mercredi 8 juin 2011

Un mardi matin sur la Terre...

...
Mari 07 juin, 08h12. Comme tout les matins à la même heure, Roger Lefèbvre retrouve ses amis, Jean-Louis et Hervé, au bar-tabac-PMU Le Florilège. Comme tous les matins à la même heure, il commande un kir au vin blanc en regardant l'interview politique d'I-télévision, aujourd'hui consacrée à Chantal Jouanno ("putain elle vraiment trop bonne ! ronronne Hervé, comme chaque fois qu'une femme de moins soixante-dix kilos apparaît dans les environs). Comme tous les matins à la même heure, personne n'écoute vraiment l'interview, d'autant que la veille, il y avait du foot à la télé.

Pourtant, ce matin n'a rien à voir avec les autres à la même heure. Ni à n'importe quelle heure.

Derrière les rires, derrière les tchin-tchin, Roger Lefèbre est un homme blessé. Son épouse, Simone Lefèbvre, a refusé de faire l'amour avec lui la veille. Pour la première fois en douze ans de mariage. Mille questions le taraudent. Et si le divorce approchait ? Et si elle avait un amant ? Et si elle était devenue lesbienne ? Face à ce comportement invraisemblable, Roger aimerait trouver une oreille aimable, compatissante, chaleureuse, une oreille qui saurait écouter et qui sait ? peut-être lui fournir des réponses. Mais Roger ne peut rien dire, pas là et pas comme ça. Pas à Hervé ni à Jean-Louis, qui sont pourtant ses meilleurs amis depuis l'ouverture de la chasse 1992. Roger n'est quand même pas une tapette.

Alors Roger se tait, et écoute ce que raconte la télé. Ce matin comme tous les matins à la même heure (ou presque), on parle de Dominique Strauss-Kahn et de ses mésaventures. Roger doit reconnaître que cette histoire lui a filé un coup. Il n'est pas de gauche, mais il aimait bien Strauss-Kahn et pensait même voter pour lui. L'histoire avec la soubrette, là, il y croit moyen. C'est un peu gros pour être honnête et, sans aller jusqu'à imaginer qu'un complot... enfin, bref, Roger se dit que d'une certaine manière, il y a eu méprise. Elle a forcément un peu allumé ce grand homme, sinon, il n'aurait pas essayé de sauter une vulgaire femme de chambre. Logique.


Chantal Jouanno commence à évoquer la place des femmes en politique, et soudain Roger se sent étrangement las. La place des femmes, en politique ou ailleurs, ils y reviennent toujours depuis quelques temps. Roger, ça le fait un peu marrer vu que la place de la femme dans l'histoire de DSK, c'était au bout de l'aspirateur. Ça le fait un peu marrer mais en même temps ça l'irrite, il n'est pas loin de se dire que sa Simone a eu la tête toute tourneboulée par ces histoires. Des semaines que des "féministes" (ce mot !) défilent pour parler de la place des femmes, de la violence aux femmes, du machisme "primaire" - comme elles disent avec toutes leurs expressions toutes faites. C'est bien joli mais lui, il se sent pas spécialement macho. Sa Simone, elle bosse, elle vote, elle a son propre compte en banque. Elle fait peut-être le ménage et la cuisine, la lessive et le repassage, mais elle est pas soumise non plus, faut pas déconner. Une fois même, Roger a torché lui-même le petit, il s'en souvient parce que ça l'a tellement écœuré qu'il s'est juré de ne plus jamais le refaire. Alors toutes ces histoires, ça l'énerve un peu. Comme s'il vivait dans un pays où tous les hommes étaient d'horribles monstres voulant dominer les femmes.

– Ça va-t'y mon Roger ? Tu causes pas beaucoup ce matin.
– Oh. Si, ça va mon Jean-Louis. J'suis juste un peu pensif.
– Et à quoi tu penses alors ?
– Non, rien. Je me suis un peu fritté avec Simone, hier soir.
– Bah alors ? Quesse qui s'passe ?
– Rien de spécial, vieux. Rien de spécial. Elle est juste un peu tendue en ce moment, du coup on s'engueule un peu. Ca arrive, hein Hervé ?
– Ouais, sûr. Ça arrive.
– Comment ça "tendue" ?
– Bah. Tendue, quoi. Susceptible.
– Elle a ses ragnagnas ?
– Si seulement !

S'apercevant qu'il en a trop dit, Roger se surprend à rougir et plonge le regard dans son verre déjà vide.

