dimanche 24 janvier 2010

Crash - Mais si, j'te jure... ça va démarrer !...

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Depuis que j'ai ouvert la rubrique séries tv c'est bien la première fois que cela m'arrive. Qu'un programme réussisse à me dérouter au point que je ne trouve pas la moindre chose à dire dessus. Que je ne sois capable d'en proposer ni analyse intéressante, ni critique acerbe... ni rien du tout. Je savais que ce genre de chose existait ; il m'arrive de croiser un livre ou un disque que je suis capable d'apprécier tout en n'ayant pas grand-chose à en dire. En revanche pour les séries, jusqu'à présent, je n'avais jamais croisé ce cas de figure. Mais il est vrai aussi que comme c'est un domaine au sujet duquel les critiques et analyses demeurent rares (j'ai un mal fou à trouver des sites de références sur le sujet), il y a toujours un petit quelque chose à en tirer, ne serait-ce que pour combler la célèbre peur du vide qualitatif.

Face à Crash cependant, j'ai bien failli rendre les armes. Sorte de Short Cuts version série, adaptée d'un film éponyme de Paul Haggis qui en avait laissé plus d'un sceptique (pas moi, cependant), Crash est un véritable ovni qui méritait sans doute mieux que de se faire massacrer par la critique... mais dont on comprend fort bien pourquoi il l'a été. De prime abord, l'intrigue est construite sur le mode éculé d'A qui recontre B qui connaît C. Soit donc une dizaine de personnages aux existences a priori cloisonnées qui, par le biais des hasards de la vie, vont finir par se rencontrer et interargir les uns sur les autres. Ce n'est pas spécialement alléchant ; mais comme ce principe a jusqu'alors été relativement peu exploité dans l'univers des séries télés, on était en droit d'imaginer que le résultat pouvait se révéler suffisamment original pour susciter l'intérêt.

Or... c'est exactement l'inverse qui se produit. Durant toute sa première moitié, Crash est d'une banalité déconcertante. Comprendre par-là que le nombre d'évènements y est inversement proportionnel au nombre de personnages (et il y en beaucoup !), résumés à une liste de faits aussi attrayants que peut l'être le quotidien d'un bande d'individus moyens issus de la classe moyenne. Plus étonnant encore : alors qu'on s'attendait à ce que ces gens se rencontrent assez rapidement pour mieux unir leurs destinées, la plupart ne se croise jamais - ou alors de manière tellement brève que l'impact est proche du néant. Leur seul point commun ? Être pris dans une interminable spirale d'emmerdes que d'aucuns auraient l'idée somme toute piquante d'appeler la vie. Mais la vie en tant que telle peut-elle suffire à faire une bonne série ?

C'est la question qui taraude le spectateur au long d'un feuilleton qui, à force de vouloir prendre tout le monde à contre-pied, emmêle surtout les siens dans le tapis. On ne peut pas dire que Crash soit réellement ratée ; pour que ce soit le cas il faudrait que l'on puisse déterminer quels sont ses enjeux, ce que ses auteurs veulent raconter et pourquoi et comment. Ici les épisodes défilent, inégaux, les destinées s'empilent alors même que l'on n'en peut plus d'attendre qu'elles s'emmêlent. Et si Dennis Hopper est décidément un acteur incroyable, il ne peut porter sur ses épaules treize épisodes à lui tout seul...


Crash (saison 1), créée par Glen Mazzara (Starz, 2008)


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7 commentaires:

  1. Je croyais que c'était bien.

    C'est con, en plus y a Dennis Hopper (et Glen Mazzara était un des patrons de The Shield)

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  2. Ouais enfin il aussi bossé sur Nash Bridges (Mazzara, hein... pas Hopper !)

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  3. C'est passé en catimini en France, et c'est dommage, j'ai trouvé Crash plutôt pas mal. D'ailleurs le public Américain lui a fait une ovation, malgré des critiques très sévères.

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  4. Tu parles de ce même public américain qui a envoyé Dollhouse au grenier ? Et puis bon, une ovation... c'est quoi déjà les audiences de Starz ?

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  5. Bon, ben, je vais faire de la place sur mon disque dur ^^

    Merci, Thomas !

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  6. C'est sympa de me faire à ce point confiance.

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  7. Ben, autant gagner du temps pour aller à l'essentiel. J'ai Scott Kelly à écouter ^^

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