samedi 26 décembre 2009

Speed Trials (M4)

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Au programme de ces nouvelles chroniques express : Converge, Rammstein, Pearl Jam... et bien d'autres !

Axe to the Fall, de Converge (2009)

Il y a quelque chose de logique - et donc d'implacable - dans la parution de cet album, sans conteste l'un des meilleurs de ses auteurs depuis longtemps. Au crépuscule d'une décennie durant laquelle le hardcore se sera rarement aussi bien porté, c'est l'un des maîtres absolus du genre qui vient pour sonner (tonner !) la plus puissante déflagration de l'automne. Le symbole ne manque de pas de force, d'autant que Jacob Bannon a convié pour l'occasion un autre monstre (le mot est bien choisi) sacré (Steve von Till, des géniaux Neurosis) à venir roucouler sur "Cruel Bloom", ballade lugubre scellant l'union de deux franges hardcore que l'on crut longtemps antinomiques. Oui... il y a beaucoup de symboles dans Axe to Fall, noyés sous les décibels, le souffre et la violence. Il y a un groupe sûr de son fait, qui n'éprouve même plus le besoin de se battre pour conserver la ceinture du champion. A quoi bon ? Après plus de quinze de carrière, Converge est quasiment intouchable et, surtout, insurpassable. En treize titres éprouvants (donc supers !) il en donne une nouvelle démonstration (de force) : écoutez "Reap What You Sow" ou l'heavyssime "Worms Will Feed" pour vous en convaincre.



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Good City for Dreamers, de General Elektriks (2009)

Il y a quelques mois dans un article culturiste, je disais tout le bien que j'avais pensé de General Elektriks, français exilé en Californie qui avait ce soir-là transformé La Cigale en fournaise et réussi la performance d'offrir sans doute une prestation encore supérieure à celle de la légende pour laquelle il ouvrait (Tony Allen, tout de même). Justement acquis (c'est-à-dire - accrochez-vous bien - LEGALEMENT !), Good City for Dreamers prolonge cette impression qu'il s'agirait-là d'un des meilleurs artistes français en activité que, pour une raison inexplicable, j'aurais tragiquement ignoré durant toutes ces années. Pop et funk, synthétique autant que sensuel, General Elektriks fait penser à un Burgalat qui en plus d'être un génie de l'arrangement vintage serait pourvu d'une voix sexy et d'un goût prononcé pour le fun. Épatant de maîtrise, Good City for Dreamers ne renferme quasiment que des tubes en puissance (les imbéciles qui voient en Sliimy un héritier de Prince devraient écouter d'urgence "You Don't Listen") et en plus tient sacrément bien sur la durée (des semaines que je l'écoute tous les jours sans m'en lasser). Un pied total, et si le simple fait que moi j'emploie une telle expression ne vous convainc pas, un rapide tour sur myspace devrait y parvenir...




Big. What's He Done Lately, de Brimstone Howl (2009)

Oh putain. On a eu chaud. On eu très... très chaud. Imaginez un peu : on a failli finir 2009 sans évoquer le nouvel album du meilleur groupe de rock de 2008. Celui avec lequel on a cassé les roubignoles à tout le monde l'année dernière. Celui dont on a osé dire (alors qu'on utilise presque jamais le mot) que le We Came in Peace était un chef-d'oeuvre. Celui que l'on n'hésitera pas deux secondes à compter parmi les plus grands de la décennie. On a donc eu chaud mais tout va bien : il est là, tout nouveau, tout beau, tout torride... et tout décevant, aussi, à la première écoute. C'est-à-dire qu'on s'attendait à peu près à tout de la part du fêlé John Ziegler - sauf à un album donnant l'impression d'avoir été enregistré dans une cave. On ignore ce qui justifie une telle économie de moyen (parti-pris ? problèmes financiers ?), mais on reste en tout cas assez perplexe face à ces quasi-démos manquants d'à peu près tout (relief, basses, densité)... à l'exception des chansons bien entendu. De ce point de vue Big Deal. What's He Done Lately est quasiment irréprochable. Les "Last Time" et autres "A Friend of Mine" sont largement au-dessus de la moyenne, nerveuses, incandescentes et tout bonnement excellentes. Difficile de considérer comme une déception un album renfermant le lugubre "La Loba" ou "Suicide Blues". Disons que les deux précédents albums étaient des hauts, celui-ci un bas... pas si profond que cela.




