dimanche 18 octobre 2009

Friends - Middle Class Heroes

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Se lancer dans un article sur Friends, c'est s'attaquer à l'Everest des séries multi-diffusées, que tout le monde connaît et que tout le monde a vues, et sur lesquelles tout le monde a un avis (c'est aussi accessoirement prêter le flanc aux moqueries du Dr Franknfurter, mais ça je m'en accommoderai). Et pourtant en période d'Odyssée des séries il eut été inconcevable que Friends soit la seule des "prétendantes" à ne pas avoir son article, alors que s'il y a bien une série qui de par son impact devait obligatoirement y être... c'est celle-ci. Non que la sitcom de David Crane et Marta Kauffman ait été révolutionnaire en quoique ce soit ; elle fut cependant bel et bien une révolution... en France surtout, puisqu'étant la première série américaine à avoir cumulé chez nous critiques dithyrambiques + diffusion accessible au plus grand nombre = succès massif. Ok, vous me direz qu'il y avait bien eu X-Files, déjà diffusée depuis deux ans lorsque Friends a débarqué dans notre noble contrée. Certes. Mais à l'époque, une diffusion sur M6 était tellement connotée qu'on pouvait de facto considérer que ce n'était pas accessible au plus grand nombre (mes grands-parents n'ont donc jamais regardé X-Files... mais ils étaient fans de Friends - nous y reviendrons). En déboulant sur une chaîne de service publique, à une heure de (très) grande écoute et dans une case plus souvent peuplée par les jeux que par les séries, Friends a fait l'effet d'une bombe atomique dans le PAF, on peut au moins lui reconnaître ça puisque c'est à partir de ce jour qu'on a pu commencer à un peu moins se plaindre des diffusions (j'ai bien un peu... c'était toujours aussi catastrophique, mais au moins on en voyait désormais quelques unes à des heures correctes... (1). Une bombe atomique... là où la chaîne se serait plutôt attendue à une grenade dégoupillée. Explications plus ou moins cohérentes, et plus ou moins complètes.

Comme toutes les sitcoms américaines, Friends vise le grand public, ces programmes étant conçus pour faire un max d'audience (comme en fait n'importe quelle série de Network). Mais comme toutes les sitcoms, celle-ci cible à l'origine un public très précis (en l'occurrence les trentenaires, principaux consommateurs de séries à l'époque, dont elle décline la plupart des préoccupations). Or, lors de sa diffusion française en fin d'après-midi (alors qu'elle passait en prime-time aux Etats-Unis), Friends va se découvrir des vertus œcuméniques insoupçonnées des programmateurs locaux (qui misaient, dans leur grande clairvoyance... sur les ados !). C'est évidemment la principale raison de son incommensurable succès (je n'ai pas les chiffres en tête, mais il semblerait qu'il s'agisse de la série américaine la plus vue en France... et qu'elle soit toujours dans le Top 5 des années après le dernier épisode) : contrairement à une idée reçue bien de chez nous (même si pour une fois ce n'est pas nous qui l'avons trouvé), Friends n'a rien d'un programme réservés aux gentils trentenaires un peu fleur bleue, mais est tout au contraire une série trans-générationnelle, susceptible de réunir devant le même écran les parents, les enfants, les grands-parents... etc. C'est ce qu'on demande toujours aux séries de Networks ; rarement cependant l'une d'entre elle aura à ce point tenu ses promesses. Dans Friends, nul besoin d'avoir une culture commune comme dans d'autres sitcoms : les héros sont certes trentenaires (ils ne le sont d'ailleurs pas au début), mais ils usent finalement assez peu des références inhérentes à cette classe d'âge (on admettra que U2, Sting ou Stephen King ne sont pas des références très segmentantes...), et s'attardent sur des thèmes autrement plus universels. L'amour bien sûr (qui sera remplacé plus tard par... le couple, avec d'ailleurs un certain talent), l'amitié évidemment, le monde moderne itou (l'épisode où Chandler investit dans un ordinateur est peut-être le meilleur de toute la série), le monde du travail (et son pendant le chômage, qui occupe une place centrale dans des premières saisons pour le moins désœuvrées...)...


