mercredi 2 décembre 2009

Mes fesses me piquent (mais moins que mes yeux)

...
L'autre jour je me promenais dans la rue, du côté de la rue de Solférino... bah j'ai bien failli y passer. Non non : n'ayez crainte, je n'ai pas été pris à partie par une bande de socialistes. En revanche leurs balles ont bel et bien rasé ma tête. Décapité, que j'ai failli mourir. Éborgné par un éclat de polémique !

Parce que les polémiques mine de rien, c'est dangereux. Et pas que pour Rama Yade. C'est dangereux pour tout le monde et dans l'absolu, et en plus y'en a beaucoup. Pour tout, pour rien. Les français adorent certes polémiquer, ça ne vient pas de sortir. Mais là franchement, ça devient risible.

J'ai attrapé
Un coup de débat
Un petit bout de haine de toi
J'ai retourné,

Tout contre toi
,
Tes propres mots, tes propres bras...

(c'est beau, hein ?)

(je viens de l'inventer)

Non vraiment, je ne sais pas d'où ça vient mais il y a quelque chose de malsain dans cette espèce de poudrière sur laquelle nous sommes assis (peut-être qu'elle est moisie, la poudre ?). A croire que le monde entier serait un cactus sauf qu'au lieu de nous empêcher de nous asseoir dessus, on nous y aurait mis de force... plus qu'à serrer les fesses en espérant l'empêcher d'exploser.

Vous trouvez que je caricature ? Que je raconte n'importe quoi ? Jetez un coup d'œil en arrière, aux mois d'octobre et novembre... tenez, aidez-vous de La Revue de semaine de notre ami Civil Titi, qui constitue un excellent baromètre de l'actualité (la revue, pas lui). Octobre et novembre n'ont été qu'un long et interminable enchaînement de polémiques (ç'a même commencé un peu avant avec Hortefeux... mais si voyons, le gars qui n'était pas raciste), et que je te colle du Polanski (oui ! oui ! j'ai un avis dessus, je ne sais rien de l'affaire mais j'ai un avis dessus !) et que je te fous du Mitterrand (oui ! oui ! j'ai un avis dessus, j'ai pas lu son bouquin mais j'ai un avis dessus et je suis prêt à prétendre l'avoir lu pour pouvoir donner mon avis !), et que je te lâche du Jean Sarkozy (oui ! oui ! ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! (1)), et que je t'exécute une belle ramayade des familles (oui ! elle est super ! c'est superbe un tel franc parler ! il faut que je le dise ! ouiiiiiiiiiiiiiiiii ! (2)), et que je te lance un débat sur l'identité nationale (miam ! slurp ! gloups ! come on !), et que je te refile du Nicolas Sarkozy à Berlin (enfin au moins celui-là nous aura fait rire), et que je fous du Eric Raoult mis K.O. par Marie NDiaye (en même temps c'était un peu ma grand-mère contre Tison, ce match... euh : Tison c'est bien Marie NDiaye, je précise parce que le gabarit du débilobeauf peut prêter à confusion), et que je te colle la main de Thierry Henry dans la gueule, et que je te pends le Téléthon par les couilles... neuf polémiques en deux mois (en oublie-je ? ce ne serait même pas étonnant...), soit donc plus d'une par semaine. C'est fou, tout de même. Dites-moi : est-ce que quelqu'un aurait les stats, là ? Est-ce qu'on ne serait pas en face d'un record du monde ?