Liebe Ist Für Alle Da, de Rammstein (2009)

Rien à faire, Rammstein n'en sortira pas. Empêtré depuis quelques années dans cette équation intenable que connaissent parfois certains groupes absolument parfaits dès le premier Ep, le sextet berlinois continue à tourner en rond, à naviguer à vue et à hésiter entre l'envie (louable, salutaire) de se renouveler et son évidente inclinaison pour une formule qui fait ses preuves (et quelles preuves ! lorsque l'on repense à Herzeleid ou Senhsucht...). Avec toujours le même (mauvais) goût pour la provoc', Till Lindermann et ses ouailles persistent dans leur incapacité à publier un disque parfaitement cohérent du début à la fin, tout en signant au passage une poignée de titre étourdissants. Comme sur Reise, Reise et Rosentrot on n'est jamais très loin du disque de premier ordre. Mais comme sur Reise, Reise et Rosentrot, le groupe n'arrive pas à convaincre parfaitement sur la durée, se montrant bien plus pertinent et efficace lorsqu'il signe des compositions de Rammstein old-school ("Ich Tu Dir Weh", "Waidmanns Heil") que lorsqu'il commet de la power-ballade bas de gamme ("Fruehling In Paris" ne risque pas de sitôt de faire oublier "Seemann"). Quant on y repense, il y avait autrefois chez eux une radicalité qui semble s'être un peu perdue en route, ne revenant que par éclat sur un nouvel album valant surtout pour sa première moitié exceptionnelle. Un bon disque, donc. Si l'on oublie à quel point Rammstein fût un groupe hors-normes, autrefois.



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The Big Machine, d'Emilie Simon (2009)

Encensé par la presse, buzzé sur le Net... le nouvel album d'Emilie Simon est effectivement un vraie bonne surprise, pas tellement parce qu'il est bon (Emilie Simon n'a jamais publié de mauvais disque...) mais surtout parce qu'il est pêchu et terriblement entêtant - à l'image du tubesque "Dreamland". En fait, tout en évoluant dans un registre "filles de Kate Bush" relativement similaire, il y a ici tout ce qu'on ne trouve pas sur le froid et surestimé album de Bat For Lashes (une humanité et une folie - pléonasme ? - communicatives) et tout ce qui manque au ridicule album de Muse pour être attachant (une fantaisie et une auto dérision autorisant l'auditeur à pardonner les passages les plus kitsch). Très réussi et franchement pop, The Big Machine réussit également avec talent le virage anglophone de l'artiste : le changement de langue et plus encore la diction, loin des habituelles traductions artificielles rêvant de séduire le marché anglo-saxon, apportent réellement quelque chose à l'univers d'Emilie Simon (pas un titre que l'on puisse imaginer chanté en français, par exemple), qui se fait plus léger, punchy et coloré que par le passé... sans jamais que le fan de la première heure puisse se sentir trahi ou négligé par une artiste ayant changé de voie. Vu de loin, on est plus face à un exercice de style qu'une mue brutale... et le résultat est tout à fait convaincant.



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Backspacer
, de Pearl Jam (2009)


Ayant déjà raconté à de nombreuses reprises mon attachement à Pearl Jam, je m'épargnerai (une fois n'est pas coutume) les digressions - à plus forte raison parce que Benjamin a déjà dit en grande partie tout ce que j'aurais pu dire. J'avoue que c'est assez ironique de me voir chroniquer dans cette rubrique un groupe que j'aime autant tout en laissant à d'autres que j'aime moins les honneurs d'une chronique grand format... mais à quoi bon redire ce que d'autres ont dit avec talent ? Et puis franchement, une chronique de Pearl Jam signée de ma main, ça tient en quelques figures imposées que je peux facilement condenser : grand groupe, dernier des mohicans, constance dans la qualité, Eddie Vedder rayonnant, rock tendre, compact, Led Zeppelin, R.E.M., MC5... et voilà le travail. Le nouveau Pearl Jam est un album de Pearl Jam, rock et tendu, très bien produit (beaucoup mieux que le précédent) et s'offrant même quelques évolutions soniques bienvenues (à tout prendre le son de la PJ est moins figé que celui d'un Mudhoney... ou d'un AIC 2.0). Hormis un ou deux titres assez exaspérants ("The Fixer" a un côté FM qui nuit dangereusement à ses qualités rythmiques) l'ensemble est réussi même si assez loin de ce qu'on pourrait appeler un chef-d'œuvre. La routine, quoi.




