mardi 8 février 2011

Richard Thompson Band au Café de la Danse

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Et une légende vivante en moins sur ma liste de légendes vivantes à voir avant que la mort ne s'en mêle (la leur - j'ose croire que la mienne n'est pas encore pour tout de suite). Et quelle légende ! D'accord, pour le commun des spectateurs français, Richard Thompson n'est pas grand-monde. Mais pour tout fana de folk qui se respecte, il n'est pas loin d'être un Dieu. Comme dirait le Civil Titi, qui m'accompagnait pour l'occasion : "Fairport Convention, quand même".


Comme si le simple fait d'être une légende vivante ne suffisait pas à ce que nous soyons tout acquis à sa cause, Richard Thompson est une légende vivante sympathique. Marrant, hâbleur et généreux, si l'on considère que les deux sets mis bout à bout l'auront vu passer plus de deux heures sur scène, ne donnant pas vraiment le sentiment de s'économiser malgré le poids des ans. Un concept auquel le gars semble de toute façon pour le moins imperméable.

Osons le dire, on ne partait pourtant pas tout à fait rassuré, le dernier opus du Richard Thompson Band, Dream Attic, ayant un capital ennui inversement proportionnel au bien qu'on pense de la plupart de ses autres albums. Le Thompson big-rocker à stades (mais, le cas échéant, sans le stade) n'est pas celui que l'on goûte le plus, fort heureusement le show balaie avec pertinence l'ensemble d'une carrière s'étant attardée sur tous les rivages de la terre folk-rock, de la country à la vague psyché en passant bien entendu par une approche de la musique celtique quasi séminale (et quel plaisir au demeurant que de pouvoir enfin caser ce terme dans un article). Portant sur lui (regard ? mimiques ?) quelque chose de si aristocratiquement britannique, Richard Thompson s'abreuve surtout ce soir de tradition folklorique anglaise. Et puis bien sûr... il y a ce doigté. Hormis peut-être le Loner, on pourrait difficile trouver plus grand guitariste en matière de folk-rock. Regarder jouer l'ex de Linda est un bonheur permanent, qu'il entretient d'ailleurs en multipliant soli, breaks, et en étirant inlassablement les compositions au-delà de ce qui semblerait le raisonnable pour n'importe qui d'autre. Notons au passage qu'il est plus que bien accompagné par un groupe de pointures, Michael Zorn en tête, qui tient les fûts avec une classe ébouriffante.

Bien entendu, après deux heures et quelques à combler un public grisonnant quoique tout aussi en forme que la star, tout cela s'achève dans la joie la plus brute le temps d'un (comme toujours) mémorable 'I Want to See the Bright Lights Tonight'. C'était carrément prévisible ; c'était surtout carrément bon.