mardi 10 mai 2011

oG Musique - Ecstatique


Au pays merveilleux de Freaksville, il y a plus de freaks que de buildings – le dernier spécimen en date en apporte la preuve irréfutable. Pas vraiment urbain, cet album d’oG Musique à la classieuse pochette (Philippe Druillet aurait eu, selon nos sources, un visa touristique de quelques semaines), et même plutôt champêtre, façon album de prog' enregistré dans une ferme au fin fond de la campagne anglaise. Nous sommes en 1971, et la principale activité économique de la région freaksvilloise est conjointement assurée par a) la culture de champignons hallucinogènes et b) le labour des champs environnants et leur transformation progressive en pistes d’atterrissage pour soucoupes volantes.


Au croisement de ces deux influences majeures de l’histoire culturelle et paradisartificielle freakvilloise, La Transformation est donc un formidable voyage psychédélique avant même d’être un disque, lequel alterne – on l’aura compris – folk bondissante au médévialisme à peine déguisé ("La Naissance", "Le Matin triomphant") et embardées pop spatiales ("L’Envol/La Reine bleue"), auxquelles il faudrait ajouter, pour être exhaustif, quelques riffs catchy ("L’Oiseau-roi") ou robotiques ("La Machine", qui porte bien son nom).

Bien entendu, et il faut le reconnaître, la première écoute a avant tout provoqué une certaine perplexité dans nos rangs. Il est vrai que, s’agissant d’un concept album instrumental dont personne n’eut la bonté de nous expliquer ledit concept, l’arrondissement d’yeux était inévitable et même, osons le dire : salutaire. Néanmoins, le véritable hic était d’ordre contextuel : nous avions eu la fort mauvaise idée d’écouter La Transformation au réveil, en buvant un café, de surcroît sans calva. Autant dire que les meilleures conditions pour apprécier ce trip baroque n’étaient absolument pas réunies. Replacé dans l’environnement idoine, La Transformation s’est évidemment avérée être un régal. Nous sommes malheureusement au regret de ne pouvoir vous en dire beaucoup plus quant auxdites « bonnes conditions », la loi française étant beaucoup moins laxiste que la loi freaksvilloise en matière d’apologie des drogues. Nous nous contenterons d’informer nos lecteurs que bien mélangé avec des substances naturelles et écologiques, le super-tube-sans-paroles "L’Hiver par la fenêtre" a un effet galvanisant sur l’organisme humain. A consommer sans modération, même si la loi française devrait immanquablement imposer des photos de hippies nus et flasques et défoncés, en guise d’avertissement, sur la belle pochette de Druillet. Triste monde que le nôtre ; on ne s’étonnera pas que l’immigration finisse par assiéger les murailles de la confédération freaksvilloise.


👍 La Transformation
oG Musique | Freaksville, 2010

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