lundi 22 février 2016

[GOLBEUR EN SÉRIES RE-O] Semaines 3 & 4

Dans l'épisode de la semaine : Stephen King songe à porter plainte contre l'inventeur de la caméra, les scénaristes de Game of Thrones à recruter chez la CW, Ryan Murphy veut son Emmy, le patron de NBC n'en finit plus d'être victime de chantage, Mena Suvari songe à contacter Amnesty International et Misha Collins à voter Tiberi.

11.22.63 S'il est dans l'absolu très regardable (quoiqu'un peu longuet), on ne trouve malheureusement rien dans ce pilote qui puisse laisser penser qu'11.22.63 soit destiné à briser la malédiction des adaptations de Stephen King. Une exposition très (trop) brève (un comble s'agissant d'un épisode d'une heure vingt), une simplification extrême de la psychologie du héros (on se retient de dire que James Franco, pas mauvais au demeurant, est bien trop jeune et clean pour le rôle), et surtout une direction artistique laissant craindre que la série s'oriente surtout vers la partie voyage temporel - au risque de passer, peut-être, totalement à côté du sujet. Alors ok, c'est toujours énervant ces gens qui vous disent que c'est mieux dans les bouquins (même quand c'est la ravissante Sarah Gadon qui s'en charge). En même temps, ce n'est quand même pas ma faute (ni la sienne) si c'est vrai dans 90 % des cas - voire dans 99,9 % lorsqu'il s'agit de livres de Stephen King...

👍👍 The 100 (saison 3) "Oui, bonjour, c'est Game of Thrones à l'appareil. Ce serait possible que vous me rendiez mon mojo ?" "Désolé monsieur Thrones, ce n'est pas possible pour le moment, ma responsable est partie faire du catch dans la boue avec ses amis. Je peux prendre un message ?"

Il est vraiment trop nul, le GoT de la CW : les filles ne se battent même pas à poil !

👍 AMERICAN CRIME STORY Beaucoup et peu à la fois, dans ce drame policier qui hurle à chaque plan son intention de ramasser tous les Emmys possibles lors de la prochaine cérémonie. Beaucoup de grands noms, devant et derrière la caméra. Beaucoup d'ambitions, dans la mise en scène ou l'illustration sonore. Beaucoup d'indépendance, aussi, vis-à-vis d'American Horror Story et des autres travaux de Ryan Murphy, moins impliqué dans ce nouveau show, ce qui n'est pas forcément plus mal. Mais peu, aussi, donc. Peu d'originalité à offrir, en tout cas à ce stade, et une vision pas nécessairement très claire d'une affaire dont tout le monde connaît le moindre recoin (et dont on peut s'étonner quelle ait été choisie pour inaugurer cette nouvelle anthologie). Peu de fiction, également, à tout le moins pour le moment. American Horror Story a bien des défauts, mais elle a montré - bien plus que True Detective - la voie de ce que doit être une bonne série d'anthologie : quelque chose qui compense l'absence de continuité entre les saisons par une identité visuelle forte, des thématiques transversales... etc. S'il est évidemment bien trop tôt pour affirmer qu'American Crime Story ne disposera pas de tout cela à terme, on n'en a pas moins le sentiment de regarder un drame policier beaucoup plus classique, a fortiori désormais que The Jinx ou Making a Murderer sont venues ringardiser le côté "inspiré d'une histoire vrai". Ce qu'on peut et doit lui reconnaître pour le moment, c'est de posséder une atmosphère assez envoûtante et d'embrasser le spectateur sur un faux rythme assez plaisant (la dynamique narrative est relativement lente mais, dans le même temps, on ne voit pas passer les épisodes). C'est déjà un bon point de départ.

