samedi 16 octobre 2010

Chaque chose à sa place


Kid A... les jeunes qui tomberont par hasard sur cet article auront peut-être du mal à le croire, mais il fut un temps où le quatrième album de Radiohead n'était pas encore le chef-d'œuvre presque consensuel que l'on connaît aujourd'hui. Un temps lointain, dix ans déjà, où il divisait les gens. Un temps où certains le trouvaient trop dur, un temps où d'autres criaient à l'escroquerie. Un temps où je lisais beaucoup la presse et dont je me rappelle suffisamment bien pour savoir que certains de ceux qui l'encensent aujourd'hui le chroniquèrent fort tièdement à sa sortie (qui déjà avait parlé de "caprice de rockstars" ? je vais faire semblant de ne pas m'en rappeler). Je me souviens du jour où j'ai posé cet album sur ma platine pour la première fois. Le lendemain de la sortie, je crois. C'était forcément le lendemain parce que le jour même EMI avait rappelé en urgence toute la cargaison d'exemplaires, un défaut de fabrication ayant intercalé des extraits du dernier live de Pearl Jam en lieu et place du chef-d'œuvre en devenir. Quand on y pense... l'improbable trajectoire de Kid A a commencé par un faux départ. Tout un symbole.

Certains de mes amis vécurent ce disque comme un genre de trahison. En fait, de mémoire, je crois qu'à l'époque absolument tous les gens que je connaissais l'avaient détesté. Où sont-ils donc passés ? Morts ? Ou plus probablement devenus banquiers et réécoutant avec un égal plaisir OK Computer et Clandestino, "Paranaoïd Androïd" et le dernier Ben Harper. Ce rejet... Encore aujourd'hui, je ne suis pas certain de bien comprendre pourquoi. J'aimais beaucoup ce disque. Je l'avais aimé dès les premières écoutes. Je ne le trouvais ni si différent des précédents, ni si difficile d'accès (et je le trouve d'ailleurs toujours très pop en regard des influences - Can, Neu!, Aphex Twin, Sun Ra - s'étant agglomérées pour lui donner naissance, à cet enfant A). Ouais, j'étais un peu seul sur ce coup. Mais je n'en nourrissais pas d'aigreur particulière. Au contraire, j'avais l'impression d'avoir été Élu. Le seul à comprendre ce disque vital, son magma sonore et sa pop déshabillée jusqu'à l'os. S'il sortait aujourd'hui je n'aurais plus un tel plaisir. Internet a mis fin à tout cela, et l'on est tous très heureux de pouvoir dire "grâce au Web, je peux rencontrer des gens comme moi". Je dis "tous", c'est pour vous hein. Les gens comme moi n'existent pas vraiment.


C'est Bowie il me semble, qui disait que Radiohead avait besoin de faire Kid A, qu'il ne pouvait être un album si mûri et pensé qu'on voulait le croire, si calculé... qu'il s'agissait nécessairement d'un album vital, viscéral, d'un manifeste de liberté artistique. Il avait bien évidemment raison et il était le mieux placé pour le comprendre, étant avant Thom Yorke le seul artiste pop à avoir développée une allergie au succès suffisante pour qu'il entreprenne la destruction inconsciente non de sa carrière, mais de sa célébrité. Après l'ouragan OK Computer, raisonnable pourtant, par rapport à d'autres hypes, Radiohead devait apprendre à disparaître complètement pour ne jamais être trouvé - pour pouvoir donc se retrouver, lui. Fuir les charts, ces "Idiothèques". S'engloutir dans les limbes. Tous les groupes un peu cérébéraux ont à un moment ou un autre eu ce fantasme de disparaître derrière leur musique. Les pochettes de Joy Division, déjà. Bowie se créant tous ces personnages, Bowie assassinant Ziggy. Thom Yorke a fait l'inverse : plutôt que de bâtir des identités, il a cherché à désintégrer la sienne. En vain, bien entendu. Moins il parlait et plus on ne parlait que de lui. Mais on aurait tort d'y voir savant calcul promotionnel, comme certains mauvais coucheurs ont pu le dire, sinon le penser. Il y a toujours eu chez Radiohead, et c'est peut-être ici que réside la profonde humanité de cette musique si sophistiquée, une forme de candeur venant contrebalancer l'image neurasthénico-geek du groupe. "How to Disappear Completely" est la chanson la plus sincère, la plus naïve du monde, jusque dans ses arrangements évanescents (évasifs ?).

