mercredi 4 février 2009

J.J. Abrams et le post-manichéisme

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Attention : si vous n'avez pas encore vu la saison 4 de Lost... ou même toute la série (auquel cas vous ne pourriez être que des troglodytes ou des fous), il est fortement déconseillé de lire ce qui suit.


S'il est bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à J.J. Abrams, c'est de verser dans le manichéisme ; plus les années - et les saisons et les séries et les films - s'accumulent, plus l'œuvre de cette étrange boite à idées, ni vraiment scénariste, ni vraiment réalisateur, ni vraiment patron des shows dont il s'occupe... donne l'impression d'une réinvention totale de ce concept, une véritable marotte omniprésente dans chacun de ses travaux... au même titre que le Destin (grande obsession de notre homme, si évidente qu'elle en devient ennuyeuse à étudier), bien que cela soit en toute logique moins visible. Assez curieusement ce n'était pas l'auteur/producteur de série que j'avais prévu d'évoquer en premier ; j'avoue même avoir longtemps considéré qu'il n'était qu'un prête-nom (ce qui n'est pas tout à fait faux), dépourvu de style parce que n'en foutant pas une rame. Non, au départ, le Patient Zéro de cette rubrique devait être Bryan Fuller, créateur de Wonderfalls, Dead Like Me et plus récemment Pushing Daisies... un cobaye d'autant plus désigné que les traits communs à ses trois séries sauteraient aux yeux du spectateur le moins attentif. Las : les vacances du Golb ajoutées à la lassitude occasionnée par la seconde saison de Pushing Daisies, puis la déprogrammation pure et simple de l'émission... ont eu raison de mes bonnes résolutions. Tant pis pour Fuller (de toute façon le téléfilm Dead Like Me devrait, dès le mois prochain, nous donner l'occasion de revenir sur ce cas totalement atypique dans l'univers des auteurs de séries (1)), et merci quand même à lui, puisqu'il nous aura tout de même amené à Abrams via un de ces ricochets comme il y en a tant à Hollywood : il se trouve qu'en étudiant son CV j'ai découvert qu'il avait (brièvement) bossé sur Lost.

Pourtant malgré un revisionnage des saison 3 et 4 de Lost... rien. Nulle illumination, aucune ligne intéressante reliant cette série à Alias et Felicity (sans doute l'un des meilleurs teen-drama des dernières années, étrangement méconnu en France) - juste quelques gimmicks peu probants (le Destin, donc ; l'obsession des nombres symboliques... et aussi - vous vous en rappellerez peut-être - le coup du saut dans le futur, très utile pour purger un casting ou relancer une série, qu'il exploitait déjà entre les saison 2 et 3 d'Alias et qui lui a depuis été pompé - avec plus ou moins de bonheur - par à peu près tout le monde - de 24 à Desperate Housewives). C'est en fait Fringe qui a apporté la révélation, ironie et même double ironie du sort puisque :

- Fringe (on y reviendra plus bas) est à ce jour la série la plus faible à laquelle Abrams ait contribué

- Fringe, de par son concept-même, pose tout un tas de questions auxquelles elle n'apporte jamais la moindre réponse.

Le manichéisme, donc, sa réinvention... ou plutôt, pour être tout à fait exact, une autre manière de le mettre en scène. Je m'explique : dans la plupart des mauvaises films, livres, séries... le manichéisme est latent, les bons s'opposent aux méchants et le lecteur / spectateur n'a pas trop de difficultés à savoir de quel côté il se situe. Et dans les bons films, livres, séries... le manichéisme n'existe pas, les gentils ont leur part d'ombre et les méchants leur part de gentillesse. Sauf que voilà : lorsqu'on dit "le manichésime n'existe pas", c'est surtout parce qu'il n'existe pas de terme pour désigner quelque chose qui n'est pas manichéen (2). Mais il existe bel et bien, en creux, ne serait-ce que parce que les héros, mêmes pas sympas, demeurent des gentils qu'on soutient... et inversement pour les méchants, qu'on ne soutient quand même pas trop - au mieux on éprouve un attachement pour eux. En somme lorsqu'on dit "le manichéisme n'existe pas"... ça relève bien plus d'un raccourci sémantique que d'une quelconque réalité. C'est une manière de dire que la série (ou le livre ou le film) use de subtilité, rien de plus. L'écrasante majorité du temps le manichéisme en matière de narration, c'est un peu comme une veste réversible. On est manichéen ou non, point barre. Mais lorsqu'on ne l'est pas... ça ne signifie pas que le manichéisme a été aboli - ça veut juste dire que les caractères des personnages sont nuancés. Et il suffit un peu d'observer le fonctionnement de la société occidentale pour comprendre d'où vient ce raccourci...

De fait, après de nombreuses années de pur manichéisme télévisuel dans les seventies et eighties (à quelques exceptions notables, genre Le Prisonnier), les années quatre-vingt-dix et leur deux séries phares (Twin Peaks et The X-Files (3)) en tête ont injecté la notion inversé (appelons-la : ambiguïté)... provoquant par le fait l'effet de mode inverse : 90 % des séries des années quatre-vingt-dix étaient "non-manichéenne" ou "ambigües" (si vous préférez). A tel point que, comme souvent, le pourfendage d'un cliché a entrainé la naissance d'un autre cliché : héros pas toujours ni très fiables ni très honnête (le summum du genre étant assurément The Shield), méchants tragiquement humains (24 est de ce point de vue un modèle du genre, qui parvient à rendre attachants des personnages criminels telle la famille d'intégristes de la saison 4 ou - encore plus fort - l'odieux Président Charles Logan). C'est évidemment toujours mieux que le manichéisme à Papa, mais à l'usage cela devient finalement prévisible. Un bon exemple est la saison 6 de 24, dans laquelle on arrive assez facilement à prévoir quel apparemment méchant va se révéler finalement un brave type, et quel brave type est le traitre de service (ce n'est d'ailleurs pas un si bon exemple que ça... car de ce procédé prévisible les scénaristes parviennent à faire un atout via des ressorts issus de la plus vieille série au monde - les Atrydes ! - mais c'est une autre histoire...).

Jusqu'à J.J. Abrams, donc, personne n'avait jamais réellement pensé à chercher plus loin. Le monde des séries était clairement divisé en deux (un comble !) : d'un côté les gentils non-manichéens, de l'autre les méchants manichéens qui z'avaient pas encore compris qu'on était au vingt-et-unième siècle. Arrive Alias (qui a bien défauts par ailleurs, notamment un côté série pour ados un peu bassinant sur la longueur), et voici qu'on découvre les prémices d'un nouveau schéma... qui explosera au grand jour dans Lost puis Fringe. Rien que le pitch en dit long sur la question : l'héroïne est une étudiante qui, en parallèle, travaille pour la CIA. Rien de captivant en soi... jusqu'à ce qu'elle découvre qu'en fait, elle ne travail pas pour la CIA, mais pour une agence (le SD-6) développant des activités criminelles sous couvert de travaux gouvernementaux. Et que la vraie CIA la recrute pour démanteler la fausse. Ouille : ça se complique. Ça se complique... et c'est loin d'être terminé : durant les deux premières saisons, Sydney va se retrouver complètement prise au piège de sa désormais triple vie et la série exploser le schéma (éculé) de l'agent double en infiltration. La jeune femme passe son temps à jongler non pas tant entre les aléas de toutes ses couvertures, mais entre ses propres émotions, oscillant sans cesse entre compassion pour ses collègues (les pauvres, ils croient sincèrement qu'ils bossent pour la CIA) et paranoïa aiguë (et s'ils savaient, en fait...?) et passant son temps à faire foirer les opérations de ses amis sans qu'ils le sachent. A cela s'ajoute une double image du père complètement déstabilisante : son père est lui aussi infiltré au sein du réseau, mais il est odieux ; le patron du SD-6, pour sa part, est charmant... et a un comportement très paternel avec Sidney. Du coup la pauvre ne sait évidemment plus où donner de la tête, d'autant que plus les saisons défilent plus les agents de la CIA sont ambigus et antipathiques... et plus Sloan, le boss du SD-6, s'humanise (ce personnage très réussi a d'ailleurs servi à l'évidence de "brouillon" au Ben de Lost). Arrivé à la saison 4 il n'est même plus question d'essayer de déterminer qui sont les gentils et les méchants - même pas de savoir à qui faire confiance... il s'agit juste de multiplier les alliances temporaires et de prier pour découvrir le fin de mot de l'histoire (qui d'ailleurs est assez décevant - obnubilé par Lost Abrams a complètement délaissé Alias sur la fin et l'ultime saison est un ratage).

Ce schéma ne peut que rappeler Lost, puisque dans cette série lancée en 2004 Damond Lindelof et Carlton Cuse, en bons disciples d'Abrams, vont perfectionner son concept pour atteindre un degré d'ambigüité rarement atteint ; et bien sûr, le détonnateur de cela, ce sera Ben, personnage terriblement fascinant, complexe, manipulateur, parfaitement résumé par sa propre fille : "Vous faites quelque chose en croyant que l'idée vient de vous mais en fait, elle vient de lui". Un caractère si parfait que, prévu pour n'être qu'un personnage secondaire, il a pris de plus en plus d'ampleur durant les années suivantes - au point d'en devenir quasiment le personnage principal. Mais revenons au sujet. Ben apparait pour la première fois au milieu de la saison 2 et prétend s'être écrasé sur l'Île. Les épisodes qui suivent montrent les survivants du crash divisés à son sujet, certains convaincus qu'il fait partie des ces Autres qui les terrifient, d'autres persuadés qu'ils enferment (et torturent) un innocent à tort (4). Et si la saison 2 est sans doute la moins réussie des quatre (enfin cinq, maintenant), force est d'admettre que paradoxalement ces quelques épisodes sont probablement les meilleurs de Lost toutes périodes confondues, tant ils distillent un malaise permanent et plongent le spectateur autant que les personnages dans la confusion la plus totale. Ils sont en tout cas typiques de la touche Abrams, qu'on pourrait appeler le post-manichéisme. Les notions de gentils et de méchants n'existent plus (plus encore que dans 24... où Jack Bauer, même ambigu, combat tout de même les méchants terroristes, tout ambigus soient-ils), on touche au plus près de la noirceur humaine avec des "héros" aux parts d'ombres pour le moins chargées (plus de la moitié d'entre eux a commis des choses horribles dans le passé) et des soi-disants méchants qui clament à plusieurs reprises "Nous sommes les gentils". Ce qu'ils ne sont évidemment pas - puisque ce concept n'existe plus... mais alors plus du tout à partir de la saison 3, qui présente ces Autres dans leur habitat (pour le moins cosy), dans toute leur humanité... Des gens étranges, sans doute. Plein de secrets, assurément. Mais méchants ? On a de plus en plus de mal à le croire, et le "Nous sommes les gentils" de revenir en écho, ici vient l'un d'entre eux (Tom Friendly : "Nous ne sommes pas des assassins ! Pour qui vous nous prenez ?"), ici via Desmond, personnage marginal (puisque du côté des rescapés sans en être un lui-même) : "Sauf erreur de ma part, vous avez tué plus d'entre eux que l'inverse, non ?". Observation évidemment exact : les survivants du crash, paranoïaques et moutonniers, ont eu pour réaction immédiate de considérer les Autres comme des ennemis, sans jamais réellement essayer de les connaitre ou du moins de leur parler et s'adonnant au final à un quasi-génocide (il en reste vraiment très peu au terme de la quatrième saison). On pense à plein de choses, notamment au Starship Troopers de Verhoeven (5), peut-être même à une métaphore habile de la guerre contre le terrorisme... on pense à tout, à vrai dire... sauf à des gentils , même nuancés, combattant des méchants, même sympathiques. Et au cas où quelques doutes auraient subsisté chez quelques uns... les auteurs en remettent une couche dans la saison 4, admirable, fabuleuse, où il font tout simplement tout péter (au propre comme au figuré). En amenant la scission (prévisible, inévitable et définitive) entre les survivants du crash, et en introduisant une troisième partie (Ceux Du Cargo), elle-même souffrant de divisions internes... Cuse et Lindelof achèvent de semer la confusion, imposant aux Autres et aux Survivants des alliances de fortune (ça vous rappelle quelque chose ?) et surtout amenant de nouveaux soi-disants méchants qui, le psychopathe Keammy mis à part (plus un rouage du mécanisme qu'un véritable personnage, d'ailleurs), sont tout aussi ambigus et... gentils que les anciens méchants devenus gentils aux côtés des premiers gentils qui paraissent tous de plus en plus méchants. Et là, quand bien même vous ne seriez pas d'accord avec moi sur le fait que les deux notions ont complètement disparues... avouez au moins qu'elles n'ont plus grand sens et qu'en les utilisant non seulement on éclaircit pas les choses mais pire encore : on les embrouille ! Mieux vaut donc accepter cette idée de post-manichésime, à plus forte raison parce, sans trahir le suspens de la saison 5, il n'y fait que se renforcer : si les personnages sont désormais divisés en deux factions très précises se livrant une guerre sans pitié (en gros, d'un côté la bande à Ben, de l'autre la bande à Widmore), impossible de déterminer (du moins au début) qui "a raison"... d'autant que les Survivants, les "héros", ne rejoindront pas tous la même faction.

