dimanche 3 juin 2018

[GOLBEUR EN SÉRIES '17-18] Semaines 35 - 36

Dans l'épisode de cette semaine, il y a la fin de The Americans et quelques autres trucs mais en fait, non, il n'y a que la fin de The Americans qui compte.

👑 The AMERICANS (saison 6) Cette semaine sur FX, il s'est passé quelque chose d'extraordinaire. Non, je ne parle pas de Legion qui aurait décidé de casser ses (fascinants) cercles concentriques pour se remettre à dérouler une intrigue suspendue depuis des semaines. Je parle de quelque chose d'encore plus exceptionnel, quelque chose dont vous auriez juré, si on vous avait posé la question il y a encore un mois, que cela n'existerait plus jamais : un grand drama du câble présentant tous les stigmates de la quality TV s'est achevé en paix, sans effusion de sang, sans tirades grandiloquentes, sans pathos exacerbé. Dans la dignité, alors même que le passage le plus émouvant de l'épisode se déroulait sur fond de U2. Il n'y a pas eu de morts, la morale n'est pas complètement sauve, Stan nous aura fait de la peine jusqu'au bout et "START" (quelle ironie, ce titre...) aura été l'heure-zéro-huit de télévision la plus intense et la plus courte de 2018. Comme chaque semaine cette saison, The Americans nous aura fait crier Quoi ? c'est déjà fini ? avec des épisodes plus longs qu'à l'accoutumée... ce qui ne se produisait habituellement qu'une fois ou deux par saison (mais suffisait déjà à en faire une série précieuse et très au-dessus de la mêlée). A l'instar de celui de (plus ou moins au hasard) Breaking Bad, le series finale de The Americans n'était pourtant pas le plus ambitieux du siècle : il nous a donné exactement ce que nous attendions, sans révélation tapageuse ni retournement de situation fracassant. Mais à la différence du final de (je dis ça comme ça) Breaking Bad, celui de The Americans, outre qu'il concluait la meilleure saison de la série, a réussi à le faire sans jamais paraître prévisible et en surprenant malgré tout (pas qu'avec U2 mais quand même, si, l'utilisation de U2 comme celle de MacDonald's a quelque chose de profondément symbolique). Ne serait-ce que dans la structure de l'épisode, admirablement construit, qui envoie tout très vite - par tout j'entends : Stan et la confrontation attendue depuis six ans, au bout de seulement vingts petites minutes. Absolument représentative de l'épisode, absolument bouleversante également, elle est exactement ce dont on rêvait tout en ne ressemblant à rien de ce que l'on aurait imaginé. La cavale qui s'ensuit est faite du même bois : jusqu'au bout, The Americans aura su ne pas être une série d'action et jusqu'au bout, elle aura été infiniment plus intense que n'importe quelle série d'action. Il est inutile de dire que c'était formidable, vous le savez déjà et au vu de la qualité de cette sixième saison, on le savait tous avant même de voir l'épisode. Ce que l'on ne savait pas forcément, c'est à quel point on allait immédiatement après ressentir un véritable manque. The Americans, six saisons durant, n'aura pas toujours été parfaite, et jamais facile. Ses personnages, pour remarquablement écrits qu'il fussent, mettaient parfois une grande distance entre eux et le spectateur. Elizabeth, inhibée jusqu'au bout, au point de ne pouvoir dire à son fils que "Je pense tout ce que vient de dire ton père", n'en est que l'illustration la plus extrême. Jamais le spectateur ne se sera senti en si profonde empathie avec eux que durant cette dernière heure dont on n'aurait voulu qu'elle ne finisse jamais. Et dont on parlera encore, c'est une certitude, durant des années.


👎 The FLASH (saison 4) Putain, quel final magnifique. Une semaine plus tard, j'en suis encore tout retourné. Et ce twist sur lequel ils nous laissent ! La fille de Barry et Iris venue du futur ! Alors ça, nom d'une pipe andalouse, je ne l'avais pas vu venir. Incroyable ! Quel suspens ! Vivement l'année pro... non ? Personne n'y croit ? Ah ? C'est marrant parce que ce final était assez loin d'être le pire épisode de la série. C'était n'importe quoi mais on était plutôt dans la moyenne haute de la saison. Ce qui en dit long, j'en ai bien peur. A vrai dire j'avais envie d'écrire un article sur comment The Flash s'est complètement cassée la gueule, mais je n'en ai même pas eu le courage (et maintenant que j'y pense, je n'ai aucune réponse potable à cette question mise à part que les scénaristes ont dû subir le même genre de lobotomie que ce pauvre Wells). Cette série ne méritait clairement pas l'effort consenti pour la démonter. Elle ne méritait probablement même pas le très faible effort que je suis en train de consentir là, maintenant, mais je voulais tout de même marquer le coup puisque ce sera sans aucun doute la dernière fois qu'on parlera de cette daube sur ce blog avant un bon moment (en gros : les Drawas). A moins que je ne sois touché par la Grâce durant l'été, il n'y aucune chance que je reprenne à la rentrée ce qui est devenu au fil du temps la plus mauvaise et la plus consternante et la plus débile de toutes les séries d'un univers télévisé qui, tout de même, renferme Legends of Tomorrow. Voire de toutes les séries de superhéros de Networks actuellement à l'antenne.

