dimanche 1 avril 2018

[GOLBEUR EN SÉRIES '17-18] Semaines 26 - 27

Dans cet épisode : Arrow, For the People, The Good Fight, Good Girls, Kevin (probably) Saves the World, Krypton, The Terror & UnReal. Dans les bonus : The Walking Dead, A Series of Unfortunate Events & Nox.

💔 ARROW (saison 6) Les envies d'ailleurs de Willa Holland étaient connues depuis si longtemps (presque trois saisons !) qu'on avait finir par se dire qu'elle ne partirait jamais complètement. Sachant que les comédien(ne)s capables de jouer plus de trois émotions ont généralement tendance à s’enfuir très vite d'Arrow, on l'aimait d'autant plus pour cela ; ses apparitions, ces dernières années, avaient beau être de plus en plus souvent entrecoupées d'absences mystérieuses ou de comas prolongés, chaque retour était accompagné de piaillements de bonheur (généralement vite dissipés). Bref : voilà, cette fois-ci c'est la bonne, Willa a gagné le droit d'avoir un vrai travail avec de vrais partenaires, et on est très content pour elle sans être plus triste que cela pour une série qui n'est plus à ça près. Ce serait mentir de dire que son épisode d'adieux était particulièrement réussi (même s'il était pas mal), et ce serait encore plus mentir de faire comme si on aimait Thea Queen pour des raisons rigoureusement artistiques. N'empêche qu'elle va suffisamment nous manquer pour mériter d'être en accroche de cette rubrique pour la seconde fois en un mois. A bientôt ! :)


👎👎 FOR THE PEOPLE Quand j'étais gamin, il y avait le catalogue de La Redoute. Aujourd'hui, il y a les séries de Shonda Rhimes et si je suppose que pour une autre génération, le résultat est le même, la vibe est tout de même bien différente. D'abord bien sûr, parce que les mannequins sont habillés sur toutes les pages. Ensuite parce qu'ils sont en mouvement. Et surtout parce que même s'ils vivent des trucs écrit par des demeurés et appréhendables par des enfants de douze ans, il n'y a que des vieux qui regardent, ce qui rend le truc beaucoup plus pervers que le catalogue de La Redoute en son temps. Pour le reste, For the People n'étant pas une "vraie" série de Shonda Rhimes (c'est-à-dire qu'elle a été conçue et showrunnée par le dénommé Paul William Davies, obscur ex-scénariste de Scandal (et rien que l'idée que des gens ayant travaillé sur Scandal aient le droit à des promotions est assez perturbante)), elle n'a pas ce petit charme régressif qu'ont les vraies séries de Shonda Rhimes, ce goût pour le rebondissement aumaxdutrop ni ce talent pour produire du soap avec à peu près n'importe quel sujet. Encore plus vide que la plus vide des séries judiciaires actuellement à l'antenne, celle-ci enchaîne juste les dossier à une vitesse étourdissante, ne donne d'importance à rien ni à personne et ne laisse aucune latitude à ses mannequins pour être autre chose que des mannequins. Même Bull en a plus dans le ventre, c'est dire le niveau de rien.

The GOOD FIGHT (saison 2) Un épisode peut-il à la fois être très bon et très problématique ? Oui, répondront tous en cœur les anciens spectateurs de The Good Wife, dont on retrouvait cette semaine dans son spin-off l'une des plus étranges particularités. En terme d'écriture pure, "Day 429" était une réussite comme The Good Fight en a rarement signé depuis ses débuts. Le problème, c'est qu'il mettait en relief tous les problèmes d'ADN de la série : The Good Fight n'a jamais autant ressemblé à un épisode de The Good Wife sans Alicia. "Day 429" était un épisode réussi mais terriblement cynique et pour le moins artificiel dans sa construction, faisant plus que jamais sonner le titre du show comme une blague de mauvais goût. On passera du coup sur le fait qu'on attende toujours le réquisitoire anti-Trump que nous promettait le nouveau générique et les premiers instants du season-premiere : The Good Fight n'en est plus à une promesse non-tenue près et il faudra bien se faire à l'idée que cette série n'est rien de ce qu'elle prétend être, et tout ce que l'on appréhendait qu'elle devienne.


