samedi 5 janvier 2013

[CDG2012] 5... promesses tenues

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En 2012, ils seraient là. Ils l'avaient dit. Ou bien Le Golb avait misé dessus sans rien leur demander. Ce sont des choses qui arrivent lorsque l'on habitue les gens à un certain niveau de qualité. Ce n'est pas grave, de toute façon : d'une manière ou d'une autre, les stars de cet épisode ont été la hauteur des attentes.


A Place To Bury Strangers (Worship ; juin) Sourd, muet et aveugle. Ce n'est pas la devise de l'album : c'est tout bêtement ce que vous êtes si vous n'avez pas encore compris qu'A Place To Bury Strangers est le plus grand groupe de rock en activité. Ici, à titre exceptionnel, pas de place pour la nuance, même en demandant gentiment. Le Golb n'est pas une démocratie et Worship est l'album de l'année – point barre.

Marissa Nadler (The Sister ; mai) Ce n'était pas tout à fait une promesse, mais c'était implicite. Après un album éponyme plein de chansons d'amour heureux qui a bien failli la fâcher avec son public (principalement composé, rappelons-le, de blogueurs mâles amoureux de sa voix de cristal), Marissa Nadler a retrouvé la mélancolie et les ténèbres. Album mineur sans doute, au sein d'une discographie comptant énormément de sommets. Mais album adorable, dont on a parfois énormément de mal à s'extirper tant ses « Christine » et autres « The Wrecking Ball Company » sont enivrantes. Et puis de toute façon il y a cette voix cristal, justement - alors comment résister ? Après tout, l'auteur de ces lignes n'est qu'un simple blogueur mâle.

St. Augustine (Soldiers ; mai) D'accord, d'accord. St. Augustine n'avait rien promis de particulier, et certainement pas un aussi beau second album. D'accord, d'accord. Sa présence ici n'est qu'un prétexte pour (re)dire que Soldiers est une des plus belles réussites de l'année. D'accord, d'accord. C'est presque compulsif, à ce stade, puisque tout le monde savait déjà depuis des mois que ce disque figurerait dans cette sélection 2012. D'accord, d'accord. Je n'ai rien dit, ni même discrètement glissé le bandcamp de St. Augustine afin de vous inciter à investir.

Pareil, c'est un pur hasard si j'ai choisi cette pochette-ci pour illustrer la sélection. Promis.

Titus Andronicus (Local Business ; octobre) Titus Andronicus est bourrin. Titus Andronicus est gueulard. Titus Andronicus est enragé. Titus Andronicus est énervé, cradingue, parfois très con, toujours plus fin qu'il en a l'air. Bref : Titus Andronicus, si les puristes lui refuseront sans doute ce qualificatif, est un vrai, un beau, un grand groupe punk. Dont les lourdeurs parfois volontaires sont systématiquement compensées par une intensité et une force de frappe que beaucoup peuvent lui envier. C'était écrit : ce mariage de déraison entre les Pogues et And You Will Know By The Trail Of Dead allait continuer de faire des petits. C'est évidemment affreux, sale et méchant. Mais c'est surtout suffocant de rage et débordant d'énergie. Suffit d'écouter l'enchaînement « My Eating Disorder »/« Titus Andronicus vs The Absurd Universe » pour réaliser l'étendue de la palette d'un groupe qu'on désespère de croiser un jour sur scène dans nos contrées et qui, tranquillement et loin du buzz, continue de grandir à chaque nouvelle sortie. Au point de s'imposer comme une valeur sûre.

WZRD (WZRD ; février) Depuis le temps qu'il était dans les tuyaux (deux bonnes années, au moins), il devenait urgent de lever le voile sur le projet apparemment rock commun de Kid Cudi et Dot da Genius. Apparemment rock car il serait très réducteur de résumer ainsi un album à l'aise dans à peu près tous les registres, et empruntant plus souvent à l'indus et à l'electro qu'à cette bonne vieille fusion (qui ne manquait d'ailleurs à personne). Parlons peu mais parlons bien : rarement, cette année, le terme tuerie aura paru si approprié (ce « High off Life », mon Dieu !). Production remarquable, compos pêchues et irrésistible... ça faisait longtemps, très longtemps qu'un aussi bon disque n'avait pas tapé les hauteurs du Billboard.

BOF2012 : Promesses tenues by T. Sinaeve on Grooveshark    

Et aussi : Leonard Cohen (Old Ideas), Kendrick Lamar (good kid, m.A.A.d city), Perfume Genius (Put Your Back N2 It), Grizzly Bear (Shields)...  

 

15 commentaires:

  1. Je croyais que c'était Ruby Throat, l'album de l'année ? Le Golb m'aurait menti ??

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    1. Pour autant que je m'en souvienne, Le Golb n'a jamais écrit ça ^^

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  2. Je ne connaissais pas du tout St Augustine, mais ça n'a pas l'air mal du tout.

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  3. Mais euh, c'était quoi la promesse de Cohen ? Refaire un bon disque avant de mourir ? :-)

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  4. Grizzly Bear et son buzz à deux balles. Tu as essayé de le passer discrètement mais on l'a vu hein ;D

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    1. Arrête, il est très bon cet album. Preuve en est que j'ai lu surtout des critiques assez moyennes ;-)

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  5. Oui, il est très bon le Marissa. Je ne comprends pas qu'on en ait si peu parlé (moi le premier d'ailleurs) ou alors de façon assez froide.

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    1. Si même toi tu ne sais pas pourquoi, alors, je ne peux pas te répondre, vu que j'ai personnellement accueilli avec chaleur.

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  6. ah ah comme emily play, cohen je comprenais un peu avant (mais pas toujours), là pfiou, la purge OO

    par contre tellement d'accord pour APTBS, et dire qu'ils continuent de se produire (avec un son parfait) dans des salles parisiennes de 300 places. la grande classe :-)

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    1. J'ai entendu dire ça. Ah bah non, j'étais sourd, après.

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  7. C'est sur que l'intitulé est assez subjectif, je n'attendais pour ma part rien de particulier de ces artistes (spécialement de Marissa Nadler et surtout Grizzly Bear, toujours aussi chiant).

    j'avais assez aimé le premier St Augustine, l'extrait que tu proposes du second donne sacrément envie. et si j'avais le temps je m'intéresserait aussi à Perfume Genius et WZRD.

    (le Cohen est pas mal, mais je l'aurai plutot mis à la rubrique "on ne les attendais pas si haut")

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    1. (il va sans dire qu'il y en a plein qui auraient pu aller dans plein de catégories. Encore heureux d'ailleurs)

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  8. Hé, hé : toujours d'accord avec toi à propos de A PLACE TO BURY STRANGERS ! Les chansons de 'Worship' sont énormes en live. Le concert dijonnais fut audible (pas trop fort) et décapant !
    Idem à propos de Marissa (oui Xavier, moi aussi je l'appelle par son prénom...) ;-)

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