👎 HEROES REBORN Quelqu'un attendait-il quoi que ce soit de cette suite ? Quelqu'un, quelque part... vivait-il dans l'angoisse de ce à quoi allait ressemblait le retour de Heroes ? Voire, se disait depuis des années "mon Dieu, Heroes me manque, j'aimerais tant qu'on la reboote !" Rappelons qu'à l'époque, on blaguait déjà sur Tim Kring qui devait avoir de sacrés dossiers sur les patrons de NBC pour pouvoir maintenir à l'antenne une série que plus personne ne regardait. Visiblement, le grand patron a encore fauté avec des enfants handicapés, pour le plus grand plaisir de douze fans que les 472 séries de superhéros actuellement à l'antenne (sans compter les films) ne parvenaient pas à rassasier. Le pire, c'est que dans l'ensemble, Heroes Reborn n'aura pas été ce que la série franchise aura offert de plus mauvais (la dernière saison de la série originale était bien pire). Mais quel manque de nerfs dans l'écriture ! On aura bâillé plus d'une fois, et le fait que le show soit parti pour une longue pause entre novembre et fin janvier n'aura pas aidé à ce qu'on s'intéresse plus au sort de ses personnages. La comparaison avec les séries de superhéros qui ont pullulé ces dernières années est évidemment cruelle, même la (de moins en moins) moyenne saison 2 de The Flash paraissant d'un intérêt et d'un dynamisme exceptionnels en comparaison de ces treize épisodes tout mous du genoux, visuellement très peu inspirés, principalement peuplés de seconds rôles ne servant strictement à rien et de stars de l'ancienne série venues prendre un petit chèque histoire de s'acquitter des dettes de drogues contractées à l'époque où ils essayaient encore de piger quelque chose à la storyline du show. Heroes Reborn aurait même presque pu s'en sortir avec les honneurs d'un plaisir coupable, n'étaient-ce deux derniers épisodes transpirant tellement le manque d'idées qu'on était tout de même plus proche du pathétique que du comique involontaire...

"Quoi ? Comment ça, la compta est en grève ?!"

👎👎 SOUTH OF HELL Pauvre Mena Suvari. Je ne sais pas ce qu'elle a fait pour mériter une telle carrière, mais elle a clairement dû fâcher des gens très (trop) puissants pour en arriver là. Quand on pense que des comédiens bien moins talentueux ayant eu des rôles bien moins mémorables que celui qu'elle tenait dans American Beauty réussissent à chaque rentrée à se recaser dans une nouvelle série, on se demande vraiment pourquoi elle ne fait que cachetonner dans des trucs de seconde zone qui n'ont jamais de deuxième saison (voire parfois pas de fin du tout). En l'occurrence, cette série binge produced par l'obscure WE.tv a carrément des airs de décharge publique, puisque Mena y côtoie Zachary Booth (éternel plus trop jeune premier qui au faîte de sa carrière boitillante incarnait le fils de Patty Hewes dans Damages), sous la direction de Jennifer Lynch (fille de dont le C.V. ressemble, 25 après son Journal de Laura Palmer, à un véritable charnier), le tout avec aux manettes Eli Roth (qui cherche désespérément à percer dans le monde des séries mais s'est fait bouter hors de Netflix sitôt Hemlock Grove achevée) et James Manos Jr (un mec qui a tout de même été scénariste des Sopranos et de The Shield avant de devenir showrunner des bonnes saisons de Dexter... puis de sombrer dans l'alcoolisme, la drogue et la prostitution). Foncièrement, South of Hell n'est pas si terrible que ça, elle est juste désespérément cheap. Quand on a zéro budget et trois scénaristes dont un de seize ans (j'exagère, mais pas tant que ça vu l'acharnement que le jeune puceau met à essayer de désaper l'héroïne), c'est difficile d'avoir de grandes ambitions... d'autant que si l'on ne peut qu'éprouver de la compassion pour Mena Suvari, on ne va pas non plus faire semblant de croire que c'est une super actrice - la charité a ses limites. Ce qui est sûr, c'est qu'on du mal à en vouloir à cette pauvre série, qui certes est parfois d'un ridicule consommé, mais qui compte tenu de ses moyens dérisoires et de sa diffusion confidentielle fait surtout plus de peine que de mal. Et puis allez, Suvari a assez dégusté comme ça ces dernières années, elle a tout de même été forcée par son agent à jouer dans The Cape et même dans Psych. L'horreur, la vraie, pas celle toute molle de cette série aux airs de True Blood tourné avec un vieil iPhone.

👎 SUPERNATURAL (saison 11) Sans atteindre la nullité sidérante de la précédente, on ne peut pas dire que cette dixième saison de Supernatural ait vraiment fait saliver jusqu'ici. Si l'on oublie un très bon stand alone centré sur l'Impala, seul le retour pour deux épisodes de Mark "Lucifer" Pellegrino aura réellement fait frissonner le fan... tout en lui rappelant à quel point la grande époque de la série était loin derrière elle. Terrifiés par cette prise de conscience au moment de l'insertion des inévitables flashbacks, les scénaristes se sont par conséquent immédiatement repris grâce à l'idée la plus con qu'ils aient eue depuis longtemps (probablement depuis l'époque où Dean traînait avec un vampire de mer amoureux) : faire de Castiel (enfin du mec qui lui sert d'enveloppe corporelle) le "vaisseau" du susnommé Lucifer. D'abord étonné (cela faisait bien trois ans qu'il pensait ne plus rien avoir à faire pour justifier son emploi fictif), Misha Collins a alors entrepris de les faire changer d'avis en réinventant chaque semaine le verbe surjouer ; en en faisant tellement trop, à la moindre mimique, que son nouveau personnage censément terrifiant ne fait que provoquer l'hilarité depuis les premiers mots de sa première réplique. On ajouterait bien que tout cela risque de mal finir, si le problème n'était pas précisément que Supernatural semble ne jamais vouloir se décider à raccrocher le Colt et ranger définitivement l'Impala au garage. Dix ans, c'est déjà plus que bien. C'est un compte rond. C'est plus long que Buffy et même que X-Files. Suffisant ? Apparemment, non. Et Supernatural de s'approcher dangereusement du moment où sa mauvaise période aura été plus longue que la bonne...

