samedi 22 décembre 2012

[GOLBEUR EN SÉRIES] Semaines 13 & 14

Dans cet épisode, on ose enfin poser la délicate question de l'amour et des dinosaures. Une réflexion bluffante et exécutée à grands coups de CSI, de SVU, de Copper et autres Homeland. Avec The Confession et Fringe en special guests.

DEVINETTE : quel est le point commun entre CSI et Law & Order : SVU ? Oui, bien vu (elle était facile) : ce sont les deux plus vieux cop-shows encore en activité. De véritables dinosaures, même, dans une époque où la durée de vie moyenne d'une série mainstream est de plus en plus courte. Et les points communs, d'ailleurs, ne s'arrêtent pas là : les deux séries ont été lancées quasiment en même temps (rentrée 1999 pour SVU, rentrée 2000 pour CSI), l'une et l'autre appartiennent à des franchises dont plusieurs titres sont tombés au champ d'honneur 1 ces dernières années, et chacune d'entre elle a changé de personnage principal il y a tout juste un an. On pourrait encore continuer longtemps, pour finir par un jeu des sept différences (en soulignant par exemple que contrairement à CSI, SVU n'est pas la série "originelle" de la franchise, etc.) Mais les similitudes restent plus intrigantes. Parce qu'un show télé qui dépasse la décennie par hasard, ça n'existe pas. Parce qu'en regardant l'une et l'autre, on ne peut s'empêcher d'être presque fasciné par ces séries où tout est pareil depuis si longtemps, tout en étant tellement différent depuis presque autant. De par leur nature même, CSI et SVU étaient des séries programmées pour ne jamais évoluer. C'était supposé être le secret de leur longévité. Or, c'est précisément leur longévité qui leur a imposé de changer (certes à la marge), tout simplement parce qu'il était impossible de garder le casting à l’identique durant respectivement treize et quatorze saisons - et qu'on sait bien que remplacer un personnage démissionnaire par son clone est une technique stupide qui ne fonctionne jamais auprès du public. Cela impose de regarder plus attentivement ce que l'on ne regardait pas forcément en priorité jusque-là : les comédiens, que l'on a trop souvent tendance à croire interchangeables dans ce genre de show, quand chaque désistement au générique démontre pourtant le contraire. Il faut reconnaître que les deux vétéranes s'en sont plutôt bien sorties - chacune en se reposant sur ses points forts. CSI, ce n'est pas un secret et c'est ce qui la différencie fondamentalement de ses sister shows, a toujours été très douée pour les caractères, pour écrire des seconds rôles exquis, presque quintessenciels. Des types qui font partis du décor, qu'on ne voit parfois qu'une minute par épisode, mais qu'on adopte immédiatement et dont on ne peut s'empêcher de regretter l'absence lorsqu'ils n'apparaissent pas, tout en n'ayant jamais l'idée saugrenue de se dire qu'il faudrait qu'on nous les montre plus. Si la période Lawrence Fishburne fut globalement ratée, celle qui s'est inaugurée depuis un an est tout à fait convaincante et fait presque office de second souffle. Ted Danson n'y est pas pour rien dont le personnage lunaire, sorte de Géo Trouvetou désespérément positif et optimiste, a considérablement fait évoluer un show qui avait fini par devenir totalement dépressif au fil du temps. L'humour (noir) était l'une des autres grandes qualités de CSI, qu'elle a retrouvé avec lui. Quant à SVU... elle est aussi tranquillement revenue à ses fondamentaux. On sait combien la franchise Law & Order a toujours été pointilleuse et irréprochable quant au casting. Le travail de remise à niveau s'est moins fait dans l'écriture des nouveaux personnages (on se doute qu'un univers vieux de vingt-deux ans a depuis longtemps épuisé tous les archétypes possibles et imaginables) que dans le recrutement d'acteurs impeccables (Danny Pino et Kelli Giddish), auxquels est laissée toute latitude pour donner corps et âmes aux nouveaux héros. Et ça marche : il ne faut pas plus de deux épisodes à Pino pour trouver le ton juste, quant à Giddish, trentenaire connue-mais-pas-trop, belle-mais-simple, charismatique-mais-discrète, elle est presque l'actrice lawandorderienne par excellence. Dans le fond, leur seul problème, c'est cette brave Mariska Hargitay, qui s'accroche à l'unique rôle de sa carrière comme un chien à son os, en fait toujours plus trop, et plombe la moitié de cette saison quatorze. Chez CSI, dès l'an dernier, on a eu le bon sens d'exfiltrer Marg Helgenberg avant que le personnage n'achève de devenir ridicule. Dick, si tu nous lis...

