dimanche 7 octobre 2018

[CTW? - N°2] Doctor Foudamour

Doctor #10 – David Tennant (2006-10 – saisons 2-4 et beaucoup trop d'épisodes spéciaux)

Aucun Doctor n'aura autant aimé et été aimé que celui incarné par David Tennant. De grands yeux pleins d'émotions indicibles (voire de larmichettes), des envolées lyriques, et même, comme aurait dit Michel Berger, quelques mots d'amour... on a le droit d'en rire et on l'a souvent fait ici, tant le procédé devint caricatural sur la fin. #10 resta sans doute un peu trop longtemps pour un Doctor si facile à parodier, mais être facile à parodier est précisément la marque des gens qui imposent la leur. Soyons clairs : l'apport de David Tennant au personnage est comparable à celui d'un Patrick Troughton. #10 définit la version moderne du Doctor comme #2 définit sa version classique – #10 fut d'ailleurs la seconde incarnation de ladite version moderne, CQFD. Eccleston ? Un simple tour de chauffe avant qu'un acteur shakespearien à peu près inconnu au bataillon ne confère enfin au Doctor ce qui dans le fond lui avait toujours plus ou moins manqué : un cœur qui bat  – tout de même un comble pour un type supposé en avoir deux. Le succès de cette interprétation fut tel qu'on en a presque tout dit depuis, quitte à en faire un peu trop sur l'extrême humanité d'un personnage dont l'héroïsme absolu et la quasi perfection morale le plaçaient tout de même bien loin de ces petits êtres (nous, là, les humains, les vrais) qu'il entendait protéger. Le Doctor de Tennant était peut-être le plus émouvant, certainement le plus émotif aussi, mais c'était surtout le plus héroïque, épique, sensationnel – il est d'ailleurs le seul à pouvoir se targuer d'avoir littéralement sauvé l'univers, non pas une, non pas deux, mais trois fois. Pour toutes celles et ceux, nombreux, à avoir découvert Doctor Who avec sa version moderne, il est le Doctor absolu et indépassable ? Soit mais même des autres, rompus à une ou deux ou X autres incarnations, il fit vaciller les préférences, ce qui en dit finalement plus qu'un long discours sur l'impact qu'aura eu Tennant sur une série débutée presque une décennie avant sa naissance.

Smile When You're Whining

Un épisode : "Midnight" (4x10), pour cette prestation extraordinaire autant que pour la fabuleuse et angoissante étrangeté de cette intrigue.

13 commentaires:

  1. Tellement l'apogée de la série moderne qu'il est difficile de mesurer la part de Tennant seul. Un peu le problème inverse des "mauvais" docteurs qui correspondent souvent à peu près aux mauvaises périodes. Enfin Tennant est super, le voir numéro ne m'aurait pas du tout choqué mais tu as raison, la fin de son mandat était quand même pas terrible (alors que sa dernière "vraie" saison était énorme, pas de bol).

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    1. Oui, c'est une remarque intéressante.

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    2. LA fin de mandat était longue et pleine de mauvaises bonnes surprises.
      La crise d'égo de la fin de Waters of Mars (qu'on sera tous d'accord pour qualifier de seul vrai bon épisode de cette série de specials je pense, vous auriez pas aimé la voir se développer sur l'ensemble des épisodes spéciaux? Parce que moi si, ce dark turn j'aurais aimé qu'ils en fassent quelque chose.

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    3. Personnellement je ne sauverais peut-être même pas "Waters of Mars". La crise d'égo est mémorable mais l'épisode en lui-même ne l'est pas tant que ça, d'autant qu'il s'agit pour bonne part de recyclage d'un autre épisode, si ma mémoire est bonne.

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    4. (à la limite je crois que je préfère "Planet of the Dead" d'ailleurs, qui a le mérite d'être un peu fun... mais c'est peut-être Michelle Ryan qui me fait tourner la tête ;-))

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    5. Ah bah oui mais bon, tous les épisodes “Base under attack” se ressemble. Waters of Mars fait effectivement beaucoup penser à la première partie de Impossible Planet, ou à ce “42” de triste mémoire.

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  2. La vraie surprise est presque plus dans l’episode Exemple que tu choisis. Je connais et partage ton adoration de cet épisode, pourtant c’est plus le double épisode avec la station orbitale autour du trou noir qui ne serait venu à l’esprit immédiatement.

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    1. Tu parles de "The Impossible Planet", c'est bien ça ? C'est aussi un de mes épisodes préférés, mais je ne vois pas pour quelle raison je l'aurais choisi plutôt que "Midnight" dans la mesure où ce dernier repose énormément si ce n'est entièrement sur la prestation de Tennant (alors que l'autre - enfin les deux autres - ont de nombreux autres ressorts). En plus "Midnight" est quasiment un épisode que tu peu prendre de manière décontextualisée, sans rien connaître de l'univers de la série, ce qui pour moi est un argument assez imparable dans ce contexte.

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    2. Ah mais tout à fait d'accord. Et il résume aussi la "structure habituelle" d'un épisode de l'ère Tennant (c'est à dire, découverte d'un nouvel endroit, joie et curiosité, puis ca commence à être inquiétant et dangereux... sauf que cet épisode n'a pas de troisième acte joyeux et même la menace reste inconnue - ok, cet épisode est une pépite d'originalité : c'est presque le problème que pose sa sélection, quand tu y penses: il prend tellement le contrepied des épisodes habituels que, comme ça, au débotté, tu perds la moitié de sa saveur ;-) )

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    3. Elles sont bizarres, tes remarques, on pourrait dire exactement la même chose de "Heaven Sent" et pourtant sa sélection ne t'as pas du tout dérangé ^^

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    4. Oui mais Heaven Sent c’est l’Episode avec un E majuscule qui survole tous les autres chez Cappaldi.

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