vendredi 9 juillet 2010

Acid Tests

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[Article paru sur Interlignage début juin] D’après toi cher lecteur, à quoi s’occupent les jeunes groupes de Sacramento lorsqu’ils s’ennuient ? A jouer du neo-metal ? Ah non… désolé lecteur, il y avait un piège : ils jouent du rock psychédélique. En tout cas les Ganglians. Ces trois là sont dans un tel trip qu’on jurerait qu’ils viennent de Frisco, c’est à s’y méprendre. Et c’est somme toute une bonne nouvelle tant ces dernières années on avait l’impression que le meilleur du rock psyché US venait de… partout, sauf des États-Unis. Voir les récents fleurons du genre à nous avoir emballé, qu’il s’agisse des Gallois d’El Goodo ou du Français VIOL. Album élégant et aérien, Monster Head Room a quelque chose d’une revanche.


Hasards des calendriers, il paraît chez nous presque en même temps que Totem, vrai faux nouvel opus de nos chouchous d’Akron/Family. Hasard… ou peut-être ironie du sort, tant le trio de Portland s’avère de toute évidence l’une des influences les plus marquées de celui de Sacramento. C’est particulièrement frappant sur la première moitié de l’album, dont les "Something Should Be Said" et autres "Voodoo" auraient sans doute pu trouver leur place parmi les chutes de studio du (presque) classique Love Is Simple. Une charmante introduction printanière à un été d’ores et déjà placé sous le signe du psychédélisme, puisqu’après le retour très attendu de Kula Shaker fin juin, c'est un nouveau The Coral qui s'annonce à la mi-juillet.

Vu sous cet angle il serait tentant de considérer ces deux disques à la fois similaires et antagonistes comme de simples amuse-bouches. A plusieurs reprises les Ganglians rappellent le groupe de James Skelly, notamment lorsqu’ils se piquent d’embardées électriques en forme de faux dérapages incontrôlés ("100 Years"). La Family, quant à elle, la joue avant tout détente et cadeau aux fans (dont nous sommes) : Totem est la première publication du label qu’elle vient de créer, principalement destiné à éditer une série de raretés dont elle constitue le premier tome. Détail amusant : comme son sous-titre – Improv Series 1 – l’indique, il s’agit principalement d’improvisations et de dérapages pour le coup totalement incontrôlables.


Et pourtant, chacun à sa manière trouve une raison d’être. Les jeunes Californiens parce qu’ils dévoilent, au-delà d’influences criantes et parfois un chouïa limitatives, un véritable talent de sonwgriting, qui éclate au grand jour en fin d’album, lorsque résonne l’incandescente "Cryin’ Smoke". Leurs aînés de l’Oregon parce que leurs improvisations, pour inégales qu’elles soient (c’est le jeu), viennent admirablement compléter un dernier album explosif, et sont qui plus est vendues en ligne pour un prix allant de zéro à ce que vous voudrez. Les premiers dévoilent un joli potentiel, les seconds assoient tranquillement leur suprématie. Aucun de ces deux disques n’est essentiel, mais les deux sont chaudement recommandés pour surmonter les premières chaleurs.



Monster Head Room, de Ganglians (2010)
Totem - Improv Series 1, d'Akron/Family (2010)


2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas Ganglians, mais le morceau est très sympa !

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  2. Par chez moi, il était sorti (et fortement approuvé) l'an dernier ^^

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