(je disais sans dévoiler l'intrigue... parce que tout ceci est parfaitement perceptible avant même d'avoir commencé à visionner la saison 5)


Chaque nouvelle série sortie de la Boite à Idée d'Abrams montant en puissance en terme de post-manichéisme, on ne sera pas vraiment surpris de découvrir que dans Fringe, son dernier né, cette notion est poussée à l'extrême... sinon carrément jusqu'au point de non-retour. Car il faut bien le reconnaitre, dans Fringe, on ne comprend pas tout... pour ne pas dire qu'on ne comprend rien la plupart du temps. La faute au nombre d'épisodes ? C'est que si elle est programmée pour vingt-deux épisodes la première saison, au départ, devait n'en compter que quatorze. D'où un nombre stupéfiant de raccourcis narratifs qui on l'espère nous serons épargnés dans la seconde partie, laissant peu de temps aux auteurs pour installer le système qu'ils seront amenés à progressivement décortiquer. Comprendre par-là que dans la première saison de Lost, par exemple, les secrets, les mystères et autres... n'apparaissent que progressivement. Quand dans celle de Fringe, on se prend tout d'un bloc, certains mystères ne semblant pas près d'être résolus (lorsqu'ils ne sont pas tout simlement laissés en plan). Surtout, on a du coup très peu de temps pour faire connaissances avec les "héros", plus traditionnels et manichéens... sauf qu'ils évoluent dans un monde totalement post-manichéen, au point qu'on en chope parfois le tournis. Une enquêtrice du FBI qui se retrouve toujours au mauvais endroit au mauvais moment, un projet global (The Pattern) tournant autour de la para-science (Fringe Science, en anglais, d'où le titre... qui restera espérons-le identique en franças - vous imaginez les courbes d'audience d'une série intitulée Para-science, vous ?), une mystérieuse multi-nationale qui semble déceler bien des secrets, un supérieur de l'héroïne franchement louche, mais gentil quand même, mais sacrément louche. Fringe, c'est à la fois sa principale qualité et son authentique défaut, interdit en permanence au spectateur la sympathie et la confiance, sinon pour sa (fade) héroïne. Impossible de déterminer qui est gentil ou méchant - pour cela encore faudrait-il qu'on réussisse à savoir qui poursuit quel but - et lorsqu'à l'épisode 10 on comprend, médusé, qu'il y a déjà trois parties distinctes se disputant... on ne sait pas trop quoi... c'en est trop. On est à la fois captivé par l'aura de mystère et étourdi par tant de retournements, de pointillés, de mystères... pour si peu de personnages principaux (cinq ou six, tout au plus).

Cet aspect, cummulé avec l'absence de personnage véritablement fort (mis à part Walter Bishop, clairement inspiré de notre Lou national !!!), pose finalement plus de problèmes à Fringe que son soi-disant manque d'originalité, pour reprendre les reproches régulièrement formulés par la critique américaine. Certes, le pilote (franchement pas terrible) donne un peu l'impression de se retrouver coincé dans un milk-shake mal agloméré à base d'Alias (avec l'esthétique high-tech de laquelle renoue Abrams) et les X-Files de la fin (quand on ne pigeait plus grand-chose et que le seul intérêt de l'histoire était de savoir si oui ou non Mulder allait finir par se taper Scully). Fort heureusement ça s'arrange par la suite, notamment en terme de réalisation. C'est un peu con dit comme ça, mais Fringe est une "belle" série. La photo est superbe, la mise en scène particulièrement dynamique, les effets spéciaux y sont utilisés de manière judicieuse (rien d'étonnant de la part d'Abrams, plus minimaliste que ses budgets le laissent supposer)... de ce point de vue, rien à redire - Abrams et ses ouailles connaissent la musique. C'est que mine de rien, captiver le spectateur avec un truc auquel il ne comprend rien c'est tout un art ! Pas étonnant, donc, qu'Abrams ait hérité de la réalisation du prochain Star Strek - LA série à laquelle on ne comprend rien par excellence. Un film dans lequel, bien entendu, les clivages gentils/méchants, manichéen/pas manichéen, seront complètement brouillés, pour un résultat probablement jubilatoire. Pour avoir parfaitement capté le sentiment du spectateur lambda face à un épisode des aventures de Spock ("Chaque fois que je regardais un épisode de Star Trekk, j'avais l'impression d'arriver dans une fête à laquelle je n'avais pas été invité"), il mérite au moins notre attention... qui veut parier avec moi que son Star Trek drainera dans son sillage toute une nouvelle génération de fans...? To be continued... (7)


👍👍 Alias (saisons 01-05)
créée par J.J. Abrams
ABC, 2001-06

👑 Lost (saisons 01-04)
créée par J.J. Abrams, Jeff Lieber & Damon Lindelof
ABC, 2004-08

👍 Fringe (saison 01, partie 01)
créée par J.J. Abrams, Alex Kurtzman & Roberto Orsi
FOX, 2008-09


(1) Inventif comme nul autre, Bryan Fuller a la spécificité fort originale de ne jamais avoir terminé aucune de ses séries - il s'est systématiquement fait virer avant la fin !
(2) Enfin si, il en existe, mais aucun qui soit le strict inverse de manichéen.
(3) On pourrait ajouter le NYPD Blue des débuts, mais force est d'admettre que sur la longueur les personnages ambigus soit disparaissent, soit se changent en héros positifs.
(4) Gaëlle me faisait d'ailleurs remarquer à juste titre que Michael Emerson, qui intérprête Ben, interprétait exactement le même rôle (période Henry Gale) il y a un peu moins d'une dizaine d'années dans The Practice, à tel point qu'il est très difficile, quand on a vu ces épisodes, de ne pas penser que Lindelof s'en est directement inspiré.
(5) Dans lequel les humains envahissent une planète et exterminent ses gentils aliens sous prétexte qu'ils sont... des aliens.
(6) On pourrait même compter dans le lot le film Mission : Impossible 3, qui aussi raté soit-il use aussi de ce ressort.
(7) A noter que Fringe devrait diffusée sur TF1 cet été ou au plus tard à la rentrée prochaine, et que le site de cette même chaîne propose les épisodes de la saison 5 de Lost en avant-première française chaque lendemain de diffusion US.

78 commentaires:

  1. Moi qui ne suis pas trop "séries" (un truc très générationnel, je crois), j'avoue, j'en suis pour mes frais. Mais cependant, j'ai tout lu, et j'avoue que vous m'avez au moins donner envie de jeter un oeil à tout cela, ce qui n'est pas si mal.

    BBB.

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  2. > "On est manichéen ou non"

    C'est pas un peu manichéen, de dire ça?
    ;-)

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  3. BBB. >>> bonne nouvelle, alors !

    Zaph >>> euh... oui, c'était un peu ça la blague ;-)

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  4. Mais en même temps, c'est vrai, et je ne l'avais jamais remarqué ! (excusez-moi de débarquer ;-)

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  5. Eh bien... je crois n'avoir regardé qu'un seul épisode de Lost dans toute ma vie. (Celui ou ils sont sur une ile déserte, je crois).
    Et j'ai du suivre... les 3 premières saisons d'Alias, pas plus.

    En plus, mon grand défaut avec les séries, c'est que j'en regarde beaucoup, mais rarement dans leur intégralité (parce que bon, faut pas le nier, très souvent on observe une baisse de la qualité avec le temps)

    Quoiqu'il en soit, c'était un article fort interessant, et aussi surprenant (je pensais pas que t'allais adopter ce genre de point de vue pour parler de séries). Un bon moment.

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  6. Zaph >>> ne t'en fais pas... je ne l'avais moi-même pas remarqué à l'origine. C'est en étudiant attentivement Lost que je me suis aperçu de ce qui régissait les autres séries. De toute façon Lost demeure une série totalement à part, à tel point qu'on pourrait écrire des dizaines d'article sans explorer la moitié de sa richesse (j'en ai notamment un en chantier sur les influences - littéraires pour la plupart - de la série)

    Guic' >>> tu viens involontairement d'écrire la phrase du jour... parce que dans Lost, ils sont tout le temps sur une île :-)
    Sinon Alias... force est d'admettre qu'à partir de la saison 4 ça devient nettement moins bien, pas sûr que tu aies loupé quelque chose.

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  7. Ah au fait... quant à l'angle, c'est un peu une coïncidence, un accident de parcours. Les trois autres articles série déjà prêts à être publiés sont rédigés sur un mode beaucoup plus traditionnel et critique.

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  8. Thom... quand meme. Tu crois quand meme pas que j'ai pas fait exprès d'écrire cette énormité?! (C'est pas parce que je regarde pas que je sais pas ce que ca raconte, quand meme... en plus j'ai nombre de connaissances qui me bassinent avec ça. Mais quand on te présente une série en te disant "a partir de la saison 3 ça devient vraiment passionnant", c'est pas tentant.)

    Mais par rapport à la baisse de la qualité, c'est une constante des séries des années 2000 je trouve (enfin, c'est vachement fréquent...): ca devient moins bien de plus en plus tot.

    Des séries comme... X Files, Friends, ont eu 5 ou 6 premières saisons vachement réussies, avant la chute. Maintenant, si tu as .. 3 saisons vraiment réussies, c'est déjà bien. Souvent maintenant, les premières saisons sont d'enfer, parce qu'ecrites d'un coup, puis derriere ca repasse en... "format série" et là ca pèche: Prison Break, l'exemple parfait pour ca, Dexter aussi... (Desperate Housewives, peut etre aussi, à cause de la seconde...)

    Résultat... Dans les séries encore diffusées en ce moment, les seules ou j'en suis à une sais supérieure à 3, doit y en avoir 3 (dont 2 sitcoms)

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  9. Moi je trouve Lost passionnante dès la première saison. Bien sûr il y a plus de longueurs dans les deux premières, quelques défauts, elles sont moins "parfaites"... mais c'est véritablement un tout, sans doute l'une des rares séries qui gagnera vraiment, une fois finie, à être avalée d'un bloc.
    Pour le reste... tu as totalement raison, c'est d'ailleurs peu ou prou ce que j'écrivais dans un article à venir d'ici quelques semaines. En fait, la série reste contrainte aux audiences, au business, plus que n'importe quel medium. Et aujourd'hui, tu n'as plus que deux cas de figure : soient celles qui essaient de renouveler et se viandent... soit celles qui abandonnent cette idée au bout de trois saisons et stagnent jusqu'à épuisement du concept. En somme : les producteurs, renforcés en cela par la versatilité du public américain (qui se lasse très vite et a en plus un choix délirant) préfèrent le plus souvent investir dans une nouvelle série innovante... plutôt qu'innover dans une série en cours. C'est ce qui rend Lost si exceptionnelle, qui réussit à se réinventer complètement à chaque début de saison... mais il faut dire que c'est la série la plus regardée dans le monde, et depuis longtemps, au point que ses auteurs ne sont plus tellement soumis aux contraintes financières. En fait... c'est un peu le Radiohead des séries télé :-D

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  10. Intéressant cette histoire de post-manichéisme d'autant plus que la série que je regarde en ce moment, un peu comme tout le monde, c'est Dexter - la seule série qui donnerait presque envie de tomber amoureux d'un serial killer (bien sûr, j'exagère). Ni gentil, ni méchant, là on est vraiment en plein dedans.

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  11. Absolument ! D'ailleurs c'est un peu la première série "post-Lost", de ce point de vue... et à mon avis pas la dernière tant le concept est passionnant. Je regrette d'ailleurs de ne pas avoir eu l'occasion d'écrire sur Dexter... mais c'est un peu ça le problème quand on voit les séries en V.O... quand elles passent en V.F. on ne les a plus vraiment en tête (et Dexter en plus... j'ai horreur de la V.F., j'ai l'impression que ce n'est pas "mon Dexter" :-)

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  12. Aaaaaaahhhh, je ne suis pas seule à connaître Felicity!!!! La seule série que j'ai suivi du début à la fin sans m'ennuyer(et en VO en +...oui je m'autocongratules :p)!
    Mis à part "Profit" mais bon là c'est facile vu qu'il n'y a que 9 épisodes...snif d'ailleurs

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  13. Je me demande même si y'en a pas que huit, tu vois... mais c'est vrai que c'était vraiment très bon, et Adrian Pasdar, remarquable...