Alors bien sûr, il y a là différentes polémiques et différentes manières de les appréhender. Il n'y a en revanche qu'une seule manière de s'y mêler : en beuglant. La polémique, en ces temps de super-information-qui-va-tellement-vite-qu'elle-va-encore-plus-vite-que-celles-de-Sarkozy-le-jour-de-la-chute-du-mur, n'est plus qu'une espèce de brouhaha généralisé dont on peine à dégager quelque chose. Pas étonnant qu'infidèle à ma réputation de polémiste crâneur... je ne me sois guère mêlé de tout cela. Mais ça voyez-vous, c'est la faute à l'époque - qui fait beaucoup de mal à notre corporation en la faisant passer pour une bande de fouteurs de merde. Polémiste, débatteur... ce sont de nobles activités qui demandent argumentation et rhétorique - précisément tout ce que l'on n'a pas vu (ou si peu) durant les deux mois qui viennent de s'écouler. A chacune des questions ci-dessus posées, il y avait une réponse simple et une réponse complexe, une qui tenait dans une formule, l'autre qui tenait sur une grosse page. Devinez quelle a été, à chaque fois, celle qui a tourné en boucle un peu partout ? Les médias - et par médias j'entends bien évidemment : la télé (les autres ne comptent pas pour de vrais, comme dirait Patrick Lebô dans un de ces accès de cynisme teinté de lucidité qui nous le rendirent si attachant avant que ses enfants ne l'envoient à la maison de repos) - n'aiment que les choses simples, les formules - de toute façon pour le reste ils n'ont pas le temps. A leur décharge personne n'aurait le temps face à un tel afflux de polémiques.


Certes, on pourrait faire le tri dans tout ça. Considérer que Jean Sarkozy est un poil plus important que Thierry Henry (euh... je parle des affaires, bien entendu... dans l'absolu il va sans dire que notre Titi national est mille fois plus important que le fils du Président). Mais ce serait passer à côté de l'actu, ce truc qui nous pourrit tellement la vie, qui règne en maître sur tout le reste, entité étrange décidant en un claquement de doigts de la hiérarchie de l'information. Je regarde peu la télévision, mais chaque fois que je l'allume je suis étonné de voir à quel point tout le monde tient absolument à parler de l'actu. Une nouvelle émission d'actu. Nous allons parle de votre actu. C'est l'heure des actus. La télé ne parle presque que de cela : du présent, de l'instant, sans recul et, le plus souvent, sans véritable réflexion - juste en écho. Il y a des exceptions bien sûr. Mais allez-y, jouez avec moi. Essayez de compter à l'occasion le nombre d'émissions hors journal traitant de l'actu du jour ou du moment. Le nombre d'émissions hebdomadaires qui s'ouvrent par la phrase "l'actu cette semaine c'était" (3). C'est assez frappant. Comme si la télévision était mal à l'aise avec le passé (parce qu'avec le recul, la sacro-sainte actu revêt un tout autre visage) et pour le moins terrorisée par l'avenir (mais ça c'est parce que comme toute corporation elle est profondément inquiète à l'idée de disparaître, c'est peut-être idiot - ça n'en est pas moins humain). Et il est certain que si le spectateur avait de la mémoire, ce qui n'est heureusement pas le cas, certains de nos chroniqueurs-analystes-politiques professionnels (ces types pensant peu ou prou tous pareil qui polluent les émissions en enquillant approximations et banalités) auraient du souci à se faire pour leur retraite. Qui se souvient par exemple qu'en 2006 Alain Duhamel publiait un livre intitulé Les Prétendants dans lequel, je vous jure que c'est vrai, il faisait le portrait de tous les candidats possibles et imaginables à la présidentielle... sauf Ségolène Royal ? Pauvre Duhamel, obligé de publier dans l'urgence une nouvelle version avec quelques lignes sur la candidate officielle du PS, ce qui en dit long sur le sérieux desdites lignes... bon, je n'ai rien contre Alain Duhamel, j'ai même plutôt de la sympathie pour la pluie de merde qui lui est tombé sur la tête en 2007, lorsqu'il a commis ce péché mortel pour un journaliste télé que d'oser adopter une position politique. Ce n'est qu'un exemple. Non des moindres, cependant, quand on pense que ce monsieur demeure l'un des plus célèbres analystes politiques du pays malgré un manque de vista confondant. Heureusement pour lui, tout le monde a depuis longtemps oublié cette histoire. Comme toutes les autres.