A l'instar de Seinfeld, l'autre sitcom star de l'époque à laquelle elle doit beaucoup, Friends a pour elle l'avantage de ne parler de rien de précis, ce qui l'autorise à évoquer à peu près tout ce qu'elle veut. Pour un résultat cela dit diamétralement opposé : contrairement à Seinfeld, Friends ne manie que rarement la transgression, ses allusions sexuelles (inédites dans une série mainstream) mises à part (2). Et pour cause : la différence fondamentale entre les deux, c'est que les personnages de Friends sont éminemment sympathiques là où ceux de Seinfeld sont absolument odieux, lâches, veules et tout ce que vous voudrez. Ross, Monica et les autres, eux, sont des gens bien plus chaleureux, pratiquant un humour bien plus consensuel basé sur un comique de situation d'une rare efficacité plutôt que sur un quelconque goût pour la provocation (ce qui dans une série de Network des années 90 est en fait on ne peut plus normal). Le titre est en cela éloquent : les amis de Monica (qui occupe la place centrale au sein du sextette, puisque c'est elle qui a présenté tout le monde à tout le monde) deviennent progressivement les amis du spectateur (quand les amis de Jerry Seinfeld sont avant tout... des pique-assiettes), ils sont avec lui - que dis-je : ils sont lui, comme lui, pareil que lui, ont peu ou prou les mêmes préoccupations que lui... etc. Friends, en réalité, est une espèce de triomphe absolu des classes moyennes. C'est leur série phare, celle dont tous les personnages (à l'exception de Phœbe... qui s'élève cela dit en cours de saisons) viennent peu ou prou du même bacille qu'elles, vivent des vies pouvant être par bien des côtés rapprochées des leurs, pratiquent le même humour qu'elles... etc. Aussi au comique corrosif et lettré de Seinfeld, Friends oppose-t-elle une approche plus tendre et plus humaine, plus accessible aussi tout simplement... qui pourrait en gros être résumée en une formule choc : dans la série fétiche des classes moyennes, tout est moyen. Les personnages sont d'une intelligence moyenne, ils ont un niveau de vie moyen, sont moyennement cultivés... la seule chose qui n'est pas moyenne dans la série étant évidemment... la série elle-même. C'est vrai dans l'absolu - ça l'est encore plus comparé aux autres sitcoms des années 90. Si ces types de programmes sont toujours rythmés à la seconde près, Friends a emmené le concept en des sphères rarement atteintes jusqu'alors (voire même depuis). La rythmique y est d'une efficacité quasiment imparable, et les acteurs... constituent tout simplement la meilleure équipe télévisuelle des années 90. Pas un qui soit juste moyen - même les seconds rôles sont excellents (aaaaaaah ! Tom Selleck... aaaaaaah ! Elliott Gould...).

Le seul tort de la série est donc... d'avoir duré bien trop longtemps (mais qui n'est pas d'accord avec cette affirmation ?). Comme le disait Larry David (co-créateur de Seinfeld... qu'il quitta avant la fin, comme de juste), une grande série ne doit pas excéder les six saisons. C'est d'autant plus vrai dans le cas de Friends que le début de la septième marque clairement le début du déclin. Sans jamais sombrer dans la médiocrité, soit, et en conservant toujours une certaine tenue. Mais les années ont entraîné la lassitude - n'allez pas chercher plus loin la raison du "faible" nombre de points de Friends lors des Hot Shorts : saluée par les lecteurs du Golb, la série a néanmoins reçu beaucoup de trois et de trois et demi qui, si elle avait duré cinq ou six saisons, auraient assurément été des quatre...


👍👍👍 Friends (saison 1 - 10)
créée par David Crane & Marta Kauffman
NBC, 1994-2004


(1) Les plus âgés se rappellerons d'ailleurs que toute à son triomphe, France 2 avait dans la foulée tenté d'imposer une case spéciale sitcom le samedi après-midi, qui fit un bide retentissant malgré la présence de l'excellente The Naked Truth avec la non mois excellente Tea Leoni... qui n'est donc pas excellente chez nous où, bon an mal an, elle restera toujours assimilée à une blonde potiche mariée à David Duchovny, alors que son talent irradiait cette série méconnue (en plus, vraiment trop pas de bol, son meilleur rôle au cinéma était dans Hollywood Ending ... soit donc l'un des seuls Woody Allen que les français n'ont pas acclamé)...
(2) Notons tout de même que dès le premier épisode et ce à intervalles irréguliers, la série évoquera l'homoparentalité (et même l'homosexualité en générale), ce qui en 1994 - date de son lancement aux USA - n'était, c'est le moins qu'on puisse dire, pas courant. Le paradoxe que seulement quelques années plus tard, elle semblera parfois flirter avec l'homophobie (et le sexisme)... alors qu'elle fut en son temps l'une des séries les plus progressistes du monde.