Oui. Il fallait faire Kid A. Il fallait en passer par-là pour que le groupe continue d'exister et retrouve un sentiment de liberté qui, de toute évidence lorsque l'on se rappelle le chaotique processus d'enregistrement, avait disparu. On a souvent dit, depuis dix ans, que Radiohead ne faisait plus de rock. Pourtant Kurt Cobain ne fit pas autrement que Thom Yorke au moment de lancer le processus d'In Utero. Il voulait détruire sa carrière, publier un brûlot punk ne pouvant être qu'un flop (ce qu'il fut pour Geffen, même si aujourd'hui que plus personne ne vend de disques ce genre de bide semble très relatif). Les gens de Radiohead n'ont jamais été des punks, on ne peut leur en vouloir d'avoir choisi une voie différente. Mais la radicalité de la démarche est la même, probablement comme une envie de trier les bons des mauvais fans, les critiques sincères des suiveurs. Kid A c'est Radiohead qui fait le ménage, peu importe que Jonny Greenwood se soit emparé d'un Swiffer télescopique et automatisé plutôt que d'un bon vieux balai-brosse. Peu importe qu'Yorke, plutôt que de décider d'écraser ce qu'il avait bâti à coup de pied, ait préféré verser de l'acide dessus et le laisser se dissoudre dans une longue agonie qui ne prendra réellement fin qu'aux dernières minutes d'Amnesiac, quand le Big Band pointera le bout de son nez et qu'on se sera dit "tiens, c'est quoi ce truc orchestral ? Qu'est-ce que ça vient faire-là ?". La réponse est évidente : maintenant, on est bon. On peut avancer. Le gras est dissout, par endroits jusqu'à l'os ("Kid A" ici, "Pulk/Pull Revolving Doors" sur l'album suivant). On a évacué les femmes et les enfants d'abord, je suis en vie et vous pouvez envoyer le générique de fin.

Kid A, de Radiohead (2000)

35 commentaires:

  1. Quel brillant article. Pertinent, bien écrit (très). Je ne vois rien à ajouter. Ah, si, vous avez oublié de citer Robert Wyatt, dans les influences. Tout de même.

    BBB.

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  2. Très franchement, et n'y voit pas malice de ma part, mais je n'ai rien compris à ce que tu as voulu dire dans ce texte. Peu importe. Cet album est excellent nous sommes d'accord là dessus.

    Je ne sais pas s'il est si consensuel que ça, je me trompe peut être mais j'en ai l'impression. Ok c'est certain ce n'est pas Yellow swans ou Leyland Kirby ou que sais-je, mais quand même, The national anthem, ce n'est pas la définition de consensuel pour moi (par exemple).

    Ce qui est important aussi de mon point de vue dans ce disque et dont tu ne parles pas, ce sont les choix des instrumentations des chansons où il y a quand même très nettement une volonté de faire "autre chose".

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  3. David Bowie a bien dit ça.

    Voilà, c'est tout :-)

    Bel article et album phénoménal, dont je ne me suis toujours pas lassée après des centaines et des centaines d'écoutes.

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  4. C'est vrai qu'à l'époque personne ne l'aimait ce disque. Donc soit les gens ont changé soit j'ai changé de fréquentations. Peut-être les deux en fait...

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  5. Jamais pu supporter Radiohead...

    Voilà, voilà...

    Je suis le roi du commentaire utile...

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  6. tu exagères, il y a certes eu un bon tri entre les fans, d'un coté le plus grand nombre, ceux que Kid A a rebuté (et qui en fait étaient des fans de Creep plus que de Radiohead, et avaient déjà été plus ou moins décu par OK Computer), et les autres. Il en restait quand meme pas mal, à avoir été scotché par Kid A! je me rappelle, c'était les débuts du téléchargement, on s'échangeait fièvreusement les Live pirate, je tannais les potes qui avaient internet avec mes listes de concert. la chanson la plus dure à trouver était Kid A, je mourrais d'envie de savoir comment ils avaient traité un tel truc sur scène.

