mercredi 31 juillet 2013

[CDG2013] Plancha estivale

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Face à l'inanité de la plupart des sorties estivales, il fallait bien deux mois pour proposer une nouvelle sélection made in Le Golb. Ce fut long, parfois pas très bon, mais nous y sommes. Et s'il sera difficile de vous garantir le sun, la sea et le sex ne devraient pas manquer.

👍👍👍 Western Medicine - The Builders & The Butchers

Si certains groupes sont extrêmement chiants à présenter, il en est d'autres qui au-delà de la qualité de leurs disques offrent l'avantage non-négligeable d'être un gain de temps pour le chroniqueur. Exemple ce mois-ci avec The Builders & The Butchers, qu'on introduit en une phrase sans même avoir besoin d'y réfléchir : "The Builders & The Butchers, ce sont les Decemberists, les poils en plus et la niaiserie en moins." Et fermez le ban - la chronique est déjà terminée : si le lecteur de ces lignes a ne serait-ce qu'une once de bon goût folk, il est déjà en train de télécharger commander l'album sur Amazon en espérant ne pas trop raquer en frais de port.
Mais d'accord, c'est un peu court, tout ça. D'autant que si sur la ligne de départ (débuts aussi honorables qu'anonymes il y a de cela six ans) il était quasiment impossible de ne pas comparer les deux groupes originaires de Portland, The Builders & The Butchers n'a eu de cesse de s'émanciper un peu plus de sa principale influence à chaque album, pour publier enfin aujourd'hui un cinquième opus largement supérieur à tout ce qu'ont pu signer ses cousins intellos depuis The Crane Wife (soit donc avant même que TB&TB n'existât). Fiévreux, rageur mais raffiné, Western Medicine épate immédiatement par l'intensité de l'interprétation et l'efficacité de compos désormais bien loin de la sagesse de leurs premiers albums. Il n'est pas donné à tout le monde, surtout dans le registre americana, de mûrir en conservant l’incandescence des débuts. C'est pourtant bien de cela qu'il s'agit ici : "Blood Runs Cold", "Pennies in the Well", "The Snow"... ont à la fois la maturité et l'assurance d'un quatrième ou cinquième album, et la rage de premières démos crasseuses jetées à la face d'un monde qui s'en fout complètement. Embardées électriques, montagnes russes vocales et vrai beau sens de la mélodie... on n'avait plus entendu folk aussi rock'n'roll depuis un sacré moment.



Les Autres disques de l'été en une poignée de parce que...

Ami de la famille The Ballad of Boogie Christ - Joseph Arthur Parce que Joe Arthur est depuis quelques disques dans une forme olympique, et que cet nouvelle fournée ne déroge pas à la règle : blues, lo-fi, soul, groove... le gars de Joe sait tout faire, le tout agrémenté ici d'une bonne dose de mysticisme amusé (si si, ça existe). Que demander de mieux ?

Choupineries homemade Bugbears - Darren Hayman & The Short Parliament Parce que l'ex-leader de Hefner est un personnage touchant, attachant et prolifique, qui n'avait bizarrement jamais eu l'heur d'apparaître dans une sélection du Golb. Ce très joli 233ème album (ou quelque chose comme ça) particulièrement réussi est donc l'occasion où jamais d'attirer l'attention sur un artiste qui le mérite largement.

Fuck Fuck Fuck Desparation - Oblivians Parce que rien que ce retour gagnant faisait de Desparation un candidat sérieux au titre d'album du mois. Il faut certes raison garder, mais allons : ce n'était pas si déplacé que ça. Évidemment toi, tu es trop petit pour savoir qu'on te parle là d'un des tous meilleurs combos punk de sa génération, genre d'invraisemblable compromis entre les Cramps et la scène de Seattle. En 2013, il te suffit juste de savoir qu'après quinze ans de silence, les mecs n'ont rien perdu de leur force de frappe. Pour ceux qui connaissent, c'est tout dire.

