dimanche 2 décembre 2018

[GOLBEUR EN SÉRIES '18-19] Semaines 9 - 10

Un épisode durant lequel on bâille beaucoup (en particulier devant Ad Vitam, Arrow et Doctor Who), mais où l'on se réveille vers la fin (avec Homecoming) avant, une fois sur pieds, d'évoquer Star Trek Discovery pour faire plaisir au peuple du Golb (parce qu'on est comme ça).

💤 AD VITAM Arte continue de produire des séries, qui plus est de genre, et c'est vraiment très bien. Il faut qu'elle continue, on est tous avec elle, ça va payer. Par contre, on va réfléchir un peu plus longtemps avant de regarder car dans le genre perte de temps, Ad Vitam se pose quand même là. Chacun des six épisodes donne l'impression de durer six mois, et encore n'est-ce pas le seul défaut d'une série qui ne fait pas grand-chose de son pitch prometteur (une enquête sur des morts mystérieuses à une époque où plus personne ne meurt), ni de la présence d'une tête d'affiche comme Yvan Attal. Sans être complètement naze, Ad Vitam brille assez vite par son manque d'atmosphère et d'originalité, problème récurrent dans la production hexagonal qui n'a pas l'air près de se résoudre si même quand les chaînes paraissent faire preuve d'ambition on finit encore par se retrouver face à un polar lent, chiant et prévisible.


ARROW (saison 7) On peut reprocher plein (voire plein plein plein voire carrément beaucoup-trop-plein) de trucs à Arrow, mais certainement pas de trop se reposer sur ses lauriers. Ces dernières années, la doyenne de la DCW à mis un tel point d'honneur à tenter d'évoluer que le concept-même de statu quo en a été banni, quand The Flash continue de raconter peu ou prou exactement la même chose saison après saison. Arrow, elle, a passé son temps à changer de line-up, de lieu, de problématiques voire de concept, avec un bonheur très inégal, la trop longue parenthèse Green Is the New Black de cette année étant clairement dans la moyenne basse de ces oscillations. C'est peu dire qu'on est content qu'elle soit terminé, de même qu'on a envie de danser partout à l'idée que l'interminable et inintéressante confrontation avec Ricardo Diaz se soit enfin achevée - non content d'être le méchant le moins charismatique et ambigu de toute la série ni d'avoir un nom à cirer un banc de touche de Liga, le mec aura été le plus increvable depuis (excusez le peu) Deathstroke (21 épisodes aux compteurs, soit plus que Damian Dhark ou Ra's Al Ghul - qu'on n'aimait pas non plus mais qui étaient tout de même des méchants un peu plus marquants que ce tocard dont le potentiel de dangerosité n'a à peu près jamais paru crédible). Le tout a été fait et bien fait, dans un épisode 100 % action plutôt honnête à défaut d'être transcendant, nous allons enfin pouvoir passer à autre chose et... on peut, hein ? Parce qu'il était pas COMPLÈTEMENT mort, Diaz, la dernière fois qu'on l'a vu. S'il vous plaît mesdamezémessieurs les scénaristes, dites-moi qu'on peut ?...