    L'analyse sur Thom Yorke voulant détruire sa carrière, oui, on l'a déjà beaucoup lu. Ce qui est habile, c'est d'y avoir associé les titres et les paroles des chansons...

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  7. KMS >>> j'ai écrit "presque" consensuel, hein. Bien entendu dans il l'absolu n'a rien de consensuel. Mais comment nier que si on organise au débotté un référendum sur les meilleurs albums de la décennie celui-ci arrivera presque systématiquement premier ? Ce qui vient probablement en grande partie du fait qu'il a concilié succès critique et public massifs.

    Et puis comme le dit Lil' ce disque a paradoxalement eu un succès incroyable, bien au-delà de la sphère à laquelle il aurait dû s'adresser principalement. Je connais des gens qui vénèrent cet album tout en ne connaissant quasiment à la musique, ce qui m'a toujours énormément étonné.

    Alors bien sûr, il n'est que "presque" consensuel. Tout comme Joy Division n'était que "quasiment" mainstream quand on avait eu cette discussion il y a... un bout de temps maintenant (mais j'étais d'ailleurs assez d'accord avec toi).

    Xavier >>> je ne vois pas trop en quoi j'exagère. Je n'ai dit nulle part que cette envie (évidente) a été couronnée de succès. Ce fut d'ailleurs la même chose pour In Utero, qui s'est vendu par camions malgré tous les efforts de Cobain pour faire un disque super abrasif pour la ménagère. Dans les deux cas il y a à la base une sous-estimation de la puissance de la célébrité, voire de sa supériorité sur la démarche artistique. Cela aurait fait une belle conclusion à l'article, je regrette de ne pas y avoir pensé... mais effectivement, malgré tous les efforts du groupe, il est toujours dix ans plus tard l'un des plus importants du monde, et la moindre phrase de trois lignes prononcées par Yorke est toujours vénérée par des millions de fans en délire. Sauf que ça, ce n'est pas uniquement à cause de Kid A. D'ailleurs la vérité, c'est que publié par un autre groupe Kid A n'aurait sans doute pas eu le quart du succès qu'il a eu.

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  8. Kid A couplé avec des bouts de Pearl Jam... ce faux départ était surtout la plus délicieuse des bêtises de Cambrai...

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  9. L'une de mes multiples baffes à 17 ans, quand ce que je connaissais pas grand chose en musique...
    J'avais déjà contracté quelques vrillages neuronaux suite à la rencontre de virus warpiens (que je ne comprenais pas vraiment, mais qui me fascinaient tout de même). D'ailleurs, "Kid A" est très influencé par Boards Of Canada... que je n'ai écouté que 3 ou 4 ans plus tard...
    Je connaissais des petits bouts de techno de Detroit qui m'avaient ébahi, et là, paf : "Idioteque" !
    A la même période, il y avait aussi "XTRMNTR" de Primal Scream (autre grosse giiiiifle, pas la même^^), et c'est sans doute à cause de ces 2 disques que je me suis senti "chez moi" le jour où j'ai découvert le krautrock...
    En un morceau, j'ai eu confirmation que peu de choses me ravissaient autant qu'une grosse ligne de basse fuzz répétitive et (orgasme auditiiiif !) des cuivres qui chutent d'un immeuble de 50 étages : "The national anthem" ^^

    Bref, "Kid A" a été vendu comme un truc intello, sophistiqué, difficile, glacé, ardu... et put*in, je me le suis ramassé dans les gencives comme si je découvrais les Ramones ! ;)

    Limpide du début à la fin : leur meilleur album.
    Avec "Amnesiac".
    En toute objectivité bien sûr.

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  10. Un sacré album... cela fait quelques années que je ne l'ai pas réécouté. Mais avec certains grands albums, je me dis simplement que cela n'est pas forcément nécessaire de se le passer en boucle tous les mois...