Pastorale américaine Elvis in Acapulco - Santa Cruz Parce que mine de rien, c'est de Bretagne que nous vient le meilleur album de rock-pop seventies US de l'année 2013. Un ouvrage remarquable, brillamment écrit, brillamment interprète, brillamment arrangé. Brillant, quoi.

Psychédélice Fiesta - The GO Parce que c'est deux fois trop longs, parfois franchement cliché, et que mon pote Guic' le vend quand même super bien.

Power-pop Forever Halloween - The Maine Parce que c'est un bon petit disque de pop bien ricaine calibrée aux justes mensurations. Le genre de truc qui fait pitié à la terre entière sorti des USA, mais qu'on aime bien ici, quand c'est bien fait. Dans le cas présent, ça l'est.

Punk rauque In a Warzone - Transplants Parce que Transplants, sur Le Golb, c'est un peu la famille. Ou disons la famille élargie. Et que si le side project de Tim Armstrong et Travis "le meilleur batteur du pire groupe du monde" Barker a perdu une grande partie de sa spécificité en se dépouillant de presque toutes enflures funk et hip hop, "In a Warzone" ou "See It to Believe It" constituent somme toute une excellente drogue de synthèse en attentant le nouveau Rancid, annoncé pour la fin de l'année.

Pop-folk Mundo Pequinino - Deolinda Parce qu'album après album, le groupe portugais est en train de devenir à lui seul un label de qualité. Certes, aucun n'est jamais parfait, mais chacun renferme son lot de jolies choses (ici "Algo Novo" ou "Medo de Mim"), tant et si bien que l'on a presque toujours la garantie de ne jamais être déçu.

Rap introspectif Not for Nothing - SOSO Parce que cette musique-là n'appartient pas tout à fait notre époque. Parce qu'elle ressuscite quelque chose des nineties, du Tricky de la grande époque, d'autres trucs encore. Parce qu'on pourra - c'est entendu - rester totalement insensible à l'exercice nombriliste et parfois neurasthénique auquel se livre Troy Gronsdahl, mais qu'il témoigne d'une Voix, d'un Ton que personne ne pourra lui enlever.

Paire d'as Run the Jewels - Killer Mike & El-P Parce qu'on l'attendait. Parce qu'il ne déçoit pas. Parce qu'il est court, compact, punchy et ne contient quasiment que du bon, de A à Z.

Glam punk Smakk Valley - Psychopunch Parce que les bons petits disques keupons torchés comme il faut (ou plutôt comme il faut pas) ne sont finalement pas si fréquents. Celui-ci est cool, un peu trop mélodico-west-coast parfois (ce qui est toujours ennuyeux pour un groupe suédois), mais bien glam et bien rentre-dedans.

Hip hop de vieux dépressifs Twelve Reasons to Die - Ghostface Killah Parce que 2013 est une grande année à vieux, pardi ! Et que ça faisait un sacré bail (probablement depuis Fishscale il y a sept ans) que Dennis Cole n'avait pas publié un album aussi envoûtant, bien aidé en cela par les instrus splendides d'un Adrian Younge qui vient subitement de prendre un paquet de galons d'un coup.

7 commentaires:

  1. Dis donc, pas mal du tout The Builders & The Butchers. Encore le titre là c'est sympa, mais je suis en train d'écouter l'album et il y a vraiment 1 ou 2 super trucs.

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  2. Pareil, c'est vrai qu'il est bien cool cet album du mois !

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  3. Content de voir que ça plaît. Ce groupe mériterait d'être beaucoup plus connu.

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  4. Pas grand chose pour moi, cette fois-ci...

    A part bien entendu, ce cher (et productif...) Darren qui fait des albums sans même en faire exprès. J'espère qu'il sera chez mon disquaire quand je serais de retour...

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    1. Sans le faire exprès, carrément ? ^^

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    2. Il me semble bien que c'est en s'intéressant à la musique du XVII pour son album 'The Violence' qu'il a fini par avoir envie d'enregistrer certains titres... et c'est devenu un album...

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