lundi 20 décembre 2010

Roses Kings Castles - La Révolution n'a pas eu lieu. Et c'est tant mieux.

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Je vous avais parlé l'an passé de l'attachant premier album de Roses Kings Castles, de comment ma femme en était tombée amoureuse, de comment je l'avais moi-même trouvé assez anodin, et de comment il avait fini par s'insinuer dans mon pauvre crâne pour finir par devenir l'un des albums que j'ai le plus écoutés ces deux dernières années. Bonne nouvelle : Adam Ficek est de retour en 2010, égal à lui-même, donc incroyablement touchant. La seule chose qui a changé c'est qu'il n'est plus le batteur de Babyshambles, ce qui doit faire beaucoup de mal à son compte en banque mais ne pourra à terme que faire beaucoup de bien à sa réputation, tant il était évident qu'ainsi planqué dans l'ombre, son talent souffrait de la tempétueuse aura de Peter D. Problème résolu : Adam Ficek est désormais Adam Ficek, l'homme qui a lui seul fit mentir Noël Gallagher, dont la célèbre saillie sur les batteurs ne connaissant rien à la musique est largement démentie par ce second opus (on notera qu'elle se vérifie cependant la plupart du temps, je ne dis ça ni pour Phil C. ni pour Ringo S.).


C'est qu'il s'y connaît, Ficek, pour trousser des mélodies hors-paire, qui vous restent dans le crâne des jours durant (au point parfois de finir par vous en dégoûter, mais c'est un autre débat ne concernant que mon couple). Sur le précédent opus, son seul sens de la mélodie suffisait à emporter l'adhésion, les quatre bouts de ficelles (et cinq de scotch) enrobant les "Horses" et autres "Sparklin' Boots" venant délicieusement compléter le tableau d'un petit album homemade, sans prétention mais au talent incontestable. Pour son grand retour (façon de parler, bien évidemment, concernant un artiste qui, lors d'un de ses derniers concerts à Paris, joua devant Cissie et... c'est à peu près tout), le sympathique jeune papa a mis un tigre dans son moteur twee, soigné la production, et s'est payé des arrangements qui, pour minimalistes qu'ils demeurent, n'en sont pas moins forts jolis. Voir l'excellente "Twisted Words", ou "Rabbit Punch" la bien nommée.

Punch, le mot est lâché - et vous conviendrez que ce n'est pas complètement ma faute. Si Suburban Timebombs, qui dans l'absolu est tellement doux et pop qu'il paraît fort mal nommé, se démarque de Roses Kings Castles, c'est certainement par sa gaieté et son côté résolument catchy. Certes, l'Adam millésime 2008 n'avait rien d'une invitation au cloître. La légèreté était déjà au rendez-vous, conjuguée à des mélodies évanescentes idéales pour les amoureux en quête de soirées cocooning. Mais l'ensemble demeurait baigné d'une forme de mélancolie qui, effet secondaire de la paternité (?), n'a plus lieu d'être aujourd'hui. A l'image d'un single nettement marqué par le reggae ("One Born in Every Minute"), le Roses Kings Castles nouveau se révèle particulièrement enjoué, souriant et bien sûr toujours aussi drôle (son "I Killed You" est enduit de cuivre(s) à peu près aussi pugnaces qu'une bossa, son "Shut Your Stupid Little Mouth" est une merveille de poésie bricolo). Soit, à la première écoute on se dit que c'est un poil moins bien que l'album d'avant, et que tout cela est tout de même des plus anodins. Seulement ça va cinq minutes : on va pas se faire avoir comme ça à chaque nouveau disque. Vu qu'on sait très bien que quoiqu'on dise et quelle que soit la réserve qu'on émettra en premier lieu, on l'écoutera encore deux ans plus tard avec le même benêt plaisir. Qui a dit que les bons gars finissaient toujours derniers ?

Découvrez la playlist Suburban Timebombs avec Roses Kings Castles

Suburban Timebombs, de Roses Kings Castles (2010)

10 commentaires:

  1. tient, je comptais parler très prochainement de l'album de Philip S., lui aussi anodin de prime abord, mais finalement très plaisant (je ne sais ce que tu en as pensé).
    Tel que tu le décrits, il y a de bonnes chances pour que ce Suburban Timebombs m'accroche aussi...

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  2. J'ai bien aimé aussi l'album de Philip S. Mais moins que celui, quand même.

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  3. Je l'avais vu en première partie de la tournée solo de Doherty. Dans de très mauvaises conditions (donc!), il était passé (bien entendu) totalement inaperçu et insignifiant. Mais c'était perdu d'avance. Je te fais confiance : je vais écouter ça!
    ;-)

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  4. Cette fois je n'ai pas attendu ton article pour acquérir ce très bon disque :)

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  5. Pour l'instant, ce disque me fait le même effet que le précédent : d'abord, l'impression que c'est sympa, même si ça ne casse pas trois pattes à un canard, et puis au fil des écoutes dans mon lecteur MP3, je m'attache de plus en plus et ai inexorablement envie d'y revenir.

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  6. Mmarsu >>> ça ne m'étonne pas d'autant que sa musique se prête tout même plus aux tous petits clubs qu'aux grandes scènes en première partie...

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  7. Je pense à peu près l'inverse de toi. Le miracle du premier s'est pas reproduit, je trouve celui là moins léger, les mélodies moins fortes à part une ou deux. Ca me plait moins.

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  8. Oh bah non... déjà qu'on n'est pas nombreux à le soutenir...

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  9. Ben je l'ai soutenu quand même puisque j'ai acheté le disque :)

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