C'est une bonne idée ça, chéri, de polémiquer contre les polémiques. me dit ma femme, qui lit par-dessus mon épaule. C'est marrant, je n'avais vraiment pas le sentiment de polémiquer. Juste de soupirer longuement car ce matin encore, le flot continu d'i-télé a passé 90 % du temps à ressasser le même sujet jusqu'à épuisement (le mien bien sûr - un flot continu ne peut par définition s'épuiser). C'est l'époque des bilans annuels - décennaux même ? Eh bien dans mon cas, c'est pas beau à voir. Aller ainsi de tristesse en irritation, d'irritation en désillusion et de désillusion en désenchantement. Quand j'ai créé cette rubrique, j'étais loin d'imaginer le tour cynique qu'elle prendrait au fil des années (moi qui ai tant horreur du cynisme). Et le fait que malgré tout, elle reste représentative de quelque chose... c'est assez loin de me réjouir. Peut-être qu'il est temps que je cesse de m'intéresser à la politique, à l'économie, à la société... avant de n'en plus pouvoir, que je me contente de mes bouquins, de mes disques, de mes séries. J'ai l'impression à chaque nouvel édito de prendre un peu plus la dangereuse pente du tous pourris. En avoir conscience étant encore plus troublant.

Alors non, je n'avais pas spécialement envie de polémiquer contre les polémiques, chérie. Ça fait longtemps que je ne polémique plus, ça fait longtemps que ces éditos sont juste devenus un espace de grognements bimensuels. Et encore faudrait-il sans doute un blog entier pour canaliser toute mon aigreur...


(1) N'allez pas vous imaginez des choses, hein...
(2) Oui alors... écoutez... c'est que Rama Yade est très jolie... mais n'allez pas vous imaginez des choses...
(3) Vous aurez bien sûr reconnu l'une des dix seule phrases qu'il faut savoir conjuguer pour être présentateur télé...

30 commentaires:

  1. la chute m'a pris de cours :(

    Très bon article !

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  2. la chute m'a pris de cours :(

    Très bon article !

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  3. Alain Duhamel. Ce simple nom me remplit de joie et d'allégresse ! :)

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  4. Je ne comprends rien à toutes ces petites lettres quand il n'y a pas un dessin qui m'explique : il a fait main ou quoi, Polanski ?

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  5. C'est de la déprime hivernale, ou je rêve ?

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  6. sans compter les polémiques au boulot, là c'est une par jour (et untel qui a passé une heure avec le chef, et unetelle qui a pas dit bonjour à tel autre etc etc...)
    Quand on est jeune, etre moine, ca parait très con, mais là vraiment.... c'est bien parce qu'ils ont pas internet dans leur cellule que je craque pas...

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  7. C'est assez bien vu ce que tu dis là... Le pire, ce serait qu'on s'habitue... Car plus il y aura de petites polémiques pour occuper les commentateurs, moins on fera attention et plus il sera facile de faire passer les trucs les plus indignes (du genre le débat sur l'identité nationale)...

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  8. Mes fesses me piquent
    c'est le problème de prendre son petit déj' nu, à un moment ou à un autre, y'a le risque de s'assoir sur des miettes... et forcément, ça pique.

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  9. et la grippe A ?
    et les minarets ?

    est-ce de la fumée qui cache des trucs ?

    en tout cas, je ressens le même truc un peu spécial et même à propos de la musique par exemple... plus trop envie de polémiquer !

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  10. Ce matin, je tombe sur ton classement, et je me désolais de voir qu'on était si peu en phase, cette année, avec tes 5 disques favoris qui ne m'ont vraiment pas emballé.
    Puis j'écris mon article, je repasse par ici pour prendre un lien vers un de tes anciens éditos... et là, je tombe sur cette nouvelle chronique, et nos deux articles se rejoignent parfaitement... comme critiques d'une société où l'on ne cesse de s'exciter sur des conneries, d'en faire des montagnes, et de perdre si souvent de vue l'essentiel. C'est comme polémiquer sur les détails stylistiques des films de Hulot et Moore au lieu d'accorder son attention à ce qui compte vraiment : les situations scandaleuses et inhumaines qu'ils décrivent.