30 commentaires:

  1. pour la durée de 6 saisons,
    c'est très relatif évidemment, même si la durée des Sopranos est évidemment nen soi un étalon :-)

    une série comme Prison break tirait sa force d'un concept bien pensé mais non-renouvelable, une fois dans la nature et sortis du huis-clos, la série n'a plus le moindre gramme d'intérêt, ce qui ne l'a pas empêché de ronronner 3 saisons de plus mais pour de la merde.

    quand tu parles de trentenaires pour Friends, justement la série s'arrête lorsqu'ils sont trentenaires. En gros toi et moi avons eu l'âge des personnages à peu près en me^me temps d'eux.
    Cette série est intrinsèquement liée à la vingtaine. C'est sa force, sa très grande force.

    La vingtaine parce que les personnages font connaissances lorsqu'ils prennent leur envol, lorsqu'ils font leurs premiers pas dans la vie adulte. Certains directement dans la vie professionnelle, les autres de manière plus cahoteuse.
    L'apprentissage de l'autonomie, le détachement élastique aux parents, l'importance de rester un groupe soudé qui se protège contre les duretés de la vie, les peurs liées à l'argent et son manque, au boulot qui ne vient pas comme on voudrait, sont des ressorts récurrents et structurants du début de la série, qui définissent tout ce qui suivra.
    Le sexe, la cohabitation, le fait que des personnes de la bande soient ensemble successivement, tout ça je l'ai vu de si près durant la vingtaine, qu'à une époque j'avais surnomé certains amis d'parès les personnages de la série :-)

    Pour un tas de raisons, notamment sociologiques, l'identification à la série marche très bien sur moi, quoi que de manière très floue.
    Et ce qu'on observe à la fin de la série c'est ce qu'on observe souvent dans la vie, en tout cas dans une métropole comme NY ou Paris.

    Ceux qui achètent s'éloignent géographiquement, d'autres ont une vie de famille si remplie qu'ils sont moins dans le trip des sorties en bande, d'autres encore quittent Paris et n'y reviendront sans doute jamais (la partie où chandler bosse dans le mid-west est une des plus réalistes, en plus de fournir des éléments dramaturgiques par les menaces qu'elle fait peser sur les relations du groupe).
    Et plus largement, le côté fusionnel de la bande, matérialisé ici par le regroupement en 2 appartements (plus celui Ross) correspond à ce prolongement de l'adolescence de notre génération. Les "adulescents" comme certains nous nont surnommés (adulte-adolescents), pas sans fondement.

    ce succès de la série, il tient aussi je crois à ce mélange de modernité sociologique (enfin une série qui décrit notre génération dans ce qu'elle est devenue si caractéristique et banale), et ce ressort quasi éternel qu'est la fascination du public pour l'adolescence.

    Des années plus tôt, une série californienne
    présentait une famille recomposée avec un père célibataire habitant avec ses cousin ou potes, je en sais pluis trop. L'oncle gateau, joué par James Stamos, était un ado attardé, guitariste de surcroit. "la fête à la maison" (full house) était une série de transition entre un ancien modèle et un nouveau modèle familial et des jeunes adultes.
    Elle était moins réussie pour plein de raisons. D'abord parce que Friends reflète une réalité devenue évidente quoique récente, non une mutaiton en cours, ensuite parce que Friends a choisi là où full house laisse sous nos yeux des modèles conflictuels sans jouer à plein le conflit, enfin parce que Friends nous montre l'histoire des perosnnages en train de se nouer, ils débarquent "neufs" au début de la série.

