samedi 25 septembre 2010

Hung - The Trouble with Ray

...
Il y en a qui n'ont vraiment pas de bol. Prenez Ray Drecker : déjà que la crise l'a ruiné et que sa femme l'a plaqué pour un dermatologue blindé de pognon (pléonasme), voilà que son lycée se met à réduire les postes de manière drastique et que son seul bien - la maison de se son enfance - prend feu, lui imposant de camper dans son propre jardin et d'envoyer ses enfants vivre avec leur mère. Ça fait beaucoup pour un seul homme, d'autant que Ray en est un bien ordinaire, sans talent particulier, pas spécialement intelligent, dont les perspectives semblent se réduire comme peau de chagrin. Alors un soir de déprime, Ray franchit le pas : il passe une annonce dans le journal mettant en valeur le seul et unique atout qu'il ait jamais eu dans la vie... son énorme bistouquette.

Pas très bien reçue au moment de sa première diffusion l'an passé, Hung était jusqu'alors parvenue à passer entre les mailles du filets golbien, ce qu'elle ne méritait certainement pas. Certes, on comprend assez vite ce qui a pu irriter dedans : pour une production HBO, c'est un peu léger, ou du moins pas assez profond. C'est oublier que le productions HBO, d'une manière générale, ne sont plus ce qu'elles étaient, et que l'époque où la chaîne câblée passait simultanément Les Soprano, Six Feet Under et The Wire est dernière elle (et donc derrière nous).

A l'aune de la concurrence contemporaine, Hung n'a pas spécialement à rougir, même si le parti-pris résolument humoristique surprend un peu de prime abord. C'est-à-dire qu'en fait, on sent bien que les auteurs souhaiteraient réussir une authentique comédie dramatique, sauf que les gags font plus souvent mouches que les séquences censées provoquer l'émotion. Il y a là un petit côté "qui ne s'assume pas" assez étrange, d'autant que les bonnes comédies ne sont pas légions et que Hung en est une. Drôle bien sûr, mais aussi tendre et pleine d'une sincère compassion pour cette Amérique qui s'est mangée la crise de plein fouet et n'arrive pas à refaire surface. Dans le fond, il y a peu de différence entre le pitch de Hung et celui de Breaking Bad. Deux types ordinaires affrontent la récession comme ils peuvent, avec les moyens dont la nature les a dotés. Walter White est un génie de la chimie ; Ray Drecker une bête de sexe qui, catapulté pute de luxe, finira bien évidemment par se prendre au jeu, changeant ses aventures en un compromis assez intéressant entre Nip/Tuck (en moins provoc) et Californication (en plus... tout. Enfin en mieux).

Finalement le seul défaut de Hung, c'est son acteur principal, Thomas Jane. Là où tous les autres comédiens (Jane Adams et Anne Heche en tête) sont savoureux, le futur ex-mari de Patricia Arquette a un peu de mal à se montrer expressif. Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'aide pas vraiment la série à passer au niveau dramatique supérieur, peinant à laisser transparaître les fêlures du personnage et misant sans doute un peu trop sur son physique. Les exemples pullulent : on ne comprend pas, arrivé au terme de la saison deux, que son activité n'ait toujours pas provoqué chez lui le moindre cas de conscience (des problèmes, oui ; mais dans l'absolu, coucher avec des tas de femmes et bander sur commande semble normal et évident, quel curieux bonhomme), et que Jane continue de traverser la série avec le même air pincé (les femmes trouvent cela sexy, du moins dans la fiction) quand tout devrait théoriquement le pousser vers un gouffre métaphysique.

Alors décidément, mieux vaut se concentrer sur l'aspect comique, qui pour sa part ne manque pas de piquant. Cela n'empêche de toute façon pas Hung d'être une jolie réussite, de ces séries qu'on ne voit pas venir et qu'on retrouve finalement avec enthousiasme chaque semaine. Ce qui ne fait que s'accentuer au fil des épisodes.