Them Crooked Vultures, de Them Crooked Vultures (2009)

On pourrait sous-titrer cet article "Tant que ça reste dans la famille". Parce que tant que ça reste dans la famille, tout va bien. Surtout dans la famille Homme. A l'époque où paraissait Songs for the Deaf, Josh clamait à qui voulait l'entendre que les Queens Of The Stone Age avaient vocation à devenir le Wu-Tang Clan du rock. Moins de dix ans après, c'est chose faite : les membres du gang publient entre chaque nouvelle exaction des travaux solos efficaces, parfois très similaires dans l'approche comme dans le rendu, mais chaque fois suffisamment authentiques pour que la presse en fasse - à tort ou à raison - ses choux gras. Ce qui est surtout regrettable avec Them Crooked Vultures, c'est que le battage l'entourant projette déjà dans l'ombre Sweethead, le projet de Troy Van Leeuwen... guitariste des QOTSA dont le premier opus, évoluant dans le même registre, pâti d'un casting moins glamour alors qu'il est autant sinon plus méritant [...]. Pour le reste, un peu comme Sweethead, TCV propose une version simpifiée des Queens - c'est encore pire évidemment pusiqu'en plus il y a la voix de Homme pour accentuer la confusion. Soit donc du heavy rock avec juste ce qu'il faut de pop pour ne pas froisser le grand public, et juste ce qu'il faut de groove pour que le chroniqueur n'ait pas l'impression d'évoquer un truc trop mainstream. C'est efficace, mélodique, super bien joué. Comme toujours avec Homme, ça navigue dangeureusement à la limite du rock gros-cul sans jamais tomber du mauvais côté de la barrière - bref c'est rock'n'roll et hard plutôt que meutal. Reste qu'à la longue, la petite entreprise de Josh Homme pourrait finir par laisser, d'autant que le dernier disque majeur de la "Queen's Family" commence à sacrément dater.



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Finistériens, de Miossec (2009)

En marge. Un peu comme Dominique A, Miossec n'a jamais vraiment bénéficié du retour à la mode de la chanson française, sans trop qu'on sache si c'est par résistance de sa part ou si tout simplement sa musique était trop rugueuse pour les fans de Bénabar. Toujours est-il que son retour après trois ans de silence, annoncé comme un des évènements de l'année, s'avère finalement sans grande surprise si l'on excepte une qualité étonnamment faible de la part d'un artiste presque toujours excellent. Malgré (ou à cause de ?) Tiersen, cet album s'avère moins original et aventureux que le précédent (très et trop critiqué L'Etreinte, inégal mais pétri de titres mémorables). Surtout, pour la première fois en quatorze ans, un album de Miossec manque cruellement de grandes chansons. On a beau écouter et réécouter cet opus sombre et toujours aussi habité... impossible de se retrouver marqué par les mélodies ou les textes - ce qui n'était jamais le cas avant contrairement à ce que clamaient les détracteurs du Christophe. Du coup on est un peu embêté. Depuis deux albums, l'impression dominante est celle d'un artiste essayant de s'éloigner de ce en quoi il excelle pour s'adonner à des choses ne lui correspondant pas nécessairement. Tout en ambiances, Finistériens échoue en cela qu'il repose sur un paradoxe intenable : il repose énormément sur Tiersen... qui n'apporte hélas aucune véritable plus-value à l'univers de Miossec. Dans ses meilleurs moments ("Une fortune de mer", de loin le titre le plus réussi) on a au mieux l'impression de chansons de Miossec sur lesquelles Tiersen serait venu jouer les guests - jamais d'un disque cohérent et produit par lui. Le sublime 1964 n'a jamais semblé aussi loin...