DOCTOR WHO (saison 11) Bon. A deux épisodes de la fin, je pense qu'on peut commencer à regarder la réalité en face : elle est tout de même pas terrible terrible, cette saison. L'ironie est que cela n'a rien à voir avec le fait que le personnage soit devenu une femme (Whittaker est impeccable et a enfilé le costume avec un naturel et une aisance que pourraient lui envier certains de ses plus illustres prédécesseurs), ni même complètement avec Chris Chibnall (dont les épisodes persos ont plutôt été de bonnes surprises vu son très lourd passif). Ce qui cloche, c'est ce sentiment d'un manque d'ambition généralisé à tous les compartiments de la production. Comme si la seule vision de Chibnall pour son run avait été de faire exactement le contraire de son prédécesseur - c'était rafraîchissant le temps des deux (très chouettes) premiers épisodes, nul ne le conteste, mais ça ne suffit pas à vous remplir une série. Pire, à vouloir faire simple, Chibnall et son crew sont régulièrement tombés dans le simplisme, "Arachnids in the UK" ou "Kerblam!" étant des épisodes aussi charmants (dans le ton, l'ambiance et la dynamique) que gentiment débiles (si on prenait le temps de réfléchir froidement à ce qu'ils racontaient) et totalement dénués de tension dramatique. L'épisode de la semaine dernière, "The Witchfinders", s'en approchait un peu plus, mais l'ensemble restait très sage, propret, ne donnant jamais le sentiment que les héros couraient un réel danger et ne confrontant la Doctor à rien qu'elle ne soit en mesure de résoudre en trois coups de cuillère à pot. Bref, tout cela manque de soufre, d'intensité, non pas ceux totalement affectés et artificiels dont Moffat nous gavait les portugaises, lui qui confondait régulièrement énergie et hystérie... mais ceux qu'on est en droit d'attendre d'une série dont le personnage principal est rien moins qu'une redresseuse de torts intergalactique.


👍👍 HOMECOMING n'est sans doute pas une aussi excellente série qu'on va vous le dire, mais cela n'a aucune importance tant elle est une leçon pour ce qui est de faire beaucoup avec peu - ou plus exactement de donner un sentiment d’opulence en état fondamentalement limitée comme... eh bien, comme une série Amazon (pléonasme) dont la moitié du budget aurait été englouti par le cachet de Julia Roberts. On pourrait même pousser un peu en affirmant qu'il s'agit d'une jolie série de cinéaste, plus sans doute que bien des séries réalisées par bien des cinéastes accomplis, tant la patte de Sam Esmail est partout alors qu'il n'en a pas écrit une ligne. Aucune importance, le créateur de Mr. Robot s'approprie le moindre plan, la moindre seconde de ce thriller d'espionnage relativement conventionnel sur le fond - et le casting de haute volée s'occupe du reste, à savoir donner chair et sang à ce qui pourrait n'être qu'un bel objet un peu vide, faisant des moulinets avec les bras pour ne finalement pas dire grand-chose. Il serait faux de dire que Homecoming est une série extrêmement profonde, mais on ne peut pas tout avoir et dans une époque où les high quality dramas ont tous des tronches de superproductions affligées d'épisodes d'1h10, difficile de reprocher à celui-ci d'avoir la politesse de proposer des épisodes courts, ramassés, plein d'idées dans la mise en scène mais restant focalisé sur ses personnages et une intrigue principale qui va droit au but.

Mieux vaut tard que jamais

👍 STAR TREK DISCOVERY Violemment pris à parti il y a quinze jours par des gilets bleus en colère, il a bien fallu que je me penche sur le cas Stark Trek Discovery afin d'éviter un blocage du Golb. Et le résultat est plutôt probant : STD est une bonne série, voire même une très bonne si l'on considère qu'elle est sans doute soumise au cahier des charges le plus scribouillé de tout partout de ces dernières années. Discovery se devait en effet simultanément de :
  • satisfaire les fans les plus exigeants (pour ne pas dire relous) du monde
  • relancer une franchise qui agonise à la télévision depuis bien longtemps
  • ne faire pas trop tache à côté de la série de films à succès
  • séduire si possible un nouveau public qui n'est pas forcément familier d'un univers aux codes très rigides et parfois désués (même si les deux séries des 90's, en particulier la mésestimée Deep Space Nine, les ont  pas mal faits bouger)
  • survivre à sa production chaotique, débutée avec Bryan Fuller et terminée avec Alex Kurtzman (un peu comme si on avait demandé à Jay Z de compléter les chutes du dernier album de Prince)
  • être  une bonne série en dépit des cinq points précédents plus qu'à cause d'eux.
Bref, compte-tenu de tout cela, Discovery s'en sort formidablement bien, bien aidée par un excellent casting (Sonequa Martin-Green crève tellement l'écran qu'on se demande si c'est vraiment la même actrice que dans The Walking Dead et Once Upon a Time... si ça c'est pas galérer pour s'en sortir...) et une bonne dose de second degré, pour ne pas dire de Whedonnerie tant l'influence paraît évidente dans certains épisodes. Si on est assez loin du must vendu par certain(e)s, du fait notamment de quelques longueurs ici ou là et d'un dernier tiers de saison légèrement aumaxdutrop, STD s'avère une série tout à fait convaincante et développe même un ton étonnamment personnel pour un show ayant changé vingt-six fois de producteurs exécutif.