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  14. Rien à voir (je commence souvent mes commentaires par "rien à voir" ce qui dénote une forme d'incohérence chez moi) mais est-ce que quelqu'un connait Dead Like Me ? (série à suivre en vo, et que le premier qui mouftait pendant, je l'entortillais de gros scotch dans un placard, loin, loin, et poussiéreux en plus, non mais) Mais c'est pas du Abrams, je suis vraiment hors sujet, là :-)

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  15. Ben si Kiki, moi je connais Dead Like Me... j'en parle même dans l'intro de l'article (mais c'est peut-être pas à moi que tu posais la question, certes...). J'attends d'ailleurs avec IMPATIENCE le téléfilm qui doit "clore" la série (et qui passe normalement ce mois-ci aux Etats-Unis)... ou la relancer, car la production a indiqué que si le succès était au rdv elle réfléchirait à tourner une troisième saison de Dead Like Me (sans plusieurs des acteurs des saisons d'avant, hélas, Ruben ayant depuis été cachetonner chez les ringards de Criminal Mind, et Daisy vivant sa vie au ciné)

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  16. Moi aussi je connais Dead like me. Et il y a un lien subsidiaire avec Lost : dans le film c'est Henry Ian Cusick (Desmond dans Lost) qui joue le rôle du nouveau chef des faucheurs. Du moins c'est ce que j'ai lu.

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  17. le grand interet de Lost pour moi est que la serie semble avoir été lancée sans que les producteurs scenaristes aient la moindre idée de ce qui allait se passer ensuite et encore moins de la fin réelle

    justement loin du format classique des series formatées ou tout les rebondissements semblent ecrits longtemps à l'avance

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  18. Lily >>> effectivement, c'est ce que j'ai lu aussi.

    Drag >>> en fait je crois qu'il y a un peu des deux... Abrams a souvent clamé que le synopsis général est écrit depuis des lustres... sauf que comme personne (pas même les acteurs) ne l'a jamais vu, personne ne peut le prouver. Et il y a eu des preuves du contraire, notamment comme je le disais dans une note, le personnage de Henry Emerson, qui ne devait pas du tout rester aussi longtemps. En fait, pour ce que j'en ai lu... il y avait bien un synopsis "général"... sauf qu'il a été spoilé sur le Net et que du coup Abrams et Lindelof ont modifié tout un tas de trucs (ajoutant notamment le carnage que constitue la fin de la saison 4, où l'hypothèse voulant que l'Ile soit un genre de purgatoire qui apparait dans la saison 3...).

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  19. Michael Emerson, bien sûr.

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  20. Il y a du pour et du contre dans ce que dit Dragibus. Le pour c'est que j'ai remarqué que dans Lost contrairement à plein d'autres séries il n'y avait presque pas d'intrigues non résolues s'étendant sur 10 saisons. Le truc du bunker est résolu en fin de s2, la nature des autres en milieu de s3 et après ça repart sur d'autres trucs l'air de rien. Le contre c'est quand même, il y a plein d'indices de trucs de la S3 qui y sont dès la s1 et ainsi de suite, donc je suppose qu'il y a en effet un peu des deux.

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  21. Ach ! Criminal Mind, chez nous on appelle ça Scoubidou. C'est dire si on est sensible à la finesse des trames :-)
    Contente de voir que je ne suis pas seul à aimer Georges.

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  22. Lily >>> c'est vrai que les intrigues ont tendance à se résoudre d'elles-mêmes, pour laisser la place à d'autres... ce qui est appréciable.

    Kiki >>> ben moi... je n'appelle pas Criminal Mind, pour la simple et bonne raison que j'ai une fâcheuse tendance à m'endormir devant...

    (bon... j'avoue aussi n'avoir jamais poussé le vice jusqu'à voir une VO, mais c'est en VF c'est tellement mal doublé que c'en devient hilarant)

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  23. J'ai un peu tardé avant de poster un commentaire... parce que j'ai trop de choses à dire sur le sujet... je ne te dis pas que je vais essayer ce coup-ci d'être le plus bref possible, aucune chance que j'y arrive^^

    Un nouveau commentaire de psychopathe...

    Alors... j'aime beaucoup Lost, je n'ai pas tout vu d'Alias, et ne connais pas du tout the Fringe.
    Alias, c'est sympathique, mais bon... quand certains critiquent 24 pour son "manque de réalisme", que penser d'Alias ? A côté, 24 est un documentaire sobre sur la vie d'agent secret...
    Tout à fait d'accord avec ce que tu dis sur le "manichéisme" et Abrams... dans Alias, c'est vrai que l'ambiguité de Sloane et du Père sont un des éléments les plus fascinants, accrocheurs de la série... en même temps, ça vire un peu au systématisme, un coup, c'est l'un le bon, l'autre le mauvais, ensuite, c'est l'inverse, etc... au bout d'un moment, ça lasse un peu... les deux personnages sont intéressants mais, comme tu le dis, dans Lost, Ben est bien plus réussi... Ben, et Locke, d'ailleurs ! Car tous deux ont cette ambiguité, ils sont un peu les "doyens" (même s'ils ne sont pas les plus âgés). Locke, au départ, c'est le sage chez les rescapés... un sage qui devient de plus en plus "illuminé" et inquiétant... Ben est le chef des "autres"... et s'il est un manipulateur cynique, cruel, il a aussi ses raisons, et il fascine...
    Il y avait déjà un peu de ça au début (en plus light), dans les deux "héros" de la série, jack et Sawyer. Jack est médecin, il est bon, parfait, se dévoue pour les autres... Sawyer est un escroc sarcastique, bad boy, assez méprisant... et les deux se montrent finalement moins "manichéens" qu'ils ne le sont au départ...
    C'est aussi l'idée à laquelle on pense au début de la série, le fait qu'ils soient morts dans l'accident d'avion, mais se retrouvent tous au "purgatoire", d'où les flash-back qui reviennent sur leurs erreurs, leurs méfaits, leurs souffrances... leurs zones d'ombre.

    Très bien vu de commencer ta "série sur les séries" par le manichéisme, car c'est en effet un point essentiel de la série moderne... qu'on doit tout de même en premier lieu aux Sopranos... Tony Soprano est le premier vrai prsonnage principal de série qui soit aussi "mauvais"... tout en attirant la sympathie. Ce qui contribue à faire de touts ces séries des oeuvres "transgressives", on nous rend sympathiques et attachants des héros qui sont souvent très "politiquement incorrects"... bien plus transgressif que dans un film, car ce n'est pas un personnage qu'on suit juste deux heures, mais des personnages que l'on retrouve chaque semaine, des personnages auxquels on s'identifie plus profondément. Les Soprano, The Shield, Nip/Tuck, Californication... d'excellentes séries modernes qui n'hésitent pas à jouer sur les zones d'ombres de leurs héros, héros qui sont bien souvent aussi antipathiques qu'attachants...

    Mais bon, impossible de ne pas revenir sur Twin peaks... pas eu le temps de répondre à ton commentaire la dernière fois, je vais donc prolonger ici^^

    Parce que sur la question du manichéisme (comme sur le reste^^) Twin Peaks est géniale... Dans un sens, elle n'est pas du tout "moderne", parce qu'elle a des personnages de bons et de méchants plus que caricaturaux... certes, dans la 2° saison, on voit apparaître beaucoup d'ambiguités, ils ne sont pas aussi "figés" qu'ils semblaient l'être au début, il y a de nombreux retournements... et si ce procédé permet de rendre la 2° saison intéressante, de la faire rebondir, ça n'en fait pas pour autant une 2° saison plus réussie dans les caractères. la 1ere saison est géniale, tout en étant totalement "manichéenne" par ses personnages :

    D'un côté, on a des bons qui sont "totalement bons" :

    Les flics... pas un flic véreux, pas de personnage typique de flic un peu usé par son job, par toutes les sales affaire auxquelles il a été confronté, pas de flic qui s'est endurci à cause de son boulot, qui est devenu cynique, dépressif, cassant, brutal, alcoolique (ce qui peut aussi s'expliquer par le fait qu'ils sont dans une "petite ville tranquille", pas une grande métropole)... Harry et Hawk sont l'incarnation même de la droiture, ils sont rassurants, toujours justes... et Andy est tellement gentil qu'il fond en larmes à la moindre histoire triste, ou s'évanouit à la vue du sang... quant à Lucy, elle est un peu nunuche, mais, justement, il n'y a rien de mauvais en elle... arrive Dale Cooper, qui est lui aussi un "gentil" sans faille (dynamique, compréhensif, toujours souriant et poli, bien propre sur lui... le parfait boy-scout). Et Gordon Cole, s'il est "burlesque", n'en reste pas moins sympathique, c'est le "double", le reflet de Dale Cooper (comme Kyle Maclachlan est celui de Lynch dans Blue Velvet et Twin peaks) Bref, dans Twin peaks, les forces de l'ordre sont super-sympas... (il y a juste le personnage d'Albert, assez méprisant, qui tranche un peu... mais il apparaît moins souvent que les autres, et il est plus amusant que "méchant").
    Ensuite, il y a James et Donna... le parfait petit couple d'ado. Innocents, émouvants sensibles, tendres... et Norma et Ed, absolument parfaits et touchants tous les deux. Ils sont tellement bons qu'ils n'osent pas quitter leurs compagnons pour se retrouver...
    Pete, Josie... sont au début totalement "gentils" eux aussi...

    De l'autre, des "méchants" qui sont vraiment très antipathiques et/ou mauvais :
    Leo. On se demande ce que fout Shelly avec lui, il est monstrueux, pas une scène qui nous le présente sous un jour plus attirant/sympathique... même un scénariste médiocre aurait pensé, tout de même, à lui filer une scène qui le montre un peu moins antipathique, histoire de nous faire comprendre ce qui a pu pousser Shelly à épouser ce type qui passe son temps à la battre et l'humilier.
    Bobby et Mike, ce sont les deux "bad boys"... certes, Bobby, dans la première saison, apparaît, parfois sous un jour plus sympathique... mais il n'en reste pas moins le rival de James, son ennemi... tout ce qu'il veut, c'est "faire la peau" de James.
    Benjamin Horne. Le business-man caricatural : totalement égocentrique, manipulateur, il utilise les autres pour gagner du fric (quitte à les détruire) ou les baiser (les filles du One-Eye-Jack). Son frère ne vaut pas mieux, un jouisseur qui ne se soucie que de son plaisir.
    Catherine. Comme Ben Horne, elle est manipulatrice, machiavélique, méprisante... détestable.
    Nadine. Complètement tarée, insupportable, on pardonnerait à Ed qu'il tue une femme aussi antipathique pour retrouver Norma... mais lui est tellement bon qu'une idée pareille ne lui passerait même pas par la tête...
    Ensuite, il y a les frères Renaud, Hank... qui ne sont pas plus sympathiques...

    Bref, après ça, on peut se dire que Twin peaks, c'est nul, et que Lynch n'est pas foutu de créer un personnage intéressant... même dans le plus mauvais soap, le plus tacheron des scénaristes saurait créer des personnages moins "manichéens"... et pourtant, c'est tout le contraire, ça fonctionne à merveille dans Twin peaks... pourquoi ? pour 3 raisons essentielles à mon sens.

    1 Tout tourne autour de Laura Palmer. C'est elle, le personnage ambigu de la série, c'est "son secret" qu'on tente de percer, et tous les personnages gravitent autour d'elle, elle est le "centre"... d'un côté les bons, de l'autre, les mauvais, ce qui permet de la rendre encore plus énigmatique. Biens ûr, il y a le personnage d'Audrey qui est aussi trouble..; parce qu'elle est une sorte de "double" de Laura, pour cela qu'elle s'implique tant dans l'enquête, parce qu'elle se retrouve dans ce personnage... et du coup, Audrey prend des risques, refait le parcours de Laura... on en vient donc à craindre que lui arrive la même chose.

    2. La série est suffisamment déroutante, originale, mystérieuse... Lynch nous perd comme il aime tant le faire, mais il faut des choses auxquelles se raccrocher... des personnages très clairement identifiables. L'ambiance, la réalisation, l'histoire sont tellement étranges que si tous les personnages étaient à la base ambigus, ça ferait trop, on décrocherait... et c'est typique de Lynch, placer des personnages vraiment bons et purs dans un univers terrifiant et mystérieux, pour que l'effet soit plus fort.