Mister Mystère, de M (2009)


Si l'on voulait être mauvaise langue (mais quelle drôle d'idée...) on pourrait dire que le dernier album de M tient entièrement dans le jeu de mot foireux qui lui sert de titre. Ok : ce serait réducteur. Car Mister Mystère est tout de même beaucoup plus ambitieux que son titre (ce qui c'est certain n'était pas bien difficile). Ambitieux et très inégal, comme Qui de nous deux ?... comme tout ce que fait M depuis ses débuts. Avec lui on est sans cesse partagé entre l'envie de saluer une volonté évidente de se démarquer du tout venant de la chanson ou de la pop hexagonale, et celle de crier à toute voix que le succès de Mathieu Chédid est assez usurpé. Mais à vrai dire : l'est-il ? Serait-il raisonnable de tirer à boulets rouges sur un artiste véritable, indéniablement talentueux, qui en dépit d'un succès monstrueux auprès du grand public persiste à offrir des albums... oui, exigeants, intelligents et racés - une véritable rareté au pays de la variétoche ? Chez M il y a toujours un tel travail dans l'écriture, la production ou les arrangements qu'on a souvent envie d'oublier que plus les années passent plus ses albums sont mous et emmerdants. C'est tout son paradoxe : sur le papier, il témoigne d'un potentiel quasiment infini... mais dans les faits ses albums semblent toujours limités, entravés par quelque chose que l'on peine à identifier. Il est en ce sens assez intéressant de noter que ce fanatique de pop adorant les collaborations n'ait jamais cherché à lier son destin à celui d'un grand producteur. On n'ose imaginer ce que donneraient les qualités habituelles de Chédid additionnées à une production de (par exemple) Nigel Godrich. En attendant, Mister Mystère est un album de M : charmant, séduisant, parfois brillant et d'autres fois insipide. Sans surprise, donc.



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Endgame
, de Megadeth (2009)


Dave Mustaine est de retour et la France, qui n'aime rien tant que les beautiful losers, est déjà prête à applaudir des deux mains. Vingt-cinq ans qu'il tête courageusement la roue de Metallica, vingt-cinq ans qu'il les pourchasse mitraillette au point avec un mélange d'obstination touchante et de bêtise navrante... Mustaine, c'est un peu le Javert du metal - mais un Javert qui s'amuserait à singer Valjean. Tout ceux qui notèrent que pendant la période Load Megadeth avait popisé sa musique ne seront donc pas supris de le voir désormais - par le plus grand des hasards - revenir aux sources du heavy/thrash... un an pile après les Four Horsemen. Difficile de ne pas en rire - et pourtant Endgame est tout sauf un album rigolo (il gravite même assez loin des lyrics sarcastiques auxquels le toujours amusant Mustaine nous avait habitué). C'est donc les sourcils froncés du mieux possible qu'on l'écoutera, retrouvant avec un mélange de tendresse et d'indifférence ce metal moitié Judas moitié Mötör dont Megadeth fut l'un des plus nobles représentants... en 1988. Objectivement c'est sans doute le meilleur disque du groupe depuis le mésestimé Cryptic Writings (douze années de quasi inanité, tout de même). Subjectivement... difficile de vraiment comprendre l'intérêt de jouer en 2009 une musique que Mustaine lui-même a rendu insurpassable depuis 1990. Quand les fans qui boudaient un groupe depuis quinze ans se remettent subitement à lui tresser des lauriers, on sait déjà que c'est mauvais signe.




Love 2, d'Air (2009)

Après une Pocket Symphony déjà disparue des mémoires, Air nous revient en pleine forme... et en costard, s'il vous plaît. Au programme : des beats, des voix filtrées et un courage artistique hors du commun. Non, vous ne rêvez pas : en 2009, Air a enfin décidé de sortir du placard et d'assumer clairement son ambition de devenir le plus grand groupe de musique d'ascenseur de tous les temps. Un genre honni, souvent moqué par les esthètes mais somme toute on ne peut plus respectable - surtout lorsqu'il est interprété avec autant d'inspiration que chez Godin et Dunckel. Tous les types d'ascenseurs y passent avec un égal talent, des vieux élévateurs vintage aux engins high tech des aéroports, des ascenseurs d'hôtels aux téléphériques des vieilles stations de ski de leur enfance... les deux versaillais revisitent toutes les facettes du genre, armés d'instruments aussi percutants que des saxos 80's ou même un pipo. Ce pourrait être risible... ça l'est parfois. Et en même temps, c'est plutôt sympathique si l'on prend la peine d'entrer dans le concept... hein ? quoi ? Comment ça ce n'est pas un concept ???