– Ou alors, poursuit Jean-Louis, tu l'as mal baisée. Si c'est ça là, moi, je peux la comprendre. Hein Vévé ?
– Ouais, sûr, oh oh oh.

Roger n'a rien dire. Alors il ne dit rien. Que pourrait-il répondre ? Qu'il aurait bien aimé mal baiser sa femme ? Allons donc. Il se plonge dans un reportage pipole, qui raconte que Scarlett Johansson ("ah la salope les loches qu'elle a", miaule Hervé) est à Paris avec Sean Penn, son nouveau mec du trimestre, qui a eu tôt fait d'éclipser son mari, dont il ne sait pas le nom mais dont il voit très bien la gueule et dont il sait qu'elle ne s'est pas séparé il y a très longtemps. De toute façon Scarlett est une chaudasse, affirme Vévé, comme toutes ces actrices américaines qui changent de mec toutes les trois semaines et posent en string dans FHM, lorsqu'elles ne publient pas leurs photos de partouzes sur l'Internet. Roger serait moins lapidaire : il trouve tout de même que c'est assez joli à regarder. Mais c'est sûr qu'il n'épouserait pas une fille comme ça. Jean-Louis lui tapote le bras.

– Hé, mec. Tu sais, y a pas de honte à avoir.
– De honte ? De... de quoi ?
– Ça nous arrive à tous d'avoir des problèmes à la maison. Pas vrai, Vévé ?
– Ouais, sûr. A tous.
– Tu vois ce que dit Vévé ? A tous, il a raison. Moi tu verrais, quand Karine est de mauvais de poil... ah la vache. T'imagines pas comment ça gueule. Une vraie hystéro. Genre Ségolène qu'a été mal baisée ET qu'a eu ses règle juste après.
– Ségo elle est pas frigide ?
– Bah non Vévé, ça c'est Martine.
– Ah ouais c'est vrai. Je confonds parce qu'elle ressemble à ma patronne. Ségo, par Martine.
– Ben vaut mieux !
– Ouais, sûr ! oh oh oh !

Roger écoute ses deux amis débattre sans parvenir à retrouver le sourire. S'il y a bien une chose qui prouve qu'il n'est pas macho, c'est qu'il trouve que Hervé pousse un peu avec sa patronne. Lui n'aurait pas de problème à travailler sous les ordres d'une femme. C'est sûr que dans le bâtiment, il n'a pas non plus grand risque. Mais on voit de tout de nos jours, et Roger, ça le réjouit plus tôt.

– Nan mais c'est si dur que ça, avec ta boss ?
– Bah non, justement c'est jamais dur, ah ah.
– Très bonne celle-là. La blague, pas ta patronne, hé hé.
– Ah mais si elle est bonne en plus, c'est ça le problème. C'est une fausse bonne, quoi. Ah ça elle met des jupes et des talons et tout, mais en vrai c'est pire qu'un mec. Une vraie pète-sec la nana, comme un patron mais en encore plus con et coincé. A mon avis elle doit pas souvent se faire péter la rondelle.
– Comme ta femme, Vévé. Ah ah ah !
– Oh ! Confonds pas avec la femme à Roger !
– Hé ! J'ai rien dit, moi !

Sans le vouloir et sans s'en rendre compte, Roger a haussé le ton plus que nécessaire, provoquant ainsi étonnement et curiosité chez ses amis.

– Du calme, mon Roger, du calme. On voulait pas t'énerver...
– Désolé, les gars. Je suis un peu...
– Tendu, toi aussi ?
– Ouais, voilà.
– Tire ta crampe, hein, ça ira mieux.
– Si seul...
– Oh ?
– Non, rien.
– Problèmes au lit ?
– Non ! Bien sûr que non.
– Tu bandes plus ?
– Hé mais ça va pas d'dire des trucs comme ça Jean-Louis ?!!
– ...
– J'vais très bien, merci. C'est juste Simone...
– Quoi ? Elle veut pas baiser ?
– Bah...
– Non mais attends, c'est pas grave ça !
– Ah non ?
– Mais non ! Faut pas te biler pour si peu. Ça arrive à tout le monde, hein Vévé ?
– Ouais, sûr. Surtout à moi.
– Tu vois.
– Moi, ça m'était jamais arrivé.
– Eh bien t'avais juste de la chance. Tu sais les gonzesses elles aiment pas le cul, c'est comme ça, c'est biologique. Tu peux pas lutter contre la nature.
– Mais... Simone a toujours aimé...
– Ouais ouais... Simone a toujours dit "oui", ça veut pas dire qu'elle a toujours aimé. Crois-moi les femmes, elles sont pas comme nous pour ça. Enfin sauf les salopes. Mais sinon les vraies femmes, elles sont pas faites pour le cul.
– Ah ?...
– Elles sont faites pour l'amour, mec. C'est des sensibles. Elles veulent du romantique, de l'émotion et toussa. Nous bon, faut dire la vérité, on est un peu des animaux. En tout cas pour ces trucs là. Hein, Vévé ?
– Ouais, sûr. Tu vois Roger, c'est pas compliqué, les femmes y a deux trucs que ça sait pas faire : conduire et baiser. J'ai raison hein, Jean-Louis ?
– Complètement. Alors après tu vas me dire : ok, mais ce serait mieux si plutôt que pas baiser, elles choisissaient de pas conduire. J'suis bien d'accord avec toi. Mais bon, c'est pas comme ça que ça marche. Hein, Vévé ?
– Ouais. Après bon, faut pas généraliser. Des fois elles aiment bien baiser, mais c'est parce qu'elles baisent avec leur cerveau tu vois.
– Y a même que pour ça qu'elles s'en servent, ah ah.
– Oh oh oh !

