mercredi 12 août 2009

The Wire - Free Born Men of the U.S.A.

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Histoire de conclure notre série sur The Wire, impossible de faire l'impasse sur la bande-originale de la série. Il est d'ailleurs étonnant (à moins que ce soit préoccupant ?) que j'aie réussi à écrire cinq articles sur ce programme sans jamais taper une seule fois le mot "musique" tant l'utilisation de cette dernière est primordiale dans l'oeuvre.

Entendons-nous bien : dans The Wire, il n'y a pas de musique. En tout cas pas en tant qu'illustration sonore ; la seule musique qu'on entend jamais est celle qu'écoutent les personnages. La série n'a donc pas de thème musical à proprement dire... et en même temps le peu de musique qu'on entend occupe une place centrale dans son univers, tant il définit à merveille chaque catégorie de personnages. Hip-hop pour les gamins des rues (les fameux corner kids), soul sexy pour leurs copines, rock 70's pour les dockers, musique irlandaise pour les flics... toutes ces tendances sont évidemment représentées dans ... and All the Pieces Matter (version intégrale reprenant les chansons phares des cinq saisons), titre à multiples entrées puisqu'il pourrait tout aussi bien résumer la philosophie (pour le moins socialiste) de la série : le plus petit dealer est aussi important que la maire de la ville.

Chacun des trente morceaux (entrecoupés des speeches cultes des personnages) présents sur l'album a été diffusé à un moment ou l'autre dans la série, à commencer bien sûr par les irrésistibles "Fast Train" (Solomo Burke) et "The Body of an American" (des Pogues), morceau incontournable des enterrements et autres départs en retraite chez les flics de Baltimore. Aucun titre original (ça, c'est pour Arbobo), mais un sountrack réalisé avec un impressionnant souci du détail et une fidélité à l'esprit de la série telle que franchement, on se demande comment des compos écrites exprès pour l'occasion auraient pu mieux convenir. On pourrait d'ailleurs supposer que cette absence de morceaux originaux s'inscrive dans l'exigence de réalisme ayant commandé au moindre micro aspect de la série : dans la vie, quand on court un danger, on n'a pas une grosse illustration sonore pour nous prévenir ; et dans la vie, quand on écoute de la musique, ce n'est pas de la musique composée juste pour nous, mais celle qu'on trouve.

Bien entendu - mais était-ce utile de le préciser ? - les génériques des saisons, soit donc quatre versions du "Way Down in a Hole" de Tom Waits (dont la sienne) adaptées à la couleur de chaque époque, sont présents également. Seule absence notable : celle de la saison 5 (par Steve Earle, qui tient également un rôle récurrent dans la série), pourtant une des meilleures.

A lire également : un article de l'Abcdr du Son évoquant les liens consanguins entre la série et le monde du hip hop (preuves à l'appui).


Saison 1 : Blind Boys Of Alabama



Extrait (j'ai fait de mon mieux) :



Saison 4 : Domaje



👍👍👍 The Wire : ... and All the Pieces Matter 
feat. Tom Waits, Blind Boys Of Alabama, The Neville Brothers, Domaje, Steve Earle, Solomon Burke, The Nighthawks, The Pogues, Michael Franti...
Nonesuch Records, 2008

3 commentaires:

  1. Article vraiment bienvenu. On oublie souvent que les séries, ce n'est pas juste une histoire et des acteurs, mais aussi une ambiance, un "soundtrack"...
    The Wire est un modèle du genre. Peu de musique, mais tout semble couler de source, parfaitement à sa place...

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  2. Le meilleur des génériques est la version originale, mais la version saison 4 m'a scotchée, tant parce qu'elle est accolée à la plus grande des saisons de séries tv, mais aussi par ses qualités intrinsèques.

    la bande son générale de la série, parcimonieuse, est également comme rarement mixée, par le fait qu'elle n'est pas une musique off mais une musique in, et c'est tellement rare (de tête, je sais que j'ai vu des films comme ça, mais dire les quels, ?).

    Je vais aller chercher cette compilation quelque part, ça me fera de bons souvenirs.

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