samedi 29 septembre 2018

[CTW? - N°7] Who, Doctor Who

Doctor #3 – Jon Pertwee (1969-74 – saisons 7-11)

Voilà a priori la première vraie (seule ?) surprise de ce classement – je vous avais prévenu, pour la mauvaise foi ? Pour tout fan digne de ce nom, placer Jon Pertwee si bas relèvera assurément de l’hérésie. Deuxième mandat le plus long de l'histoire de la série après celui de Tom Baker, et certainement le plus populaire auprès de la première génération de fans, Jon Pertwee était surnommé The Action Doctor mais ce n'est même pas pour cette raison qu'il n'est que septième (c'est vrai qu'il y a beaucoup d'action – et de flingues ! – dans la série de la fin sixties/début seventies, mais contrairement à ce qu'indique ce surnom ce n'est que rarement Pertwee qui s'y colle). Il n'est d'ailleurs pas du tout question ici de minorer la qualité des épisodes de l'époque, qui marquent un premier vrai tournant dans la série en faisant du Doctor un personnage réellement proactif, et introduit énormément d'éléments capitaux pour l'avenir (vous me direz, c'est pour ça qu'il ne se retrouve pas plus bas, hé hé). Je vous la fais courte : Pertwee, tout simplement, m'a toujours tapé sur le système. Presque instantanément, à la seconde où je l'ai découvert. Irritant au possible, pompeux, hautain, moralisateur... Pertwee a contre lui d'être le Doctor le moins drôle de tous, celui chez qui le second degré est le moins marqué et la loufoquerie, absolument absente. Avec lui, Doctor Who est souvent captivante et plein d'une tension impressionnante (voir des serials comme "Inferno" ou "The Ambassadors of Death"), mais, revers de la médaille, elle se prend aussi très au sérieux. Le scénario pousse en ce sens en adoptant une idée qui paraitrait contre-nature voire carrément stupide de nos jours : un Doctor exilé sur terre, lui retirant de facto son côté aventurier et voyageur pour en faire un justicier relativement classique au Service de sa Majesté, constamment flanqué de militaires en goguette. Ce n'est pas (complètement) la faute de l'acteur, mais le moins qu'on puisse dire est que son absence presque totale d'humour et de légèreté n'aide pas à dissiper cette impression bizarre que ce Doctor Who-là n'est pas vraiment, pas toujours ou jamais suffisamment Doctor Who tel qu'on l'envisage aujourd'hui. Alors oui, l'arrivée de Pertwee marque par ailleurs le début de l'Âge d'Or de la série, on ne compte pas les épisodes incontournables le mettant en scène, mais est-ce totalement grâce à lui ou n'est-ce pas plutôt parce qu'il bénéficia d'une des plus belles brochettes de scénaristes de l'histoire de la série ? Si je disais plus tôt que Jon Pertwee était extrêmement populaire, la phrase mérite d'être immédiatement nuancée, car cette popularité n'a rien de commun avec celle d'un Tom Baker ou d'un David Tennant : Pertwee, à l'instar de Matt Smith, n'est le Doctor préféré que des gens ayant découverts la série avec lui. Ce qui veut un peu tout dire.

On vous dira souvent que l'un des trucs les plus bizarres, chez #3, était qu'il avait une voiture ou un labo à la place du TARDIS. Mais moi, ce qui m'a toujours perturbé, c'est le temps qu'il passait à faire un truc aussi banal que téléphoner.

Un épisode : « The Green Death » (10x21-26), pour sa dernière scène, une des plus émouvantes de toute l'histoire de la série... en vrai, il y a plein de passages un peu nazes dans ce serial, mais du strict point de vue de la prestation, Pertwee est au top de son top.

9 commentaires:

  1. Je trouve dur. Je n'ai vu que quelques épisodes avec lui et je t'accorde qu'il a quelque chose d'un peu antipathique, mais qu'est-ce que les épisodes étaient bons !

    RépondreSupprimer
  2. Ah non! Pas Pertwee!!! Je craignais un truc du genre, j'étais sûr qu'un des Great 3 allait se faire gicler du podium mais j'espérais que ce serait pas Pertwee et sûrement pas au point de le retrouver à une triste 7e place. Je comprends tes griefs en plus, on peut complètement te contredire mais putain non quoi, pas Pertwee!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour tout te dire, je n'ai même jamais envisagé Pertwee comme le membre d'un quelconque "Great 3". Il n'y a aucune provocation de ma part - ma première phrase est un peut-être un peu ambiguë de ce point de vue : je savais en le mettant à ce niveau que mon choix serait contesté, mais c'était un choix sans arrière-pensée malgré tout.

      Supprimer
  3. Je trouve que tu éludes certains points importants.
    La période Pertwee correspond à une vraie révolution, à l'échelle de la série, liée à l'arrivée de la couleur. Doctor Who devient, pour l'époque, une série spectaculaire, et plutôt violente, évolution qui sera par la suite relativisée, mais que Pertwee a très bien incarné.
    Contrairement à toi, j'ai moins de problèmes avec le comédien, dont j'apprécie sobriété & élégance, qu'avec les épisodes, souvent un peu lents, ou trop longs. Mais, qu'on ne s'y trompe pas : si Patrick Troughton a défini le personnage, c'est sous Pertwee, que la série s'est vraiment trouvée. Je ne peux donc être d'accord avec la phrase : "cette impression bizarre que ce Doctor Who-là n'est pas vraiment, pas toujours ou jamais suffisamment Doctor Who".

    Bonne soirée,

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis pas du tout d'accord (et le suis avec Thomas). Pour moi tout ce qui est antérieur à Tom Baker, c'est pas à 100% Doctor Who mais plutôt une immense bande-annonce de ce que la série peut (et va) devenir. Thomas a raison d'écrire qu'un Docteur qui ne voyage pas dans l'espace (qui ne voyage pas tout court, si ma mémoire est bonne) cela semblerait débile en 2018. Si c'est passé à l'époque, c'est entre autres parce que l’identité de la série n'était pas aussi "formée".

      Supprimer
    2. RDG >>> c'est gentil d'être d'accord mais nous ne sommes pas vraiment d'accord ; la période Troughton (qui ressemble d'ailleurs nettement plus à la période Baker que la période Pertwee) est déjà, pour moi, DW à 100 %.

      BLOOM >>> je ne suis pas certain de comprendre ta remarque : la série s'est trouvée, mais avec des épisodes trop longs et trop lents ? C'est un aspect qui, me semble-t-il, est déjà présent durant la période précédente, et je le trouve personnellement plutôt séduisant. J'adore la manière dont la plupart de ces épisodes (surtout dans les saisons 7 et 8) montent en puissance, partant souvent d'une introduction étrange à la Twilight Zone pour gonfler jusqu'à une résolution baroque beaucoup plus raccord avec l'esprit de la série.

      Bref, on disait quoi, déjà ?

      Supprimer
  4. Je suis à la fois surpris que Pertwee soit si bas... et pas du tout parce que vu les 6 restant et te connaissant ça me parait presque logique. Bon, ok, pour la forme je pense que j’inverserais les 6 et 7 du classement si celui auquel je pense est bien 6eme.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'avais pas vu ce commentaire ! Bon, bah le sixième est sorti, j'attends tes observations ;-)

      Supprimer

Si vous n'avez pas de compte blogger, choisir l'option NOM/URL et remplir les champs adéquats (ce n'est pas très clair, il faut le reconnaître).