Roger peine à masquer sa surprise face à l'aveu implicite que viennent de faire ses camarades : leurs femmes n'aiment pas faire de la sexualité avec eux. Peut-être même n'en font-ils jamais. Il ose à peine poser la question...

– Si, bien sûr. Faut pas pousser non plus.
– Ouais. Le plus dur c'est de différencier le "non" qui dit "non" du "non" qui dit "oui".
– Y a une différence ?
– Putain Roger, sérieux tu sors d'où ? Évidemment qu'y a une différence. Bon après, me fais pas dire ce que j'ai pas dit : quand c'est pas ta femme, c'est pas pareil. "Non" ça veut souvent dire "non", enfin y a des exceptions mais c'est compliqué, hein Vévé ?
– Sûr. Enfin c'est pas si compliqué : si la fille elle a une jupe à ras-la-touffe et qu'elle parle souvent de cul, "non" ça veut dire "oui". Le reste du temps ça veut dire "non", mais après qu'est-ce qu'on irait glander avec une fille qui dit "non" pour dire "non" ?
– Ouais, on a pas que ça à foutre. Et pis on est marié en plus, et avec ta femme, "non" ça veut souvent dire oui. Logique, c'est quand même ta femme. T'as des droits, tu vois.
– Euh... donc je dois réclamer ? Mais comment je fais la différence entre "non" et "non" ?
– Hé mais t'écoute pas, Roger. Je te dis que la plupart du temps, c'est pareil. Après si elle est malade et tout ça, si elle a ses ragnagnas, enfin y a toujours des dérogations mais sinon, faut quand même garder en tête qu'une femme ça se conquérit, pas vrai Vévé ?
– Ouais, sûr. Une femme c'est pas une pute.
– Carrément pas. Tu dois la respecter. En la conquérissant.
– Mais... si je me trompe ? C'est pas comme un viol ?
– T'as déjà entendu parler d'un mari qui viole sa femme, toi ? C'est pas du viol, c'est... c'est... aide-moi, Vévé, c'est comment qu'on dit ?
– Un désaccord conjugal.
– Voilà ! Mais pas un viol, parce que ça se passe dans l'intimité de la vie privée de couple. Et puis bon, au bout d'un moment tu verras bien si tu t'es trompé de "non" ou pas, pas vrai Vévé ?
– Ouais, sûr. Si elle chiale, oh oh oh.
– Ah ah ah ! Très bon ! Le pire c'est qu'il a raison. Tu vois, ça a au moins un avantage qu'elles veulent toujours des préliminaires. Ça leur laisse le temps de changer d'avis.

Légèrement ébranlé mais un peu rassuré par les propos plein de sagesse de ses amis, Roger se mure alors dans le silence, tentant de créer un espace de solitude au milieu du comptoir. La télé a fait un tour sur elle-même, retombant sur l'affaire DSK, à laquelle chacun des trois camarades ne peut s'empêcher de penser. Jean-Louis, notamment, en parle presque tous les jours. Il est catégorique : Strauss-Khan est innocent. C'est une manipulation, d'autant qu'il paraît que la fille est moche. "Et quel besoin  un mec qui peut avoir toutes les bonasses du monde aurait de  violer une moche, sans déconner ?". Quand Roger prend la peine dit penser, il se dit que c'est logique.