    évidemment, le bon dosage des personnages, le côté slapstick avec des répliques qui fusent, était indispensable pour devenir à ce point populaire. Mais pas seulement :-à

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  2. Moi, Friends, j'en ai ras la casquette, je les connais par coeur.Parce qu'effectivement, ça marche, ma fille les re re regarde régulièrement, pour toutes les raisons que tu notes très justement (l'amitié, la tendresse, l'accessibilité de l'humour et la non-fatigue intellectuelle garantie), j'en ai marre donc.Pourtant, c'est de ma faute, j'ai été une grande fan des séries depuis les "samedi est à vous" de TF1 : des samedi après-midi entiers avec "chapeau melon et bottes de cuir" et autres mystères de l'ouest. Je suis une enfant de la télé...

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  3. on peut effectivement avancer que Friends fit pour bcp pour la généralisation des séries en France qui sont devenues ensuite la vache à lait de la télé de ces dernières années
    comment imaginer qu'une série US passerait à 20 30 et ferait des audiences de malade alors qu'avant c'était l'après midi après jacques Martin le dimanche ou en cache misére l'après midi le reste de la semaine
    comment ne pas évoquer aussi "How I met your mother" qui est un Friends des années 2000 avec bcp plus d'alcool

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  4. Mais non tout le monde n'a pas vu cette série ! Il y a encore des gens qui n'ont pas la télé et ne sont donc pas victimes du prime time, tout en choisissant les séries qu'ils veulent regarder. Donc, jamais vu un épisode de "Friends", pas plus que de "Seinfeld" (et alors celle-là, jamais entendu parler...). Mais euh... j'ai bien lu ton billet et je ne sais toujours pas de quoi ça parle à part "de rien de précis"... ça fait short pour me donner envie, mais ça n'est pas bien grave, je sens que je peux vivre sans !

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  5. je ne devrais pas relever cette provocation... et je vous reconnais bien là!!! Du coup, faudra pplus s'étonner de ce qui va suivre (en même temps, on attends que ça de ma part!!)
    Friends... c'est un peu la Phil Collins des sitcoms.

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  6. Quoi? nan mais c'est quoi ce truc! "Votre commentaire s'affichera après approbation."
    Roh la golbitude n'est plus un espace de liberté! Si le bar commence à devenir select voire à se lancer dans le délit de sa gueule... :-P

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  7. C'est pour ça que les SOPRANOS sont la meilleure série : durée 6 saisons ah ah

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  8. Arbobo >>> tu me vois sans doute plus vieux que je ne suis, car j'étais tout de même relativement jeune au milieu des années 90 !

    Sinon je suis globalement d'accord avec tes remarques, à ceci prêt toutefois qu'il y a un détail de Friends qui ne va pas réellement avec... les personnages, en dix ans, évoluent finalement très peu. Ils évoluent socialement, soit, mais psychologiquement ils sont quasi identitiques (à part Rachel, qui se trouve vraiment à partir de la saison 2... mais n'évolue pas beaucoup après). Il y a très peu de répercusions morales sur leur progression sociale, et c'est peut-être en cela qu'on pourrait considérer que How I Met Your Mother est plus réussies (notamment parce que son type de narration offre un certain recul). Je dis "peut-être", car il n'y a pas encore assez de saisons pour pouvoir l'affirmer.

    Idothée >>> rassure-toi, les multi-diffusions ont fini par me gaver moi aussi :-)

    Doc >>> :-)

    Systool >>> double :-)

    DA-K >>> merci !

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  9. une série assez frustrante pour moi, puisque j'en ai vu une bonne partie mais dans le désordre, parfois saisons mélangées (par le jeu des rediffs) ce qui lui fait perdre une bonne partie de son intéret... et j'ai surement du louper des passages, alors que j'ai vu certains épisodes 4 ou 5 fois. Cela ne m'a pas empeché de me marrer, j'aimais beaucoup l'ambiance de la série, qui représentait un idéal pour moi (pas d'identification possible hélas).
    mais je ne rattraperai pas mon retard en regardant l'ensemble des saisons dans l'ordre, pour la meme raison que vous: overdose

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  10. Bon, evidement, c'est une série très importante symboliquement, et susceptible de toucher tout le monde: quand ça a commencé à passer, je devais avoir 11 ou 12 ans et j'adorais. (et il ne doit y avoir qu'une blague dans l'ensemble que j'ai compris quelques années plus tard seulement)

    Mais là où je ne suis pas d'accord avec vous, c'est concernant l'évolution des personnages. Un peu qu'ils évoluent! Mais carrément dans le mauvais sens. Au début, les personnages sont tous plus ou moins nuancés, mais a partir de la saison 5 ça commence à être n'importe quoi: Chandler perd son côté pince sans rire et son sens du sarcasme pour devenir un amoureux transi amateur de blagues pourries, Ross devient le loser ultime alors qu'il n'était qu'un sacré poissard avant, Monica devient maniaque de l'ordre et du mariage avant toute autre chose, et Joey, de légèrement naif, devient un crétin fini.