    Donc, je suis bien entendu parfaitement d'accord avec toi, tout tourne chaque fois autour de la "polémique du moment", qui nous fait oublier celle de la veille, et qu'on oubliera après la polémique du lendemain.

    Le problème pour les dictateurs, c'est qu'à force d'étouffer les problèmes, de faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, au bout d'un moment, le peuple explose et fait la révolution (enfin, dans le meilleur des cas)...
    Avec nos pseudo-démocraties, on a trouvé bien mieux pour éviter les révolutions, on laisse les citoyens exploser tous les jours un peu, sur des conneries qui finissent par sembler aussi importantes que les vrais problèmes, et personne, du coup, ne fait la révolution... "ben ouais, les inégalités et injustices monstrueuses de nos sociétés, c'est vrai, ça craint, mais bon, là, c'est pas le problème, l'actu de la semaine, c'est surtout de savoir si Thierry Henry a bien fait de mettre la main... on verra demain pour les vrais problèmes... ah non, demain, c'est minarets..."

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  11. Je peux me tromper mais je crois ton pb de coms est normal. La transition ne doit pas encore être finie et ça devrait revenir d'ici deux trois jours. A+ et bel article (encore)

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  12. La meilleure polémique de l'automne, c'est celle sur Art-rock depuis un mois.

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  13. Christophe >>> oui oui. Il a mis la main. Au pannier.

    Bloom >>> du tout, du tout, rassure-toi.

    Xavier >>> oh non ! tu vas pas nous faire moine, quand même !

    Ska & Yo >>> oui bah vous voyez... belle illustration avec les minarets. Là pendant deux jours j'ai débranché et arrêté d'écouter les infos... je ne suis pas surpris de découvrir une nouvelle polémique à mon retour !

    GT >>> nous resterons toujours en phase sur l'essentiel ^^ (et je vais lire ton article de ce pas)

    mika >>> enfin quelqu'un me fournissant un début de semblant de réponse. Merci !

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  14. le recul qui manque, et la mesure définitivement perdue,
    on revient à ça finalement,

    et malheureusement ce cirque communicationnel entraine même ses détracterus, puisque pour s'y opposer il faut taper du poing sur la table, gueuler aussi fort que les autres. donner l'exemple n'est d'aucune utilité, et condamne à rester dans un semi anonymat.
    la bête est féroce.

    il faut dire aussi que l'époque manque de grand héros, j'entends par héros ceux dont la posture morale tire l'action, l'action positive, comme Luther King et sa marche pacifique sur Washington, démonstration de force pacifique.

    quelle autre option que groner, comme tu dis, je ne sais pas trop, même si je n'ai pas renoncé à l'idée qu'on puisse trouver ^^

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  15. j'en ai perdu ce que je voulais dire : le sens des mots.

    les polémiques incessantes tuent le discours, on n'a plus que des mots que chacun tord sans vergogne, on se jette au visage les mêmes formules,
    on prend délibérément un mot pour un autre pour brouiller ce qu'on fait,
    on se pare de qualificatifs indus, à dessein...

    comme ce "avec humanité" que nous sort Besson comme ses prédécesseurs avides d'expulsions avant lui, qui n'avaient que ce mot à la bouche "humanité", pour qu'on cesse de lse plaindre de leurs actions, précisément si peu humaines. puisque c'est dit, c'est vrai, un rapport au verbe qui va bien au-delà de la performativité, qui touche carrément au fétiche,
    je dis une chose, donc même si elle est l'exact contraire de la réalité la phrase que j'ai prononcée me protège,
    on est dans la pensée magique et la manipulation.

    on dépouille le commentateur averti, le démonstrateur fin, de tout pouvoir, à force tous les mots se valent, et puisque seul subsiste le "bruit" (au sens propre comme au sens médiatique), ce nouvel écran de fumée,
    on renforce le pouvoir des puissants,
    avec ces stratégies de discours c'est bel et bien les contre-pouvoirs qu'on affaiblit, y compris en privant les citoyens d'une réelle compréhension.
    C'est la prime au plus fort, et le plus fort c'est celui qui a les pouvoirs, des pouvoirs de plus en plus concentrés.

    je suis sincèrement terrifié de ce qui arrive au langage.