    Que dire? C'est un album qui m'a abasourdi quand je l'ai découvert. C'est bien entendu davantage le changement d'orientation que le contenu en soi qui est révolutionnaire. Et c'est si rare qu'un groupe opère un tel virage que cela force le respect. Maintenant tout n'est pas parfait dans ce KID A (et son frangin siamois AMNESIAC qui fait davantage office de "chutes de studio de KID A"), mais il y a des titres tout simplement énormes.

    OK COMPUTER est tout en haut, HAIL TO THE THIEF me plait beaucoup pour son côté synthèse "rock-electro", mais KID A est à part.

    SysT

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  11. Dites, je n'aime pas trop qu'on snobe mes commentaires, jeune homme.

    BBB.

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  12. Melou ;-)

    Benjamin >>> oui, cette anecdote est quand même très drôle, quand on y pense.

    Dahu >>> c'est vrai qu'il y avait aussi à l'époque le monstrueux XTRMNTR (quelques mois plus tôt, si ma mémoire est bonne). Sans oublier le formidable Supermodified ! Quelle année, tout de même, qui aurait en une poignée de disques une espèce de synthèse parfaitement de ce qu'electro et pop avaient offert de meilleur jusque là. On n'aurait jamais cru que la décennie qu'elle ouvrait serait à ce point en dents de scies.

    SysT >>> pour moi c'est très difficile de préférer un Radiohead à l'autre... disons qu'entre 1995 et 2006 je n'enlève pas grand-chose, tout de même. En réalité je crois que je préfère encore Hail to the Thief, mais comme tu le dis très bien Kid A est complètement à part.

    BBB. >>> quoi ? Vous parlez de Robert Wyatt ? Ah mais bien sûr que je l'ai complètement oublié, alors que c'est l'une des influences les plus évidentes. Mais je crois que c'est parce que je citais des influences assez "hardcore" et que Wyatt me semble tout de même plus accessible pour le commun des mortels que (au hasard) Sun Ra...

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  13. Allons, je vous taquine.

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  14. A propos de Kid A, je me souviens surtout d'un dimanche midi où mes parents étaient attablés devant leur assiette pendant que j'écoutais le disque, avachi dans le canapé et retournant l'album entre mes mains avec perplexité. Ils dirent alors: "c'est lancinant" d'un air d'ennui profond et avec un désintéressement candide qui me paraissait alors vexant et inculte mais qui me semble désormais brutalement intelligent. Depuis ce jour, Kid A incarne la monotonie du repas dominical, l'ennui spécifique aux disques dont l'ambiance musicale ne coïncide pas avec notre environnement immédiat. Bref, un disque inutile. Je n'ai jamais trouvé l'endroit ni le moment d'écouter Kid A pour en retirer une émotion, mais j'ai appris à ne plus y attacher d'importance. Kid A était alors un objet de dispute dans les médias qui s'imaginent que la sortie d'un disque de Radiohead revêt une quelconque importance. Un peu de distance ne faisait pas de mal et cette parole de dédain, prononcée innocemment, m'a ouvert les yeux sur mes sentiments réels. Après tout, avoir adoré Ok Computer ne signifiait pas qu'il faille s'interdire de rejeter la suite.

    Au-delà de mon point de vue, je dirais que Kid A n'est pas culturellement un disque si important que cela. S'il l'est, c'est surtout par la faveur d'Ok Computer et d'une réputation alors vouée à produire ses effets dans le temps. Mais mon point de vue est aussi biaisé par mon indifférence que celui des fans par leur passion. Là où je vis, Radiohead est un détail.

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  15. Je ne trouve pas ton point de vue biaisé, je le trouve même plutôt intéressant, notamment "Je n'ai jamais trouvé l'endroit ni le moment d'écouter Kid A pour en retirer une émotion". Bon... je ne me pose pas vraiment la question de l'émotion pour ma part, en revanche j'ai mis très longtemps à trouver les conditions, le contexte pour me laisser vraiment porter par lui. Je me demande même si en réalité ce n'est pas seulement arrivé le jour où j'ai écrit cette chronique, un matin vers 6h00, presque au saut du lit. Marrant, hein. Je n'aurais jamais cru écouter Kid A au réveil, et encore moins aimer ça...