    Seule Phoebe s'en sort, et, paradoxe incroyable, c'est certainement la plus mure du lot quand arrive la fin (d'ailleurs je crois qu'elle est la plus agée du groupe dans la série).

    Bref, l'évolution des personnages, c'est qu'ils finissent par s'auticaricaturer, s'autoplagier , tourner en rond, et ce, à partir de la saison 5. C'est juste à partir de la 7 ou 8 que ça devient vraiment insupportable et qu'au final, franchement… on s'en fout presque de ce qui peut bien leur arriver. Les deux dernières saisons me laissent définitivement l'impression d'un immense gâchis, malheureusement.

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  11. Xavier >>> je comprends. Et en plus je trouve que ça tue le côté feuilletonesque de la série, cette manière d'avoir trois saisons différentes diffusées simultanément sur trois chaînes... en fait Friends est devenu au fil du temps le bouche-trou du câble et de la TNT, ce qui est marrant parce que quand même, la série n'est pas libre de droits ^^

    Guic' >>> oui bon... pas d'évolution ou régression, pour moi c'est un peu pareil...

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  12. Au rayon des reproches on pourrait aussi évoquer les multiples incohérences dans la storyline (sans doute ce qui m'irrite le plus).

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  13. Ah non!
    Pas d'évolution, ce peut aussi être la stagnation.
    La régression c'est PIRE! Là, on a des personnages qui perdent en épaisseur!

    Rapport à ce que dit Serious, les incohérences tiennent surtout au problèmes temporels: il y a deux ou trois "un an avant le début de la série", c'est assez fendard (Genre de trucs avec lequel How I met, justement, s'amuse beaucoup - genre le truc de la chèvre...)

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  14. Sauf que dans HIMYM on n'imaginerait pas un épisode racontant une soirée cinq ans avant le début de la série où Lily ferait la teuf avec Robin. Alors que dans Friends quand même, Chandler et Rachel ne sont pas censés se connaître au début et puis après mystérieusement on a plein d'épisodes où on les voit jeunes (on apprend même je crois vers la fin qu'ils sont sortis ensemble à une fête!). Ca ce serait impensable dans HIMYM où les auteurs prennent soin à ce que la storyline individuelle de chaque héros ne soit jamais mise à mal par les épisodes spéciaux ou les flashbacks (mais normal puisqu'il repose principalement sur les flashbacks).

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  15. Je trouve amusant les reproches qui concernent l'absence d'évolution ou la régression des personnages. J'ai découvert Friends en visionnant les DVD alors que la série s'achevait, et ce qui m'a toujours plu, c'est (me semble-t-il) le principe-même d'une bonne sit-com : des répliques qui font mouche, des jeux de mots réussis, du comique de situation, etc. Je n'en ai jamais attendu davantage qu'une certaine légèreté, peut-être est-ce pour cela que je n'ai pas été déçue.

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  16. Justement: a ses débuts, Friends a ça de plus qu'une sitcom conventionelle que ses personnages sont crédibles, complets, et bien moins stéréotypés que dans une sitcom habituelle.
    Or sur la fin, en perdant le peu de profondeur qu'avaient acquis les personnages, Friends redevient juste un autre sitcom...

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  17. J'ai suivi la série au fil des saisons, en VHS puis en DVD, toujours un peu en décalé, jamais au rythme des diffusions télé...
    Du coup, elle occupe, dans les marges de choses plus importantes, dix petites années de ma vie. C'est la seule série que j'ai ainsi suivie si longtemps. Que j'ai découverte quasiment au rythme réel de ses diffusions.
    C'est aussi, ça, Friends, un série d'avant le téléchargement et le streaming...

