samedi 22 août 2009

The Stone Roses pour (par) les nuls

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Une fois n'est pas coutume, changeons un peu la règle du jeu voulant (peu ou prou) que tout individu s'apprêtant à chroniquer le premier album des Stone Roses s'incline devant le génie d'un groupe mythique sans lequel la britpop blabla. Une fois n'est pas coutume jouons les newbies - pas vraiment un rôle de composition puisque je confesse sans le moindre début de commencement de honte n'avoir jamais été grand fan de ce groupe ni même de cet album. De toute façon quand j'ai commencé à m'intéresser sérieusement à la musique (je veux dire à autre chose que Nirvana et le grunge), les Stone Roses n'existaient déjà plus.

Et bizarrement, si j'ai occasionnellement pu écouter cet album ces quinze dernières années, le siffloter ou dodeliner de la tête dessus... ça n'allait pas vraiment plus loin. Systématiquement absents de mes listes des meilleurs albums de tous les temps, régulièrement absents même de mes listes des meilleurs albums de années quatre-vingt, perpétuellement absents de mes pensées lorsqu'il faut conseiller à quelqu'un de bons groupes pop anglais... les Stone Roses n'ont jamais vraiment fait partie de ma culture - c'est d'autant plus curieux qu'en revanche j'aime beaucoup leurs voisins et rivaux les Happy Mondays. Que je trouvais et trouve encore bien plus cool et dansants. Ou les Inspiral Carpets. Ou les Charlatans. Bon d'accord : en fait les Stone Roses sont le seul de groupe de Madchester auquel je ne me suis jamais intéressé sérieusement. Pour vous dire : jusqu'à cette réédition de 2009 je n'avais même jamais vraiment éprouvé le besoin de posséder cet album éponyme pourtant considéré et comme un Graal britpop, et comme un Graal indie.

Notez que l'achat effectué je ne comprends toujours pas trop comment The Stone Roses a pu être élu meilleur album du XXe siècle par NME. Je vois très bien ce qu'il a pu amener à la britpop encore balbutiante (d'ailleurs comme la quasi totalité des premiers albums de la britpop 90's il a énormément vieilli). J'imagine très bien comme il a dû marquer un groupe comme The Coral, que je n'écouterai définitivement plus de la même manière maintenant que je maîtrise 'Bye Bye Bad Man' ou '(Song for My) Sugar Spun Sister'. Je situe sans peine la rupture qu'il a pu constituer par rapport à ce qui cartonnait dans l'Angleterre de la fin des années Thatcher. J'en trouve certaines mélodies absolument exquises ('This Is the One', quand même...). Si je devais donner une appréciation je dirais que c'est un très bon album de pop. De là à l'élever au rang de The Queen Is Dead ou de Surfer Rosa... il y a quand même une marge que je ne risque pas de franchir avant quelques pintes. Ca me semble quand même un peu tendre, et même la production censément exceptionnelle de John Leckie ne m'impressionne pas des masses. Ce qui m'amène évidemment à une question : a-t-il jamais été possible d'aduler les Stone Roses quand on ne les a pas connus à l'époque ? Cela rejoint indirectement certaines discussions que nous avons pu avoir récemment sur l'impact des groupes, la part de musique pure et dure et la part de mythologie. En écoutant The Stone Roses (l'album) en sachant très peu de choses au sujet du groupe, de l'époque et du contexte... j'avoue avoir beaucoup de mal à trouver ça plus que très bon. Je n'y retrouve pas l'intemporalité que je décèle chez les Smiths ou même (de manière intermittente) chez Pulp ou Suede. Juste une avalanche de tubes potentiellement monstrueux ('I Am the Resurrection'). Ce qui n'est déjà pas mal, mais n'éclaire pas vraiment ma lanterne...


👍 The Stone Roses 
The Stone Roses | Silvertone, 1989