jeudi 14 juillet 2011

House M.D. - L'Amertume conserve bien

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Cette année, le lecteur fidèle et attentif aura sans doute noté qu'a eu lieu un phénomène très étrange sur ce blog : je ne me suis pas jeté comme la faim sur le pauvre monde sur la nouvelle saison de House. Je n'ai pas attendu l'hiver. Je n'ai pas publié de chronique le lendemain du season finale. J'ai même pris mon temps et attendu plus d'un an pour savoir si l'imbittable docteur et sa Cuddy de moitié allaient rester ensemble ou non. Et pourquoi donc ? Par lassitude ? Parce que les retours étaient globalement négatifs et que même les audiences finissaient par s'effriter ? Parce que je ne voulais pas voir ce couple improbable ? Même pas.

D'abord parce que d'une part, même avec des audiences US réduites, House reste de loin la série plus populaire du monde, je n'étais donc pas spécialement préoccupé par son avenir 1. Ensuite et surtout, elle demeure l'une des plus constantes, malgré tout ce que l'on pourra dire ou lui reprocher parfois (y compris dans ces pages). Peut-être était-ce le fait d'avoir pris mon temps, de m'être un peu sevré... je ne saurais le dire mais l'évidence m'a frappé de manière brutale, en plein milieu de l'épisode "Carrot or Stick" (7x10), dans lequel Chase traque l'une de ses conquêtes ayant dévoilé sa ridicule anatomie sur Facebook. Même pas le meilleur de la saison, non : juste un de ces épisodes qui coulent tout seuls, apportent leur lot de sourires et de moments tensions, et rappellent à quel point le casting de cette série est impeccable (ce que l'on a tendance à oublier tant le seul Hugh Laurie peut se laisser aller à écrabouiller tous les autres de son charisme). Cela m'a frappé et je me suis dit : elle est bien, cette série. Étrange révélation, surtout au bout de sept ans.

La saison sept est donc une bonne saison mais dans le fond, lorsqu'on prend la peine de les évaluer dans leur globalité, elles le sont toutes. Si elle manque durant quelques mois d'un épisode majeur, de ceux dont on se souvient des années après, elle n'en compte aucun qui soit totalement médiocre et aborde plutôt bien le cap fatidique du they did it! (variation sur le saut de requin, spécifique aux cas où une série reposant en partie sur la tension sexuelle entre ses deux héros décide de les faire sortir ensemble). Là encore, on est presque étonné d'être étonné, puisque s'il est bien une chose que devraient nous avoir appris six années de House M.D., c'est que ses scénaristes (globalement les mêmes depuis le début, ce qui constitue une véritable rareté) sont plutôt doués pour ce qui est de contourner les écueils propres à la concurrence. Point de syndrome Mulder et Scully dans la relation House/Cuddy, donc, mais beaucoup de piquant et un Laurie déchaîné, qui parvient encore à surprendre quand n'importe quel comédien à sa place aurait déjà fait le tour de son personnage depuis deux saisons.

Alors certes, il est à peu près le dernier personnage (mais pas le moindre) à faire cet effet. Les autres, à l'exception peut-être de Taub (Peter Jacobson, décidément l'un des meilleurs seconds rôles de séries des dernières années), sont tous désespérément prévisibles, mais c'est paradoxalement ce qui fait que la série fonctionne toujours aussi bien : House l'incontrôlable/imprévisible ne peut parfaitement s'exprimer qu'entouré de personnages nettement plus formatés. Dans tous les cas, on ne peut pas réellement lui reprocher grand-chose, sinon notre propre lassitude de spectateur, qui n'est pas intrinsèquement liée à sa qualité. En comparaison avec l'écrasante majorité des séries ayant franchi le palier souvent fatal des cinq saisons, dont peu pourraient se targuer d'offrir encore après sept ans des épisodes aussi sombres et intenses que "After Hours" (7x22), House témoigne encore d'une sacrée forme.


👍 House M.D. (saison 7)
créée par David Shore
FOX, 2010-11


(1) Et soyons lucide, cette chute relativement importance ne date pas d'hier et est sans doute autant due à la relation entre House et Cuddy qu'à a) un phénomène naturel d'érosion et b) l'absence d'alibi sexy dans cette septième saison, Jennifer Morrison étant partie l'an passée et Olivia Wilde ayant été absente quasiment toute cette année.

8 commentaires:

  1. Ouais, bof.
    (merci de prendre acte de la qualité de l'argumentation)

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  2. Mon commentaire n'est pas passé. Je réitère car il était d'un intérêt incommensurable :
    "ouais, bof..."

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  3. J'ai lu ton billet attentivement, même si je n'ai jamais vu un seul épisode de cette série. J'imagine que tu devines pourquoi. Honnêtement, ça ne répond pas à mes éternelles questions existentielles ! Mais je pense malgré tout faire enfin connaissance du Dr House pour essayer d'en tirer mes propres conclusions !

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  4. Ouais, elle était plutôt cool cette saison, ce qui après sept ans est déjà bien ;)

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  5. Et arrête d'écrire des articles sur ton temps de vacances :D

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  6. Serious >>> j'avais écrit l'article bien avant d'être en vacances, rassure-toi.

    Emeraude >>> en même temps il y a sans doute plus urgent que de voir House, hein. Ou pas ^^

    Juliette >>> mouais mouais :-)

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  7. Oui, oui et oui.

    Je suis tout à fait d'accord. Moi, j'ai adoré cette saison. Je les ai toutes aimées mais avec celle-là j'ai vraiment retrouvé le plaisir des débuts. Il y a beaucoup de bons épisodes (After hours est en effet exceptionnel), les personnages évoluent de manière intéressante et j'aime beaucoup la direction que prend la relation entre House et 13. Vivement la suite!

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  8. C'est vrai que l'épisode où ils ne sont que tous les deux est assez bon. C'est peut-être même la première fois que le personnage de 13 ne me fait pas bailler.

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