappé aux teasers, ça te préservera la surprise. Mais pour moi, oui, c'est un peu évident.

      LEÏA >>> tu n'as sans doute pas tort sur l'hystérie programmée. Mais le plus fou, c'est que je serai peut-être heureux de la retrouver !

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    5. j'ai aussi raté tous les teasers ! et en cherchant sur le net, je n'ai trouvé que des suppositions par rapport au nouveau docteur qui sera probablement un "il" alors qu'apparemment il s'agit d'une femme ici (ton "la").

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    6. Le truc c'est que c'est impossible de vous répondre à Alice et à toi sans dire carrément ce qu'on pense. Or comme apparemment tous ceux qui le pensent sont sûrs d'eux à 100 %, cela s'apparente dans notre esprit à un spoiler, logique ^^

      Bref, du coup, la question est simple : voulez qu'on parle clairement, ou pas, au risque de vous faire spoiler, ou pas :-D

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    7. Et sinon, mon "la" renvoyer à "l'hystérie", pas à un(e) personage ;-)

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  6. Merci pour Bates Motel ;)

    Je te trouve un peu dur, j'ai quand même bien aimé dans l'ensemble. Mais c'est vrai que cette saison m'a paru plus "laborieuse"...

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    1. Pour "laborieux" est vraiment un euphémisme. Il y a eu quelques bons moments, c'est certain, mais que de longueurs inutiles, de bavardages, de stagnation...

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  7. "American Gods of Gueule", c'est tout à fait cela. Et la série ne vit un peu que par cela pour le moment. Mais c'est prometteur.

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    1. Ce qui me chiffonne c'est qu'a priori la série va être très courte, du coup la lenteur de l'intrigue à se révéler ne me dit rien qui vaille.

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  8. Bonjour. On avait discuté de Designated Survivor il y a quelques mois, et je te trouve un peu dur avec 24 Legacy. J'ai eu un peu de mal au début, car la série avait l'air d'avoir un budget limité, et le frère du héros qui sort des "Alright" toutes les 2 phrases m'a vraiment fatigué. Mais finalement, je me suis pris au jeu, et j'ai trouvé la saison divertissante dans son ensemble. Ca n'est jamais génial, mais ça fait le job, et à ce titre, je la place au dessus des saisons 6, 7 et 8 qui étaient des abominations.
    J'ai fini par m'attacher à Eric Carter, et l'acteur semble s'être approprié le personnage dans la seconde moitié de saison : je l'ai trouvé plus à l'aise, moins raide, et je serai là pour la saison 2. Par contre, les scénaristes ont fait du grand n'importe quoi dans les derniers épisodes pour tout ce qui concerne le respect du temps et des distances : les personnages traversent la ville en 2 temps 3 mouvements, et pour une série basée sur le temps réel, ça la fout mal.

    J'en reviens à Designated Survivor : la seconde moitié de saison n'est pas réussie. Kiefer Sutherland est très bon dans le rôle du président, mais l'intrigue secondaire sur la conspiration va trop loin dans le n'importe quoi. Les scénaristes semblent déjà avoir "jumpé le shark", et je ne vois pas comment ils vont pouvoir s'en sortir dans la saison 2.

    Pour finir, the Leftovers m'ennuie passablement cette saison. Je ne cesse de me demander ce que j'ai pu lui trouver dans la S2.

    A côté de ça, Better Call Saul est un régal de tous les instants. Je n'ai jamais vu une série avec un tel sens du cadrage. Le temps semble toujours passer à toute allure alors qu'il ne se passe pas grand chose. C'est le signe des grandes séries !

    Pour finir, je ne sais pas si quelqu'un ici regarde Billions et Bosch. J'y suis allé à reculons dans les 2 cas, mais ces nouvelles saisons sont bien meilleures que les précédentes.

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    1. Salut Julien,

      Je me rappelle bien de cette discussion sur Designated Survivor, mais je me rappelle aussi que j'avais du mal à percevoir la même chose que toi, j'avais un peu le sentiment que tu la prenais plus "au sérieux" qu'elle ne le méritait à mes yeux. Du coup aujourd'hui... effectivement nous ne tombons toujours pas d'accord ^^ Pour moi la série n'a pas vraiment changé dans sa seconde partie, dans la mesure où je la trouvais déjà bien overzetop peut-être pas depuis le premier épisode (encore que le postulat de base est déjà gratiné), mais depuis un bon moment. Je trouve en revanche qu'elle s'assume beaucoup plus désormais (c'est peut-être ce qui te déplaît), mi-thriller mi-soap, et je trouve ça plutôt divertissant.