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Slow Attack, de Brett Anderson (2009)

Là, franchement, c'est plus possible. Il faut que quelqu'un fasse quelque chose. Se sacrifie, prenne des risques, essaie de s'approcher le plus près possible... n'importe quoi... mais il est devenu urgent d'agir... il faut absolument que quelqu'un fasse une piqûre d'adrénaline à Brett Anderson ! Son précédent opus (Wilderness) n'était déjà pas bien nerveux, mais alors là... Slow Attack... comment dire ? Eh bien... avouons qu'on entend plus nettement le slow que l'attaque. Encore Wilderness, pour être très en-dessous de son premier album solo (très bon, je le maintiens !), avait-il le mérite de renfermer une ou deux excellentes chansons. Alors que là... franchement, les albums de Robbie Williams sont meilleurs. Certes, très peu de chanteurs peuvent se targuer d'avoir une voix comme celle de Brett, qui de ce point de vue vole à mille lieux au-dessus du tout venant britpop. Mais niveau contenu, Slow Attack tombe en revanche très bas, avec ses chansons fadouilles et son climat (pour le moins) soporifique. Le temps où Anderson était torse nu, dégoulinant de sueur en train d'arpenter des scènes chauffées blanc semble décidément très très loin. Et si l'on considère qu'il n'a que quarante-deux ans, on peut légitimement se demander ce qu'il fera dans une décennie...




Julian Plenti... Is Skyscraper, de Julian Plenti (2009)

Pour situer le niveau d'un album comme celui de Julian Plenti, rien ne vaut une première impression. A l'écoute du premier titre (de loin le meilleur) on se fendra donc d'un "Oh dis, il est chouette le nouveau Killers" qui dit déjà tout [...] Le problème c'est que Julian Plenti est le chanteur d'Interpol, groupe autrement plus excitant dont on ne retrouvera rien des missiles cold-wave dans un Skyscraper surproduit, gavé jusqu'à l'écœurement de violons qu'on imagine synthétiques et de morceaux manquant autant d'idées que de mélodies. Il suffit de se souvenir que le plus grand talent d'Interpol est de sortir des riffs terriblement efficaces pour mesurer l'étendue des dégâts. Manifestement bouffi de prétention, Paul Banks semble s'être dispensé d'écrire des chansons dignes de ce nom et ne fait que barber durant les trois quarts d'un disque franchement indigent. Il faut voir le niveau de remplissage de l'objet ! Pour un "No Chance Survival" à peu près réussi (mais à peu près chiant, aussi) au moins cinq titres ne servant de toute évidence qu'à boucher les trous et reposant presqu'uniquement sur des artifices de production même pas jolis [...]. Mais après tout est-ce si surprenant ? Rappelons qu'en anglais un "skyscraper" est tout simplement un de ces grattes-ciel horribles, monumentaux et mégalomanes, dont la seule utilité est de défigurer le paysage... on vous aura prévenu.



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The Resistance
, de Muse (2009)


Fera-t-on plus nul en 2009 que ce dernier Muse ? La question mérite d'être posée. Les lecteurs du Golb savent que je ne suis pas le plus grand pourfendeur du groupe de Matthew Bellamy, que j'ai toujours plutôt bien aimé, quoique de moins en moins au fil des années c'est certain. Il n'empêche : jamais je n'aurais cru voir un jour le groupe tomber si bas, se couvrir à ce point de ridicule et signer un disque aussi grotesque. Jusqu'ici, Muse était un groupe prog souvent insupportable mais capable d'être séduisant jusque dans ses excès. Black Holes & Revolutions n'était pas terrible, mais quelques titres restaient assez chouettes (notamment "Supermassive Black Hole" et de manière plus générale les singles). Hélas pour eux cette époque est désormais révolue. Non content de proposer un nouvel album sur et mal produit, gavé de sons eighties affreux à faire passer Spandau Ballet pour des foudres de guerre et d'une prétention symphonique à pleurer de rire... Muse vient en plus de commettre un ouvrage d'une pauvreté mélodique consternante que tout esthète sera amené à considérer comme l'abomination absolue. Véritable must en creux, The Resistance va sans doute entrer dans l'histoire et devenir une référence négative comme certains albums de Queen, de Yes, de Styx... et mine de rien, des références dans la nullité, contrairement à une idée répandue il n'en paraît pas toutes les semaines. Muse atteint un sommet (enfin... un gouffre) en la matière, tous les groupes de metal symphoniques peuvent aller se rhabiller désormais - le Maître est dans la place. The Resistance va rejoindre au Panthéon A Night at the Opera. Ca va devenir l'album qu'on cite en exemple de ce qu'il ne faut pas faire, celui que les snobs essaieront de défendre histoire de se faire mousser et que les autres écouteront en cachette en soirées... Quelque part on est heureux d'avoir pu voir ça dans sa vie !



