dimanche 23 octobre 2016

[GOLBEUR EN SÉRIES '16-17] Semaine 6

Dans l'épisode de la semaine : Dragon Ball Super, Graves, Les Hommes de l'ombre, Timeless et Wrecked.

👍 DRAGON BALL SUPER Il y a deux [Golbeur en séries] de cela, Leïa nous laissait un commentaire plein d'à propos, suggérant que DBS était « la série que [j’aime] regarder toutes les semaines mais dont [je] n’arrive jamais à dire du bien. » Elle avait absolument raison. L’épisode 62 résumait très bien le pourquoi du comment du sentiment paradoxal que cet animé fait naître en moi (et pas que, j’en suis certain) : d’un côté, scénaristiquement, c’est n’importe quoi. On frôle dangereusement le foutage de gueule avec ces histoires de voyages dans le temps dénuées du plus petit début de cohérence, où la fluidité du temps se décide en fonction des besoins narratifs du moment, pour ne pas dire qu’on dirait parfois que c’est écrit par Steven Moffat tant le récit n’a ni queue ni tête (Zamasu/Black voyage jusqu’au futur de Trunks... ok mais... pourquoi ? On n’en sait rien du tout, pour faire chier, on imagine… c’eût été quand même plus simple d’aller exterminer l’humanité dans le passé, à une époque où le plus grand héros de la Terre était un petit vieux chevauchant une tortue… mais bon, bref, ça devait être moins marrant). Tout cela est par instants effarant mais, d’un autre côté, on a droit à des scènes de comédie réjouissantes (Krilin et Piccolo n’apparaissent pas souvent mais ils font rarement le voyage pour rien), quelques petits trucs assez touchants (le jeune Trunks évoque beaucoup celui, fripon mais un brin mélancolique, de L’Attaque du Dragon - un des rares bons OAV DBZ), et puis surtout… on nous ressort le Mafuba, quoi. Mince. Quelle excellente idée, surprenante, décalée (sans paraître illogique). Un rappel du passé qu’on ne peut pas pour autant recevoir comme du fan service (les fans de Dragon Ball attendent des héros qui passent des niveaux et défoncent tout le monde, pas le retour d’une technique antédiluvienne… et qu’on n’a jamais vu fonctionner correctement, d’ailleurs, ce qui promet pour la suite) : c’est bien d’un hommage, qu’il s’agit - un aspect de DBS très rarement décevant. Il y a un vrai respect et une vraie affection pour cette mythologie, ces personnages, une réelle tendresse également… et ça, c’est tellement plus que dans la plupart des remakbootvals que cela excuse énormément de choses qui seraient absolument impardonnables ailleurs. Sur ce promis, on arrête d’en parler pour quelques semaines.


👎 GRAVES Ça y est ! J’ai enfin compris ce qu’ils appellent tous « peak tv » : c’est ce phénomène mystérieux obligeant toutes les chaînes de secondes zones à produire des séries foireuses mais à fortes têtes d’affiches là où, dans le temps, elle se différenciaient de la concurrence avec une émission de sport ou de la bonne vieille trash tivi. Pourquoi pas, mais avouons qu’il y a de quoi sourire : Graves, production Epix où Nick Nolte, dirigé par le réalisateur du mauvais biopic de Steve Jobs, est soutenu à l’écran par Giuliani himself, c’est un peu comme si France 3 Côte d'Azur avait subitement décidé de lancer une série réalisée par Jean-François Richet avec Gérard Depardieu et des guests de Christian Estrosi. Amusant sur le papier, très embarrassant dans les faits - ceci est écrit par un fan absolu de Nick Nolte. Soyons lucides, nous sommes face à une affaire de détournement de fonds caractérisé : Nick a noyé tout le budget de la série dans la gnôle et il ne reste même plus un pauvre scénariste pour essayer de maintenir le show à flots. Graves, ce sont 33 minutes qui passent en 45 tours, malaxant mollement une unique (bonne) idée (le plus mauvais président de l’histoire des USA en prend conscience et cherche la rédemption) en attendant d’en trouver une seconde. On sera ravi de découvrir celle-ci dans le prochain épisode, même si en commander dix était de ce fait sacrément ambitieux : Graves ne sait déjà plus quoi raconter au bout de dix minutes ; elle enchaîne dès lors pseudo-gags prévisibles et platitudes ne rendant même pas hommage au cabotinage d’un Nick Nolte qui paraît encore plus fatigué que son personnage. Nul doute que Gégé aurait fait mieux - Estosi aussi, sûrement.