    Et puis des éclats de rire en pagaille... J'aimais beaucoup les flashbacks années 80 (Ross et son synthé, ce genre de choses) et un réel talent d'écriture dans les dialogues, l'interprétation... Ça fusait comme rarement (à côté, Dream On, c'est vraiment pataud).

    De là à dire que je m'identifiais aux personnages, non, vraiment pas...
    Par contre, la série était pleine de petits détails faisant mouche, nous rappelant des trucs... Ça, oui, c'est sûr...

    Mais le fait est quand même que cette série est si fédératrice, si lisse, que l'affirmation de Dr Frankenfurter ("Friends... c'est un peu la Phil Collins des sitcoms") est aussi hyper bien vue... :-)

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  18. Je n'ai jamais regardé Friends, pourtant autour de moi, il y avait plein de fans. Je crois que je suis un peu allergique aux rires pré-enregistrés en fait...

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  19. Tout le monde n'a pas la télé. Moi non plus.
    Mais ne pas avoir entendu parler de Friends, ça me parait quasi impossible ! J'ai lu cette chronique et les commentaires, en ricanant comme une hyène, certaine que j'étais que ma non-envie de voir cette série n'allait que s'en porter mieux... Pari gagné ! Merci Le Golb, merci les gens ! :o)

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  20. Friends ne m'a jamais fait rire.

    Je ne veux pas savoir ce que cela signifie sur moi...

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  21. Lyle: simplement que tu es vieux.... c'est pas grave, ca arrive à des tas de gens bien (dont mon père...)

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  22. Je ne sais pas si on peut dire que Friends serait la "série de la vingtaine", comme dit Arbobo. Les héros n'y sont que brièvement vingtenaires, quand même. Enfin peu importe.

    @ Guic : c'est Ross le plus âgé et Rachel la plus jeune (ils ont deux ans d'écart à peu près).

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  23. Guic' & Serious >>> honnêtement les incohérences dans Friends ne m'ont jamais dérangé... mais je crois que je n'ai jamais été suffisamment attaché à cette série pour prêter attention à cela.

    Mélanie >>> il est certain que je ne suis pas le plus grand fan de sitcoms du monde. Mais ça ne m'empêche pas, quand j'en vois une, de chercher une valeur ajoutée qui me fera y revenir (comme pour n'importe quoi, en fait ^^). Des sitcoms efficaces avec des vannes ciselées... il y en a quand même des dizaines sur les chaînes américaines. Comparées à un Friends ou un Seinfeld, la différence saute pourtant aux yeux...

    Ska >>> la vanne du Doc est drôle... mais en même temps je ne la trouve pas si exacte. Friends est peut-être lisse pour un français d'aujourd'hui, admettons. Mais il faut juger cet aspect par rapport à la société américaine du milieu des années 90, celle-là même qui peu après vivra les heures sombres de l'affaire Lewinsky. De ce point de vue, le traitement réservé à la sexualité dans Friends, sans être profondément subversif, marque quand même un pas en avant par rapport à ce qui se produisait dans les séries US d'alors (commentaire à mettre au regard de ceux faits à propos de NYPD Blue la semaine dernière ; ce n'est d'ailleurs pas un hasard si NYPD Blue, E.R. et Friends ont toutes trois commencé à peu près en même temps - voire pour les deux dernières la même semaines - et que c'est aussi à cette époque que Seinfeld a commencé à vraiment cartonner du point de vue commercial... c'est quatre là ont marqué un tournant dans la manière dont on fabriquait les séries à Hollywood à l'époque).

    Miss & Ys >>> Noooooooon ?

    Lucie >>> un 'rire de hyène'... ça fait un peu peur, quand même...

    Lyle >>> je sais pas... qu'est-ce qui te fait rire ? :-)

    Xavier >>> Oh !!!

    Lil' >>> aaaaaaah...

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  24. "Dans Friends, tout est moyen"

    Oui, surtout la série. Indeed.

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  25. Réaliste !
    Cela n'enlève rien à ce que cette série a "apporté" au genre. En fait, je suis bien plus aimable que le Dr.

    Bonne soirée,

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  26. En tout cas cet article change du relativisme habituel. "Friends", qu'on aime ou non, a vraiment modifié la manière dont on fait de la télé (et spécifiquement des séries) à partir des années 90. En terme d'impact esthétique, elle vaut largement un "Twin Peaks" ou un "Prisonnier".

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