jeudi 19 janvier 2017

Mirror of Fate - Boom Boom Boom Boom

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Castlevania est décidément une franchise qui n'aime rien tant qu'à tendre le bâton pour se faire battre, jouer avec les attentes de ses fans et attiser les querelles de clocher. Entre les irréductibles de la période action/plateformes, ceux qui ne jurent que par l'ère dite "Metroidvania" et ceux qui abhorrent le virage amorcé par Lords of Shadow (qui refondait toute la mythologie et repeignait le gameplay aux couleurs du run & gun whip), développeur d'un nouveau Castlevania doit être devenu l'un des jobs les plus stressants du monde du jeu vidéo – comme si passer son temps à dessiner des niveaux dans des catacombes n'était pas déjà suffisamment anxiogène.


Compromis totalement foiré en ces différentes tendances, la logique voudrait que l'on recommande a priori plutôt Mirror of Fate à la première catégorie de fans – ceux qui n'ont jamais vraiment digéré le tournant action-RPG, ceux à qui Konami semble penser de moins en moins et adresserait ici un petit "coucou" somme toute sympathique. Après tout, quand on en arrive à proposer le spin off du sequel de la franchise principale (à moins que ce ne soit le contraire), on peut s'autoriser à peu près n'importe quoi – voilà longtemps que le joueur ne se formalise plus pour si peu. Ce serait pourtant assez réducteur, la preuve : je n'ai jamais été un inconditionnel des premiers volets de la série (je l'ai raconté par ailleurs), ce qui ne m'a pas empêché de passer un très bon moment en compagnie de la Belmont Family, ici plus bodybuildée que jamais.

Inutile de vous rappeler mon théorème sur les boss qui font trois fois la taille de votre personnage...

Bien sûr, sans doute dans le but de ne pas totalement fâcher les joueurs de moins de trente ans, qui hasard ou coïncidence se trouve souvent être les possesseurs de 3DS, Mirror of Fate conserve quelques éléments que l'on qualifiera poliment d'exploration (ou disons de recherche. Ou plutôt d'aventures. Enfin bref, il arrive que l'on doive revenir sur ses pas). Il s'agit cependant bel et bien d'un bon gros jeu d'action (beaucoup) et plateformes (vite fait) dans lequel on colle des mandales à qui-mieux-mieux sans trop se poser de questions, le tout en incarnant trois personnages différents qui se distinguent principalement par la couleur de leurs cheveux (un peu comme au bon vieux temps de la 8 bits, mon Dieu ce que c'était simple et cool). A moins d'avoir cinq ans ou d'être aussi consanguin que les Belmont, difficile de se perdre ni de buter trop longtemps sur une énigme (hormis les deux-trois gros casses-tête gratifiés de belles séquences cinématiques histoire de montrer que ça ne rigole pas, un peu plus retors que la moyenne mais tout de même assez loin d'être insurmontables). Très joli quoique déconseillé aux claustrophobes (comme à peu près toute la série, en fait), le jeu se parcourt d'une traite avec un vrai plaisir, pas aussi facile que ce que certains prétendent (certains boss sont assez costauds), ni aussi casualisé que la plupart des jeux 3DS (même si on aura rarement vu un jeu qui sauvegarde aussi souvent. Sans déconner : le jeu sauvegarde PENDANT les combats contre les boss !1). Mirror of Fate n'a qu'un seul slogan : ne passons pas à côté des choses simplistes. Le voudrait-on que l'on aurait de toute façon bien du mal, le jeu misant tellement sur la fluidité et l'intensité des ses innombrables combats qu'il laisse plus de place aux ampoules qu'à la stratégie. Un bon coup de fouet par ici, un petit double saut par-là, une roulade histoire de se rappeler qu'on n'est plus sur Super NES... c'est parfois un peu bébête, mais c'est efficace et, paradoxalement, c'est lorsque le jeu se pique de verser dans le scénario pseudo-écrit et essaie de nous faire croire que ses personnages ont autre chose que des psychés d'élèves de troisième qu'il paraît le plus bête et bourrin. Notez que c'est un point commun à quasiment tous les Castlevania affublés d'un scénario autre que Allons tuer le méchant Dracula, et qu'au moins ce Mirror of Pan-dans-ta-gueule a le mérite de s'assumer un peu plus franchement que d'autres. Preuve en est cet article très en-dessous des standards de longueur du Golb, parce qu'au bout d'un moment ça devient compliqué de rallonger la sauce : un jeu qui défoule, c'est avant tout un jeu qui défoule.


👍👍 Castlevania - Lords of Shadow : Mirror of Fate 
Action/Plateformes, Nintendo 3DS | Konami, 2013


1. A la décharge des développeurs, ces combats sont souvent très longs et rarement expédiables en cinq minutes (celui contre Dracula est même interminable). Reste que cela s'avère rapidement une fausse bonne idée qui hache pas mal le tout, et peut même nuire au joueur lorsque celui-ci pose sa console (si si, il y en a) et se retrouve ainsi à reprendre sa partie, littéralement, dans le feu de l'action.

14 commentaires:

  1. Mince, un article qui fait *que* 1,5 page word, c'est vrai qu'on n'est pas habitués ha ha ha :D

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  2. Je trouve que tu exagères un petit chouia. On ne va pas loin dans ce jeu en fonçant dans le tas.

    Jeu d'action, oui, run and gun, faut pas pousser.

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    1. "On ne va pas loin dans ce jeu en fonçant dans le tas."

      Non, mais en cas de difficulté, on peut s'en tirer, parfois, en appuyant sur tous les boutons en même temps ;)

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    2. J'avoue ^^

      Mais ça marche quand même mieux si on essaie juste d'apprendre les combos.

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    3. Je suis volontairement caricatural, bien entendu. On est plus dans le hack'n'slash.

      Après ok, on ne va pas loin en fonçant dans le tas, cela dit il ne faut quand même pas trop se creuser les méninges la plupart du temps.

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  3. Encore Castlevania ? En fait tu détestais cette franchise... jusqu'au jour où tu as découvert que tu étais fan, c'est ça ? ;)

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    1. Je ne la "détestais" pas plus que je n'en suis "fan' aujourd'hui. Mais j'y étais peu réceptif en effet, quand désormais elle fait plutôt figure de valeur sûre à mes yeux (j'ai bien refait mes 30 ans de retard depuis, et il y a tout de même peu de Castlevania vraiment pourris...)

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  4. J'avais, vraiment, beaucoup aimé ce jeu, malgré des défauts assez évidents. Il peut sembler un peu limité, c'est vrai, mais des fois cela suffit. Il est très immersif, en revanche, de même que les Lords of Shadow sur consoles de salon. Et fun ! :)

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    1. Oui, c'était une très bonne surprise. Je l'ai fini vite (je dirais une petite dizaine de jours, en jouant assez peu chaque jour), mais pour ce que ç'a duré c'était vraiment... fun, oui, voilà.

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  5. Je ne connais pas ce jeu et ça ne m'intéresse pas trop mais cet article m'a permis de découvrir le CHEF-D’ŒUVRE d'article que tu as écrit sur la franchise. Comment j'ai pu louper un truc aussi drôle... ! :)

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    1. Je ne sais pas comment tu as pu le louper, ma foi, mais tant mieux si ça t'a amusé.

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