Plus sur DANS LE MUR... DU SON !, LAISSERIEZ-VOUS VOTRE FILLE..., LES OREILLES EN POINTE, PLANET GONG, PLAYLIST SOCIETY... eh oui ! ce disque est si fascinant de nullité que tout le monde en a parlé !
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10 commentaires:

  1. La "grosse" presse internationale n'en disent que du bien de ce Muse.
    C'est nous qui sommes complètement bouchés, voire .. élitistes ? ^^

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  2. Le nouveau Brimstone Howl est en effet un chouïa décevant lors des premières écoutes, mais il mûrit plutôt pas mal !

    Tu as encore du temps à perdre pour M ? :-(

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  3. C'est vrai que le son du Brimstone est assez pourrave. Cela dit, celui d'avant n'était pas plus une merveille de production ! :)

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  4. Thierry >>> en même temps j'ai bien du temps à perdre pour Muse ^^

    Laiezza >>> oui mais quand même... ce n'était pas à ce point.

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  5. Bien vu :-)

    Sinon, j'ai trouvé cette info : "Alors qu’il n’arrivera dans les bacs que le 1er janvier 2010, le nouvel opus de The Brian Jonestown Massacre est diffusé en intégralité via des vidéos hétéroclites postées anarchiquement sur YouTube. Intitulé Who Killed Sgt. Pepper , ce disque fera suite à My Bloody Underground paru en 2008."
    --> Tu écoutes les vidéos hétéroclites ? ^^

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  6. Le problème du Miossec, c'est bien Tiersen : sa production trop luxueuse, trop riche, parfois ampoulée, et le complexe que cela révèle (comme par le passé, d'ailleurs, la collaboration avec Joseph Racaille).
    J'ai toujours préféré le dénuement de Boire et ses chansons mal branlées (comme des maquettes en fait) de toutes façons...

    Sinon,
    J'aime beaucoup le -M- (pour sa diversité, pour ses risques) et Them Crooked Vultures, whaow !!! (si, si...)
    J'ai également été agréablement surpris par le Emilie Simon.
    Et le Air est un chef d'oeuvre à côté de Pocket Symphony (certes, on est loin de 10000 Hz Legend, mais je n'espérais plus rien de ces deux-là, alors...)
    Le Pearl Jam... Bah, le vinyle est très beau... Mais, bon, sûr que ce n'est pas, là non plus, ce qu'ils ont produit de meilleur...

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  7. J'ai pas dépassé la 3ème vidéo hétéroclite :-( ^^

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  8. D'accord avec Ska sur le Air (j'aurais pu le formuler de la même façon et risquer de jouer avec ton petit coeur^^)

    Sinon, en ce qui concerne la cuisine interne, je te donne mon avis : la réduction de 100 à 50 caractères, ça vaut le coup. Par contre, seulement 5 commentaires, c'est pas top pour suivre les discussions...

    (et en ce qui concerne notre prise de bec dans le CDB, je t'ai répondu chez GT. Aucune envie qu'on se fasse la gueule, hein^^)

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  9. Ca métonne pas que le passage à 50 caractères ne te dérange pas... vu que je viens de m'apercevoir que la modif n'avait pas été validée :-)

    Je vais repasser à 10 alors. Je me demandais en fait si ce gros paquet sur le côté servait vraiment à quelque chose, ou pas. J'ai ma réponse !

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