    Je vous livre un exemple, délibérément pris non pas chez mes ennemis politiques les plus farouches mais chez d'autres avec qui je suis parfois (pas souvent) d'accord : l'autre jour sur france 5 à l'émission de Giesbert, olivier duhamel est opposé à jean-françois kahn.
    kahn prend les devants en disant qu'il est accusé de populisme (le mot n'avait pas été prononcé depuis le début de l'émission), ce qui lui permet d'affirmer sans honte "moi j'aime le peuple, donc oui je suis populiste, c'est tout", duhamel s'étrangle à juste titre et glisse "quand même, les mots ont un sens!", et kahn en rajoute une couche.

    Alors que oui, "populisme" a un sens précis, c'est un mot créé par les analystes politiques, politologues, historiens, avec un contenu bien précis.
    Un physicien emploi le mot "masse" à bon escient, si on "poids" de manière inappropriée on se fera reprendre, car masse et poids sont deux choses différentes, pas des synonymes. Giesbert est parfaitement au courant de la définition de "populiste", il savait pertinement que Kahn disait des conneries pour tourner duhamel en ridicule, mais il n'est pas intervenu. Il serait intervenu au nom de l'intelligence, de la vérité, et de l'intelligibilité du débat. Mais ce qui lui importe est juste de faire une émission trash avec des gens un peu haut de gamme.
    Finkielkraut aussi s'est mis à utiliser les mots n'importe comment, ce qui pour un philosophe est... la négation de la philosophie!
    Or il a toujours son émission sur france culture et s'exprime partout au nom d'une soi-disant autorité morale.
    Ceux qui ont les moyens de donner le bon exemple donnent exprès le mauvais.
    c'est désolant, et ça me met régulièrement en colère.

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  16. il y a, me semble-t-il, sous le vernis des polémiques ambiantes, une espèce de nouveau moralisme ambiant assez gerbable, qui transpire essentiellement à la télé; un truc ou les mots sont des paravents, des pseudo-voiles pudiques d'un conservatisme atavique qui refait surface toutes les X générations; un "politiquement correct" à l'européenne qui est en train de s'installer insidieusement. Je revoyais l'autre jour une émission sur les années 70. Un des passages évoquait toutes ces femmes, connues ou moins connues, qui se sont fait avorté - un crime à l'époque - et qui en 1971 ont signé un manifeste, celui des "343 salopes". Rien que l'intitulé ferait polémique aujourd'hui. Et je ne suis pas sûr qu'on trouverait aujourd'hui 343 "salopes" pour signer qq chose de similaire... c'est un peu flippant.

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  17. Je suis (bien sûr) d'accord à 200 %.

    Je regarde trop peu la télé, je n'aurais pas pu trouver d'exemple aussi parlant. Ah si, tiens : l'autre jour, il y a deux trois semaines, je comatais plus ou moins devant Ruquier quand Mélenchon s'est retrouvé interviewé, visiblement consterné par les questions stupides qu'on lui posait (sur le nom de son parti, sur ses soi-disant ambitions) alors qu'il venait parler d'un livre on ne peut plus sérieux, traitant de sujets complexes... navrant.

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  18. Désolé Alf, on s'est croisé !

    On a quand même eu "Ni putes, ni soumises", non ?

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  19. Ah mais évidement, si tu parles de Ruquier... pourquoi pas Denisot pendant que tu y es??

    moine c'est pas mal, ils ont bière à volonté...