      Pour 24, je vais te croire sur parole car pour être honnête, j'ai lâché avant la fin, je m'ennuyais trop. J'ai tenu jusqu'à la tombée de la nuit car ce sont souvent les meilleurs passages dans 24, mais au bout d'un moment je me suis rendu compte que j'étais complètement sorti de la série et que je n'avais plus du tout envie de regarder.

      Je peux comprendre pour The Leftovers. Je n'ai pas aimé le premier (je me suis senti bien seul), un peu plus le suivant, j'ai trouvé le troisième intrigant mais bourré de longueurs... et donc finalement il n'y a que ce quatrième épisode qui m'a vraiment plu. Mine de rien, on est déjà à la moitié de la saison, je ne suis donc pas forcément optimiste pour la suite.

      Ce qui est marrant c'est que les commentaires sont dithyrambiques, comme si beaucoup de gens étaient restés sur l'excellente impression de la saison 2. Pourtant beaucoup des reproches qui avaient été faits à la saison 1 en son temps me paraissent tout à fait applicables à cette saison 3 pour le moment, notamment l'abus de "losteries" dans certains épisodes (ici les 2 et 3, qui en sont farcis sans que cela dérange apparemment la plupart des gens qui trouvaient ridicule - à juste titre - l'épisode du donut dans la première saison...)

      Je n'ai vu que la première saison de Billions (et rien de Bosch), hop hop hop, c'était ici :

      http://www.legolb.com/2016/04/golbeur-en-series-re-o-semaines-12-13.html

      J'avais suffisamment aimé pour mettre la suite sur ma liste cette année, mais pas assez pour me jeter dessus dès sa sortie, donc je prends note du conseil.

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  9. A propos de Designated Survivor : avec son pitch de départ, ça aurait fait une très bonne mini-série, mais ça ne peut juste pas tenir sur la longueur. 10 épisodes auraient suffi, et quand je vois qu'on est parti pour 2 saisons de 22 épisodes, je n'arrive pas à imaginer ce qu'ils vont pouvoir inventer comme nouvelles absurdités conspirationnistes pour justifier la présence à l'écran de Maggie Q. Tout ce qui concernait le vice-président passait encore : c'était divertissant et on pouvait se laisser prendre par l'histoire, mais la société secrète de Lozano et du milliardaire, ça n'est juste pas possible. Dans un sens, cette série "bicéphale" avec ses 2 intrigues disctinctes me rappelle The Unit : dans cette dernière, on avait des scènes d'action bourrées d'adrénaline, mais l'ensemble était plombé par ses scènes à la Desperate Housewives dans la base miiliatire. Au final, c'est vraiment dommage que Designated Survivor ne se recentre pas à 100% sur l'intrigue politique, car Kiefer Sutherland est de plus en plus juste dans le rôle de ce président idéaliste anti-Trump.

    A propos de the Leftovers : content de savoir que je ne suis pas le seul à avoir l'épisode 3 bien long par moments... Je pense que tu as vu juste : les gens ont tellement adoré la saison 2 qu'ils ne peuvent pas admettre que la saison 3 soit un cran en-dessous. Je trouve que Damon Lindelof se fait trop plaisir, et qu'il oublie de raconter des choses intéressantes. Il privilégie la forme au fond, et ces 5 premiers épisodes ne m'ont dans l'ensemble pas convaincu. Cela n'empêche pas quelques moments de grâce, comme la scène à la fin du troisième épisode dans laquelle la mère de famille se confie au père de Kevin. Et que dire de cette scène bouleversante à la fin du 3x05, entre Matt et Burton ? Alors qu'on ne s'y attend pas, ça nous prend aux tripes, et Christopher Eccleston est incroyable durant ces quelques minutes.