    3. On est dans un univers très symbolique, et même "mythique". Comme dans les mythes, il y a les bons et les méchants, qui le sont de manière très marquée. Twin peaks, c'est le mythe américain, resté bloqué dans l'âge d'or des années 50, avec des personnages typiques...

    Enfin, il faut aussi noter que les personnages sont très "manichéens", mais souvent décalés par rapport à ce que l'on imagine d'eux... la subtilité n'est pas "psychologique", elle est dans le décalage ou la symbolique... par exemple, les motards se réunissent dans une taverne... pour écouter une chanteuse à la voix éthérèe qui chante de très lentes et délicates ballades mélancoliques... James est un biker... et c'est pourtant le gendre idéal... L'agent du FBI, est censé apporter des solutions rationnelles, incarner la logique, l'expertise... il est totalement mystique, se fie à son intuition, ses rêves, est en partie dans un monde irréel...
    Un garagiste, c'est censé être roublard, terre à terre, un peu vulgaire (c'est du moins comme ça qu'on le voit dans tous les films, je ne fais pas de l'anti-garagiste primaire, précisons-le pour nos amis garagistes qui nous lisent)... Ed est romantique, tendre, l'honnêteté incarnée...
    Et comment un type comme Andy a-t-il pu devenir flic ? Et qui a eu l'idée saugrenue de prendre pour réceptionniste une fille avec une voix pareille ? et comment peut-on être chef au FBI quand on est sourd comme un pot et qu'on gueule toutes ses infos top-secrètes ?
    Bref, manichéens, oui, mais totalement décalés...

    En résumé... ce qui reste exceptionnel dans Twin Peaks, c'est que justement Lynch arrive à créer des personnages encore plus caricaturaux que dans les plus mauvaises séries des 80's... mais tout ça s'intègre parfaitement au dispositif, et arrive même à accentuer le mystère et l'intérêt de la série...

    (tiens, ça ferait une bonne conclusion... et il est temps que je m'arrête, non ?^^)

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  24. G.T... sais-tu que la seule raison pour laquelle il n'y a pas eu d'article sur Twin Peaks ce mois-ci c'est parce qu'à chaque fois que tu laisses un commentaire je dois effacer trois paragraphes de l'article ? ;-)

    Bon... je reprends : je ne classe pas Tony Soprano sur le même plan, même si tu as raison de noter que c'est le même ressort. Parce que Tony... il a beau être "mauvais", il est immédiatement sympa, hilarant, et provoque sur le spectateur un sentiment d'adhésion nettement plus fort, sans le côté "troublé", "mixed feelings", qu'on ressent face à un Ben ou à un Dexter. Je dirais même que les Sopranos, c'est l'archétype de la série des années 90 de ce point de vue, avec une "figure de méchant" que la série humanise et "sympathise" un peu plus à chaque épisode.

    Ensuite Alias... tu as bien entendu raison, ce n'est pas du tout réaliste, c'est même souvent très fantaisiste ! Il y a un second degré très fort qui n'a rien de surprenant lorsqu'on sait comment elle est née... Je ne sais pas si tu connais l'anecdote sur sa création, mais elle annonce la couleur : Abrams donnait une interview au moment de la seconde saison (sur quatre) de Felicity, et y avouait qu'il s'ennuyait un peu, qu'il trouvait le concept trop limité... et qu'on se marrerait beaucoup plus si Felicity avait une double-vie d'agent du contre-espionnage. Alias est apparu sur les écrans l'année suivante :-) Une série effectivement imparfaite, un peu systématique arrivé à la fin de la saison 2 (d'où sans doute le grand remaniement de la saison 3, où les auteurs bouleversent complètement le concept de la série), qui ressemble souvent à un brouillon de Lost, par plein d'aspects.

    (et j'ajoute que j'ai découvert il y a quelques mois Chuck... qui est vraiment une parodie réjouissante d'Alias)

    Ce qui m'amène à Lost... et tu fais bien de rappeler à mon souvenir Locke et Jack, un peu délaissés par l'article. Le second pour une raison assez évidente : il est LE héros positif, celui auquel le spectateur peut d'autant plus facilement s'identifier que son caractère n'est pas très fouillé, surtout au début. Lui, c'est plutôt un personnage "à l'ancienne", qui se nuance au fur et à mesure ; on découvre son ego surdimensionné, son côté borné et obsessionnel (Sawyer passe son temps à se venger... mais au final il "pardonne" beaucoup plus facilement que Jack, lequel n'aurait certainement pas pardonné à Sayid de l'avoir torturé)... pour finir totalement dépressif et à fleur de peau à la fin de la saison 4 (et au début de la 5, même si on le voit très peu dans les trois premiers épisodes - je n'ai pas encore vu le quatrième). Locke... c'est autre chose, de très malin, c'est le "comment on peut s'attacher à deux personnages radicalement différents et qui suivent des routes diamétralement opposées". Il se trouve qu'à la fin de la saison 4 on a le sentiment que John, passé du statut de sage à celui de fou, avait raison... mais bien entendu, comme on est chez Abrams, dès le début de la saison 5 c'est violemment relativisé (bien entendu je ne révèlerai pas comment ; idem d'ailleurs pour Ben, qui est loin d'être devenu un héros dans la saison 5). John... il mériterait carrément un article juste sur lui, tant il symbolise de manière même pas subliminale le Messie, de L'Ile, des Autres... etc. C'est un personnage christique, qui traverse un véritable chemin de Croix, qui doute plusieurs fois (foi), reprend toujours sa route... et finira par mourir pour expier les pécher des habitants de l'Ile (c'est du moins mon interprétation - à l'heure actuelle on ignore encore comment et pourquoi il est mort).

    Ensuite... je ne sais pas quel pervers tu es pour t'identifier aux personnages de Nip/Tuck, qui sont tous plus cinglés et lâches les uns que les autres, au point que c'est bien souvent Matt qui semble le plus sensé de la bande (c'est dire...).

    Enfin Twin Peaks... je n'ai pas grand chose à rajouter, tu as parfaitement résumé (enfin "résumé"... c'est peut-être pas le mot juste pour un commentaire aussi long :-) le système mis en place par Lynch, qui a d'ailleurs énormément influencé les séries de la décennie suivante (notamment X-Files et Desperate Housewives, l'un reprenant le côté totalement ambivalent des héros, l'autre le côté "décalé" et une bonne part de l'univers), au point que je me demande en fait comment la regarderait un spectateur contemporain (ce que je ne suis pas - j'ai vu Twin Peaks pour la première fois au mileu des années 90). Car la grande particularité de Twin Peaks... c'est aussi d'avoir eu autant de succès avec un univers si particulier, on y entre pas si facilement, il y a un côté volontiers "ringard" qui peut rebuter... or tout le monde est archi-fan de Twin Peaks au bout de trois épisodes... sans doute parce que c'est une série "totale", où chacun peut trouver son compte, un immense patchwork... exactement comme Lost, en fait, et ce n'est évidemment pas un hasard si le nom de Twin Peaks est revenu tant dans l'article que dans les commentaires...

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  25. Je ne connaissais pas l'anecdote de la création d'Alias, tout comme je ne connais pas Felicity ou Chuck... ma culture série est à parfaire^^

    Par contre, pas vraiment d'accord sur Tony Soprano... je ne connais pas bien non plus NYPD blues, mais j'ai entendu parler du fait que le personnage principal est un flic assez détestbale au début, qui s'humanise et devient un flic un peu bourru, certes, mais sympathique... Tony Soprano, ce n'est pas ça, il est toujours capable des pires crimes... dans l'avant-dernière saison (je n'ai toujours pas vu la dernière, je repousse sans cesse, sans doute que je n'ai pas envie de me dire : ça y est, plus aucun épisode des Sopranos, c'est vraiment fini^^) il est toujours capable de tuer/faire tuer des personnages plutôt sympathiques, et des membres de sa famille... bien sûr qu'il est attachant, drôle etc... mais il ne s'humanise pas vraiment, il est toujours capable du pire, et ne change pas...

    D'ailleurs... c'est ça qui est intéressant. Comme pour Twin Peaks, ce qui pourrait passer pour une faiblesse de la série (personnages très manichéens dans Twin peaks, héros qui n'évolue pas vraiment et n'apprend pas grand chose dans les Sopranos), est une force... parce que justement, il aurait été assez attendu, facile, "moral" de faire en sorte que Tony Soprano devienne de plus en plus humain, et ne tue plus que des pourritures, des mafieux qui veulent lui prendre sa place etc... mais non, à tout moment, il est capable d'être odieux, monstrueux...
    C'est vrai que ce n'est pas un personnage de méchant mystérieux et trouble comme Ben, on lit dans Tony Soprano comme dans un livre ouvert, il est plus "brut de décoffrage"... mais il est à mon sens plutôt un de ces héros de série des années 2000 - avant les autres - qui suscite à la fois la sympathie et le rejet... un personnage auquel on s'attache, mais qui n'en reste pas moins toujours capable du pire comme Vic McKay de The Shield, Christian Troy... c'est un vrai salaud, un vrai connard, souvent, mais attachant... comme eux, il peut se montrer "bon" par moments... et l'instant d'après, il commet un acte dégueulasse...
    Dans Nip/Tuck, bien sûr qu'ils sont tous plus cinglés et lâches les uns que les autres... mais ils en sont sévèrement punis, on les prend souvent en pitié, ils ont leur fragilité, leur faiblesse, et un bon fond qui ressurgit fréquemment... même Christian Troy, pour lequel on a souvent de l'empathie (et c'est tout de même un personnage truculent...)

    Sinon, entièrement d'accord avec ce que tu dis sur Locke et Jack... et sur Twin peaks... je meurs d'envie de rajouter des trucs sur Twin peaks, mais bon, ce sera pour plus tard, je ne vais pas te faire virer un nouveau paragraphe de l'article :-)

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  26. Je suis d'accord avec toi sur Tony Soprano... mais ça ne contredit pas vraiment ce que je disais. C'est un caractère de méchant sympa et nuancé. Tu me réponds en évoquant ses actes... mais moi, je n'évalue pas cette aspect uniquement sur ses actes, mais sur l'adhésion que remporte (ou non) le personnage. Tony Soprano, dès le premier épisode, on ne peut que l'adorer. Tout le contraire de Dexter, qui est particulièrement antipathique durant toute la première saison (c'est dans la 2 et la 3 qu'il s'humanise... et encore, "humanité" signifie surtout dans son cas "être en danger", et ce qui le rend sympathique c'est surtout le fait qu'il se retrouve dans des situations ingérables). Je rebondis sur Dexter... parce que malgré tout, je trouve très intéressant ce que tu dis sur Tony et qui m'interpellait déjà dans Dexter : le fait que ce dernier soit un "serial-killer de criminels". A l'époque de la première saison, je m'interrogeais effectivement sur la portée réellement "subversive" d'une telle série dans un pays où on pratique l'assassinat d'Etat sans que cela choque outre mesure la plus grande partie de la population. De ce point de vue Les Sopranos est une série bien plus subversive que Dexter, du moins dans sa première saison... car la série évolue énormément à partir de la seconde, elle devient beaucoup plus sombre (et plus drôle à la fois), beaucoup plus ambiguë aussi (Dexter y est mis en face de son addiction au meurtre, de sa compulsion... et non plus - comme dans la S1 - de ses principes de vengeur nocturne), la trois constituant une véritable apothéose.

    NYPD Blue... c'est encore autre chose. Quand on la voit aujourd'hui, cette série (qui fut longtemps ma préférée d'entre toutes), on se demande comment elle a pu faire scandale serait-ce une seconde... car il faut reconnaître qu'elle a beaucoup vieilli. Effectivement Andy Sipowicz y est montré comme raciste, bourrin... mais il est très nuancé dès le début, et surtout... ce n'est pas le héros, du moins pas à ce moment-là. C'est le personnage de John Kelly (David Caruso), le flic intègre qui met sa carrière en jeu pour vaincre la corruption dans le service ; puis dans les saisons 2 à 5 Bobby Simone (Jimmy Smits), qui reprend à son compte le rôle du beau gosse courageux devant contrebalancer la médiocrité d'Andy... et déjà, arrivé à la saison 5, c'est à dire au moment où Smits quitte la série et où les scénaristes décident qu'Andy sera le héros... ledit Andy est devenu sympathique, il arrêté de boire depuis la saison 2, il a sympathisé avec son chef black depuis la saison 3... le plus gros de NYPD Blue se déroule avec un Andy sympa et marrant, un peu le tonton beauf si tu veux. Bref : NYPD Blue a fait date à ce sujet et à d'autres (c'est la première série avec des flics qui ne sont pas des superhéros, c'est aussi à l'époque - 1994 - la première série montrant des violences policières ou des scènes de sexe), mais le fait que très peu de gens l'aient vue en France (où elle n'est passée sur les ondes hertziennes qu'après son arrêt aux USA et à des heures indues) fait qu'en France, pas mal de monde l'idéalise (elle n'est d'ailleurs vraiment géniale que dans les 5 premières saisons... après ce n'est que de la redite ou presque). Et s'il est vrai qu'elle peut-être vue comme l'ancêtre de The Shield... cette dernière va beaucoup, beaucoup plus loin dans la représentation de violence ou le rejet du manichésime.