👍 Hung (saisons 1 & 2)
créée par Dmtri Lipkin et Colette Burson
HBO, 2009-10

12 commentaires:

  1. J'ai du mal avec cette série. Je trouve le principe intéressant et certains personnages réussi mais dans l'ensemble je trouve aussi ça assez con et pas toujours très inspiré.

    RépondreSupprimer
  2. Un peu pareil que SM (désolé ...). J'ai un peu de mal. J'aime bien, mais sans vraiment réussir à m'attacher aux personnages. Et je m'endors devant chaque épisode :-(
    Il me faut bien m'y reprendre à 2 ou 3 reprises pour en voir un en entier. J'arrive un peu difficilement au bout de cette S2. Mais de là à dire que ce n'est pas "très profond" ... Thomas, il y avait un pas que je n'aurais osé franchir ^^

    Sinon, dans les nouveautés US, j'ai beaucoup aimé les pilotes de Lone Star (qui risque malheureusement d'être rapidement annulé en raison de l'audience apparemment famélique) et de Detroit 1-8-7 avec le neveu de Tony S.
    Jin apparait au générique du remake d'Hawaii-Five O, mais je n'ai pas encore osé regardé. Ce week-end, je tente The Event, le 401 de BBT ... et je continue à bien me marrer en regardant la saison 3 de Rules of Engagement (la 5ème vient de débuter là-bas, c'est très con, pas très fin et certains acteurs peuvent être un peu irritants, mais rien que pour le personnage ours-lourdaud du mari, je ne m'en lasse pas !).

    RépondreSupprimer
  3. Je ne suis pas convaincu non plus. (désolé, ce n'est pas ta journée !)

    RépondreSupprimer
  4. La série début bientôt sur Canal+ Belgique (et ça tombe bien: j'habite en Belgique) et je comptais la regarder. Avec un peu moins d'enthousiasme, du coup...
    Dans la série (!) déception: "Drop dead diva" (en fait juste une xième série d'avocats).
    Premier passage ici: je reviendrai!

    RépondreSupprimer
  5. Oh... vous êtes durs les amis, quand même ! On ne peut pas dire que Hung ne tienne pas la route. Après d'accord, ce n'est pas de la première division et ça n'essaie d'ailleurs jamais de l'être... mais il y a quand même des moments où j'ai explosé de rire, et je n'en attendais pas plus.

    @ V&C >>> Drop Dead Diva je le sentais moyen dès le départ... du coup je ne l'ai pas regardée :-)

    RépondreSupprimer
  6. Perso je trouve la série assez rigolote et plutôt recommandable.

    RépondreSupprimer
  7. Mais moi aussi, je recommande ^^
    C'est juste que contrairement à de nombreuses autres séries, je n'arrive pas à m'attacher véritablement aux personnages.

    Et pour règler le problème du dodo, j'ai regardé les 4 derniers épisodes d'une traite, directement sur le PC. Et ce fut déjà beaucoup plus agréable.

    Tiens, la série Terriers, c'est pas mal du tout (surtout à partir du 3ème épisode).
    Et un joli petit retour pour Dexter !

    RépondreSupprimer
  8. Moi, j'ai pas vu, mais c'est dans ma liste des séries à voir... un jour :-)

    @Thomas
    Dans tes séries en cours, y'en a une qui s'appelle Hard, c'est quoi? J'ai fouillé Internet, j'ai pas trouvé...

    RépondreSupprimer
  9. @ Elodie & Thomas : The Hard Times of RJ Berger ??

    RépondreSupprimer
  10. oki, j'avais cherché une série américaine et je pensais un peu comme Thierry, mais le thème n'a pas l'air si éloigné!!

    RépondreSupprimer

Si vous n'avez pas de compte blogger, choisir l'option NOM/URL et remplir les champs adéquats (ce n'est pas très clair, il faut le reconnaître).