vendredi 4 janvier 2013

[CDG2012] 5... artistes que je n'imaginais pas finir 2012 si haut

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On a beau bien se connaître, il arrive que l'on se surprenne soi-même. Le bon Golbeur, c'est entendu, sait admettre lorsqu'il s'est fourvoyé. Et il se fourvoie souvent. C'est ce qui fait son charme.



Bo (Schyzopolis ; mars) Si ça n'avait tenu qu'à sa pochette ou son dossier de presse, il est très probable que je n'aurais écouté cet album qu'aux abords de 2013. Je sais, c'est con. En même temps, on fait tous ça, c'est juste que les autres n'osent pas le dire. Peu importe, de toute façon, puisque le hasard a glissé Schyzopolis sur ma platine longtemps avant sa sortie et à une période où tellement rien ne paraissait que je ne risquais pas de le louper. L'occasion de réviser quelques a prioris crétins et de se délecter de ce vrai bel album glam, racé, classe et décadent juste ce qu'il faut. En même temps de la part d'un disque s'ouvrant sur un morceau intitulé « Je suis Dieu », c'était presque le minimum.

DJ Format (Statement of Intent ; février) Tous les deux ans environs paraît un album de hip hop qui semble tout entier tendre vers le but de convertir à sa cause les pires détracteurs du genre. Seventies jusqu'à sa pochette, parcouru par un groove implacable, le troisième album de Matt « DJ Format » Ford chipe à la soul, au rock psyché et à l'afro-jazz avec un égal bonheur, genre d'improbable rejeton qu'aurait eu le Dr John avec A Tribe Called Quest. Sympa et fun à la première écoute, il devient rapidement la bande-son incontournable de tout apéro réussi, puis commence à faire danser vos invités, puis les incite à se dessaper, puis... enfin, ça évidemment, c'est si vous avez de la place. Si comme votre serviteur vous vivez dans placard, ça vous fait juste remuer les fesses sur votre canapé Ikea. Ce qui est déjà plus qu'avec la moitié des disques parus cette année.



Ben Kweller (Go Fly a Kite ; juin) Soyons lucides, si Kurt Cobain n'était pas mort et si Rock Sound n'avait jamais existé, personne n'aurait la moindre idée de qui peut bien être Ben Kweller. Notez d'ailleurs que quinze ans après le dernier album de Radish, plus grand monde ne le remet. Un juste retour des choses sans doute, compte tenu du buzz hallucinant et largement usurpé qui entoura ce gentil petit groupe d'ados (lui coûtant très probablement la vie au passage). Reste qu'en 2012, Ben Kweller a publié un sixième album solo franchement sympa, catchy à souhaits, qui a invraisemblablement survécu aux trente autres opus power-pop passés dans nos esgourdes depuis. Comme quoi, il n'est pas toujours inintéressant de (re)jeter une oreille curieuse sur les nouvelles sorties des artistes dont on n'a jamais rien eu à carrer.

The Mountain Goats (Transcendental Youth ; octobre) Je reconnais volontiers que placer les Mountain Goats, groupe culte s'il en est, dans cette sélection-ci peut paraître légèrement surprenant. Si ce n'est carrément compromettant. Mais autant être honnête (après tout nous sommes entre nous), je n'ai jamais été transporté par un album entier de ces jolies chèvres. Celui est-il nettement meilleur que les précédents ou bien est-ce simplement moi qui ait souffert de surdité passagère ces quinze dernières années... quelque part, ce n'est probablement pas l'essentiel. Du moment que vous vous empressez d'y jeter une oreille (si ce n'est déjà fait) et que vous revenez d'accord avec moi pour dire qu'il s'agit du meilleur album d'indie-folk/alt-country de 2012, je pense que tout le monde sera content. Eux aussi, je l'espère.