    Nip / Tuck enfin (je zappe Twin Peaks :))... il faudrait vraiment que j'écrive dessus (sans doute le ferai-je à la fin de la mini-saison en cours), il y aurait tant à dire ! Mais bien sûr tu as raison, surtout à propos des crises de conscience de Christian (une tous les 10 épisodes en moyenne) :-) Ca me fait toujours beaucoup rire, mais la série a quand même d'autres défauts... notamment le fait que les personnages n'évoluent jamais et n'apprennent jamais de leurs erreurs (à part Matt, qui devient de pire en pire...). Du coup si je la trouve très inventive, dynamique, drôle, poignante... je la trouve aussi parfois un peu limite niveau psychologie des personnages, chaque saison étant l'occasion d'un nouveau départ où on oublie tout et où on est une famille... alors que dans n'importe quelle série cohérente (c'est à dire... dont les scénaristes ne passeraint pas plus de temps le nez dans la poudre que dans leurs manuscrits) Christian et Sean ne devraient plus s'adresser la parole depuis au moins deux ans ;-)

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  27. A propos de Dexter (je connais pas assez bien les autres séries dont vous parlez, et (honte sur moi), n'ait jamais vu Twin Peaks), le truc marquant concernant la subversion n'est pas forcément dans la série elle-même mais dans la façon dont on la reçoit, et comment elle fait se poser des questions à celui qui la regarde.

    Parce qu'il a beau être un serial killer (et même un psychopathe, parce que son besoin de tuer est dès le départ présenté comme une maladie, une affection psychologique), on a pas envie qu'il se fasse arreter... Et on serait même d'accord s'il se metttait à tuer des "innocents" (je veux dire des gens qui ont rien à se reprocher, meme si personne n'est vraiment clean dans la série... sauf peut etre sa soeur) pour se couvrir.

    Elle est subversive dans le sens ou, finalement, on vaut pas forcément beaucoup mieux que lui. (Mais ta remarque quand à la subversion de cette série aux US est tout à fait pertinente en fait... C'est vrai que c'est un facteur auquel je pensais pas "le pays ou c'est regardé"...)

    Et si j'en crois te dires, va falloir que je m'attaque à la saison 3.


    Par contre je suis pas d'accord quand G.T. classe Hank (de Californication) dans la catégorie des "salauds auxquels on s'attache", enfin, dans le texte: "héros qui sont bien souvent aussi antipathiques qu'attachants..."). A aucun moment je ne trouve Hank antipathique. C'est certes un antihéros et mis à part sa tendresse pour sa fille et son don de la répartie, il a peu de qualités, mais jamais il ne se comporte vraiment comme un salaud... Vous remarquerez d'ailleurs qu'à chaque fois qu'il fait une grosse connerie, il est soit bourré soit défoncé... (OK, il est toujours soit bourré soit défoncé, mais quand même)
    En fait il est juste... ultra décadent. Il a tellement rien à foutre de rien...

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  28. "Et on serait même d'accord s'il se metttait à tuer des "innocents" (...) pour se couvrir."

    C'est le nerf de la guerre de S3... tu vas pas être déçu du voyage ;-)

    Pour Hank... d'accord avec toi. Ce n'est pas un salaud, il n'est pas antipathique, il est même honnête et souvent moralisateur... rien avoir avec tous les personnages dont on vient de parler (le salaud, dans Californication, c'est plutôt Charlie à la rigueur). Mieux : au terme de la saison 2, on se rend compte que c'est probablement lui le personnage le plus "raisonnable" de la bande... c'est dire les autres...

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  29. Merci... tu viens de me pourrir d'un coup la S3 de Dexter et la fin de la S2 de Californication ;-)...

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  30. Guic et Thom : bien sûr que Hank n'est pas antipathique... mais seulement pour les fans de rock :-) Car pour la plus grande partie du public... il a toute la panoplie du type antipathique : égoïste, égocentrique, hyper-cynique, cassant, sans-gêne, bourré/défoncé en permanence, il baise toutes les filles qu'il croise (et des jeunes... parfois même trop jeunes), vaniteux, poseur, fainéant, toujours à se plaindre, il ne respecte rien (à part sa fille...) bref, il est clair que le personnage et la série ont de quoi rebuter la majorité du public, qui ne peut trouver ce type d'individu que détestable... (je ne parle que de la saison 1, pas vu la 2)

    Thom : je suis d'accord sur Nip/Tuck... même si ce qui me gêne le plus dans la série, c'est, pas tant que les personnages n'évoluent pas vraiment, c'est que les scénaristes en font beaucoup trop. Certes, c'est le "style" de la série, mais au bout d'un moment, cette surenchère de rebondissements, ça lasse... c'est la même critique que je ferais à Desperate Housewives... des séries qui ont un matériau de base intéressant, mais au lieu de le creuser, elles ne cessent d'aller toujours plus vers le spectaculaire, d'en faire trop en permanecnce, de confronter leurs personnages à toutes les situations les plus extrêmes... bref, ça manque cruellement de finesse, de réalisme et d'intelligence. Ce qui fait toute la différence avec les sopranos, pourtant une série dans un milieu bien plus imprévisible, agité... mais les chirurgiens de Nip/Tuck et les femmes aux foyers de desperate Housewives sont confrontés à des situations finalement bien plus dangereuses, excessives, que les mafieux des Sopranos. Et même, parfois que dans 24 ! Certes, dans 24, il se passe plein de trucs, il y a plusieurs attentats prévus en une journée, Jack Bauer se sort de situations hallucinantes... mais il est sensé être un "super-agent", et évolue dans un univers d'espions, terroristes, etc... Il n'y a vraiment qu'au début de la saison 6, avec l'explosion nucléaire à LA, plus le fait que, comme par hasard, son frère et son père soient impliqués, que j'ai trouvé qu'ils allaient vraiment trop loin et que ça devenait plus crédible (mais le reste de la saison est bien mieux...)
    Par contre, pour N/T et DH... qu'il arrive des choses peu communes aux personnages principaux, c'est normal, c'est une fiction, mais à force de surcharger, ça devient lourd... Du coup, 24 est bien plus réaliste et crédible que N/T et DH... dans Desperate Housewives, dès le début, une femme apprend qu'une de ses meilleures amies vient de se suicider... puis son mari se fait empoisonner... par un pharmacien qui l'aime en secret, elle va avoir une relation avec lui, qui va mourir lui aussi empoisonné... c'est déjà pas mal, pour une soit-disant "femme au foyer désespérée"... mais ça n'arrête pas... elle apprend que son fils est gay, elle le vire, il va vivre dans la rue et se prostituer... sa fille flirte avec un assassin, puis couche avec son prof, se retrouve en cloque, elle doit cacher ça et se faire passer pour la mère de l'enfant de sa fille... elle se remarie avec un type (Dale Cooper parasité par Bob^^) qui est en fin de compte soupçonné d'avoir tué une femme, elle et Dale se retrouvent victimes d'un complot de la belle-mère et de l'ex-femme qui vont essayer de la tuer, mais ce sont les deux qui vont mourir... ça fait tout de même beaucoup de cadavres autour d'une bourgeoise coincée dans une banlieue chic et tranquille... et beaucoup trop d'événements en peu de temps...
    Ce que je trouve dommage, parce que ce n'est pas nécessaire... dans DH, la blonde a une vie plus "normale" que les autres, il lui arrive beaucoup moins d'événements spectaculaires, mais ses tranches de vie ne sont pas moins intéressantes, drôles et divertissantes.
    Le simple fait que la rousse soit une bourgeoise très croyante et coincée, qu'elle ait un fils gay qui la provoque, c'est déjà un matériau qui permet beaucoup de situations, mais ce n'est pas suffisamment exploité, les scénaristes vont vers la facilité et à la place, lui font vivre des tas d'histoires totalement rocambolesques...
    Pareil dans Nip/tuck... prenons Julia, femme plutôt normale... il arrive suffisamment de choses aux deux chirurgiens pour ne pas la charger elle, en plus... elle peut avoir un rôle tout aussi intéressant dans la série, ses interactions avec les autres personnages... mais non, il faut qu'il lui arrive aussi tout et n'importe quoi... déjà, elle apprend que son fils n'est en fait pas celui de son mari, mais de l'associé et meilleur ami de son mari... là, on a quelque chose de pas mal... mais après, ça ne cesse de s'enchaîner... elle a un nouveau bébé... qui va naître difforme, puis elle va avoir une relation avec un nain, quitter Sean pour de bon et devenir lesbienne... puis revenir vers christian... et la fille de sa copine lesbienne va l'empoisonner... sans parler de tout ce qui peut arriver à son fils...(je me suis arrêté à cette saison)... bref, je trouve qu'il y a trop de gâchis et d'immaturité de la part des scénaristes dans ses séries qui pourraient parfaitement fonctionner avec moins, mais - impératifs commerciaux, volonté d'en foutre plein la vue et de gaver le spectateur de rebondissements - se perdent dans la surenchère...
    A côté de la vie des personnages de Desperate Housewives et Nip/tuck, les vies de Jack Bauer et tony Soprano semblent bien tranquilles^^

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  31. Petite nuance quand je dis que hank est "antipathique"... je ne veux pas dire que c'est un salaud que le spectateur va détester, bien sûr qu'on s'y attache, mais quand on fait la liste de tous ses défauts, il est tout de même très loin (pour ne pas dire à l'inverse) d'un individu qu'on définirait comme "sympathique"...

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  32. "égoïste, égocentrique, hyper-cynique, cassant, sans-gêne, bourré/défoncé en permanence, il baise toutes les filles qu'il croise (et des jeunes... parfois même trop jeunes), vaniteux, poseur, fainéant, toujours à se plaindre, il ne respecte rien"


    Eh ben? C'est quoi, ça, à part la description d'une vie de rêve?

    Non, franchement, le côté cynique et cassant c'est ce qui fait qu'on le prend en sympathie... D'ailleurs faut voir tous les cons qui l'entourent (Bill dans la S1, l'espèce de Hippie dans la S2)... Son talent pour les bonnes réparties est idéal pour survivre!


    Sinon, par rapport à N/T et DH et leur incapacité à garder raison et profiter des opportunités des situations qu'ils créent... Je pense que ça doit beaucoup à une nécessité d'accrocher le public, qui en veut toujours plus, et, surtout, le faire revenir la semaine d'après... Parce que si on capitalise sur les situation déjà existantes, qu'on les modifie sans forcément les faire évoluer, il y a un côté... stagnation. (C'est un peu le cas dans, par exemple, Dr House: t'as ton intrigue de la semaine, mais les relations entre tous les personnage, dans l'ensemble, n'évoluent que peu.)

    Il y a un culte du Cliffhanger, du truc qui te laisse à bout de souffle à la fin de l'épisode, ce besoin de créer le besoin de voir la suite, un genre de manque (d'ailleurs, à l'heure actuelle, on voit l'adjectif addictif dans les descriptions et critiques de toutes les nouvelles séries ou presque!!)
    D'ailleurs, le jeu du Cliffhanger, cette carte est jouée à fond dans Alias, ou en fait ton épisode s'achève... au début du suivant.


    ***Attention Spoiler pour ceux qui n'ont pas vu Die Hard IV ***


    Et à force de vouloir laisser le spectateur hors d'haleine, tu finis par... en faire trop. Syndrome Die Hard IV: tu fais se battre le gentil en camion, et le méchant en F-16, et c'est le gentil qui gagne. C'est pas crédible, mais ca marche.

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  33. Guic >>> charrie pas... dire le thème d'une saison (ou d'un livre ou d'un film...) ce n'est pas la raconter.