    A propos de Billions : tout le blabla financier m'avait ennuyé dans la saison 1, mais là, ça passe mieux, et l'intrigue lorgne même du côté de la politique en milieu de saison. Il y a moins de scènes gratuites de sexe SM, et les (ennuyeux) personnages féminins sont en retrait, ce qui laisse davantage de place aux excellents Damian Lewis et Paul Giamatti pour s'exprimer. Les relations entre le procureur et son père sont davantage mises en avant, et Chuck n'est plus le personnage unidimensionnel et antipathique que tu critiquais dans ton analyse : Giamatti est globalement plus sobre, et il nous épargne les discours grandiloquents et haineux de la saison 1. J'y suis allé à reculons lors des premiers épisodes, et à la fin de la saison, j'étais captivé.

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    1. A propos de Bosch : j'aime beaucoup les livres de Michael Connelly, mais les 2 premières saisons étaient molles du genou, et Titus Welliver ne m'avait pas trop convaincu en tant qu'Harry Bosch. Tout le monde avait l'air d'être sous Prozac, et la photo lumineuse était assez moche. La saison 3 propose des épisodes plus longs, et visuellement, c'est classique mais moins marqué "années 90" qu'auparavant. Il faut toutefois s'habituer au rythme pépère bien loin de celui de Southland et des séries modernes. Globalement, c'est une série d'esthète qui prend son temps et qui a tout intérêt à être binge-watchée pour bien saisir toutes les nuances de l'intrigue.

      A propos de Better Call Saul : dans ta critique de la saison 2, tu trouves que Breaking Bad lui est 100 fois supérieure. Et bien je fais partie de ceux qui préférent BCS. Je n'aimais pas trop les 3 personnages principaux de BB, et je trouve que visuellement, BCS enterre BB. Certes, l'intrigue avance au rythme d'un escargot, et on est tous impatients de voir Jimmy se muer en Saul, mais il y a un côté tragique chez ce personnage que je n'aurais jamais soupçonné à l'annonce de ce spin-off. Là encore, on a une série bicéphale avec 2 intrigues parallèles qui ne se croisent quasiment jamais, et si certains se réjouissent de voir réapparaître des personnages de BB, je fais partie de ceux qui préfèreraient qu'on oublie Mike et qu'on se concentre uniquement sur Jimmy. Ce fut le cas dans le 3x05, et ce fut comme par hasard l'un de meilleurs épisodes de la série.

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    2. C'est marrant parce qu'on n'évalue pas forcément les séries de la même manière, et en même temps quand je te lis je suis souvent d'accord toi ^^

      D'accord par exemple pour dire que Designated Survivor se passerait très bien de la partie thriller, et Kiefer Sutherland me paraît également de mieux en mieux. Peut-être aussi était le rôle qui lui imposait une certaine sobriété, il était après tout censé incarner un type qui se retrouvait là par hasard. Cela dit je trouvais la série totalement bicéphale dès le départ et je me doutais que la partie thriller allait rapidement virer au n'importe quoi. Du coup je ne suis ni surpris, ni déçu.

      Sur Better Call Saul, pareil, dans le fond je suis assez d'accord avec toi. Mais j'ai du mal à ne pas avoir certains défauts d'écriture, à commencer par... la simple présence de Mike, qui n'en est tout de même pas un petit (défaut d'écriture), vu qu'il représente 50 % de la série (enfin la proportion de temps d'antenne doit plutôt être de l'ordre de 60/40, Jimmy me paraît malgré tout être le vrai protagoniste de la série... raison de plus pour éviter de se taper Mike, d'autant que je ne sais pas ce qu'il en est de la saison 3, mais dans la deuxième il me semble qu'ils n'ont qu'une seule scène commune en X épisodes). Mais j'aime beaucoup cette série malgré tout. Au sens littéral du thème "je l'aime beaucoup", "j'ai un vrai attachement pour elle", que je ne ressens pas forcément pour d'autres série que je trouve pourtant objectivement meilleures. Je pense que le personnage de Jimmy en lui-même n'y est pas pour rien.

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    3. Tu as vu juste pour Mike. Faire de ce bonhomme peu bavard un personnage principal n'était pas forcément très judicieux, et aujourd'hui, ça se ressent. Après les quelques services qu'ils se sont mutuellement rendus dans les 2 premières saisons, Mike et Jimmy n'ont plus vraiment vocation à se croiser, et quand cela se produit de nouveau, cela fait désormais très artificiel.
      Je ne vais pas te dévoiler ce qui se passe dans la saison 3, mais on sent que les auteurs essaient de faire plaisir aux fans de Breaking Bad. Le souci, c'est que ça ne peut déboucher sur rien de très intéressant et/ou spectaculaire, car le gros de l'intrigue relative au trafic de drogue se déroule dans Breaking Bad. Ceux qui sont en manque de BB doivent sûrement être aux anges dès que les auteurs les caressent dans le sens du poil, mais d'une manière générale, je ne suis pas trop adepte du fan service, des "easter eggs" et autres clins d'oeil trop appuyés.

