vendredi 28 octobre 2011

Cowboy Junkies - Fiévreux

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Six mois à peine après le précédent tome de leur Nomad Series, les Cowboys Junkies reviennent déjà aux affaires avec un troisième volet, et c’est une toute autre paire de manche. Soyons franc : on se penchait initialement sur Sing in My Meadow avec plus de curiosité que d’envie, convaincu de manière paradoxale et très relative par l’épisode de février (qui reprenait plutôt bien – mais pas assez – quelques perles issue du répertoire joaillier du grand orfèvre Vic Chesnutt). L’idée était plus de voir ce qu’il en était que de se jeter sur un disque que l’on attendait impatiemment (les gens attendant impatiemment une sortie des Cowboys Junkies constituant de toute façon une population assez réduite).

Surprise surprise : non seulement ce Sing in My Meadow est bien meilleur que son prédécesseur, mais encore est-il un très bon album tout court – l’un des plus immédiatement convaincants que le groupe ait publiés depuis fort longtemps. On se demande d’ailleurs un peu d’où lui vient son titre pour le moins champêtre, tant le groupe s’est pour l’occasion gorgé d’électricité loin, très loin du folk-rock un peu consensuel des deux précédents tomes… ou de n’importe lequel de leurs précédents albums.

Soit huit titres aussi secs que lancinants, orageux à souhaits et tout de tension électrique. La boussole pointe du côté des titres les plus chaotiques du Crazy Horse, en plus carré sans doute, mais en bien charpenté surtout. Psychédélisme à tous les étages ("I Move on" dégénère en jam bouillante), blues saturé ("Continental Drift", éIt’s Heavy Down Hereé), électricité diluvienne (à peu près tous les titres)… Sing in My Meadow épate tant par ses rythmiques menaçantes que par la présence vocale de Margo Timmins, qui pour n’être certes pas une révélation n’en paraît moins plus majestueuse que jamais du premier au dernier morceau. D’une certaine manière, on en ressort presque frustré : le groupe a trouvé ici une couleur et un ton qui lui vont tellement bien que l’on regrette par avance qu’il ne se livre ici – comme sur chaque épisode des Nomad Series – qu’à un simple exercice de style. C’est peu dire que l’on aimerait le voir poursuivre dans cette direction pleine de fissures et de thermomètres affolés, de grooves pornosoniques ("A Bride’s Price") et de refrains étincelants ("Sing in My Meadow"). De peur que ce pic de rock’n'roll attitude ne masque un sacré gouffre, on s’empressera d’aller entendre ça en chaire et en ampère au Divan du monde en début de mois prochain. Sur scène, tout cela promet déjà d’être renversant.


👍👍 The Nomad Series, vol. 3 : Sing in My Meadow 
Cowboy Junkies | Proper Records, 2011

6 commentaires:

  1. Très joli, ce morceau. Je dois dire que je n'ai jamais pris la peine d'écouter les Cowboy Junkies mais là, ça donne envie de tenter. Merci.

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  2. Toujours prêt à rendre service.

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  3. Très belle la chanson effectivement. Et superbe voix. Je connais pas du tout le groupe, vais aller me rencarder.

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  4. Bon courage, y'en a un paquet, des Cowboy Junkies ;)

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  5. the trinity sessions, indispensable; les autres, moins

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