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  20. Plusieurs points vraiment interessants, que ce soit dans l'article en lui meme ou dans les commentaires.

    Commencons avec ton point de vue et le pave que tu jettes dans la marre. Le seul fait de s'indigner ainsi, d'en parler, d'avoir conscience du probleme (la manipulation par les medias et les derives en polemiques inutiles), et de le critiquer montre que tu es encore loin de lacher prise.
    Car c'est la le but final de ces pseudos dirigeants et informateurs. Ils nous abreuvent de sujets sans importance, afin de cacher les vrais problemes pour lesquels ils n'ont soit pas de solution, soit des solutions peu adaptees, ou pire encore des solutions aux benefices cibles. Le premier but est donc de creer un ecran de fumee, le second, beaucoup plus insidieux, est de mener petit a petit les gens a se desinteresser de la politique, de la societe, de l'economie. Mettre en avant les petits problemes du quotidien en rajoute une couche, vous rapproche un peu plus des problemes personnels et vous eloigne du global, qui detient au final la cle de nombreux problemes.

    "Peut-être qu'il est temps que je cesse de m'intéresser à la politique, à l'économie, à la société... avant de n'en plus pouvoir que je me contente de mes bouquins, de mes disques, de mes séries. "

    Voila ce qu'ils recherchent. Et bien que je sois convaincu que tu es encore loin de cet etat, le simple fait que tu le mentionne montre que le travail de sape fonctionne.


    Arbobo est tellement juste sur son point de vocabulaire, et le paralelle avec la masse ne pouvait que toucher le scientifique que je suis. Le langage va mal, la morale va mal, le sens des valeurs, la notion de bien et de mal (qui peut paraitre desuete mais qui reste quand meme une base de toute societe un tant soit peu evoluee), tout cela se perd, ou change tellement souvent que l'on en perd ses reperes.

    Je n'ai pas la solution, personne ne l'a d'ailleurs a premiere vue, mais des points soulignes tels que l'absence de leaders, ou l'absence de possibilite de revolte massive sont importants.

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  21. Avec toutes ces conneries, moi, je suis complètement à la masse. (Ou au poids, peut-être.)

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  22. Article intéressant, tout comme celui de GT, cependant, l'un et l'autre tombez dans un même travers : fustiger une certaine "superficialité", tout en restant finalement, dans vos propres analyses, très en surface.
    En toute amitié (vous n'en douterez pas, je l'espère), je vous ai connus, l'un et l'autre, plus incisifs, donc plus captivants.

    Amitiés,

    BBB.

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  23. Article intéressant, tout comme celui de GT, cependant, l'un et l'autre tombez dans un même travers : fustiger une certaine "superficialité", tout en restant finalement, dans vos propres analyses, très en surface.
    En toute amitié (vous n'en douterez pas, je l'espère), je vous ai connus, l'un et l'autre, plus incisifs, donc plus captivants.

    Amitiés,

    BBB.

    P.S. : cela ne va vraiment plus, les commentaires, et cela ne date pas de la migration !

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  24. Tireub >>> c'est ce qui s'appelle avoir l'esprit de synthèse !

    Xavier >>> à volonté ? T'es sûr ?

    BBB. >>> nous ne sommes pas superficiels... mais généraux. Rien à voir.

    Quant aux commentaires, vous avez bien raison. Et ça devient vraiment insupportable, ce bordel, depuis 15 jours. Je vais finir par changer de crêmerie.

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  25. Faut bien choisir son abbaye...

    Viendez chez musicblog !!!

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  26. Nan mais c'est bien comme ça ça m'a inspiré un nouveau slogan pour Le Golb :-)

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  27. Mais, cela va être encore long, ce "dérangement" ?

    BBB.

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  28. Normalement jusqu'à samedi. En admettant que le problème de commentaires soit lié, ce dont je suis de moins en moins sûr...

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  29. Merci pour le coup de pub l'ami.
    J'apprécie.