      Perso, Breaking Bad, j'ai aimé sans adorer, et Saul Goodman était un personnage dont l'exubérance perpétuelle m'agaçait plus qu'autre chose. C'est pour ça que Better Call Saul est une belle surprise : je ne m'attendais pas à ce que Bob Odenkirk puisse véhiculer tant d'émotions à l'écran, et je suis vraiment ravi que Vince Gilligan se soit ravisé et qu'il n'ait pas poursuivi l'idée initiale qui consistait à faire de Better Call Saul une pure comédie. Je pense que dans ce cas de figure, j'aurais vite lâché l'affaire.

      A part ça, je viens de regarder la saison 2 de Master of None, et je l'ai trouvée brillante. La saison 1 m'avait plu sans me passionner, mais là, Aziz Ansari est passé à la vitesse supérieure : il fait preuve de beaucoup d'audace durant les 10 épisodes, et à plusieurs reprises, je me suis dit qu'on tenait peut-être le successeur spirituel de Woody Allen. Il ne cherche pas à le singer, mais il a une façon de filmer New-York et de parler d'amours impossibles que je trouve vraiment touchantes. L'épisode 2x09 en particulier est un petit bijou dont les 58 minutes sont passées à toute allure.

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    4. Nous sommes d'accord sur Bob Odenkirk, je ne m'attendais pas non plus à une telle palette. Saul Goodman était même l'un des derniers personnages auxquels j'aurais imaginé un spin-off. Il manquait trop de nuances. Mais dans le fond, s'agit-il vraiment d'une série sur Saul Goodman ?...

      D'ailleurs je ne sais pas si ta transition était volontaire, mais j'aurais pu dire pareil d'Aziz Ansari ! Dans Parks, je trouvais son personnage rigolo une fois toutes les trois semaines, mais assez énervant le reste du temps, et pour moi il était de très loin le plus mauvais acteur de la série, je n'aurais donc pas misé un kopeck sur Master of None au départ. Et finalement en effet après quelques épisodes pas terribles, il commence à développer un ton, une sensibilité qui m'ont pas mal touché. Je n'ai vu que le premier de la saison 2 pour le moment, donc on en reparlera, mais probablement pas tout de suite.

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    5. En effet, BCS n'est pas encore une série sur Saul Goodman (quoique...), mais davantage sur les raisons qui ont poussé Jimmy à abandonner son ancienne identité et à se muer en quelqu'un d'autre. Pendant 2 saisons, j'ai cru que ce serait à cause de son différend avec Chuck, mais maintenant, je pense que ce sera à cause de Kim. Depuis le début de la série, elle est devenue son roc, et elle compte désormais plus que Chuck. Je pense qu'il va lui arriver quelque chose de grave, et que ce sera l'évènement qui poussera Jimmy à devenir un autre homme.

      Moi non plus, je ne misais pas un kopeck sur cette série d'Aziz Ansari. Parks & Rec et l'humour hip façon SNL, ça n'est pas mon truc, mais là, je trouve qu'il a pris une autre envergure. J'ai fait une recherche vite fait sur Twitter, et je vois que je ne suis pas le seul à penser qu'il est le Woody Allen de notre génération. Je ne vais pas te gâcher le plaisir, mais il y a plusieurs épisodes marquants qui font preuve de beaucoup d'originalité. Je me suis avalé la saison en 2 soirées, et à chaque fois, je n'avais l'intention de regarder qu'un épisode... Bref, tu l'auras compris, je me suis régalé, et c'est d'autant plus agréable que je n'en attendais pas grand chose. Jusqu'à il y a quelques jours, c'était pour moi, juste l'équivalent d'une série comme Atlanta, mais aujourd'hui, j'estime que c'est la meilleure chose que j'ai vue depuis la rentrée de septembre.

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    6. Bon, va falloir que je m'y penche un peu plus sérieusement alors. J'ai toujours autant de mal à trouver le temps de visionner les séries qui sortent "en bloc"...

