vendredi 18 février 2011

(Please) Don't Blame Mexico - Et l'hiver fut moins rude

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La pop à tendances anglophone, légère et insouciante est un exercice qui demande mesure, culture et raffinement – autant vous dire que ces gros bourrins de rockers français s’y vautrent très régulièrement. Rien que cela donne envie de serrer dans nos bras les (Please) Don’t Blame Mexico, même si leur nom est très moyen et la pochette de leur album particulièrement tristounette (pardon : on dit très 2010).

Comme ils font un peu plus que bêtement réussir leur exercice de style, on finit par ne plus trop savoir quoi leur faire. On hésite entre l’adoption et les sévices sexuels. Il faut au moins ça pour récompenser ce qui est probablement l’album le plus euphorisant qu’on ait entendu depuis un paquet d’années. Dès le premier titre, "The Protocol", qui soutenait déjà un très bel EP l’an passé, on est emporté par cet album qui pourtant, en apparence, ne paie pas de mine.

C’est que dernière le vernis pop, élégant, imparable, de ce "Durango", de ce "Bribing Lonesome Drivers"… il y a une énergie assez stupéfiante, comme un très bon groupe garage qui se cacherait derrière des arrangements tous jolis et tous luxuriants pour faire fréquentable… mais aurait quand même bien du mal à masquer sa véritable nature. Chez (Please) Don’t Blame Mexico, la simplicité n’est que de façade, et ce premier album a quelque chose de violemment électrisant. Le mot exact, pour qualifier Concorde, est sans doute « vitalité ». Celle de ce jeune groupe est évidente, prenante et communicative, avec un son exquis qui rappelle immanquablement XTC. Il n’invente pas grand-chose, ne révolutionne rien – il fait bien mieux : il réinvente, purifie. La pureté des mélodies ou du son sont d’ailleurs incontestables, mais pas cette pureté un peu mélo, mi-feinte mi-éthérée, dont on nous soûle parfois. Une pureté vivifiante, de celles qui emportent tout sur leur passage. A la première écoute, on se dit que tout ceci est sympathique sans toutefois aller chercher bien loin. Moins de vingt-quatre heures plus tard, on a acquis la conviction d’avoir découvert le vaccin contre l’hiver. Rien moins.



Concorde, de (Please) Don’t Blame Mexico (2011)

16 commentaires:

  1. Mon album de l'année pour le moment. J'en suis moi-même étonnée car ce n'est qu'un petit groupe pop français, mais comme tu le dis très bien, l'album a un côté "euphorisant" auquel je ne résiste pas.

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  2. Oui, il est loin d'être si anodin qu'on le pense.

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  3. J'avais lancé l'écoute sur Deezer parce que j'aimais bien le nom du groupe ... je l'ai arrêté après une minute dont je me rappelle plus. Vu ton article, ce groupe mériterait que je lui en consacre quelques autres.

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  4. C'est effectivement un très bon album.

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  5. il doit être meilleur que leur disque précédent alors, qui ne m'avait pas paru très abouti. Je vais écouter ça.

    j'aime bien ta manière de parler de twee sans écrire le mot (qui m'agace beaucoup, d'aillerus, je t'approuve d'autant plus) ^^

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  6. Un peu pareil que Klak, j'en ai lancé l'écoute hier au boulot en naviguant sur les nouveautés deezeriennes ... A part que je suis quand même un peu plus loin : 5 ou 6 morceaux.
    C'est bien fait, mais ça n'a strictement rien d'original et surtout, ça ne m'a à aucun moment parlé sur le plan "émotionnel" (pas de colère, pas de transport, ...). Le grand RIEN.

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  7. http://vimeo.com/19979977

    http://vimeo.com/19980600

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  8. Pas mal ! Ca donne envie d'en écouter plus.

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  9. Bon ben là ça s'écoute bien, il fait beau et c'est le week end faut dire ... euphorisant oui, mais sans faire dans la pop candide.
    La musique, c'est comme les humeurs, ça va, ça vient, Chelsea Wolfe pour les soirées froides, (please) don't blame Mexico pour les aprems ensoleillée.

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  10. Arbobo >>> je n'ai rien contre le mot "twee" (je l'ai même employé deux fois sur Interlignage cette semaine), mais c'est vrai qu'il est employé à tort et travers, désormais. Comme synonyme de "léger"... c'est ridicule, on peut être léger sans être twee ("twee" vient d'ailleurs de "sweet", pas de "light" ^^). Et d'autre part ça doit tout de même recouper quelque chose d'innocent, candide, de naïf et d'assumé comme tel. Donc en ce sens, PDBM n'a rien de spécialement "twee", c'est juste un groupe de power-pop...

    Thierry >>> ah mince, je croyais que l'énergie était une émotion :-)

    gmc >>> excellente trouvaille, merci !

    klak >>> salaud... ici on se les pèle et on bosse... c'est d'ailleurs bien pour ça qu'on a besoin de ce genre de disques.

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  11. via piocher dans http://lablogotheque.net , ton âme de chineur trouvera sûrement de quoi se faire plaisir (en ce moment, j'écoute beaucoup radaid - mexicains - et pour le fun onda vaga - argentins -. la blogothèque, c'est le repaire des accros au plan-séquence, version r'n', j'aime beaucoup vincent moon dans ce rôle.

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  12. sry, htttp://www.lablogotheque.net

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  13. Sûr que c'est difficile de trouver mieux, dans le genre, que les Concerts à emporter. Tiens je vais aller m'écouter celui d'Iron & Wine, ça ne peut qu'être mieux que l'album...

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  14. Bel album que j'aurais du chroniquer bientôt si je ne m'étais pas gourré dans ce que j'ai emporté avec moi...

    Le groupe a fait de sacré progrès depuis la première fois où je les avais vu en concert il y a... quoi... 4 ans peut-être...

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  15. Je lis un peu partout que "the protocol" est sortie l'année dernière, pourtant le titre était dispo dès 2008 sur les blogs...

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  16. Le morceau c'est possible, oui (j'avoue que je n'en sais rien).

    C'est l'EP The Protocol qui est sorti à l'automne dernier. Mais c'est vrai que de nos jours, les dates de sorties "officielles" ont de moins en moins de sens.

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