Qu'elle traque un pédophile, un serial killer ou un preneur d'otages... ça fera quatorze ans cette année qu'Olivia Benson tire la même (belle) gueule. Au moins Marg Helgenberg avait-elle l'excuse d'être coincée à cause du botox...

DEVINETTE : quel est le point commun entre Homeland et Copper ? Non, personne (elle était plus dure) ? Leur point commun, c'est évidemment (enfin, non, puisque vous n'avez pas trouvé) qu'elles mettent en scène les deux histoires d'amour les plus glauques et malsaines qu'on ait vu depuis longtemps à la télévision. Homeland, pour sa part, ne raconte même plus que cela, tant la seconde moitié de cette saison aura paru poussive du côté des intrigues d'espionnages, à peine dignes d'un 24 en petite forme. Parfois, même, on a pu se surprendre à regretter que les scénaristes continuent à nous ennuyer avec leurs histoires de terrorisme à trois francs six sous, quand on sait très bien que la seule chose qui nous intéresse c'est cette improbable love-story entre deux êtres totalement cassés se raccrochant l'un à l'autre comme s'ils étaient des rocs alors qu'une feuille de vigne paraît plus résistante. Je dis "nous intéresse" : il en va de toute évidence de même pour des scénaristes auxquels la logique dictait pourtant de relancer la série en tuant Brody une fois pour toute, et qui ont finalement rendu leur copie en commettant une de ces petites lâchetés narratives dont ils ont le secret. En dépit des défauts de la série, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver cette désespérance assez bouleversante par instants, au point d'avoir parfois rêvé qu'on en finisse : oui, qu'on en finisse avec les taupes et les espions, et qu'on laisse cette relation malsaine se désagréger d'elle-même. Nul besoin d'être psy pour comprendre qu'ils ne seraient même pas attirés l'un par l'autre si l'idée de vivre leur amour était un tant soit peu plausible. Idem pour la pauvre petite fille dans Copper. Oui parce que là, dans le genre relation amoureuse déphasée, on pouvait difficilement faire mieux : Annie, l'enfant que le beau héros sauve de la prostitution dans le premier épisode, tombe progressivement amoureuse de lui... pour ne pas dire qu'il l'obsède purement et simplement, au point qu'on voit mal comment les choses pourront se terminer autrement que mal dans la prochaine saison. Car bien entendu, il s'agit d'un amour à sens unique. Lui, Corky, ne voit en elle que le reflet déformé de sa propre fille, assassinée pendant qu'il était au front. Rien de plus. Bien assez cependant pour ménager les ambiguïtés et stimuler la névrose de la petite Annie, qui n'a dans le fond de "petite" que l'apparence. Par éclats, on ne peut s'empêcher de repenser, bien que le rapport en soit pas direct, au personnage de Claudia chez Anne Rice ; cette femme prisonnière d'un corps de petite fille, cette femme qui voit le monde comme une femme mais que le monde ne voit en retour que comme une enfant. Autant dire que le fatigant mythe de l'enfant pur et innocent rabâché à longueurs d'épisodes dans les séries américaines en prend un sacré coup derrière la calebasse. Il fallait au moins s'appeler Tom Fontana pour oser à ce point toucher à ce que les autres scénaristes oseraient à peine envisager 2. On en viendrait presque à regretter que la décence soit finalement saine et sauve (le beau héros reste tout de même un beau héros). Voire, comme dans Homeland, que la série ne parle pas que de cela.



Mieux vaut tard que jamais

👎 THE CONFESSION Dans cette websérie diffusée via Hulu au printemps 2011, Kiefer Sutherland a enfin une bonne raison de ne s'exprimer qu'en murmurant : comme l'indique le titre subtilement trouvé du show, il s'agit de la confession d'un tueur à gages - une vraie confession : dans un confessionnal, avec un prêtre. Oserais-je le dire ? Non, je n'oserai pas. Je n'oserai pas dire que c'est une idée à deux balles, puisque j'ai eu exactement la même idée pour l'un des mes tout premiers romans, écrit en un mercredi après-midi à l'âge de dix ans. En plus, même en admettant que je puisse reconnaître que ce point de départ n'a strictement aucun intérêt, ce ne serait vraiment pas juste pour cette œuvre pubère, qui avait au moins le mérite de l'humilité 3. The Confession, ça pète plus haut que son cul du début à la fin, ça se la joue vous allez voir ce que vous allez voir - on est peut-être une websérie mais on en a et des grosses... sauf qu'il ne se passe quasiment rien, qu'on en oublie malgré tout la moitié et que le rebondissement final n'arrive pas à sauver le reste. Il faut dire que le format ne s'y prête pas non plus : le principe du twist ending, c'est qu'il vous retourne comme une crêpe après vous avoir tenu en haleine sur une longue durée. Comme The Confession n'excède pas la durée d'une pizza moyenne...

