mardi 4 novembre 2008

Rose Tattoo - Slaves to the Beat

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Dernier as (mais non des moindres) du brelan australien, Rose Tattoo aurait théoriquement dû devenir l'un des groupes les plus populaires du monde si seulement la vie l'avait un peu plus gâté (Angry Anderson a passé la moitié des années quatre-vingt à lutter contre le cancer) et si ses membres historiques avaient été moins cons et mégalos (trois d'entre eux - soit donc quasiment tout le groupe - ont claqué la porte en 1983 pour s'adonner à des carrières solos si glorieuses qu'on n'entendit plus guère parler d'eux durant les deux décennies suivantes). Avec à son actif une poignée d'albums dont deux incontournables du hard-rock (Assault & Battery et Rock'n'Roll Oulaw), il était armé pour faire se pâmer tous les stades du monde - on ne refera pas l'histoire mais on s'autorisera tout de même à regretter la manière dont les choses se sont déroulées pour un groupe dont les productions des années quatre-vingt n'étaient ni plus ni moins intéressantes que celles de leurs copains d'AC/DC.

Reformés à la fin des années quatre-vingt dix dans une relative indifférence, auteurs d'un très bon come-back album en 2002, les auteurs de l'imparable « Nice Boys (Don't Play Rock'n'Roll) » n'ont pas vu leur fortune s'arranger pour autant - loin s'en faut. En terme de succès en premier lieu (cette vraie fausse réédition est éloquente) ; en terme de destinée également : deux morts entre les deux derniers opus, voilà qui a dû faire regretter à Angry Anderson d'avoir intitulé le précédent Pain. De là à attendre de Blood Brothers une musique sombre et endeuillée... que les huit fans français de Rose Tattoo se rassurent : on en est loin.

Sur Blood Brothers en effet Rose Tattoo semble plus féroce que jamais, au point de soutenir sans rougir la comparaison avec le récent Black Ice de - qui - vous - savez (comparaison d'autant plus aisée que Black Ice n'est franchement pas le meilleur disque de ceux - que - vous - nommerez - vous - mêmes). Peu importe que tout ne soit pas égal, il y a tout ce qu'il faut de de rage et d'électricité dans ces « Man Over Town » et autres « Standover Man »... avec en prime l'énergie proto-punk indissociable du plus speed des groupes de hard ausraliens (« Lubricated ») et une âpreté sans commune mesure avec ce que le metal peut produire de nos jours. C'est que le bon côté des choses chez Rose Tattoo, c'est que le fait d'être passés à côté du succès intersidéral de leurs collègues leur a évité de renier le blues comme tant d'autres à leur place. Du coup s'ils n'ont certes ni la popularité des frères Young ni l'aura culte des Angels, Angry Anderson et ses camarades ont conservé cette authenticité et ce goût du souffre qu'on ne trouve que chez les véritables survivants... c'est à dire, en 2008, chez Motörhead... et plus personne d'autre.

Raison de plus pour faire mentir ce cher vieil Angry, qui en 2007 annonçait cet album comme le dernier. Non ?


👍 Blood Brothers 
Rose Tattoo | Armageddon Music, 2007

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