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  16. l'album qui m a fait aimé Radiohead. Au lycée, des potes avaient essayé de me faire aimer Radiohead en me passant "the bends" mais ça m'avait gavé. Du coup je n'avais pas pris la peine d'écouter "ok computer" à l'époque. Et puis "kid a" est arrivé et grosse baffe. Pa contre, je n'ai pas le même sentiment que toi, j'ai l impression que ce disque a fait consensus à l'époque. Tout le monde l'aimait, les fans de Radiohead et les autres comme moi, passionnés de musique et qui n'avais jusque là jamais accroché à Radiohead

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  17. LA sortie de Kid A, c'est pile le moment où j'ai commencé à m'intéresser à la musique en fait, vie OK Computer d'abord...

    Kid A, c'est vraiment un album que j'ai... pas détesté, mais pas compris à sa sortie. J'ai bien mis 3 ans à l'apprécier au final... Chose qui n'est jamais arrivée avec Amnesiac par contre.

    Par contre... bon, ça n'engage que moi, que mon expérience, mais Kid A reste malheureusement à mes yeux le "manifeste" du boboïsme.(Pas le disque en soi, mais le fait de dire qu'on l'adoooore) Combien de personne ai-je vu me vanter les supposées qualités d'un Kid A en régurgitant finalement la critique de Telerama, combien d'apéros dinatoire (d'ailleurs 2000, c'est dans ces eaux là que s'est popularisé ce concept j'ai l'impression) ai-je subis où ce disque passait en fond, alors que c'est bien le dernier moment ou le passer, mais bon, ça montre qu'on écoute des trucs qui changent un peu de la soupe habituelle, tout ça...

    J'adore cet album. Je ne me considère pas supérieur à ces gens, mais j'ai trop souvent vu des gens dire qu'ils l'aimaient en comprenant qu'ils clamaient cet amour pour de mauvaises raisons pour ne pas avoir une sorte de gout amer, à chaque fois que je l'écoute.

    (Pourtant, j'ai bien du l'utiliser comme "disque du réveil" pendant un an. Se reveiller sur "Everything in its right place", c'est juste fabuleux.)

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  18. Je me souviens que mes amis fans de Radiohead (il y en avait peu car mes potes et moi-même étions des blaireaux, on écoutait plutôt Metallica) avaient été super déçus par Kid A. Quand j'ai fini par l'écouter (vers 2002 je crois) afin d'agrandir quelque peu mon horizon musical, j'ai adoré. Tout simplement. Et depuis, je connais beaucoup mieux le groupe et ses œuvres et j'ai vraiment un faible pour celui-là.

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  19. GUIC: Pourtant, j'ai bien du l'utiliser comme "disque du réveil" pendant un an. Se reveiller sur "Everything in its right place", c'est juste fabuleux.)

    Incroyable, moi aussi!!
    c'est d'ailleurs pour cette raison qu'à l'époque, alors que mon petit magasin de Metz me proposait l'édition originale avec le live de Pearl Jam dont il leur restait quelques exemplaires, j'avais opté pour le disque "normal" (se faire réveiller par un live de Pearl Jam, c'est vachement moins cool). Evidemment, je m'en mords les couilles encore aujourd'hui ;)

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  20. Rhâ mais Guic, tu sais que c'est mal de ne pas aimer un disque parce que "les autres" l'aiment pour de mauvaises raisons... Les pseudo-consensus, les postures, le choix d'avoir tel disque sur ses étagères parce que ça fait bien, tout ça, on s'en contrefout, non ? L'essentiel, c'est ce que tu vas y chercher et y trouver, toi tout seul, non ? ;)

    (ces remarques inutiles ne visent pas du tout à te faire changer d'avis sur Pink Floyd, le jâse ou "Amnesiac", je sais que c'est peine perdue^^)

    Xavier : ouah mais t'es hyper souple, en fait ;D

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  21. Nyko >>> ah mince... alors peut-être que le phénomène était circonscrit à Rouen ^^

    Nolan >>> au moins c'est clair !

    Xavier >>> sûr qu'il doit coûter super cher aujourd'hui.