18 commentaires:

  1. C'est bien, d'entendre la colère du peuple !
    (certains pourraient en prendre de la graine)
    En oubliant que je ne vois guère ce que DS9 a de "mésestimée", je suis assez d'accord avec toi. J'ai, également, préféré le début de la saison (trop de twist inutiles dans l'intrigue "mondes parallèles"), mais allez, sur l'ensemble, c'était très bien (bien mieux que les derniers films).
    Je suis également d'accord avec toi en ce qui concerne Doctor Who et Homecoming. Ce qui nous fait une bonne semaine.

    Bon dimanche,

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    1. Deep Space Nine n'est sans doute pas mésestimée par les fans de Star Trek, mais je ne suis pas certain qu'après des gens qui ne connaissent pas ou peu la franchise elle ait vraiment une notoriété à la hauteur de sa qualité (je suis même à peu près sûr que non). C'est ce que je voulais dire par-là...

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    2. Je pensais qu'elle était un peu sortie de son ghetto.
      Mais il est possible que je me trompe.

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    3. Ne te vexe pas, Bloom, mais je pense qu'à part l'originale, aucune série Star Trek n'est jamais sortie d'aucun ghetto...

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    4. Salut C-U-L-P,
      Je ne suis pas du genre à me vexer pour cela ! ;))
      Je pensais en toute sincérité que DS9, à la différence d'autres séries Star Trek, était un peu plus connue et appréciée des "profanes". Je pouvais me tromper.

      Bonne soirée,

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    5. Je suis de l'avis de C-U-L-P (pour une fois). Pire, je pense que Deep Space Nine est dans l'ombre de Babylon 5, avec qui elle a pas mal de thèmes en commun mais qui est restée, elle, comme la grande série de SF méconnue ou oubliée de cette époque-là.

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  2. J'ai déjà dit que je n'étais pas d'accord (pour DW).

    Je trouve cette saison plus fine qu'on veut bien l'admettre.

    Manque d'ambition ? Oui peut-être, enfin je ne sais pas quelles étaient les ambitions de la série originale...

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    1. Probablement pas d'être de nous servir du "tout le monde il est beau tout le monde il est gentil (même les méchants)" à toutes les sauces chaque semaine. Soyons un peu sérieux, je ne dis pas que cette saison 11 est nulle ni même vraiment mauvaise, mais la série classique où l'ère RTD ne peuvent pas servir indéfiniment d'excuse au manque d'aspérités de ces épisodes. Là où peut-être j'ai tort, c'est quand j'exempte Whittaker de tout reproche : après tout, sa Doctor ne semble pas avoir beaucoup plus de côté obscur que tout le reste de la série à l'heure actuelle...

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  3. J'ai adoré Ad Vitam durant les 10 premières minutes. Soit le temps de lire le résumé dans le journal et de regarder le teaser.

    C'est déjà beaucoup plus que les précédentes séries SF de Arte ! ;)

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    1. Ah, il paraît que Transfert (l'an dernier) était pas mal, pas de chance c'est la seule que je n'ai pas regardée.

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  4. Je suis partagé sur cette saison de DW. J'aime beaucoup Whitaker, les compagnons sont sympathiques et je trouve ça frais. La première fois que tu as fait allusion à ça j'étais pas du tout OK avec toi mais à la longue...ouais en fait je suis un peu OK avec toi quand même, c'est pas qu'il y a trop de trucs gentillets mais c'est qu'il y a pas assez de trucs plus profonds, ça manque d'équilibre (mais le dernier épisode étant encourageant j'ai trouvé, bon après avec un Alan Cumming en pleine forme évidemment...)