👎 Les HOMMES DE L’OMBRE (saison 3) On pourrait faire court comme l’on pourrait faire long. Je vais opter pour le court, un peu par paresse, pas mal aussi parce que Pierre a déjà à peu près fait le tour du sujet dans son très bon papier : Les Hommes de l’ombre n’a jamais été une bonne série, mais elle faisait partie de ce show français dont on pouvait encore apprécier les efforts. Et puis Baron noir est arrivée. La ringardisation a été radicale, immédiate, plus violente encore que je ne l’aurais cru de prime abord : non seulement j’étais très étonné que Les Hommes de l’ombre existe encore (je la croyais morte et enterrée depuis des lustres), mais encore ai-je réalisé avec un étonnement sincère (et un peu triste) qu’elle n’était pas si vieille que cela. Pourtant, si on m’en avait parlé à froid, il y a quelques jours encore, j’aurais juré que la dernière saison remontait à au moins quatre ou cinq ans, et la première à 2009 ou 2010. Nous sommes en 2016 et au moment de regarder le 3x01, c’est exactement à cela qu’elle ressemble : à une fiction française du siècle dernier, évadée de cette époque lointaine où il fallait serrer les dents devant le jeu théâtral des comédiens et excuser des lourdeurs scénaristiques qu’on ne passait pas deux secondes à une série US moyenne. Merci à France 2 de rappeler aux amateurs de séries de ce pays d’où ils viennent (mais pas sûr qu'il en était besoin).


TIMELESS Qui parlait d’une rentrée placée "sous le signe du classicisme", déjà ? En tout cas, il ou elle avait de bons arguments et si Timeless ne comptait peut-être pas parmi eux, elle aurait pu. Bien entendu, il faudra voir à ne pas trop confondre classicisme et accumulation de clichés, Timeless étant bien plus à l’aise dans le second exercice. Il faut dire qu’elle est produite par deux grands spécialistes du genre, ici réunis dans un bien curieux attelage : Eric Kripke (Supernatural… mais aussi Revolution) meets Shawn Ryan (qui dispose d’une Golb Card en tant que principal auteur de The Shield mais n’a pas fait grand-chose pour la mériter ces huit dernières années… alors qu’il a pourtant été très actif). Bref, les deux compères sont en forme et l’on espère sincèrement que c’est par malice qu’ils se sont amusés à concentrer tous les poncifs des histoires de voyages dans le temps dans les deux premiers épisodes - histoire de les faire voler en éclat plus tard (ce qui, je vous l'accorde, fait presque office de poncif en soi). Car elle n’est pas antipathique, cette série, malgré ses effets spéciaux boiteux (ils ont déjà réduit le budget après le pilote ou c’est moi ?) et son casting se résumant à Abigail « la plus belle fille de la télé mais elle ressemble à ma mère alors ça me perturbe » Spencer + plein de gens qu’on a déjà vu quelque part mais qui manquent tellement de charisme que sans imdb, ça va être dur de s’en sortir. C’est léger, divertissant, et pour le moment pas trop stupide (même si très prévisible). On notera tout de même que la série dégaine très vite sa mythologie, peut-être par crainte de ne pas passer l’hiver, et que la perspective d’une histoire racontée à l’envers dans laquelle la belle et noble héroïne finit par changer de bord peut s’avérer à terme assez intéressante.

👎👎 WRECKED Devinette : quel est le seul truc plus gênant que d’avoir une comédie ratée sur son CV ? Vous l’avez ? Il s’agit bien sûr d’écrire une parodie ratée. Parce que c’est bien mignon de vouloir se moquer du monde (tout en revendiquant un hommage - c’est beau et c’est digne, un hommage), mais si vous vous foirez, vous avez juste l’air d’un gros con. Autant le dire, toute l’équipe de Wrecked a vraiment très, très très très con au terme de cette première saison. Mais cela dit, elle avait déjà l'air bien con au bout de deux minutes. On pourrait même penser qu’être con, écrire des vannes cons et les faire réciter par des comédien(ne)s ayant toutes et tous des têtes de cons soit l’une des principales spécificités de ce qui se veut, excusez-le peu, une parodie de Lost. Et si vous détestez le show culte d’ABC et ricanez déjà à l’idée de vous régaler d’un show le tournant en dérision, vous risquez d’être encore plus consternés que moi : la plupart du temps Lost elle-même fut une bien meilleure parodie de Lost que la meilleure vanne de cette comédie over-lourdingue. Qui ne porte d’ailleurs même pas sur Lost mais sur la notoriété contestable de Brendan Fraser. Quoi ? Vous ne connaissez pas Brendan Fraser ? Ok, bah laissez tomber, il vaut mieux pour tout le monde (y compris d’ailleurs pour Brendan Fraser), sauf à vouloir absolument contempler le vide au moins une fois avant de mourir. Vous cherchiez en vain dans la rentrée des Networks, vous infligiez des Bull et des MacGyver dans l’espoir de pouvoir briller en société… tout cela vain. Elle était là, depuis l’été, disponible dans son intégralité à vous attendre sagement : la vraie, la seule, l’indiscutable plus mauvaise série de l’année.