👍 PATRICK MELROSE Après des années d'errances, enfin : retour aux vraies valeurs pour Showtime, avec une vraie série Showtime à l'ancienne - comprendre par-là qu'il y a de la drogue, une mise en scène tape-à-l’œil, un acteur cabotin et un ton irrévérencieux qui ne choque plus personne depuis à peu près l'époque où les journalistes utilisaient fréquemment ce mot. Du moins est-ce la version de mauvaise foi car si elle réunit sur le papier d'excellentes raisons d'être détestable (ajoutons pour compléter l'affiche qu'elle est forcément adaptée d'une série de bouquins forcément surcotés), Patrick Melrose s'avère en réalité une série de très bonne facture où tout - à commencer par Benedict Cumberbatch lui-même - paraît dosé à la perfection pour ne jamais soûler le spectateur. C'en est même un peu fascinant, en tout cas durant le pilote, car Patrick Melrose paraît constamment au bord de la rupture, à la limite de tomber de l'hystérie pénible, mais tout y est retenu (à commencer par Benedict Cumberbatch. Lui-même. Bis. Mais c'est qu'on avait oublié comme il était quand il jouait bien) et le basculement progressif dans un récit aussi lugubre que bariolé est extrêmement maîtrisé. Probablement pas de quoi marquer pendant moitié aussi longtemps que quatre minutes du final de The Americans, mais de quoi revenir chaque semaine, ce qui après tout est le but (je crois, on ne sait plus de nos jours).


Quoi ? C'est tout ?!...

... oui, c'est tout. J'en suis encore à rattraper le retard pris durant mes quinze jours de vacances, je ne suis pas à jour de grand-chose et j'ai décidé que non, je n'allais pas meubler en évoquant le final de Supernatural comme je le fais d'habitude quand j'ai besoin de quelqu'un pour faire le nombre. Vu que mon autre technique de remplissage, celle qui consiste à faire un point annulations, est en passe de devenir une blague vu que désormais toute série annulée a la possibilité de ressusciter vingt-quatre heures plus tard sur une autre chaîne... hé, ça ferait une bonne catégorie aux prochains Drawas, non ? Genre le Drawa spécial Schumacher de la série placée en coma artificielle par Netflix ou Amazon ? Bon allez, bref : bon dimanche à toutes et tous ;)

21 commentaires:

  1. 1000 % d'accord, pour ce qui est de The Americans.
    Mais ma plus grande déception de ce final, c'est que tu n'aies pas rallongé un peu la sauce, pour en faire l'article que la série mérite. Flemmard ? ;)

    Bon dimanche,

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    1. « Je pense tout ce que viens dire (Bloom) »

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    2. J'assume complètement ma flemme. Après si vous voulez des articles précis sur des sujets précis, vous pouvez aussi passer une commande et me rémunérer ;-)

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  2. On savait en effet que ce serait bien, ça paraissait impossible que les scénaristes se foirent mais ce final était quand même encore bien plus fort que tout ce que j'attendais. La scène avec Stan était...WOW WOW WOW.

    Ca fait toujours un peu con de dire ce genre de truc mais j'ai éteint en me disant que je venais vraiment de voir un des meilleurs series finale de tous les temps. Bravo aux auteurs.

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    1. Oui ça fait un peu con, d'ailleurs tu vois je te laisse le dire pour moi ;-)

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  3. J’espère de tout mon cœur que Noah Emmerich aura enfin la nomination aux Emmy et aux Golden Globes qu’il n’a jamais eu jusque là. Son absence dans la liste depuis 6 ans est très symptomatique de la sobriété de la série et de la façon dont elle engendre le respect sans jamais faire de vagues et créer d’hysterie alors même que tout particulièrement dans cette saison et dans le final, sa performance était incroyable de justesse et de subtilité.

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    1. S'il na pas son Emmy en septembre on créera juste pour lui le Drawa de l'acteur ou actrice qui devrait déjà avoir sa cheminée recouverte.

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  4. Je cherche un reproche à émettre pour éviter que les commentaires tournent au concert de louanges. Je trouve aussi peu de reproches que de qualités au final de The Flash ^_^

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    1. Ce sont deux séries qui se complètent bien, en un sens.