"Insiste encore et je contacte l'inspection du travail."

Mieux vaut tard que jamais

LOW WINTER SUN Diffusée à l'été 2013 avec l'ambition avouée de succéder à une Breaking Bad finissante, Low Winter Sun a surtout réussi la performance de se faire totalement occulter par la fin de la série dont elle entendait prendre la relève, ce qui dit déjà tout sur ce plantage monumental. Il faut dire qu'elle n'a pas tellement été aidée par des critiques un peu sévères, tant et si bien que je l'ai personnellement découverte quelques mois plus tard à la faveur d'une... parodie dans The Good Wife. Normal. Et il est vrai que Low Winter Sun est une série à problèmes qui, comme elle se prend très, très au sérieux, peine à trouver des circonstances atténuantes (en admettant qu'être lancée à la va-vite par AMC à cette période-là n'en soit pas déjà une). Tout y est trop, tout le temps, dès les premières minutes. Trop noire, elle est parfois carrément glauque, et flanquée d'une paire d'acteurs principaux (Mark Strong et Lennie James) pas franchement connus pour leur jeu épuré. Trop écrite, elle se noie dans deux intrigues parallèles qui ne se croisent que trop peu et trop tardivement. Trop consciente d'être belle (elle est extrêmement léchée), elle s'avère souvent trop bavarde - lorsqu'elle ne donne pas carrément l'impression de s'écouter parler. Et tout ça pour quoi, au juste ? Un show qui, en gros, pompe The Shield du début à la fin. Pourtant, c'est assez loin d'être déplaisant. Dans ses meilleurs moments, telle scène à la noirceur surréaliste ou tel face à face chargé d'intensité, elle réussi réellement à être le polar crépusculaire ambitionné. On a même un petit regret une fois ses dix épisodes terminés, en se disant que la plupart des défauts auraient pu être corrigés en saison 2, et qu'on est peut-être passé à côté de quelque chose. Les voies des programmateurs sont parfois impénétrables. Le fait qu'elle se soit faite défoncer par la critique a probablement joué auprès d'une chaîne plus que jamais en quête de respectabilité à cette époque où se concluaient tous ses hits. Dans la mesure où c'est Halt and Catch Fire qui prit sa place dans la grille l'année suivante, on ne va pas se plaindre non plus.

22 commentaires:

  1. "Heroes Reborn n'aura pas été ce que la série franchise aura offert de plus mauvais"

    Parce qu'elle a offert du bon ??

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    1. Oui.

      Les gens ont la mémoire courte quand même, les mêmes qui ont fait un triomphe à la première saison de Heroes la font passer pour une grosse bouse. Un peu pareil avec Prison Break ou d'autres ou même parfois 24.

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    2. Bien envoyé ;-)

      Heroes première manière n'était pas une grande série, mais ce n'était pas déplaisant, surtout à une époque où on n'était pas encore débordé de superhéros de toute part.

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  2. Franchement j'ai trouvé qu'Heroes Reborn était sympa. Comme tu l'as noté toi même dans le billet sur X-Files, ils essaient vraiment de raconter un truc nouveau avec leur univers et pas juste de reproduire une formule, peu de suites peuvent en dire autant même si la qualité des épisodes était fluctuante.

    Rien à voir mais je me posais une question: pourquoi tu ne fais pas un libellés digne de ce nom à la rubrique "golbeur en série"?

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    1. Je ne sais pas, je n'y ai jamais pensé. Je ne l'ai jamais fait non plus pour les "Speed Trials" et assimilés. Je ne suis pas sûr qu'il y ait des gens pour vouloir lire "juste" les Golbeurs en série (à part SUNALEE, bien sûr ^^)

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    2. c'est un test pour voir si je lis même les commentaires ?

