vendredi 1 septembre 2006

Runestaff - Saga fleuve...

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Hawkmoon est désormais très heureux à Kamarg, sa nouvelle patrie. Certes, le Ténébreux Empire est loin d’avoir cessé ses actes de barbaries et n’a pas renoncé à ses plans de conquête du monde. Mais grâce à un habile sortilège (je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher la fin du volume deux), le Château Airain se trouve désormais or de portée des armées ennemis… croit-on. Car, alors qu’il se promène dans la campagne environnante, Hawkmoon fait la rencontre d’un curieux personnage qui prétend être Tozer, le célèbre dramaturge, évadé du Ténébreux Empire grâce à un savoir ancestral lui permettant de voyager à travers les dimensions. Ce qui pose bien sûr un problème à nos héros : si une personne peut venir de là-bas jusque chez eux, il est plus que probable de d’autres y parviennent un jour ou l’autre. Dorian Hawkmoon et son frère d’armes le Comte Huillam d’Averc décident donc de retourner en territoire ennemi pour détruire les machines permettant ce genre de voyages inter-dimensionnels. Sans le savoir, ils viennent de mettre le doigt dans un engrenage qui va les entraîner loin, très loin de chez eux…

Cette série, dont je rappelle qu’elle est la première de Moorcock, a quelque chose de très bizarre : à chaque volume, on se dit « ça y est, ça commence pour de bon »… et puis non. Et puis oui, et, re-non. Au terme de ce troisième opus, on ne sait même pas quoi penser… Mais malgré tout, l’intrigue prend de plus en plus forme. Surtout, le jeune Moorcock semble prendre un peu plus d’assurance épisode après épisode. Son style s’affine en même temps que son univers se développe. De fait, on sent de plus en plus se dessiner en filigranes le futur créateur d’Elric (personnage qu’il a d’ailleurs déjà créé à cette époque, mais dont le cycle ne commencera réellement qu’une décennie plus tard). Hawkmoon présente désormais plus d’aspérités, et semble moins lisse et positif que dans les premiers volumes. Mieux dessiné, il apparaît comme un antihéros parfaitement moorcockien, un homme qui n’aspire qu’à vivre tranquillement auprès de son épouse et dont le destin (symbolisé par le mystérieux Chevalier d’Or & de Jais) ne cesse de contrecarrer les plans. De même, le Baron Meliadus, son éternel rival, apparaît désormais clairement comme plus qu’un ennemi ou un méchant : un double, personnage tout aussi complexe et nuancé.

Un troisième volume très prometteur : depuis que j’ai commencé à lire la série, c’est la première fois que j’en termine un épisode en ayant réellement hâte de lire la suite.


👍 Runestaff, vol 3 : The Sword of the Dawn [L'Épée de l'Aurore] 
Michael Moorcock | Lancer Books, 1969