    Dahu >>> je suis bien d'accord avec toi. Tout cela relève pour moi de la posture, voire de l'imposture. Peut-être même politique ! :-)

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  22. Eh, j'ai pas dit que je l'aimais pas...
    Juste que, par delà mon amour de ce disque, il reste un symbole d'un truc que j'aime pas. (Et puis, Dahu, j'ai pas de leçon à recevoir d'un mec qui a adoré Medulla ;-) (vu qu'on lave le linge sale devant tout le monde, balayons devant les portes - cette phrase rendrait mieux en latin))

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  23. En fait j'ai vachement bien aimé Medulla aussi...

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  24. Damned ! En quelle langue devrais-je le dire : moi pas pouvoir blairer "Medulla" (mais je soupçonne Guic de faire du mauvais esprit, parce que je le lui ai re-dit y'a pas longtemps^^).

    Thomas : j'avais même pas songé à cette histoire d'(im)posture en l'écrivant ;D

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  25. Moi c'est le seul album de Björk que je peux blairer, je crois.

    Mais c'est peut-être une posture de ma part :D

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  26. Je ne me souviens plus trop de l'accueil mais je ne crois pas, Thomas que tu aies été si seul à l'aimer à l'époque (autour de toi peut-être mais plus globalement ça m'étonne).
    Je sais juste que Kid A fut d'emblée pour moi, qui étais un peu passé à côté de OK Computer (que je redécouvrirai ensuite, ainsi que The Bends), une baffe monumentale, et finalement l'album qui me fit vraiment adorer Radiohead (Idiotheque, ce choc !). Amnesiac ensuite eut un peu le même effet, comme un écho de Kid A. Puis les derniers albums qui me déçurent un tout petit peu. Très subjectivement, j'associe Kid A à Outside et à This is Hardcore (pour la radicalité, pour les explorations sonores, pour l'élégance, pour la noirceur...) et ces trois-là me suffiraient presque sur une île déserte...

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  27. Marrant, pour moi ça a été à peu de choses près le même parcours que Ska avec Radiohead (même sur les relatives déceptions des 2 derniers)... A part que je ne me suis jamais vraiment repenché sur "The Bends", et puis "OK Computer", je l'apprécie beaucoup, mais c'est le genre de disque que je ne mets pas sur la platine de moi-même : trop entendu les morceaux-phares quand j'étais ado, sans doute.
    Bref, je pourrais reprendre le commentaire de Ska pour expliquer pourquoi je place "Kid A" et "Amnesiac" au-dessus du reste de leur discographie ^^

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  28. J'ai un rapport un peu particulier avec ce disque que j'ai découvert il y a...4 mois. A l'époque, je ne connaissais que Radiohead pour Creep, que j'aimais, mais rien qui ne me pousse à me le procurer. Et puis j'étais plus dans le délire rap,... Chemin faisant, je l'ai acheté, , poussé par la masse j'avoue , et je dois dire que ça m'a laissé complètement froid. Puis après plusieurs écoutes, j'ai complètement adhéré. 2, 3 mélodies ou gimmicks qui m'ont titillé et c'était parti. Je peux comprendre qu'à l'époque il divisait car je suis même passé d'un camp à l'autre, ennui total puis fascination soudaine. La frontière est mince.
    Marrant la réfléxion de Matador qui taxe l'album d'"inutile" même si comme il le dit bien, sa réflexion est biaisé par son indifférence. Car on on pourrait la ressortir pour pas mal de disques. Mais replacé dans le contexte de l'époque, c'est très drôle.

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  29. Ska >>> non mais... bien sûr que je n'étais pas le seul. Mais j'avais cette impression, dans une époque pré-Web 2.0 :-)

    Dahu >>> ce qui est marrant c'est que j'adore Hail to the Thief et que je comprends mal pourquoi il a pu décevoir certains...

    François >>> la frontière est mince en effet. Il m'est d'ailleurs souvent arrivé d'être fasciné par des albums parce que je n'arrivais pas à entrer dedans.

