mardi 13 décembre 2022

Ryan Adams est un con.

Du plus loin que je me souvienne, Ryan Adams a toujours été un con. Un petit – arrogant, vaniteux et mauvais comme la gale. Un gros – caractériel, mégalo et d'une auto-complaisance confinant à la pathologie. Chacune de ses interviews était un recueil de punchlines à part entière ; chacun de ses concerts, une messe destroy où le mauvais goût le disputait à la Grâce et où le degré d'improvisation se mesurait avec une batterie d'éthylotests. Ryan Adams ne m'a jamais paru sympathique. Il n'a jamais rien fait pour, durant les vingt-cinq années me séparant de la découverte de Strangers Almanac. Étouffé par sa propre ironie, il était toujours trop ceci et jamais assez cela, ce qui contribua assurément à le laisser sur le bord de l'Autoroute du mainstream. Ryan Adams est devenu un artiste important, là il aurait pu et dû devenir une légende. Nul doute que ce fut avant tout son caractère versatile qui l'en empêcha. Comme tous les artistes hyperprolifiques de sa génération, mais encore un peu plus, Ryan fondit un fusible le jour où il découvrit qu'Internet lui permettait de publier ce qu'il voulait quand il voulait et comme il voulait. Sa discographie s'est éparpillée façon puzzle. D'albums officieux en EPs sous pseudonymes, le Ryan nous aura tout fait, dans le désordre et souvent à l'envers. Au dernier décompte, qui n'est jamais que le mien, il existe près d'une centaine de disques de Ryan Adams – hors lives et non-album singles. En 2022, le garçon a publié la bagatelle de quatre LPs, ce qui fait probablement de lui l'artiste cancelled le plus prolixe depuis l'invention de l'expression. Quand tous les autres choisirent logiquement de faire le dos rond, Adams fit la seule chose qu'il savait faire : des chansons. Plein. Trop, et pourtant jamais assez au goût du fan.

jeudi 1 décembre 2022

Super Sweet 25


Au moment de dévoiler le dernier (long) article de cette rubrique, plusieurs personnes m'ont fait remarquer, dans les commentaires ou en privé, qu'il s'était écoulé trois ans et demi entre mes deux derniers textes consacrés aux jeux vidéo et que l'un et l'autre avaient pour sujet The Legend of Zelda. Le reproche se voulait amical ; il n'en était pas moins fondé. Les passions parfois ambigües que je nourris pour certaines séries ou titres ont tendance à m'en faire passer de nombreux autres sous le tapis, non moins méritants (lorsqu'ils ne le sont pas plus). Bien que le choix soit assumé, je conçois cependant que du point de vue du lecteur, savoir que je viens de finir pour la huitième fois A Link to the Past n'ait qu'un intérêt très relatif.