... à part ça...

💡Ils sont sympas du côté du "Berlantiverse", de transposer mes moqueries un peu exagérées à propos de Supergirl qui se voit mise sous la tutelle d'un homme en une pure et simple prophétie. Je ne sais pas comment je dois le prendre. Sans doute me sentir fier ou un truc comme ça. Du coup je n'ai plus peur de rien et vous offre comme ça, en exclu, une seconde prophétie : cette année, Arrow ne gagnera rien aux Drawas. Notez bien que je vous l'ai dit dès la fin octobre.

💡Tiens d'ailleurs, profitons-en pour confirmer ce que vous soupçonniez déjà : les mythiques WGTC? Drawas seront de retour dans un mois et une semaine très précisément. Avec pas mal de nouveautés, pour cette sixième édition. Il va être temps de télécharger vous procurer légalement Wrecked, Bull, MacGyver, Section Zéro et j'en oublie...

💡Sinon j'ai hésité à vous parler de Black Mirror cette semaine, qui semble revenir fort sur Netflix, mais je me suis dit que pour six petits épisodes, peut-être qu'on pouvait attendre d'avoir tout maté. Comme quoi des fois, le visionnage cul-sec, ç'a aussi des avantages.

12 commentaires:

  1. Si tu savais comme j'ai pensé à toi en voyant le 202 de Supergirl :-o

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    1. Au train où vont les choses, tu risques de penser à moi toutes les semaines :-/

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  2. Je comprends décidément rien à tes pouces. Pourquoi juste un pousse baissé à Graves qui est totalement nul?....
    (le 2 est déjà sorti btw)

    Wrecked m'a bien fait rigoler moi. Ca vole pas haut mais des fois ça fait du bien.

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    1. Je ne sais pas, je suis généreux, que veux-tu ?

      Je ne trouves pas que Graves soit TOTALEMENT nul. Pas terrible du tout, mais ça peut s'améliorer...

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  3. Je ne regarde pas Dragon Ball Super, mais j'aime bien lire tes notes qui transpirent d'une belle passion pour cet univers.

    Je n'ai vu que Graves dans la sélection de la semaine, je n'ai pas prévu de continuer : c'est d'une bêtise crasse, que vient faire Nick Nolte dans cette galère ?!

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    1. Moi qui pensais être un peu dur avec Graves... ;-)

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  4. Zut, plutôt qu'un retour sur DBS je m'attendais à un update sur Channel Zero... Parce qu'on est d'accord, il était très mou, très décevant l'épisode 2 ?

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    1. Il était décevant parce qu'il manquait pas mal de tension par rapport au premier. Mais je te trouve un peu excessive, ce n'était pas si mal et le twist était assez bien amené (en tout cas je ne l'ai pas vu venir malgré des tonnes d'indices...)

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  5. "j'ai hésité vous parler de Black Mirror cette semaine, qui semble revenir fort sur Netflix"

    ==> tu veux dire à en parler avant de le voir ou à regarder pour en parler ou juste que tu as commencé mais que tu attends d'avoir fini pour en parler? Dans le dernier cas tu vas être déçu, le season premiere est excellent mais la suite de la saison (à part l'ép. 4) est vraiment très moyen et entre des les habituels travers de Black Mirror (au moins Netflix ne l'a pas dénaturé^^)

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    1. Hum. Je ne sais pas trop pour le moment, je dois y réfléchir à tête reposée.

      Je n'ai vu que les quatre premiers à l'heure actuelle et c'est vrai, le 3x01 m'a semblé très largement au-dessus des autres (le quatrième inclus, qui semble faire l'unanimité... et que j'ai beaucoup aimé, mais je ne l'ai pas trouvé si original ni si bouleversant que certains collègues (il est vrai que j'avais grillé le twist au bout de 10 minutes, ce qui a eu tendance à beaucoup amoindrir la charge émotionnelle, puisque je voyais désormais au travers des effets de narration... ceux qui n'ont pas relevé les innombrables détails indiquant le pourquoi du comment ont peut-être dû être plus surpris, voire choqués. Étonnant, mais why not.))

      J'y reviendrai donc (c'était déjà prévu), mais je comprends ce que tu veux dire, je ne suis juste pas tout à fait certain d'être d'accord. Tu as raison cependant de déduire que j'avais pris une énorme baffe avec "Nosedive" et que j'en suis un peu revenu ensuite...

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