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  30. J'étais déjà passé par les cases: Can, Mingus, Sun Ra, Brian Eno, Robert Wyatt, Miles Davis, Joy division, Talking Heads, etc avant de connaitre Radiohead, alors bien sur çà aide, çà a déblayé le terrain, mais là où Radiohead a fait fort c'est dans l'extrême intelligence dont ils ont fait preuve pour digérer ces influences. Là ou tant d'autres groupes se contentent d'un copier coller ou d'une imitation pure et simple. Combien de groupes singeant Joy Division jusqu'à l'apparence n'a t'on pas vu naitre.
    Je regrette un peu que leur deux derniers opus soient moins aventureux, plus lisses, même s'ils contiennent de fort belles choses et distillent plus d'émotions que n'en proposeront jamais tout ces groupes lacrymaux qui se veulent inspirés par Radiohead.

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  31. Super article... Je cherchai quelque chose sur Kid A, je suis bien tombé :)

    Idiotheque a été le premier morceau de Radiohead que j'ai écouté... j'avais 14 ans... il m'a profondément marqué dès la première écoute, je me rappelle à quel point j'y étais accro, je l'écoutai en boucle et le lendemain de la première écoute j'avais mémorisé les paroles, qui sont restées à jamais gravées dans ma tête.

    Et après avoir découvert et épluché toute leur discographie, ma période préférée d'eux reste Kid A/Amnesiac...

    Quand la musique est musique, c'est à dire vérité et spontanéité. Très très fort quand on sait le nombre colossal d'heures passées en studio à éplucher les sons et les mixs...

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  32. The Thief >>> personnellement j'adore HTTT, en revanche je ne peux qu'être d'accord avec toi concernant In Rainbows (et je suis même d'accord pour dire que HTTT est moins aventureux... quoique, il y a tout de même quelques idées pas piquées des vers). Radiohead est redevenu un groupe pop (peut-être d'ailleurs n'a-t-il jamais cessé de l'être). Pas un groupe normal, mais un groupe pop qui publie de bonnes chansons carrées aux entournures (c'est en tout cas ainsi que j'ai toujours vu In Rainbows). Je ne sais pas si ça durera et je ne sais pas si Radiohead pourra à nouveau surprendre, choquer, cliver... comme il le faisait il y a dix ans. Peut-être pas. Mais peut-être aussi qu'ils ne le veulent plus.

    John >>> "Idiotheque" à 14 ans... ce doit être un sacré choc. Ça vous forme un homme :-)

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  33. C'est marrant, j'ai pas trop le même rapport à Kid A que tout le monde car j'ai découvert Amnesiac avant (c'était le premier album de radiohead que j'écoutais). Et je l'ai beaucoup beaucoup écouté avant de me pencher sur les précédents (enfin surtout Ok Computer et Kid A, j'ai jamais trop accroché à The bends ou pablo honey ce qui était trop différent de ce que je recherchais en radiohead). Je devais avoir 15 ans, et c'est assez rapidement devenu mon groupe préféré. D'ailleurs c'est marrant, mais c'était aussi une époque où j'avais beaucoup beaucoup moins de musique, et j'ai le souvenir très précis de m'être un peu ennuyé, mais comme je n'avais rien à écouter et qu'Amnesiac était dans la platine, et qu'il devait quand même m'intriguer, j'appuyais quand même sur play en rentrant du lycée, jusqu'à bloquer pendant très longtemps sur Life in a glasshouse qui fut pendant un moment mon morceau préféré. Et c'était une époque où je connaissais déjà un peu le rock classique des années 60-70 (mais pas le krautrock ou rien de super expérimental, les trucs plus "basiques") et les groupes de rock qui passaient sur OUI FM, mais absolument rien de toutes les références jazz, électro ou rock plus tardif derrière Kid A et Amnesiac, donc ça m'a vraiment ouvert tout un pan de musique. Et pour en finir avec ce commentaire "je raconte ma vie", je peux même rajouter un peu honteux, que j'avais volé Amnesiac au monoprix, à la suite d'un défi idiot, et que mon choix d'album à piquer s'était porté sur cet album dont j'avais vaguement entendu le nom de l'artiste et qui était le seul du magasin a ne pas être de la variété! Comme quoi! C'était un long commentaire sur Amnesiac sur un article sur Kid A :-)

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  34. C'était surtout un long commentaire "je raconte ma vie". Mais je suis quand même content que tu aies volé ce disque, ça nous fait un point commun (non, je n'ai pas volé celui-là d'ailleurs, j'en ai volé d'autres bien des années auparavant...)

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