vendredi 21 janvier 2011

The Jayhawks - En attendant la suite...

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La chose était entendue depuis la publication fin 2009 de l'anthologie Music from the North Country : en 2010, les albums des Jayhawks allaient être réédités en grande pompe, éditions pleines de bonus, et même vinyles. Finalement, pas grand-chose, sinon des ressorties en l'état d'albums (Sound of Lies, Smile) ou de vieilleries (le premier opus, éponyme, paru en 1986), dont ni les unes ni les autres ne constituaient le meilleur du répertoire de Mark Olson (qui ne joue d'ailleurs pas sur Sound of Lies et Smile) ni de Gary Louris.

C'est alors que l'on commençait à désespérer que la nouvelle s'est répandue telle la proverbiale traînée de poudre parmi les douze fans français du quatuor de Minneapolis : le 17 janvier 2011, avec plus d'un an de retard, allaient paraître des éditions respectivement "extended" et "legacy" de Hollywood Town Hall et Tomorrow the Green Grass, les deux meilleurs albums du groupe, qui furent également les derniers avec Mark Olson. Quelques jours après avoir signé des deux mains, on confirme : l'année 2011 commence par les très belles rééditions de deux albums sublimes signés par des gens qu'il est urgent de redécouvrir.


Dès les premières notes de 'Waiting for the Sun', qui rivalise avec le meilleur Neil Young, on se retrouve littéralement transporté et l'on réalise à quel point les Jayhawks (qui n'ont plus rien publié depuis 2003, sauf à considérer que l'album d'Olson/Louris, le meilleur de 2008, était un des leurs) peuvent nous manquer aujourd'hui. Toujours impeccables séparément, Mark Olson (tempérament roots et écorché vif pas ramenard) et Gary Louris (mélodiste surdoué et indicible classe), ces rééditions le rappellent, n'ont jamais été meilleurs qu'ensemble, véritables Young & Stills des années quatre-vingt-dix. Et plus précisément sur ces deux disques miraculeux, plus country qu'alternatifs, plus folk qu'indie, relativement classiques dans leur forme (surtout comparé aux autres groupes phares de la scène alt-country), mais absolument géniaux. Les classiques s'enchaînent à toute allure, sur le premier ('Clouds', 'Two Angels', 'Martin's Song') comme sur le second ('Blue', 'Nothing Left to Borrow'), le son est d'une profondeur remarquable (les deux disques, jumeaux par bien des aspects, ont été produit par le même George Drakoulias, surtout connu pour avoir bossé peu après sur l'ultime Screaming Trees)... la plus grande exigence ne saurait que se fracasser face à l'évidente qualité de l'un comme de l'autre, les Jayhawks faisant de toute façon partie de ces rares groupes que personne ne peut complètement détester. Sans doute parce que leur authenticité est si évidente, leur humilité si respectable... que personne n'aurait l'idée saugrenue de leur en vouloir. La vérité étant que leur musique, véritable concentré de tout ce que le folk-rock a offert de meilleur (Young et Parsons, Buffalo Springfield et Byrds...), est surtout très difficile à ne pas aimer.


Tout aussi difficile est de départager les deux albums dans l'absolu, l'un et l'autre pouvant prétendre au titre très envié de meilleur album folk-rock des années quatre-vingt-dix. Les choses sont plus claires niveau rééditions, où la nuance entre "extended" et "legacy" se fait sentir, avec donc un très net avantage pour Tomorrow the Green Grass. Cinq bonus dont trois inédits et surtout deux faces B. magistrales ('Tomorrow the Green Grass' et 'Last Cigarette'), et surtout... un CD ENTIER de morceaux (dix-huit !) enregistrés par Olson & Louris en 1992, la plupart totalement inédits et à se rouler par terre de bonheur. A côté de ça les cinq pauvres bonus de Hollywood Town Hall font un peu pâle figure - c'est oublier que cinq bonus, c'est énorme par rapport à la moyenne des rééditions.

A noter tout de même qu'une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, les Jayhawks publieront un nouvel album dans le courant de l'année. Olson compris.


Hollywood Town Hall [Extended Edition] & Tomorrow the Green Grass [Legacy Edition], des Jayhawks (1992 et 1995 pour les éditions originales)

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