    Arrow par contre c'est 100% dodo, du coup j'ose pas imaginé à quoi ressemble la série qui a vraiment eu le dodoji :D

    Homecoming j'ai trouvé ça énorme durant les trois premiers épisodes, mais une fois l'effet de surprise passé bof. Il se passe pas grand chose quand même dans cette série, elle a le mérite de faire court ok, mais elle pouvait faire encore plus court vu qu'au bout de trois épisodes (allez quatre, soyons généreux) on avait deviné toute la suite.

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    1. Le dernier épisode était effectivement un peu plus... tendu, et peut-être un peu moins superficiel sur le fond. En revanche je n'ai pas du tout trouvé Cumming en pleine forme, au contraire il m'a gonflé du début à la fin avec son cabotinage ^^

      Tu veux dire que Homecoming mériterait le Drawa de l'éjaculation précoce ? :-D C'est une bonne transition ^^

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  5. Je ne sais pas qui sont ces gilets bleus, mais heureux de savoir qu'on peut te faire faire ce qu'on veut par la menace d'un blocage.

    Du coup, tu seras bien aimable de parler de The Haunting of Hill house dans le prochain épisode. Sans quoi prépare-toi à une opération "commentaires gratuits" sans précédent !

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    1. C'est vrai que c'est très important que je parle de la série dont tout le monde a le plus parlé depuis un mois ^^

      (mais j'en parlerai à l'occasion, t'inquiète) (quand je l'aurais vue, quoi...)

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  6. Je pense que toi aussi tu as besoin d'aide pour arrêter Arrow. Je songe à fonder un club de discussion anonyme pour tous les gens qui continuent à s'infliger cette daube en se cherchant de fausses excuses.

    Ce qui me fait penser que tu n'as toujours pas créé le drawa de "la série que tu continues de regarder parce que ta ou ton conjoint veut regarder, c'est pas ta faute, tu n'es qu'une victime innocente" :)

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    1. Il existe déjà, c'est le Drawa Pringles, on l'a juste tourné de manière à ne pas provoquer de divorces (ni marginaliser les célibataires) ;-)

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  7. Après avoir vu le dernier épisode de Dr Who, je confirme que ça manque de fond, ou même juste d'une histoire plus suivie. Là, on n'a eu que des épisodes stand alone et ça reste gentillet.

    Quant à Vikings - qui a recommencé - je me demande vraiment si je vais continuer. C'est à croire qu'ils ont engagé un coach qui oblige tous les acteurs à jouer de la même façon affectée (ce n'est pas nouveau mais ça m'a particulièrement marquée cette fois-ci).

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    1. J'ai trouvé l'épisode de la semaine très bien... jusqu'à la moitié, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'ils sortent de l'anti-zone et qu'on découvre ce qui se cachait de l'autre côté du miroir. Là, on est retombé dans tous les travers de la saison : réponse sans originalité voire un brin déjà-vu, gros manque d'intensité et menace finalement absente puisqu'une fois de plus, ce n'était pas un "vrai" méchant mais un antagoniste qui avait mal à son gros cœur (apparemment cette Doctor est quelque part entre la hippie et le bisounours).

      En y réfléchissant, ce qui me semble surtout manquer à cette saison c'est un côté un peu "épique". Il y avait une majorité de stand-alone dans la période pré-Moffat, mais on avait tout de même au moins une par an (souvent pour le final) un double ou triple épisode où le monde (ou les héros ou... quelqu'un) était vraiment en danger et où le Doctor pouvait agir en héros.

      Viking je n'ai pas repris, cette année j'ai pris l'excellente résolution d'abandonner la plupart des mes séries "boulets" face à un planning déjà surchargé. Prévenez-moi si et quand Ivar meurt, on en rediscutera ;-)

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