Ty Segall (Twins ; octobre) Avec mon vieux camarade Guic' the Old, c'est presque devenu un running gag. Mieux vaut en rire qu'en pleurer : chaque fois que je le vois, il me casse tout ce qu'il y a à casser avec son Ty Segall, et chaque fois qu'il me voit, je mêle soupirs, moues dubitatives et vannes faciles (Pff... entre nous, avoue que si ce mec vendait mille albums de plus par an, personne n'aurait l'idée saugrenue d'en faire un génie culte). Pourtant, je continue religieusement d'écouter chaque nouvelle parution de Ty Segall. Moins parce que je suis profondément convaincu de le trouver un jour autre chose que sympathique, mais tout simplement comme un vieux qui a peur d'être largué lorsqu'il cause avec les jeunes. Mis à part évidemment que le public de Ty n'est pas spécialement jeune. Cela ne devrait d'ailleurs pas s'arranger avec cet excellent album de... grunge. Un véritable sommet du genre, référencé comme il faut (avec une chanson intitulée « Love Fuzz » il fallait être soit con soit vraiment tout petit pour ne pas comprendre le message) et... oui, vachement bien. Un sommet du genre, même, mystérieusement publié – mais personne n'est parfait – avec vingt ans de retard. Mark Arm likes this! Et, plus étonnant : Le Golb aussi.

BOF2012 : Aller plus haut ! by T. Sinaeve on Grooveshark 


Et aussi : Air (Le Voyage dans la Lune), The Beards (Having a Beard Is the New Not Having a Beard), Beat Assailant (B), Magnetic Fields (Love at the Bottom of the Sea), REKS (Rebelutionary), Spiritualized (Sweet Heart, Sweet Light), The Walkmen (Heaven)... 

13 commentaires:

  1. Ah ! excellent The Beards ! complètement couillon, j'adore !!

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  2. Globalement, ils sont plutôt sympathiques les albums solos du sieur Kweller...

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    1. Oui, en fait ils sont même disques d'or dans le monde parallèle où les gens ont le temps d'écouter des trucs de 4e division ^^

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    2. Je me rappelle d'une soirée au Trabendo où la moitié de la salle connaissait 'sha sha' et quelques autres par coeur...

      Et a priori le gars arrive à vendre quelques disques chez lui. Incroyable ! :-)

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  3. psst, il manque un morceau dans la playlist :)

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    1. Lequel ? Beat Assailant ? Mouais, je sais, mais il n'y avait pas de morceau sous Grooveshark et j'avais la flemme de chercher le disque pendant trois plombes au milieu des étagères juste pour uploader un morceau... mea culpa.

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  4. Moi je pense que Ty Segall a fait exprès de publier un album de grunge parce qu'il n'en pouvait plus de ne pas jamais être chroniqué sur Le Golb :-)

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    1. Il paraît qu'il songe à en enregistrer un avec Mudhoney en backing band l'an prochain, histoire d'avoir enfin un article rien que sur lui ^^

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  5. je ne les ai pas tous écouté, mais pour le Air j'ai eu la même réaction, alors que je me trouvais un peu béta d'écouter un truc qui allait à coup sûr être tout pourri.

    comme quoi ^^

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    1. Oui... surtout qu'Air partait de très très bas, vu la nullité crasse de son dernier album de musique d'ascenseur (dont je ne me rappelle d'ailleurs même plus le nom).

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  6. bof bof...

    la vrai surprise, c'est le premier morceau: "glam, racé, classe et décadent juste ce qu'il faut". j'aime beaucoup.

    après le Ty Segall, un disque excellent. du coup j'ai reparcouru sa discographie, mais rien d'aussi accrocheur...

    Air, meme si je suis quelqu'un de très fidèle (quelques errements bloguesques mis à part), j'avais fini par abandonner. et le titre présenté ne m'a pas convaincu. Pas plus que celui de Spiritualized, dont je n'ai jamais été grnad fan de toutes manières.

    Quant au truc de la Barbe, là, c'est marrant à la première écoute, de là à le mettre dans ses disques de l'année...

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    1. Ah si si, je t'assure, l'album de The Beards est très bon. Du bon gros big rock à l'ancienne. Là ce morceau-ci est vraiment too much, mais tout le disque n'est pas comme ça.

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