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  5. C'est quoi the Americans ? Ça a l'air pas mal comme série ? ;)

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    1. Oui, c'est correct. Bon à ta place, j'attendrais un peu de voir si c'est renouvelé avant de me lancer.

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  6. Les livres d'Edward St. Aubyn ne sont pas mauvais du tout. Et je trouve que leur adaptation en série est très convaincante, même si le choix de faire un livre par épisode donne un ensemble un peu décousu.

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    1. "Surcotés" n'est pas exactement synonyme de "mauvais". Mais ce n'est pas exceptionnel et je n'ai jamais vraiment compris pourquoi c'était culte (surtout dans son pays, certes).

      Je ne trouve pas que la série soit décousue, en fait je pense même plutôt le contraire, je trouve que le raccordement entre les différentes histoires est plutôt bien fichu.

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  7. Dire qu'au départ, j'avais du mal avec The Americans, et là, je me sens perdue avec la fin de la série... Cette dernière saison était vraiment incroyable de justesse.

    J'ai lu un des livres d'Edward St. Aubyn et je n'ai pas accroché et je ne suis pas sensible à Cumberbatch, mais cela ne m'empêchera pas d'y jeter un coup d'oeil ;-)

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    1. J'ai moi aussi été (relativement) critique avec The Americans à ses débuts (je dirais durant les deux premières saisons). Je trouvais qu'on passait de séquences absolument sublimes (la séquence - première scène de la saison 2 je crois - où Philip soigne Elizabeth et où c'est quasiment filmé comme une scène érotique) à d'autres choses un peu plus fastidieuse, notamment du côté du FBI ou de l'interminable intrigue avec Pasteur Tim qui s'est quand même étirée (parfois de manière un peu artificielle) sur quatre loooooongues saisons (et pourtant ironiquement, j'étais très content de le revoir de l'avant-dernier épisode, comme quoi). Je crois que la série s'est quand même un peu cherché à ses débuts, même si elle était dès le départ dans le haut du panier.

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  8. Mais arrêêête de te moquer de The Flash, il paraît que Jessica Parker Kennedy était "hyper soulagée" de ne plus avoir à garder "ce lourd secret", et qu'elle passait beaucoup de temps à "lire les fan theories" sur Internet. C'est donc bien que ce n'est pas si prévisible :))

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    1. Ce qu'elle ne précise pas c'est que c'était juste deux minutes par jour aux toilettes ;-)

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  9. - Ah mais comme je suis tellement content que The Americans décroche la couronne. Cela dit, soit le train met du temps à partir, soit "With or without" dure beaucoup trop longtemps ; ) Elle en éclipse presque "Brothers in arms", mieux utilisée pour accompagner un Stan totalement détruit, qui ne sait même plus comment marcher ni même où regarder. Sacré final, superbe saison, belle série. Qui contient plus d'émotions et de profondeur que dix minutes de Westworld (que j'ai complètement abandonné après l'épisode Zzzzzzzzz n°5).

    J'ai quasiment rien regardé d'autre. Si, I'm dying up here, petit bijou d'écriture discrète, qui s'envole et qu'il faut absolument regarder avant qu'elle ne soit annulée ^^.

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    1. Évidemment si tu compares avec Westworld... ^^
      (je n'ai pas lâché tu me diras, mais je suis assez en retard - je dois être au 4 ou 5 - et dans l'ensemble je trouve cela assez ennuyeux, non seulement la série n'a pas corrigé ses défauts mais elle ne joue même plus sur ses qualités...
      )

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    2. (et, oui, ce début de seconde saisons d'Im Dying up Here est plutôt enthousiasmant, l'écriture est bien plus maîtrisée)

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  10. - Tu as poliment synthétisé: Westworld est "ennuyeux"; l'épisode 5, je me suis endormi devant et j'ai du le voir en trois fois. Ce qui est quasiment un comble pour une série avec un potentiel de base qui a tout pour me séduire mais qui traine la patte comme un coyote blessé en se donnant des airs racés. Bref, je m'emporte ^^ mais c'est juste chiant. Et je ne sais pas si j'ai envie de continuer (maintenant que nous sommes à mi-saison) et de perdre mon temps alors qu'il y a d'autres séries qui m'attendent.

    - Maintenant que les personnages sont bien installés, I'm dying up here est plus solide en effet. C'est un vrai kiff et, je pense, la série la plus réussie du moment maintenant que The Americans a tiré sa révérence (The Handmaid's Tale est très très solide également...).

    PS: Je suis à la bourre sur The 100, je n'ai même pas commencé la saison en cours et, devant mon sentiment mitigé de 13 reasons why saison 2, je me suis fait un marathon de la première...qui demeure vraiment très forte à la seconde vision.

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