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    3. Bien sûr que non, je savais déjà que tu lisais même les commentaires ;-)

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    4. juste sur les sujets qui m'intéressent. En jeux par exemple, je n'y connais pas grand chose - j'ai très peu joué, je suis même plutôt monomaniaque.

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    5. Heroes of might and magic 3, 4, 5 & 6. Pour le dernier, j'aurais dû racheter un pc, ce que je n'ai pas fait juste pour un jeu.

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  3. Je te prierais de cesser d'espionner les conversations que j'ai avec ma chère et tendre devant The 100.
    Soit dit en passant, l' épisode 5 aura enfin relancé mon intérêt qui s'étiolait dangereusement depuis le début de la saison 3. Pourtant je suis bonne pâte.

    Et supernatural, outre qu'on en est à la saison 11 si je ne m'abuse... pas vu, mais je sens que dorénavant, je regarderait juste les épisodes concept et basta.
    C'est simple, à un moment, ils va falloir qu'ils arrivent à court de concepts de trucs "pire que le diable". Parce que la c'est plus possible.

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    1. Ah bon ? Moi j'aime beaucoup ce début de saison de The 100. Un peu moins la partie avec la Cité des Lumières (qui va sans doute devenir plus intéressante maintenant que Jaha a retrouvé le reste du casting), mais sinon tout le reste me plaît. J'aime particulièrement le fait que la plupart des personnages soient hantés par les évènements de Mt. Weather ; ça tranche vraiment avec la plupart des séries où les actes des personnages n'ont jamais aucune conséquence, ou alors très brièvement. Quand tu vois que Raven est toujours torturée par sa jambe... dans n'importe quelle autre série, après tout ce temps, l'évènement aurait été effacé de la mémoire collective et elle remarcherait tout à fait normalement...

      Pour Supernatural tu as raison, c'est évidemment un lapsus ; la saison a fêté ses 10 ans cet automne, mais c'est bien la onzième saison. Pour ce qui est de ne plus mater les épisodes concepts, ce serait une bonne idée... s'il en restait encore :-(

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    2. Ben le problème de Supernatural, je dirais que c'est justement qu'ils n'arrivent pas vraiment à trouver "pire que le diable". Ce n'est pas pour rien qu'il revient dans cette saison :) Ils ont tout essayé mais ils n'ont jamais trouvé un antagoniste aussi effrayant.

      Sinon je ne sais pas si je peux le dire alors SPOILER :

      Chuck revient dans l'épisode de cette semaine!!

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    3. Mais leur façon de sortir "the Darkness" comme méchant (après les leviathans, le meurtre ou la mort. Pas comme ça, mais symboliquement c'étaient les grands méchants des saisons precedentes - en un sens, la 8 avec les portes de l'enfer était beaucoup moins con comme méchant)
      Saison 12, l'ennemi c'est le Mal, c'est ça? Puis le vide. Puis...
      Bordel, allez voter le cul du Créateur et finissez en.

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    4. Pour moi c'est sûr et certain qu'ils gardent Dieu comme méchant de la dernière saison (en tout cas je serai très déçue sinon...) A moins que Dieu soit l'Impala (c'est la théorie de Thom si je me rappelle bien) :)

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    6. J'avais dit ça à moitié en déconnant, cela dit je trouve que ce serait une idée beaucoup plus cool que d'avoir Dieu en Big Bad d'une ultime saison (surtout que vu comme les scénaristes sont en manque d'inspiration, on peut douter qu'ils soient capables d'en faire quelque chose d'aussi original et réussi qu'avec Lucifer). Peut-être mon côté cul-béni, mais j'aime l'idée que Dieu ait toujours été là, tout près, veillant sur eux et contribuant d'une manière indirecte mais capitale à ce qu'ils triomphent du mal ;-)

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    7. Je pense juste que le network leur permettrait pas, bizarrement, d'avoir Dieu en boss final.
      Non, le boss final est probablement une CO d'épuration illumination et la découverte du trésor des Templiers.

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    8. Conspiration illuminati qu'il fallait lire

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    9. Je ne sais pas, des fois les Networks autorisent des trucs assez surprenants (je pense par exemple à NBC avec Hannibal, qui a laissé passer des trucs gorissimes MAIS a flouté les fesses et les zizis sur tous les tableaux de maîtres Florentins ^^). En plus chez CW, ils aiment bien jouer avec les limites. Supernatural l'a fait pas mal de fois tout de même.

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  4. "Visiblement, le grand patron a encore fauté avec des enfants handicapés"

    Merci pour l'éclat de rire :)

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