    G.T. >>> - sur Hank certes... en même temps pas sûr qu'il ne soit pas principalement regardé par les amateurs de rock'n'roll. Californication, aux USA en tout cas, ça passe sur une petite chaine cablée (Showtime - qui produit aussi Dexter) en deuxième partie de soirée... de toute façon Hank n'entre pas vraiment dans le cadre de mon article, car je parlais implicitement de séries à suspens, de "dramas" comme disent les américains... or Californication, même si elle n'en a pas l'air, est malgré tout une sitcom...

    - Sur 24... assez d'accord, surtout sur la famille de Jack. L'explosion m'a moins dérangé, parce qu'elle participe d'une montée en puissance de la série... : à chaque saison jusqu'à la 6, la CTU évite la cata de peu, puis très peu, puis très très peu... en toute logique, au bout d'un moment, c'était inévitable que la cata ait lieu.

    - sur DH et N/T... je ne les mets pas au même niveau. DH va toujours plus loin dans l'absurde et le burlesque, mais je ne dirais pas que les scénaristes en font toujours plus... au contraire, je trouve que plus ça va plus c'est répétitif et linéaire, avec toujours LE personnage extérieur qui vient semer la zizanie dans la petite vie des habitants, LE mec de la saison de Susan... cette série s'auto-recycle en permanence (et je dois le dire avec talent, même si je trouve la saison 5 un poil en-deça des précentes). Et pour le reste de ce que tu dis... la surenchère vient du fait que tout comme Twin Peaks (mais sur une plus longue durée), DH joue énormément avec les codes du soap. D'ailleurs qui sait si TP n'aurait pas aussi sombré dans la surenchère si elle avait duré plus longtemps... déjà le truc de James qui se barre comme un lonesome cowboy sur sa moto et tout ce qui s'en suit, tu admettras que c'est un peu n'importe quoi. Mais c'est à la fois le jeu... et le piège. Le spectre du soap, c'est très précisément ce qui guette toute série incluant de la romance au-delà de la seconde saison (et certaines - comme House par ex - tombent les deux pieds dedans).

    - N/T au contraire... pratique la surenchère dans la provoc' et le n'importe quoi (c'est aussi un peu ce que je reproche - j'y viendrai dans un prochain article - à la saison 2 de Californication), c'est parfois un peu vain... en fait je suis plus d'accord toi sur ce point, et j'ai d'ailleurs des sentiments très ambivalents vis à vis de cette série... qui est une de mes préférées et qui en même temps est celle avec laquelle je suis le plus critique et le plus sévère, tant je la trouve inégale, capable de sauter sans vergogne du génial à l'archi-nul, et dont les intrigues sont souvent peu suivies, pas cohérentes... donc ce que tu dis est vrai, mais en même temps N/T a sombré dans le n'importe quoi précisément dans le final de la saison 2, quand ils vont voir Alec Baldwin, le super chirurgien qui a conçu un super transexuel :-) A partir de là ça part dans tous les sens, surtout avec Julia en effet (personnage devenu complètement insupportable à se plaindre et se lamenter à longueur d'année et dont le côté "inadapté" est parfaitement mis en relief par le personnage de... sa mère (bonne nouvelle d'ailleurs... enfin pas très bonne, vue que Joely Richardson a apparemment de gros problèmes de santé, mais bref : elle va être réduite au rang de second rôle dans les prochaines saisons))... mais d'un autre côté c'est aussi ça à mon sens qui fait le charme de la série, ce côté "tout est possible... et ne manquera pas d'arriver"... et là... je suffoque de rire en imaginant ta tête quand tu découvriras LE grand truc de la nouvelle saison (qui est d'ailleurs censée être la seconde partie de la 5), le truc invraisemblable et n'importe quoi du cru 2009... qui comme d'habitude est à la fois énorme et traité avec une certaine finesse (les acteurs y sont pour beaucoup).

    Maintenant ce qui réunit ces deux séries, et que tu synthétises involontairement... c'est que ce sont deux séries au départ plus réaliste (ou du moins ancrées dans un univers réel) qui virent complètement de bord à partir de leur seconde saison... (c'est un peu ce que souligne Guic'... en fait je viens de voir son dernier com :-)

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  34. Je suis entièrement d'accord pour la surenchère, surtout en ce qui concerne DH. Pendant la saison 4, je me suis dit que les scénaristes allaient trop loin, certes, mais surtout que je n'arrivais plus à comprendre aucune de ces femmes. Et c'est seulement là que ça a commencé à me gêner, parce qu'il n'y avait vraiment plus aucune identification possible.

    Alors que dans N/T, ça m'amuse toujours autant (malgré les grands écarts de niveau qu'il y a toujours entre deux épisodes) parce que franchement, je n'ai jamais eu l'idée saugrenue de m'identifier à un seul des personnages, pas même Julia, et pas même au début de la série.

    D'ailleurs j'ai éclaté de rire en lisant "femme plutôt normale".

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  35. Je regarde très peu les séries, mais j'ai tout de suite accroché à Californication! Je vois mal comment on pourrait détester Hank, en meme temps je suis un mec, et un rocker... il faudrait que je demande à ma femme ce qu'elle en pense, elle avait presque été accrochée sur la fin... En tout cas j'ai hate de voir la saison 2!

    Systool avait écrit un bon article sur Californication...

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  36. Guic : bien sûr que le côté cynique et cassant fait qu'on le prend en sympathie, c'est ce qui fait le "sel" du personnage... mais d'un autre côté, ça en fait aussi un personnage loin du héros sympa typique...
    Et Hank est sympathique pour des gens eux-mêmes un minimum sarcastiques et rock'n'roll... mais beaucoup moins pour le grand public, ce n'est pas le type de personnage auquel il aime s'identifier.

    Quant à la stagnation... ce qui est particulièrement intéressant dans des séries "d'action" et/ou des séries qui se déroulent dans des cadres particuliers (Lost, 24, Prison break, The Shield...), c'est qu'on a d'un côté des situations très prenantes et de l'autre, la possibilité de faire évoluer les rapports humains avec finesse, subtilité, sur la longueur. C'est là une supériorité de la série sur le film, car la série permet de prendre son temps, de faire dire "je t'aime" à un personnage après des heures et des heures où les deux se sont cotoyés dans la série, où leurs sentiments se sont développés... alors que dans un film, faut que ça se passe bien plus vite, faut condenser un maximum...

    La série permet à la fois d'être trépidante et de prendre son temps dans l'évolution des personnages... mais le problème, comme le dit Thom, ce sont les séries qui ont ce côté "soap", où l'essentiel est dans l'interaction des personnages, personnages qui évoluent dans un cadre plutôt normal... et où, pour "relancer la dynamique", il faut plus de retournements... le temps que met un personnage de séries d'action et d'aventure pour arriver enfin à dire "je t'aime" après un flirt qui s'étend sur 3 saisons, le personnage de soap a le temps de se marier, être trompé, divorcer, puis se remarier avec la meilleure amie de son ex-femme... mais c'est aussi pour cela que les soaps, c'est assez chiant en général. Sauf quand on a des séries qui - comme les Sopranos, Six feet under - arrivent à être à la fois centrées sur les relations entre les personnages (donc ne pas laisser l'action prendre le dessus, même si dans les Sopranos, ça dépend des épisodes), et être beaucoup plus fines dans l'évolution des sentiments, dans le type d'événements qui peuvent arriver... j'aime bien Nip/Tuck, mais bon, Six feet under peut être aussi transgressive et drôle en étant bien plus réaliste, crédible (malgré quelques trucs assez gros ou burlesques, mais il en faut bien...), et en sachant prendre son temps...

    Pour revenir à ce que dit Cissie... bien sûr que Julia, comme Sean, est plutôt normale au début... c'est même le couple "tellement normal" qu'ils s'ennuient, qu'ils trouvent leur vie sans relief, banale... puis on rentre dans un grand n'importe quoi...

    Quant à Twin Peaks, c'est encore différent... on est chez Lynch, dans un univers très particulier, qui tient du mystère, du rêve... il est à mon sens plus crédible et acceptable de voir dans Twin Peaks une femme subitement se retrouver dans la tête de ce qu'elle était 20 ans en arrière, ou un agent du FBI guidé par ses rêves (bon, pour James le "lonesome biker" qui quitte Twin peaks, je te l'accorde, c'est un peu bizarre... même s'il a quelques raisons), qu'une bourgeoise dans DH qui ne compte plus les morts autour d'elle, sans que la plupart n'aient de liens les uns avec les autres...

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  37. Je suis d'accord en grande partie avec ce que tu dis... sauf, une fois de plus, sur Hank. Je ne le trouve pas du tout sarcastique, pas plus que Seinfeld tiens ! Et s'il l'est... rien de plus normal, puisque c'est un "héros post-House" (ça semble excessif... mais les séries ne fonctionnent quasiment que comme ça : par vagues et par modes). House, à la limite, est bien plus infect et odieux que Hank, et en plus il a ce truc affligeant (ou qui serait affligeant s'il était un être humain et non un personnage de fiction)... il est juste incurable. Il ne change jamais, ne veut surtout pas changer... quand Hank au contraire passe son temps à essayer de "murir" pour la femme qu'il aime. Bref... je comprends tout ce que vous racontez sur Hank... mais je pense qu'il ne vaut pas exagérer le côté subversif et sulfureux de Californication, de même qu'il ne faut pas exgérer le côté réac et coincé d'une société américaine dont on aurait - nous - beaucoup à apprendre... Californication choque probablement les puritains... mais tous ces gens qui baisent de manière décomplexés, qui se défoncent, qui sont complètement immatures, on les a déjà vus ailleurs et les américains aussi (certains gags sexuels auraient eu leur place dans les films à mega-succès des frères Wayans) - d'une ; de deux, le côté cul et sans complexe... ç'a généralement plutôt tendance à attirer qu'à rebuter le spectateur de base, et notamment les ados - de deux.
    A la limite, la plus grosse trangression de la série... c'est le tabac. Car c'est tout le paradoxe de la société US que d'avoir fini par s'habituer aux séquences de shoot mais d'être révoltée par la clope au point qu'Obama soit sommé d'arrêter de fumer pour être élu. Bref...

    Je reviens sur le reste :

    - la stagnation a deux causes principales (la plupart du temps) : chutes d'audiences systématiques dans la seconde saison (le public est très versatile... et en même temps voit souvent juste, en tout cas en matière de séries) ; nécessité de tenir la distance et de ménager des effets... parce que quand on a 21 épisodes à écrire, on a intérêt à en garder sous le pied. D'ailleurs il n'est pas inintéressant de voir que les producteurs, avisés, s'en sont aperçus... et qu'à l'exception notable de DH (et bien sûr de 24) la grande majorité des série a vu son nombre d'épisodes réduits (à 17 / 18), les nouvelles ne font que 12 / 13 épisodes ; est apparue depuis deux ans l'exigence d'avoir des histoires avec un début et une fin, et plus des séries s'étendant sur dix ans. C'est le modèle Dexter / Damages - chaque saison fournit une fin acceptable à la série plutôt que de la diluer. Autre technique : couper la saison en deux parties ; Nip/Tuck en a fait les frais à cause de la grève des scénaristes... mais finalement le concept a tellement plu que la saison 6 s'étalera elle aussi sur deux ans ; Heroes n'a pas fait autrement en coupant la saison 3 en deux volumes (avec en plus une certaine hypocrisie... parce que Tim Kring essaie de faire gober à tout le monde que tout ça est normal, que c'est à cause de la grève qui a amputé la saison 2... alors que tout le monde sait que les audiences sont en chute libre et qu'on ne lui a pas laissé le choix). Ce nouveau format est séduisant, car il met fin aux épisodes de pur remplissages (innombrables dans les deux premières saisons de Lost, et même dans 24... où il y a des épisodes où il ne se passe quasiment rien, ce qui est très frustrant pour le spectateur US qui - précisons-le - n'en voit qu'un épisode par semaine)... et en même temps, c'est probablement la mort de la grande-série-suspens-avec-mythologie-qui-nous-hante-pendant-dix-ans façon X-Files / Lost...

    - Julia... c'est un peu le rendez-vous manqué. Dans les trois premières saisons, elle est peut-être le personnage le plus intéressant, le reflet de cette Amérique puritaine que Ryan Murphy exècre... pudibonde, moralisatrice... et finalement pire de tous, elle passe sa vie à mentir à son mari, à lui faire des coups en douce... etc. Christian et Sean sont en fait très honnêtes par rapport à Julia ! Le problème... c'est que Murphy est incapable de se débarrasser de ses personnages, aussi incapable que de les exploiter à fond. Du coup on se traine Julia depuis cinq saisons alors qu'elle n'apporte plus rien depuis la 4, Kimber c'est encore pire, elle n'a plus grand chose à foutre dans l'histoire... et à côté de ça les "nouveaux personnages" intéressants (que ce soit Ava Moore dans la 2, Quentin dans la 3, Marlowe dans la 4 ou Eden dans la 5) sont tous amenés à disparaître invariablement (et parfois sans aucune raison)... comme si la greffe ne pouvait pas prendre (et effectivement... le Découpeur est à la fois le truc le plus excitant de la saison 2 et le plus naze de la 3...)

