vendredi 21 septembre 2007

Michael Moorcock - La Bataille de Londra

...
« Un troisième volume très prometteur : depuis que j’ai commencé à lire la série, c’est la première fois que j’en termine un épisode en ayant réellement hâte de lire la suite. »

Ainsi s’achevait ma chronique du précédent volet de la saga de jeunesse de Michael Moorcock : The Runestaff. Comme vous l’aurez constaté, à l’époque j’ignorais deux choses :

- que j’allais mettre un an avant de trouver ce volume et donc de découvrir la suite

- que ce quatrième volume était en fait… le dernier de la série !

Pour être plus précis ce n’est pas tout à fait le dernier, puisque Moorcock va lui donner une suite une petite dizaine d’années plus tard, mais c’est disons le dernier de la "saga originelle" (faits qui n’étaient pas venus à ma connaissance lorsque j’en ai débuté la lecture). Ce qui relativise forcément mes précédents avis sur le sujet : en l’état, sur seulement quatre volumes, The Runestaff est totalement dispensable. Le premier n’est pas passionnant, le second est au mieux sympa, le troisième est réussi et le quatrième… il clôt le cycle en beauté mais laisse forcément un goût amer.

Non pas tant parce qu’il est mauvais (au contraire : c’est le meilleur des quatre) que parce qu’on sait qu’il ne débouchera sur rien et qu’on se dit que merde, avec un tel talent, c’est quand même dommage d’avoir gâché les deux premiers.

Pour ce qui est du contenu en lui-même, en revanche, rien à dire : cette quatrième aventure de Dorian Hawkmoon est tout ce qu’il y a de plus excitante, avec des batailles, des carnages, du sexe, des réflexions pas très sérieuses sur la vie et le destin… tout ce qui fait le sel d’un excellent bouquin de Moorcock, avec en prime le plaisir de trouver un épisode principalement centré sur cette râclure de Baron Meliadus (personnage s’inscrivant dans la longue tradition des méchants beaucoup plus sympas et intéressants que les héros qu'ils affrontent). Ce qui permet à l’auteur d’y aller franco sur le baroque et l’ironie (ses marques de fabriques), d’en remettre une couche sur l’ambiguïté de son héros (qui n’a pas grand chose à foutre de l’avenir du monde et répète à plaisir qu’il va rentrer chez lui faire la popote pour sa femme), et de peaufiner sa métaphore de la Seconde Guerre Mondiale (franchement balourde dans les premiers tomes et ici nettement plus affûtée). Rien de bien sérieux, donc, mais que ça fait du bien !!!

En somme beaucoup de plaisir et presqu’autant de regrets pour cet utilme épisode. Ce qui ne m’empêchera bien sûr pas de me pencher sur la vraie – fausse suite des aventures de Hawkmoon...après tout, l'auteur l'a probablement écrite pour les mêmes raisons que je la lirai !


👍👍 Runestaff, vol. IV : The Secret of the Runestaff [Le Secret des runes] 
Michael Moorcock | Harrow Books, 1969