15 commentaires:

  1. Eh beh! on a été privés d'édito la semaine dernière mais ça valait le coup. Violente satire, et en meme temps pas mal vue du tout (c'est le principe)

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  2. "Enfin c'est pas si compliqué : si la fille elle a une jupe à ras-la-touffe et qu'elle parle souvent de cul, "non" ça veut dire "oui"."

    Tellement pathétique...et tellement bien vu...

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  3. drôlement bien vu,

    et ça me rend pas très optimiste, le problème étant que la plupart du temps tout est réuni pour résumer le sujet à "coupable/non-coupable", individuellement ("moi, macho? c'est la meilleure celle-là!") ou collectivement ("ouais donc tous les hommes sont des ordures et des porcs, ben tiens").

    par exemple la réaction des députés à Chantal jouano, elle sentait vraiment le moisi mais elle était aussi très éclairante : face à la dénonciation d'un climat, chacun individuellement a un réflexe de défense. Je dis bien réflexe, même si ce n'en est pas forcément un, réflexe au lieu de se dire "bon, en ce moment tout le monde ne parle que du sexisme ambiant, au lieu de nier en bloc si je prenais un peu de recul pour écouter un peu tout ça et voir avec quoi je suis d'accord ou non".

    c'est obtenir ce temps de recule et de réflexion qui est le plus dur à obtenir, je trouve.
    J'avais écrit un texte il y a... merde 15 ans déjà, allant dans ce sens
    http://www.chiennesdegarde.com/article.php3?id_article=237

    Je prends souvent une comparaison avec l'écologie. Oui, pour que ça aille mieux il faut que chacun change un peu, accepte de remettre un peu son mode de vie en question, utiliser moins la voiture, trier ses déchets, ne pas gaspiller l'eau, ça oblige à prendre (un peu) sur soi. On se dit "il FAUT le faire", on ne se dit pas "je les emmerde, c'est pas parce que je trie pas mes déchets que je suis un salaud ni que j'ai égorgé un bébé phoque".

    C'est plus facile d'accepter cette remise en cause quand il s'agit du sort de la planète. Mais une partie du raisonnement est le même : tu penses que tu n'y es pour rien et que tu ne fais rien de mal, mais pourtant c'est si chacun accepte d'évoluer un peu que tout ira mieux.
    Et ça, c'est très différent d'une "guerre des sexes" ou d'un "tous des salauds, toutes des anges".

    arbobo

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  4. "Elle fait peut-être le ménage et la cuisine, la lessive et le repassage" : je croyais que ça n'existait plus, moi, des femmes comme Simone... On m'aurait menti ? :-)

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  5. Quand je lis ça je suis bien content de plus habiter dans mon bled paumé, où ce genre de discours pouvait s'entendre chez n'importe qui, du collège à la maison de retraite.

    Maintenant, je sais pas si c'est juste moi ou si on peut en faire une généralité, mais je n'entends plus du tout ça. On connait tous des filles qui changent régulièrement de mec en on s'en fiche un peu, on sait que les filles les plus courts vêtues et grandes gueules sont rarement les plus "open" (si j'peux me permettre l'expression...) Bref, on retrouve pas vraiment tous les clichés que tu exposes (qui ont encore cours, mais pas partout). Après y'a toujours des mecs qui cherchent à faire croire qu'il dominent leur couple, pendant que leur copine fait pareil de son côté...

    Et ce qui m'agace dans les débats sur le "sexisme ordinaire" ce qu'explique très bien arbobo dans son article d'ailleurs, c'est le sexisme ne se limite pas aux échanges clichés bar-PMU tel que celui là, mais à plein de sous-entendus inconscients. Comme si pour ne pas être sexiste, il fallait se taire (j'exagère volontairement). J'ai sans doute été sexiste sans le vouloir plusieurs fois depuis le début de ce commentaire ! ^^ Mais j'ai (malheureusement) jamais eu une bonne image du féminisme parce que je n'ai rencontré que des féministes sans arguments ("allaiter un enfant c'est un reste de phallocratie"), ou des féministes qui s'évertuaient à dénoncer le sexisme latent partout (parfois à raison, mais bon c'est pénible de sortir du théatre et d'avoir une conversation d'une heure sur l'image de la femme dans la pièce). Ca me rappelle un passage de La Tache de Philip Roth où un professeur d'université est confronté à un collègue qui fait une réinterprétation féministe d'une oeuvre antique...

    Sinon j'aime pas trop l'amalgame entre sexisme bas de plafond et présomption d'innocence de DSK. Peut-on le croire innocent sans se faire taxer de machisme ? Et la réciproque voudrait que si l'on est pas machiste, on ne peut que penser DSK coupable... C'est pas dit explicitement, mais je trouve ça gênant.

