vendredi 6 mars 2009

Clem Snide - Bird of Pray

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Alors que la terre entière s'excite à n'en plus finir sur la pop-neurasthénique d'Antony & The Johnsons, Eef Barzelay continue son chemin tranquillement, au rythme d'un album (presque toujours excellent) par an, ici sur la BO de Rocket Science, là en solo pour deux albums dont évidemment personne n'a parlé... et donc, en 2008, sur le sixième album de Clem Snide, ce groupe fabuleux, essentiel de la folk des années 2000, qui a bien failli disparaitre il y a deux ans dans une indifférence quasi générale. C'est que le groupe culte de l'antifolk new-yorkaise (même s'il n'en pratique plus depuis des lustres) n'est pas vraiment du genre à caresser l'auditeur dans le sens du poil, proposant chaque fois des albums bien plus complexes que leur aspect rugueux ne le laisse entendre de prime abord, bien moins naïfs que les titres des chansons le suggèrent... bref : avec eux le ver est toujours bien enfoncé dans le fruit et ne demande qu'à s'extirper pour prendre l'auditeur à revers.


Inenvisageable il y a six mois tant la situation au sein du groupe semblait mauvaise, Hungry Bird arrive donc aujourd'hui - et c'est comme si de rien n'était. Si les albums de crise sont souvent à l'image de l'ambiance au sein de l'équipe qui les a enregistrés, celui-ci déroge carrément à règle : c'est sans doute le disque le plus apaisé que Clem Snide ait jamais produit. Dès les premières notes de "Me No" on est bluffé par la sérénité qui s'en dégage, et l'impression persiste tout au long des neuf pistes suivantes. Barzelay y affiche avec insolence son aisance à trousser des instantanés folk-pop hypnotisant ("Burn the Light", "Our Time Will Come"), réitère son serment d'allégeance au Wilco de la grande époque ("The Endless Endings"), susurre le tout de sa voix plus poignante que jamais ("Pray", exercice risqué, s'avère bouleversante)... surtout, on est frappé par la cohérence de Hungry Bird, là où Clem Snide nous avait plutôt habitués à des albums éparses sautant sans vergogne d'un genre à l'autre, de la folk à la pop puis du rock à l'americana. Pas de ça ici : servi par une production léchée et des arrangements à l'élégance discrète, Hungry Bird est probablement le disque le plus dense que le groupe ait publié à ce jour, uniquement composé de mid-tempo mais pourtant jamais répétitif ni monotone.

On connait quelques neurasthéniques qui feraient bien d'en prendre de la graine...


👍👍 Hungry Bird 
Clem Snide | SLG, 2009

22 commentaires:

  1. Hello Thomas, j'aime beaucoup les "vieux" Clem Snide, mais n'ai pour l'instant pas trouvé l'accroche pour celui-ci. Tu mets 5 diodes à Hungry Bird. Je réessaierai donc ;-)
    D'accord avec toi pour les surestimés Antony & The Johnsons, autrement.
    @++

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  2. Salut Anonyme, tu t'appellerais pas Thierry par hasard ? :-)

    J'ai eu du mal à rentrer dans cet album moi aussi, je l'ai dit ailleurs. Mais finalement... je le trouve vraiment touchant, déjà parce que différent (et c'est toujours louable, un groupe qui se risque à changer, surtout quand il ne vend pas grand-chose), et ensuite parce que sa sérénité, après m'avoir désarçonné, a fini par me conquérir.

    A + aussi !

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  3. J'avais pourtant rempli le profil, me semble-t'il ...
    Tu as le n° direct de Salaheddine ? ;-)

    Je réécouterai le CS ce soir.
    Tu as vu les liens pour Phosphorescent ?

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  4. Votre éminence,, me conseillez vous ce groupe? et quel album en particulier? Bon de toutes manière, je prendrai ce qu'il y a à la médiathèque...

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  5. Thierry >>> maintenant je les ai :-)

    Xavier >>> je les aime tous à peu près autant... je dirais que les meilleurs sont sans doute Your Favorite Music et The Ghost of Fashion...

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  6. Après 2/3 écoutes, j'ai du mal avec cet album, tellement apaisé qu'il en est un peu chiant...
    On verra à l'usage...

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  7. Mais alors... Antony & The Johnsons, c'est quoi ? Sur-chiant ? :-D

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  8. Richard Anthony and Ben Johnson ?
    Je ne savais pas qu'ils avaient fait un disque...

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  9. C'est vrai qu'il est pas mal, ce Clem Snide... bon, pas sûr que je l'écoute en boucle tout au long de l'année... mais il y a tout de même de bonnes choses... en même temps, je ne l'ai écouté qu'une fois... Alors s'il t'a fallu du temps pour rentrer dedans, peut-être qu'après plusieurs écoutes, je le trouverais encore mieux que ça...

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  10. Ca y est, j'ai essayé de ré-écouter Hungry bird, mais je ne suis pas parvenu à aller au bout. C'est le "une production léchée et des arrangements à l'élégance discrète" qui m'ennuie en fait. Je devais préférer leur côté "éparse".
    Pour moi, le disque a un petit quelque chose en trop sans la petite étincelle ...
    Dommage, parce que dans chaque morceau, il y a du bon, mais, pour moi, c'est noyé dans le fameux "petit truc en trop".

    Je sais, je ne suis pas très clair :-(

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  11. Si si, tu es clair :-)

    Bon... ça divise, alors. Et encore une fois G.T. me suit... le même G.T. qui n'a pas trop aimé le Perkins...? je ne comprends plus rien :)

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  12. Plutôt de l'avis de Lyle. Les premiers étaient très bons, mais celui-là un peu chiant.

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  13. Le meilleur c'est You were a diamond qui doit être le tout premier.

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  14. C'est le premier en effet. Le meilleur ? je sais pas trop... je ne trouve pas qu'il y ait une telle marge entre les trois premiers...

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  15. Ben moi je le trouve bien réussi. Certes, apaisé. Mais il est beau. Belle surprise de la part d'un groupe que je croyais mort, enterré et dévoré par l'histoire.

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  16. Salut Thomas,
    Alors ce nouveau Clem Snide cuvée 2010 ?
    Première écoute très positive pour ma part ;-)

    Un début d'album fantastique : les trois premiers morceaux m'ont enchanté ! Ah ... Denise !

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  17. Oups ... Comme d'hab, je n'ai pas fait attention. Ce n'est pas "The meat of life" qui est en rotation lourde sur la platine du golb !

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  18. Je ne savais même pas qu'ils sortaient un album cette année...

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  19. Comme très souvent, c'est M. Bolachas qui m'a refilé l'info ^^

    C'est encore Noël ! Clic clic clic ...

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