👍👍 FRINGE (saison 4) Dans la vie, il y a des choses que l'on ne s'explique pas. Par exemple : pourquoi ai-je cessé de regarder Fringe à la fin de la saison trois, tout en étant tout à fait d'accord pour dire que c'était sa plus réussie à ce jour, et en l'ayant même écrit noir sur blanc dans ces pages ? Sais pas. Vous me direz : la fringe division a précisément pour principe d'enquêter sur les choses que l'on ne s'explique pas. Je devrais peut-être lui envoyer mon dossier, même si je ne sais pas trop dans quel univers le lui adresser, vu que je n'ai toujours pas compris dans quel monde étrange les sections d'élites du FBI se composaient d'un black anorexique qui fait toujours la gueule, d'une blondasse au charisme de flaque d'eau, d'un vieux scientifique fou, d'une assistante qui ne sert à rien, d'une vache et d'un Joshua Jackson. Peu importe : il fallait que je l'annonce publiquement, la quatrième saison de Fringe est excellente de bout en bout. Ok, vous, vous le saviez déjà depuis un an. Vous en êtes même déjà à la cinquième qui, d'après ce que j'ai entendu dire, est plutôt ratée. Tant pis. De toute façon, la section "mieux vaut tard que jamais" n'existe que pour mettre fin aux rumeurs selon lesquelles je n'aurais aucune vie et pourrait donc regarder absolument toutes les séries du monde à la minute où elles paraissent sur le N... sont diffusées.

Je n'ai cependant toujours pas résolu le vrai, le seul mystère de Fringe : putain... mais POURQUOI ANNA TORV ?


1. Enfin : de déshonneur, concernant l'immonde CSI: Miami...
2. Pour tout dire : de mémoire, je ne me souviens pas avoir jamais vu le thème du désir sexuel enfantin évoqué de manière aussi frontale dans une série.
3. Je m'en rappelle car c'est la toute dernière fois où j'ai fait preuve d'humilité.

18 commentaires:

  1. J'adore Marsika mais c'est clair qu'elle commence à carrément faire pitié. Son personnage ne ressemble plus rien, plus aucune distance et plus aucune relativité, c'est juste un robot qui dit toujours les mêmes phrases au même moment qui pense tjs pareil (dans la dernière saison c'est pas dur toutes les femmes sont de pauvres victimes et les mecs d'horribles monstres c'est complètement ridicule.) Heureusement que les autres personnages sont un peu plus consistants!

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    1. Mariska pardon :)

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    2. C'est le problème des séries qui reposent sur l'équilibre entre un binôme de héros. X-Files a connu pareil.
      Stabler/Benson s'équilibraient,ils ne peuvent pas exister individuellement de manière satisfaisante. Sans un Stabler à "canaliser", le personnage d'Olivia Benson est juste une flic moralisatrice et casse-couilles. Dommage.

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    3. Il y a peut-être de ça, en effet. C'est vrai que, maintenant que j'y pense, le personnage n'est plus tout à fait le même...

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  2. Et dire que j'ai voté pour Fringe dans la catégorie "série qui existe encore mais personne ne sait qui la regarde" :)

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  3. Marchait aussi avec CSI et USV :-)

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  4. Le secret de Fringe : c'est une série SM.

    Les acteurs sont super limités (à part John Noble) et en plus, les scénaristes leur font jouer deux ou trois rôles par pure perversion.