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  38. D'accord avec Thom sur Californication. Le coté sulfureux n'est qu'un vernis pour chopper le télespectateur (male)... l'intéret de la série est planqué dans le coté romantique de Hank, qui l'amène à etre auto destructeur (bien plus qu'un simple jouisseur inconscient). Pour le coté "choquant de l'amérique puritaine", pas grand chose de plus finallement que dans Sex and the City.
    Une série basée uniquement sur ce coté cul ne fonctionnerai pas: d'ailleurs j'avais vu quelques épisode d'une série avec une escort girl, qui était très chiante....

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  39. En fait Julia a peut-être l'air normale au début mais elle est quand-même très attirée par son meilleur ami (et ex-amant) qui est également le meilleur ami et l'associé de son mari, et qu'elle soupçonne depuis des années d'être le père de son fils ainé, ce qu'elle a évidemment caché à tout le monde.

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  40. Xavier >>> et Dieu sait que S&TC a fait école !

    Cissie >>> euh... oui enfin, en même temps c'est pas ce que j'appellerais "être anormale" :-)

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  41. Franchement, Xavier, je ne crois pas que l'intérêt de la série soit le côté "romantique" de Hank... si on l'aime, si la série est jubilatoire, c'est parce qu'il est un sale con^^ (un sale con sympa et rock'n'roll, ok, mais un sale con quand même)

    Sans rapport... qu'est-ce que tu me conseillerais, Thom, comme série ? parce que même si j'en connais pas mal, je me suis jusqu'à présent surtout basé sur ce qui passait à la télé (et pas canal +, que je n'ai pas)... et quelques-unes que j'ai achetées en DVD... bref, je connais... par ordre, en gros, de préférence :
    Twin peaks, 24, les Sopranos (j'ai du mal à trancher entre ces trois-là, vraiment mes favorites), Six feet under, Lost, The Shield, Californication, Prison break, Nip/tuck, MI-5, Heroes, Jericho, Alias, Desperate housewives...
    je suis pas trop fan des séries avec enquêtes différentes à chaque épisodes (j'aime bien les Experts Las vegas, une fois de temps en temps, ou Dr House, pour le personnage, mais bon... c'est tout).
    De ce que j'ai pu comprendre, il faut que je vois tout de même Dexter (ce que je compte faire très bientôt)... et après ?

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  42. Tu as quand même la crème, dans ta liste :-)

    A cela j'ajouterai OZ (six saisons), Mad Men (je parle justement de la saison 1 demain), Dexter, donc (en s'acharnant après la saison 1, que je persiste à trouver assez imparfaite), Damages (exceptionnelle), Enregenages (la meilleure série française, ce qui n'est pas dur - mais en tout cas la seule qui rivalise avec le modèle US). Avec ta liste plus ce que je viens de rajouter, on a quasiment le top de la série des douze dernières années :)- Il y en a surement d'autres que j'oublie, plus mineures ou bien avec "enquête à chaque épisode" (Law & Order SVU et The Practice étant les deux incontournables du genre). Et allez, pour la route j'ajoute Boston Public, série sur des... profs, par David Kelley, pas très connue en France mais vraiment subtile et intelligente..
    Il y aussi The Wire, la série préférée de Stephen King et de Barack Obama... bon, je te le recommande en considérant que je n'en ai vu que 5 épisodes pour l'instant... mais c'est tellement bon que je sens déjà que je n'ai pas fini de la recommander :-)

    ... et je m'arrête là... parce que sinon de quoi vais-je parler dans cette RUBRIQUE (oui parce que c'est une rubrique récurrente... dont je viens de griller cinq articles en quelques coms :-))

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  43. Oui j'avoue GT, je suis un menteur... l'intéret de cette série, c'est la secrétaire blonde avec un percing...

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  44. Bien... merci pour tous ces conseils... j'ai vu hier l'épisode 1 de Dexter et, en effet, ça a l'air pas mal du tout.

    Je ne connaissais pas du tout Mad men, mais vu ce que tu en dis aujourd'hui, il faut impérativement que je vois ça... et ensuite, passer à Damages et the Wire, deux séries que je ne connaissais pas du tout non plus...

    D'un côté, je suis rassuré, il me reste plein de bonnes séries à regarder... de l'autre, c'est chiant, il y a trop de trucs à voir, et ça va me faire passer des heures devant la télé...

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  45. Ce qui est marrant c'est que moi... j'ai dit ça un temps, et maintenant je dirais plutôt l'inverse. En réalité, il n'y a pas tant de séries essentielles que ça... et là, ces derniers temps, je vois bien que j'arrive à un stade où j'ai vu la plupart des incontournables (à part The Wire... mais c'est en train de se résoudre), d'ailleurs signe qui ne trompe pas... j'en revois beaucoup en ce moment (Twin Peaks évidemment, mais aussi tout 24, tout Nip/Tuck...). Donc à la limite... estime-toi heureux ! :-) Parce que quand le meilleur sera derrière toi et que tu n'auras plus qu'à bêtement attendre les deux nouvelles saisons des deux dernières séries incontournables qui seront encore en course... la crise de manque va être violente ;-)

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  46. Diable, je suis un troglodyte! Je n'ai pas vu un seul épisode de Lost... par contre, j'ai vu tous "les robinson" en dessin animé, ca compte?

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  47. Moi aussi, en fait. C'est de là que tout est parti :)

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  48. Quoi ? Pas une série de Joss Whedon (Buffy, Angel, Firefly) dans cette liste ? Pourtant c'est un véritable auteur, bien plus qu'un J.J. Abrams à mon avis. Je sais bien que Buffy a une réputation exécrable en France à cause d'un doublage catastrophique qui en fait une série différente de l'originale, mais elle mérite largement d'être dans le top ten, à côté des mes autres préférées : The West Wing, Six Feet Under, les Sopranos, The Shield, Oz, Deadwood, Life on Mars, Battlestar Galactica... J'aime bien 24, j'ai passé un bon moment avec la saison 1 de Lost et celle de DH, mais franchement je ne les mettrais pas sur le même plan. Sur le plan des personnages, notamment, je trouve les trois dernières citées infiniment moins subtiles.
    Mel B

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  49. En fait, Thom, avec tout le respect que je te dois et toute l'admiration que je porte à ta plume, je ne suis pas d'accord avec une partie de tes propos.
    Je trouve pour ma part qu'aucun des vrais méchants de 24 n'est attachant (et certainement pas le président Charles Logan que tu cites en exemple). Pour moi, Jack Bauer existe en 2-D, pas en 3-D. Franchement, sur les cinq ou six saisons que j'ai vues, je l'ai trouvé assez monolithique. Quand se remet-il vraiment en question ? De toute façon, il n'en a pas le temps, puisqu'on le voit toujours en action. Il pourrait évoluer hors de la vue des spectateurs, entre deux saisons, mais ce n'est pas le cas.

    Je ne peux pas me prononcer sur Alias, mais ce que j'ai vu de Lost (la saison 1, donc) ne m'a pas impressionnée en ce qui concerne les personnages. Ils ne sont pas très fouillés en réalité, simplement les aventures qu'on leur fait vivre (y compris dans les flash-back) et les innombrables rebondissements nous donnent l'illusion d'une évolution et surtout l'illusion de la profondeur. Lost, Alias d'après ce que tu en dis, reposent tout comme 24 sur le cliffhanger, le retournement improbable de situation, et non sur la subtilité psychologique des personnages.
    Peut-être, sans doute même, ma vision est-elle liée à mes propres attentes. Pour moi, 24, Lost, et d'autres sont les équivalents télévisuelles d'un bon page-turner, quelque chose de prenant sur le moment, mais qu'on oublie assez vite une fois le livre refermé ou le dernier épisode regardé.
    La marque d'un auteur, à mon sens, c'est de créer un univers crédible, quel que soit le contexte choisi, où vivent des personnages qui nous affectent durablement, nous les spectateurs, par leur humanité, leurs failles, leurs erreurs, leurs tentatives...
    Bon, je n'ai pas le temps de développer davantage ni de mieux structurer ma pensée, alors j'espère que j'ai su me faire comprendre.-)
    Mel B

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  50. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  51. Au fait : si avant de taper ton commentaire tu prends dans "sélectionner le profil", "Nom / URL"... tu peux écrire ton nom dans le champ prévu (plutôt qu'Anonyme). J'ai l'impression que URL trompe beaucoup de gens, en fait elle n'est pas obligatoire :-)

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  52. Juste parce que vous parlez de Whedon, il avait réalisé l'an dernier pendant la grève des scénaristes une mini-série de super héros / comédie musicale (c'est dire l'aspect barré du truc) sur les mésaventures d'une sorte d'ado qui veut devenir "super méchant" , tout en étant amoureux de la fille qui fait sa lessive à coté de lui à la laverie...

    Marrant, mais sans plus... pas mal quoi. En gros, je l'ai découvert et regardé la semaine derniere, ca passe le temps pendant le chargement de la saison 3 de Dexter. Mais je vous conseille d'essayr quand meme.

    ("Dr Horrible sing-along blog", 3 episodes de 15 minutes.)

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  53. Bon, je vais nuancer un peu mon propos alors. Pour moi, le postulat de base, c'est que Jack Bauer est un inadapté social qui ne sait fonctionner que dans l'action. Au début de la saison 1, son mariage prend l'eau, et on voit qu'il bien qu'il n'arrive pas à être un Joe Regular. He's a poor lonesome cowboy, même s'il tente d'avoir des relations amoureuses. Je n'ai pas le sentiment qu'il cherche la rédemption, il est plutôt dans la fuite en avant. Mais entre la saison 1 et 5 ou 6 (je me suis arrêtée à celle où il est enlevé par les Chinois), il n'a pas franchement changé, et on nous montre toujours les mêmes facettes de son personnage. Je trouve qu'un David Palmer, qui n'apparaît que dans deux saisons, a plus d'épaisseur.
    On va dire que pour Lost, je ne suis pas allée assez loin pour juger. En revanche, en saison 1 (je ne sais pas si le problème se règle ensuite), j'étais franchement gênée par le jeu médiocre de certains acteurs (celle qui joue Kate par exemple, mais elle n'est pas la seule).

    En ce qui concerne Joss Whedon, à mon avis Buffy suffit largement à le faire accéder au statut d'auteur :-), mais s'il t'en faut davantage, tu peux aller voir du côté d'Angel et surtout de Firefly, série malheureusement interrompue à laquelle il a cependant pu donner une suite dans le film Serenity. Et Dollhouse va bientôt démarrer, en effet.

    @Guic' the old : oui, j'en ai entendu parler mais je ne l'ai pas encore vue.

    Je vais tenter de changer de profil.

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  54. Ce que je trouve intéressant, dans cette discussion, pour moi qui ne regarde pas, ou peu, de séries, c'est la manière dont chacun, suite à l'article, vient "caser" sa (ou ses) ses séries préférées dans la discussion. Comme si, dans un article sur un roman, tout le monde venait, et casait son auteur préféré. "Série télévisée" étant un format, un "medium", non un genre, je trouve cela étonnant. Je le dis, non comme une critique, mais comme une "observation", une "étude", qui souligne, cher Thom, que vous avez encore fort à faire, avant que le terme "oeuvre" puisse être employé à ce sujet. Pour ce faire, il faudrait que les "mentalités", que le "rapport au format série", évoluent considérablement, qu'il soit acquis qu'il n'y a rien à voir entre telle et telle série, de même qu'entre tel, ou tel roman. Je suis embrouillé, me comprenez-vous ?

    BBB.

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  55. D'ailleurs en parlant de Medium... :)

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  56. BBB. >>> Non seulement je comprends, mais je trouve votre réflexion tout à fait pertinente. Effectivement aucun point commun entre Lost et Buffy, Buffy et Twin Peaks, Twin Peaks et Dexter... l'effet télé, sans doute, dédoublé par le fait que si les séries de valeur ne manquent pas (Mel nous en a rajoutées quelques unes, Deadwood, en effet, j'avais oubliée celle-ci), je ne connais personne qui les ai absolument toutes vues dans leur intégralité. Et puis malgré tout... il y a quand même moins de séries que de livres (quoique rien qu'avec les séries américaines il y en a six fois plus qu'on se qu'on voit en Europe). Ce "constat" assez juste que vous faites tendra sûrement à disparaître dans les années à venir.