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  6. Article très amusant, même si, comme il a déjà été dit, c'est une petite facilité de prendre des "piliers de comptoir", l' "hétéro-beauferie" étant partout, et même chez moi, je suis prêt à le reconnaître. Quel homme n'a jamais commis une "blague de cul" un peu lourdingue ? Ceci ne changera pas tant que l'exacerbation de la virilité sera un passage obligé de l'initiation des adolescents mâles, j'en ai peur.

    BBB.

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  7. Joris ----> "On connait tous des filles qui changent régulièrement de mec en on s'en fiche un peu, on sait que les filles les plus courts vêtues et grandes gueules sont rarement les plus "open" (si j'peux me permettre l'expression...) Bref, on retrouve pas vraiment tous les clichés que tu exposes"

    On voit que tu es un "jeune mec" :D j'entends des choses à peu près similaires deux, trois fois la semaine, sans vivre à la campagne ni fréquenter les bars PMI!!

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  8. D'ailleurs on pourrait faire un sondage : les filles qui ne mettent pas de jupes ou de robes trop courtes quand elles doivent prendre le métro ou le RER, levez-la main :/

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  9. Arrête Lil, tu sais que tu adores montrer tes jambes :D

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  10. Moi je veux bien voter avec Lil, mais ce n'est pas très original.

    Très bon article, sinon!

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  11. @Lil: Après le langage "jeune" admet quelques distinctions. La fille en mini jupe ne sera plus une "salope" (parce qu'on sait que ce n'est pas nécéssairement une fille facile), mais elle sera volontiers une "allumeuse", ce qui signifie qu'elle se fera quand même siffler dans le metro, reluquer de haut en bas, etc... Pour les filles ça ne change pas grand chose en fait, mais je trouve qu'il y a un degré de beauferie en moins. L'apparence ne renvoie plus à la sexualité, mais davantage à la séduction. En bref, ce n'est plus "je suis open", mais "regardez moi"... C'est assez subtil j'avoue, le raisonnement reste sexiste, et certains mecs ont une façon assez grossière de se manifester (y'en a qui pensent que siffler ça fait plaisir), mais dans les mentalités ça a un peu changé.

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  12. "On connait tous des filles qui changent régulièrement de mec en on s'en fiche un peu"
    ouais enfin bon, du moment que ce n'est pas de moi qu'elle change...

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  13. Arbobo >>> excellente comparaison avec l'écologie, en effet. D'ailleurs la comparaison avec l'écologie marche avec à peu près tous les sujets de sociétés imposant une remise en cause simultanément individuelle et collective. On ne sortira pas du nucléaire demains, mais l'écologie aura au moins servi à nous fournir plein de très bonnes métaphores :-)

    Joris >>> il y a bien entendu des endroits où le sexisme, la misogynie et le machisme sont moins marqués que d'autres, mais ce n'est pas nouveau, c'était déjà le cas il y a cinquante ans (on voit très bien dans Mad Men que si l'ensemble de la société est clairement sexiste, ce sexisme est plus ou moins marqué selon le milieu socio-cuturel - voire le quartier). Quand je te lis, je te trouve extrêmement optimiste. D'ailleurs quand tu parles des "clichés" que j'expose, qui "ont cours mais pas partout"... détrompe-toi : d'une part, je ne suis pas tellement dans le cliché (tout au plus dans la parodie), et d'autre part ils ont cours absolument partout, toi-même tu le dis sans le dire quand tu essaies d'expliquer à Lil' les nuances du langage jeune. Alors effectivement, un CSP+ citadin de 32 ans avec Bac +5 ne dira jamais qu'une nana avec une mini-jupe est une "salope" (et encore ! Je l'ai déjà entendu. Les jeunes cadres dynamiques modèles sont susceptibles d'être tout aussi agressif sexuellement que n'importe qui), il y aura peut-être un langage plus fleurit, mais son regard et son attitude seront foncièrement les mêmes. Et entre nous, entre une "salope", "une allumeuse" ou "une chaudasse", je ne vois pas très bien la différence et lequel est le plus valorisant pour la nana en question...

    BBB. >>> sans doute, mais c'est beaucoup plus facile à synthétiser avec des piliers de comptoirs, personnages excessifs par essence.

    Lil' >>> moi j'évite de mettre une mini-jupe quand je prends le RER, c'est clair.

    Christophe >>> je dirais même que j'encourage toutes les filles à changer régulièrement de mec SAUF si c'est moi ;-)

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