    C'est la réponse à "pourquoi Anna Torv?" : avec une bonne actrice le plaisir n'était pas le même ^_^

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  5. "Dans Le Fond, Luer Seul probleme, C'EST this courageux Mariska Hargitay, QUI A l's'accroche rôle unique de sa Carrière Comme un chien à son fils, en fel Toujours trop positif, il plombe et this saison Moitié de quatorze ans . Chez CSI, des DERNIER l'un, sur le bon sens un d'exfiltrer je Helgenberg Marg avant que le personnage Devenir n'achève du ridicule. "

    Vous plaisantez? New York Unité Spéciale sans Mariska Hargitay est rien. Kelly Gidish n'est même pas une ombre de Mariska. Mariska, plus est très talentueux, mais très encore plus jolie que Kelly. Et Danny Pino est loin d'être Cristhopher Meloni. Je suggère l'auteur du blog pour faire un petit tour sur le site officiel de la série pour voir qui sont les favoris du public. Et Mariska voulait quitter la longue série. Elle n'a pas fait dans le respect de ses admirateurs sont des millions. Après avoir quitté New York Unité Spéciale Meloni a perdu près de deux millions de téléspectateurs. Si les feuilles de Mariska, la série se termine. Kelly et Danni n'a aucune influence seule de tenir le public. Obtenez radotage édition réel et d'arrêt.

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  6. J'aime les nouveaux visages de la SVU, mais je suis d'accord avec anonyme. Kelly Gidish et Danny Pino ne sont pas la hauteur des substituts pour Cris et Mariska. Je me sentais très manque de Meloni. Mais maintenant, je dois avouer: cette saison, sans lui, est sensationnel. Et parce que Mariska chuterait cet os? Si c'est de lui qu'elle était riche. Il a remporté deux prix importants et a reçu 24 candidatures de la meilleure actrice. Je pense que Kelly Gidish une belle actrice, mais sans beaucoup de talent. Danny Pino semble être un bon acteur. La série se sentait très Eliot Stabler sortie. Mais Olivia Benson ne peut pas sortir. La série prendrait fin. Elle est l'âme du spectacle. Je suis en désaccord avec ceux qui pense que son caractère décadent. Plutôt. Olivia mûri, est plus sûr, plus pacifique. Et Mariska est grand de voir. Ces grands yeux noirs sont très belles. Sans oublier qu'elle a le plus beau sourire du monde. Dommage Olivia sourit si peu. Mais il est compréhensible: il n'est pas facile de traiter avec des tueurs sans scrupules. Seule Olivia, avec leur compétence, de professionnalisme et de sensibilité, peut aussi brillamment.

    Desculpem o meu francês.

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  7. J'aime les nouveaux visages de la SVU, mais je suis d'accord avec anonyme. Kelly Gidish et Danny Pino ne sont pas la hauteur des substituts pour Cris et Mariska. Je me sentais très manque de Meloni. Mais maintenant, je dois avouer: cette saison, sans lui, est sensationnel. Et parce que Mariska chuterait cet os? Si c'est de lui qu'elle était riche. Il a remporté deux prix importants et a reçu 24 candidatures de la meilleure actrice. Je pense que Kelly Gidish une belle actrice, mais sans beaucoup de talent. Danny Pino semble être un bon acteur. La série se sentait très Eliot Stabler sortie. Mais Olivia Benson ne peut pas sortir. La série prendrait fin. Elle est l'âme du spectacle. Je suis en désaccord avec ceux qui pense que son caractère décadent. Plutôt. Olivia mûri, est plus sûr, plus pacifique. Et Mariska est grand de voir. Ces grands yeux noirs sont très belles. Sans oublier qu'elle a le plus beau sourire du monde. Dommage Olivia sourit si peu. Mais il est compréhensible: il n'est pas facile de traiter avec des tueurs sans scrupules. Seule Olivia, avec leur compétence, de professionnalisme et de sensibilité, peut aussi brillamment.

    Desculpem o meu francês.

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  8. Ils font peur, ces commentaires ! On dirait des spams mutants !

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    1. Oui, c'est tout à fait ça. D'ailleurs je suis étonné que ce ne soit pas passé en spam. Mais bref. Je ne vais pas me fatiguer à y répondre, ce qu'ils disent est tellement décalé par rapport à l'article (bon Dieu mais où ai-je comparé Kelli Giddish et Marsika Hargitay... surtout physiquement ?)...

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  9. Thom, depuis qu'il est de droite, il parle plus aux étrangers. (sauf aux belges)

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    1. Haha :-)

      Non mais manifestement, ces personnes ont traduit l'article via Google Trad, puis ont aussi traduit leur réponse via Google Trad, résultat des courses il y a 100 % de chances pour qu'ils aient aussi peu compris l'article que je n'ai compris leurs commentaires...

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  10. <3 "d'une vache et d'un Joshua Jackson" <3

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