...
Peut-on à la fois être l’un des groupes les plus prometteurs de sa génération et être presque totalement inconnu ? Il semblerait que oui. C’est en tout cas sûrement l’avis d’Eef Barzelay, tête pensante de Clem Snide et songwriter élégamment destroy – l’antithèse de James Blunt en somme.
En 2001 pourtant, le label Naïve avait courageusement essayé de lancer Clem Snide en Europe, publiant dans un même package ses deux meilleurs albums (respectivement le second et le troisième) Your Favourite Music et The Ghost of Fashion. En vain : malgré d’excellentes critiques, le buzz tant attendu n’eut pas lieu et c’est de nouveau dans une indifférence absolument scandaleuse que le groupe new-yorkais publia ses opus suivants (dont le somptueux End of Love – l’un des tous meilleurs albums de 2005... que quasiment personne n’a pris la peine d’écouter !). Rageant, rageant et encore rageant, à tel point qu’à l’heure de la réédition de The Ghost of Fashion (cette fois-ci en simple) on n'ose plus vraiment croire à un renversement de tendance et à un intérêt subit de la part des critiques ou du public.
Pourtant l’antifolk de Clem Snide (qui comme d’aucuns l’auront deviné tire son nom du personnage de Burroughs) est plaisante à plus d’un titre, notamment de par la diversité du répertoire abordé. En un seul album des plus enchanteurs, Barzelay et ses copains convoquent en effet tour à tour les ombres de Mercury Rev (« Moment in the Sun »), R.E.M. (« Ice Cube », qui dans un monde meilleur serait devenu un tube), Wilco (« Let’s Explode ») ou encore (évidemment) Dylan (« The Ballad of Unzer Charlie »). On pourrait même aller jusqu’à dire que Clem Snide réussit là où beaucoup ont échoué, produisant un condensé parfait de folk dylanienne et de pop beatlesienne – le tout agrémenté d’un groove assez imparable (pour un peu bien sûr qu’on l’écoute) directement hérité des rock'n'rollers originels. Mais non, décidément, il semble que Clem Snide soit condamné à l’anonymat quand d’autres pas forcément meilleurs (Calexico, pour ne citer qu’eux) trustent les colonnes de la presse spécialisée. Difficile d’expliquer pourquoi, même s’il est probable que l’aspect volontiers décalé de ce groupe prête le flanc à certains malentendus. Il n’est pas facile de vendre un disque aussi varié et aussi original, eels pourraient vous le confirmer. D’ailleurs (il n’y a pas de hasard), Clem Snide apparaîtra précisement aux plus ouverts comme un chaînon manquant entre eels et Wilco – formule ô combien alléchante pour tout amateur de pop baroque.
Et donc ? Il attend quoi, l’amateur de pop baroque, pour courir acheter ce disque ? Un article du Golb ?
Peut-on à la fois être l’un des groupes les plus prometteurs de sa génération et être presque totalement inconnu ? Il semblerait que oui. C’est en tout cas sûrement l’avis d’Eef Barzelay, tête pensante de Clem Snide et songwriter élégamment destroy – l’antithèse de James Blunt en somme.
En 2001 pourtant, le label Naïve avait courageusement essayé de lancer Clem Snide en Europe, publiant dans un même package ses deux meilleurs albums (respectivement le second et le troisième) Your Favourite Music et The Ghost of Fashion. En vain : malgré d’excellentes critiques, le buzz tant attendu n’eut pas lieu et c’est de nouveau dans une indifférence absolument scandaleuse que le groupe new-yorkais publia ses opus suivants (dont le somptueux End of Love – l’un des tous meilleurs albums de 2005... que quasiment personne n’a pris la peine d’écouter !). Rageant, rageant et encore rageant, à tel point qu’à l’heure de la réédition de The Ghost of Fashion (cette fois-ci en simple) on n'ose plus vraiment croire à un renversement de tendance et à un intérêt subit de la part des critiques ou du public.
Pourtant l’antifolk de Clem Snide (qui comme d’aucuns l’auront deviné tire son nom du personnage de Burroughs) est plaisante à plus d’un titre, notamment de par la diversité du répertoire abordé. En un seul album des plus enchanteurs, Barzelay et ses copains convoquent en effet tour à tour les ombres de Mercury Rev (« Moment in the Sun »), R.E.M. (« Ice Cube », qui dans un monde meilleur serait devenu un tube), Wilco (« Let’s Explode ») ou encore (évidemment) Dylan (« The Ballad of Unzer Charlie »). On pourrait même aller jusqu’à dire que Clem Snide réussit là où beaucoup ont échoué, produisant un condensé parfait de folk dylanienne et de pop beatlesienne – le tout agrémenté d’un groove assez imparable (pour un peu bien sûr qu’on l’écoute) directement hérité des rock'n'rollers originels. Mais non, décidément, il semble que Clem Snide soit condamné à l’anonymat quand d’autres pas forcément meilleurs (Calexico, pour ne citer qu’eux) trustent les colonnes de la presse spécialisée. Difficile d’expliquer pourquoi, même s’il est probable que l’aspect volontiers décalé de ce groupe prête le flanc à certains malentendus. Il n’est pas facile de vendre un disque aussi varié et aussi original, eels pourraient vous le confirmer. D’ailleurs (il n’y a pas de hasard), Clem Snide apparaîtra précisement aux plus ouverts comme un chaînon manquant entre eels et Wilco – formule ô combien alléchante pour tout amateur de pop baroque.
Et donc ? Il attend quoi, l’amateur de pop baroque, pour courir acheter ce disque ? Un article du Golb ?
👍👍👍 The Ghost of Fashion
Clem Snide | SpinArt Records, 2001