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  10. => à Thomas :

    Je te trouve assez dur envers le personnage de Nora. Et en même temps, tu pointes pourtant du doigt l'aspect glauque de leur relation: lorsque advient la scène de coucherie dans les toilettes, on ne sait pas trop si on doit se demander si ces deux là sont toujours amoureux et capables de s'envoyer en l'air à peu près n'importe où ou bien, précisément, si c'est un pas de plus dans leur relation devenue totalement malsaine. La scène finale est à fendre le cœur. Moi j'étais triste pour les deux personnages. Parce que ce que lui dit Kevin est d'une dureté absolue. Peut-être qu'il y a un fond de vérité dans ce qu'il lui assène mais... je ne sais pas. Je reste touché par ce personnage féminin absolument incroyable, capable d'être aussi cruelle envers les autres/les siens que la douleur de la perte qu'elle a subi et toute aussi fragile, déstabilisée, à l'affût du moindre signe qui pourrait lui faire croire qu'il existe encore une possibilité pour elle de retrouver sa famille.

    Et j'adore absolument chaque moment de chaque épisode de cette dernière saison: la multiplicité des timeline, le fait d'être totalement désorienté (Lost, à son meilleur) sur chaque ouverture, sur chaque épisode (qui pourrait très bien être tout à fait autonome et se regarder en tant que tel tant il existe une unité intrinsèque) et qui joint les bouts de manière progressive, souvent inattendue; l'épisode 3 en Australie était brillant: à la fois drôle, désespéré et pleinement révélateur de la problématique qui entoure la série depuis le début : son rapport ambigu au réel et son ironie très mordante sur ce que l'on croit, ou pourrait croire d'extraordinaire alors que Lindelof et ses acolytes tendent à dire qu'il s'agit ici que d'une suite de circonstances hasardeuses dans laquelle une bande d'illuminés tentent d'en trouver une quelconque cohérence. Le monologue final de l'épisode 3 me rappelait ce que dit le personnage d'Obi Wan Kenobi dans le premier Star Wars : "Qui est le plus fou des deux? Le fou, ou le fou qui me suit ?".

    Il reste trois épisodes. La ligne rouge est l'éventuelle prévention d'une éventuelle Apocalypse qui surviendrait lors du 7ème anniversaire de la Disparition et l'on sait depuis le début de la série qu'il n'y aura pas d'explications. Rien. J'opte personnellement pour un final dans le style des Soprano: Lindelof nous laissera seuls avec nous-même, avec notre inconfort, notre besoin permanent d'obtenir des réponses sur ce qui nous intrigue et le monde entier de la critique lui tombera dessus (une fois de plus) pour lui reprocher de nous avoir laissé dans le noir avant d'éclaircir l'ensemble. Et pourtant, tout sera là depuis le début.

    Et c'est là que je réalise, devant l'ampleur de mon commentaire, que je me suis trop emballé une fois de plus ^^

    => à Julien:

    Je ne sais pas si BCS "enterre" comme tu dis BB. L'un n'aurait pas pu voir le jour sans l'autre et les deux possèdent la même équipe technique et artistique. Comme toi, je préfère nettement la partie centrée autour de Jimmy et de sa relation avec son frère (oui, l'épisode 5 était implacable et cruel). Au contraire de Walter White, et quoique lui-aussi souffre d'un besoin de reconnaissance professionnel, Jimmy est un brave type. Vraiment. Je me régale toujours en regardant ce spin off (parce que oui, visuellement, c'est très soigné) mais je me demande toujours aussi ce que les scénaristes veulent vraiment nous raconter derrière tout cela.

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    1. C'est vrai que j'ai peu d'empathie pour Nora. Mais c'est aussi parce que c'est une connasse de première catégorie :-D Avec des excuses, un monceau de circonstances atténuantes, mais une connasse quand même. Une connasse fascinante. Bouleversante, parfois. Mais n'importe qui se comportant dans la vraie vie comme elle le fait, notamment vis-à-vis de l'homme qui partage sa vie, n'échapperait pas au qualificatif de connard ou de connasse. Vraiment. Sa relation avec Kevin, c'est ni plus ni moins de la non-assistance à personne en danger, et c'est tout de même un schéma très récurrent chez elle...

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