    Hum, tu sais la polémique a normalement du bon, ce n'est pas à toi que je l'apprendrai, c'est un stimulant intellectuel et ça sert à faire avancer les idées. Arbobo a à la fois raison et tort dan son exemple : le débat contradictoire (qui tu le remarqueras n'existe quasiment plus en politique) doit s'enrober d'une part de mauvaise foi s'il est un minimum poémique. Certes c'est à l'arbitre d'intervenir si l'un des débatteurs passe le trait, mais dans le cas qui occupe Arbobo, c'était à Duhamel de se défendre.
    Mais Duhamel ne sait plus faire : il y a bien longtemps qu'il n'a plus un Georges Marchais sous cocaïne soviétique en face de lui. Moi de belles polémiques faites par de grands polémistes à l'ancienne, sur des sujets qui le méritent je pense que ça nous ferait le plus grand bien. Même si je ne partage pas ses idées (ou du moins un certain nombre de solutions qu'il préconise), je constate que l'homme politique qui se fait de mieux en mieux entendre depuis plusieurs mois est un homme qui provoque des polémiques sur des sujets essentiels : c'est Mélenchon.
    De même, je regrette profondément (j'en avais touché un mot dans ma revue de semaine dimanche dernier - toujours dans les bons kiosques, n'hésitez m'sieurs dames -) que nous ne puissions pas aller au bout de la polémique sur le Téléthon (vu que maintenant faut pas desespérer le donneur potentiel même Bergé s'en va dire qu'il souhaite que le Téléthon soit une réussite). Parce que mon cher Thomthom laisse moi te dire que bordel à cul de merde, il y a au bout du bout de cette polémique sur le fait qu'une association qui n'est représentative de personne d'autres que ses cotisants en arrive à récolter 400 millions (courtesy of ma redevance) et les distribue selon des critères que nul ne connaît, il y a disais-je un putain de clivage sur la vision de ce qu'est une société entre ceux qui s'en foutent ou ne se sont pas posés la question et ceux qui comme moi ont une sainte horreur de cette délégation passive de la communauté (Etat, sécurité sociale nomme là comme tu voudras) à des associations qui comme par hasard poussent comme champignons en forêt humide (à chaque people son association - ce qui en plus n'importe quel économiste te le dira est totalement inefficient mais bref).
    Au bout du bout, le clivage c'est celui de la démocratie réelle et de la démocratie de l'opinion larmoyante. Là, vraiment je regrette que nous ne soyons pas allés au bout de la polémique.

    Mais le problème actuellement dans ces polémiques qui naissent tous les huit jours (tu as eu raison de le rappeler) c'est qu'elles ne sont qu'écran de fumée (hormis peut être le fils Sarkozy). Ecran de fumée les minarets, écran de fumée l'identité nationale, écran de fumée le cas Polanski (et je n'ose même pas parler de ce non évènement qu'est la manière qu'a eu Henry de faire marquer son copain). Ecrans de fumées certes, mais je commence à croire que le peuple aime bien la fumée (le brouillard évoquai-je dans une revue de semaine il y a quinze jours). Et qu'il a, régulièrement, besoin d'être réveillé par de vraies bonnes polémiques. Fut-ce au prix d'arguments oiseux et de mauvaises fois mal assumées par certains.
    Une de nos dernières grandes polémiques nationales ce fut le référendum de 2005 : Mélenchon l'a emporté ; il ne s'était pas privé d'employer quelques arguments limites. Tant pis pour les autres qui n'ont pas su le renvoyer dans ses 22.

    Oui, c'est dommage que Bergé ait cédé.

    Thierry

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  30. Oui, bien sûr. Tu synthétises tout le problème contemporain : la polémique est censée ouvrir sur quelque chose, une discussion, un débat, une réflexion collective... or tout ceci est désormais balayé sur sa droite par la vitesse de l'info, sur sa gauche par la polémique suivante... au final ne restent que des bribes de cris qu'on oublie, qu'on oublie...

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