    Guic' >>> pas vu, mais noté ! Merci du tuyau.

    Mel (bravo pour le changement de pseudo :) >>> tu n'as pas tout à fait tort avec Jack, et Palmer est en effet plus complexe. Néanmoins je persiste à ne pas trouver celui-là si schématique que ça (ou disons pas plus schématique que n'importe quel personnage de séries). En réalité il évolue tout de même... dans la première saison il reste un type relativement heureux, un héros ordinaire façon Bruce Willis dans les films des années 80... dans la seconde il devient quasiment le bras armé du Président, celui qui fait le sale boulot... à partir de la 3, il commence à chercher désespérément la rédemption (qu'il n'arrive jamais à trouver), plus il la cherche plus il chute... il y a une symbolique assez forte là-dedans. Bien sûr c'est un archétype, je ne dis pas le contraire. Mais un archétype que les scénaristes passent leur temps à renverser, à retourner... jusqu'au grand final de la saison 6, où pour la première il essaie de forcer la fatalité, se retourne contre les gens qui l'utilisent (littéralement) sans même lui dire merci... pour se viander de plus belle. Ensuite on peut considérer que c'est Rambo, finalement... sauf qu'étiré sur six saisons ça prend une dimension tragique que Rambo n'a pas une demi-seconde...

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  57. Cissie >>> très bon, ça ;-)

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  58. Ah si tiens... ma femme me souffle (à raison) qu'au début de la série Jack n'est pas spécialement suicidaire... ce qui est assez vrai. En réalité le pauvre gars s'effrite progressivement. Je reconnais qu'il évolue relativement peu entre les saisons 2 et 5... parce qu'il conserve toujours une espèce de touche d'espoir qui disparait complètement une fois que ses derniers rares amis sont morts et que sa fille lui annonce qu'elle ne veut plus le revoir. Soudain il ne devient plus qu'une pauvre "carcasse souffrante"... et le symbole de cela, c'est que dans cette saison (et la suivante est pire, il y est complètement kamikaze), la 5, il devient un vulgaire assassin (jusqu'alors il n'avait jamais abattu de sang froid quelqu'un qui ne pouvait pas se défendre, il n'avait même jamais agi "pour lui", alors que là, il se venge et se défoule de manière manifeste). Bon... il faudrait un article entier, en fait ;-)

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  59. Cet article est passionnant et très bien vu. Chapeau. Et les réactions valent aussi leur pesant de caouettes.
    Deux trois petites remarques:

    ALIAS
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    il s'agit juste de multiplier les alliances temporaires et de prier pour découvrir le fin de mot de l'histoire (qui d'ailleurs est assez décevant - obnubilé par Lost Abrams a complètement délaissé Alias sur la fin et l'ultime saison est un ratage).
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    Concernant la fin de cette série, même si moi aussi j'en suis particulièrement déçu, je ne pense pas que Abrams a voulu la bacler, car c'était vraiment son bébé. Je pense que la saison était écrite, mais vu les audiences a été totalement raccourcie, et a du être réécrite: donc les rebondissements s'enchainent deux fois plus vite que d'habitude (c'est dire!) et les erreurs aussi. Grosse déception. Mais plus à mettre sur le dos de la chaine finalement...

    LOST

    Je suis totalement d'accord avec ta théorie. Vraiment, cette série est époustouflante car elle renverse tous les codes établis. Clairement, comme il y a eu un avant et un après 24, il y aura un avant et un après Lost.

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    dragibus a dit…
    le grand interet de Lost pour moi est que la serie semble avoir été lancée sans que les producteurs scenaristes aient la moindre idée de ce qui allait se passer ensuite et encore moins de la fin réelle
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    Justement, les 8 premiers épisodes de la saison 5 prouvent que... en fait ils savent exactement où ils vont. Et depuis le début. (enfin selon la théorie que j'ai développé hein).

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  60. Sur Alias >>> en fait j'ai recommencé à la regarder pour cet article, mais j'ai un peu trainé et du coup je ne suis pas arrivé à la fin, encore. Mais je suis tout prêt à relativiser mon jugement quand je vois tout ce que j'avais oublié... notamment que le personnage d'Irina était bien plus un brouillon de Ben que celui de Sloane. Ou que le SD-6 disparaissait dès le milieu de la seconde saison (dans mon souvenir c'était entre la saison 2 et la saison 3...).

    Sur Lost >>> je suis tout à fait d'accord avec ton appréciation.
    Sur le fait que ce soit écrit ou non à l'avance... je ne sais pas trop. C'est vrai que la série est incroyablement cohérente et que manifestement, les scénaristes savent quand ils écrivent une saison ce qui va se passer dans la suivante au moins à partir de la trois (je trouve les deux premières plus à part). D'un autre côté... j'ai encore lu il y a un mois une itv de Saïd Taghmaoui qui disait que les auteurs écrivaient au fil de la plume et n'avaient apparemment pas la moindre idée de ce qui se passerait dans cinq épisodes... donc je n'arrive pas à avoir d'avis, mais est-ce le plus important ? Prévue pour être comme telle dès le départ ou non, Lost demeure de toute façon la meilleure série en cours, et de loin (surtout maintenant que The Wire s'est achevée).

    Ce qui est marrant avec Abrams, c'est que ses séries se citent les unes les autres en permanence - je m'en suis aperçu au moment où je travaillais (le mot est juste) sur ce billet. Déjà, le point de départ de la dernière fait toujours référence à la précédente : Alias est évidemment une version "pervertie" de Felicity. Mais Lost, je me suis longtemps demandé si son point de départ était volontaire ou non... : le vol Océanic 815, tout de même, décolle de Sydney. Et quand on connait le goût d'Abrams pour les symboles... Fringe m'a apporté la confirmation de ce que je supposais : la première séquence de la série est celle d'un crash aérien. A ce stade ce n'est plus du hasard...

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  61. Pour moi, la saison 5 apporte pas mal de réponse sur la façon dont ont travaillé les scénaristes. Si ma théorie se révèle à peu près juste, elle confirme surtout que rien n'est du au hasard et que les mecs n'avancent pas à l'aveuglette, tentant au petit bonheur la chance de retomber sur leurs pattes de derrière (ou si c'est le cas, ils sont très forts!).
    Ne serait-ce que pour les flashbacks (dès le tout début de la série), qui pour moi était une façon d'appréhender les personnages alors que c'est bien plus que ça.
    Enfin bref, de toutes façons: VIVEMENT JEUDI! :)

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  62. C'est pas faux... mais en même temps, il y a aussi plein d'hypothèses qui ont complètement été laissées en plan. Je pense à celle suggérant que peut-être il s'agissait d'un rêve de Hugo (saison 2), à celle d'un hypothétique "monde des morts" (saison 3)... ça n'a pas vraiment eu de suite, et ça n'a été réglé que parce qu'une fois qu'on avait vu les gens hors de l'île il semblait évident que tout ça était devenu improbable. Mais ça n'apporte pas vraiment de réponses. Pour la saison 5... bon attends, je vais prendre une précaution :

    ATTENTION SPOILER

    La saison 5 (donc)... déjà, j'ai eu du mal à entrer dedans (le fait que les personnages soient désormais éclatés n'aide pas), et les premiers, qui sont vraiment sautés sur les sauts dans le temps, m'ont un peu agacé par moment. C'est surtout depuis trois ou quatre épisodes que je suis redevenu accro. Je recommence à faire des hypothèses comme au bon vieux temps, c'est quand même très agréable ^^ Notamment sur Elie / Eloïse (vu qu'apparemment il est presque certaine qu'il s'agisse de la même personne à différentes époques), qui donc est la mère de Daniel... et moi j'ai pris le pari que son père, c'était Richard... oui, je sais, je dois être le seul. Mais le père est incontestablement au centre de la série (il l'était déjà au centre d'Alias), puisque tout simplement tous les personnages ont un problème avec leur père (sauf Sayid et Desmond... comme de par hasard les deux personnages les plus "équilibrés", et Michael, qui lui a un problème en tant que père... ce qui n'est pas mieux). Bref... un tordu comme Daniel a fatalement un père, et ce père ne peut pas être n'importe qui. Puisqu'il est montré que sa mère jeune se trouve sur l'île... c'est donc que ça peut être Richard. Ou Widmore, ce serait possible aussi (mais un peu tordu)...

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  63. SPOILER

    Si, il y a des réponses, mais elles ne sont que suggérées. Par exemple les chuchotement sont sans doute leurs propres voix à eux dans le futur qui assistent à une scène en spectateurs au cours d'un time-loop comme il y en a quelques uns. On sait aussi d'où viennent les ours polaires. Mais je suis dac, il reste beaucoup plus de questions sans réponses qu'avec :)

    Je ne sais pas par contre si "tout était prévu". Les épisodes contredisent quand même souvent les propos des producteurs. Et puis à partir du moment où on sait que Ben :

    1/ n'avait pas de "vrai" nom dans la saison 2, même pour les scénaristes
    2/ n'était pas prévu pour rester aussi longtemps

    Alors qu'il est l'élément central des saisons 3 et 4, ça pose quand même question non ? Pareil pour Taghmaoui. Son interview (lue aussi) est assez révélatrice et ce qui l'est encore plus, c'est qu'il a été annoncé cette semaine qu'il serait là jusqu'à la fin et que César aurait un rôle essentiel dans le dénouement. Pour un personnage dont l'acteur n'était pas sûr de vouloir jouer plus de cinq épisodes ça fait beaucoup.

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  64. Si vous on va dans ce sens, il y a aussi Walt, dans le non-rôle (finalement) est assez déstablisant mais expliquable par le fait que l'acteur ait grandi (surtout à cet âge... où on grandit vite). Le moment de la S3 où John a une vision d'un Walt grand, on peut le voir ça comme un clin d'oeil aux voyages dans le temps... ou un clin d'oeil tout court. Idem pour l'emploi du temps aménagé d'Emilie de Ravin. En réalité il doit sans doute y avoir des deux : une trame générale connues des seuls auteurs, mais laissant assez de champ libre pour les aléas de la diffusion, des audiences, du tournage, des acteurs... etc. Anna Lucia se fait descendre à la fin de la saison 2, soit. En même temps les auteurs ne pouvaient pas savoir à l'avance qu'elle allait se brouiller avec la prod et quitter la série :-)

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  65. Pour Emilie de Ravin oui, c'est évident.

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  66. Qui comme par hasard a tourné trois films l'an passé...

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  67. Je repasse de temps en temps ici, et juste une précision par rapport à ce que de Twist plus haut sur Alias : sauf erreur ce ne sont pas les audiences qui ont amené au raccourcissement de la dernière saison mais tout simplement la grossesse de Jennifer Garner :)

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  68. Et aussi : en ce qui me concerne je ne trouve pas cette dernière saison aussi décevante. La quatre m'avait beaucoup plus ennuyé.

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  69. Oui... effectivement la 4 est assez décevante, il ne s'y passe pas grand-chose durant la première moitié, et même, le postulat "retour aux sources" de départ n'est vraiment pas convaincant. Je ne me suis souviens plus vraiment de la 5 par contre, donc je ne peux pas trop comparer.

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  70. Très bon article, qui reflète bien mon point de vue sur ces trois séries (même si je serais un peu moins sévère que vous à propos de Fringe).
    En ce qui concerne la discussion autour d'Alias, la réponse est en fait : les deux. La saison 5 a bien été raccourcie à cause de la grossesse de Jennifer Garner, mais ce sont les audiences (catastrophiques) qui l'ont amenée à être la dernière (ce qui n'est pas grave, cette saison ne vaut pas grand-chose).

    Cordialement !

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  71. Je suis en train de la revoir... je ne la trouve pas si atroce que ça (le charme d'Elodie Bouchez y est certes sans doute pour beaucoup).

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  72. Avouez cependant que le final est désastreux. Grotesque, même.

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  73. Grotesque ? Disons que le final ne vaut pas la série, c'est certain. Mais il ne faut pas oublier aussi que c'était un final un peu précipité...

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  74. J'adore Lost, mais beaucoup moins les autres séries de ses créateurs. Très intéressant article au demeurant.

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  75. Comme quoi on peut spammer avec de l'humour :D

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  76. Oui en plus, ça doit être fatigant de "spammer" comme ça. Moi je plains les "spammeurs" ! :)

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  77. Je me demande s'il y a des emplois exprès dans les boites.

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