lundi 19 juin 2006

Hawksley Workman - Blame Canada!

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Hawksley Workman a du charisme. C'est indéniable et c'est horrible. Le personnage est en lui-même tellement sympathique et fascinant qu'on n'a pas envie de le démolir, d'autant qu'on ne peut lui nier à certain talent - à  tout le moins un relatif potentiel.

Sauf que voilà : Treeful of Starling est le sixième album du Ryan Adams canadien. Et au bout de six albums, on ne peut plus se contenter de dire : "C'est pas extra mais Workman a du charisme et un réel potentiel artistique". Oui bien sûr : Workman a du potentiel, le problème c'est que c'est sa sixième occasion manquée de le mettre à profit.



Treeful of Starling nous est balancé comme son Grand-oeuvre. Attention les enfants : après la pop groovy, Workman nous sort son grand disque sombre et torturé... adieu l'electricité, bonjour l'acoustique et les pianos, deux atouts majeurs, comme chacun sait, quand on est en pleine dépression et qu'on veut écrire son Love Is Hell (oui parce que la comparaison avec Ryan Adams est une de fois plus inévitable).

Seul problème : Workman est gentiment mélancolique, et peut-être fait-il une vraie dépression d'ailleurs, je ne connais pas sa vie privée... le truc c'est qu'on y croit jamais. Quelques compositions touchent ("Rain", "A Mouth Is Not a Butterfly") mais l'ensemble réussit un coup double : être à la fois son album le plus cohérent et le moins intéressant. "Ice Age" ne veut sonner comme personne, sauf que la chanson ne sonne comme rien, du tout. Workman se prend donc pour Elliott Smith, mais lui au moins on est sûrs qu'il ne risque pas de se suicider à coups de poignard dans le cœur.

On va donc terminer cette critique par la conclusion quasiment inévitable : pas extra, mais ce mec a du potentiel...


👎 Treeful of Starling 
Hawksley Workman, 2006