👍 GOOD GIRLS Marrant tout de même comme deux causes similaires peuvent entraîner des effets complètement différents. Sur le papier, Good Girls ressemble beaucoup à Claws, diffusée sur TNT l'été dernier. Un groupe de prolotes s'y retrouve embarqué dans des histoires dignes d'un mauvais polar, il y a pas mal de second degré et une flopée de comédiennes qu'on aime bien (ici un magnifique trio Mae Whitman/Christina Hendricks/Retta Sirleaf). Sauf que là où Claws était une série chiante comme la mort, Good Girls est sûrement l'une des nouveautés les plus sympathiques de la mi-saison. Peu importe ses lourdeurs scénaristiques manifestes et peu importe qu'elle paraisse déjà tourner en rond au bout de cinq épisodes, peu importe même les ressemblances évidentes avec plein d'autres séries de plein d'autres époques qu'on n'aimait pas forcément (au hasard : Weeds), l'énergie de son casting habituellement abonné aux secondes rôles et son absence totale de prétention en font un très chouette rendez-vous hebdomadaire. Et j'ai bien l'impression que ça fait trois siècles au moins que je n'ai pas écrit ça d'une série de NBC.

👍 KEVIN (probably) SAVES THE WORLD is (probably) canceled, et c'est (definitely) bien dommage, car sans être un moment incontournable de la semaine, les aventures de Jason Ritter au pays des vrais gens gentils fut l'un des plus sympas de la saison. Il est difficile de s'en étonner tant cette série était difficile à vendre, et fut d'ailleurs - on l'avait noté à ses débuts - assez mal vendue par ABC, avec son héros un peu benêt (mais très attachant), son jeu irrégulièrement adroit avec les stéréotypes et son positivisme chevillé au corps. Reste que se faire éclater aussi violemment, chaque semaine, par une série aussi horripilante que The Good Doctor, ça crée des liens, et que s'il faut chaque année une série sympathique dont on s'attristera de la disparition pour mieux l'oublier d'ici l'année suivante... c'était (probably) Kevin.


KRYPTON Si l'on suit la théorie développée ici-même il y a quelques années, Krypton sera très probablement une super-série-de-Superman, puisque Superman n'y apparaît pas. C'est d'ailleurs la seule raison (croyance ?) pour laquelle je vais continuer à la regarder en dépit d'un pilote insipide (quoique pas déplaisant), qui bouffe un peu à tous les râteliers, et d'un second épisode un peu plus consistant ne donnant toutefois pas plus d'idées de ce que la série racontera. De toute façon, inutile de se faire d'illusions, Krypton est une série de niche racontant des trucs n'intéressant que Jerry Seinfeld et moi, et sera vraisemblablement annulée dans trois mois.

💤 The TERROR est une série d'anthologie qui... oh non, attendez : ça va pas recommencer comme cet automne ? Eh bah si, mais il faut cela dit reconnaître que The Terror tire assez nettement son épingle du jeu. D'abord parce qu'elle est adaptée d'un roman de Dan Simmons, ce qui est aussi peu commun que prometteur, ensuite parce qu'on s'y fait sacrément chier, ce qui est aussi banal que tout à fait prévisible, car si Simmons est un écrivain admirable à bien des égards, ses ouvrages contemporains, aussi réussis soient-ils, sont pour la plupart très lents et bourrés de longueurs. Enfin, contrairement à la concurrence, The Terror croule sous le pognon et entend bien le faire savoir à chaque plan, ce qui fera certainement gober à quelques un qu'elle a un style. Je compte d'ailleurs bien sur eux pour me raconter la fin (même si je la connais déjà) car il paraît très peu plausible à ce stade que je fasse autre chose que roupiller devant.


UnREAL (saison 3) Je dis souvent que les icônes d'appréciations ne servent à rien. Ou du moins, à rien d'autre qu'à vous faire gagner du temps lorsque vous n'avez pas envie de lire un article en entier. Avec UnReal, c'est faux. L'icône d'appréciation sert aussi à cerner une appréciation (oui je sais : c'est incroyable). Théoriquement, je devrais mettre un pouce à cette première moitié de saison 3. UnReal n'a pas solutionné tous les éléments problématiques de sa fin de saison 2 (qui a poliment été glissée sous le tapis en espérant que personne ne s'en rendrait compte, en tout cas pour le moment), mais il n'est rien qui soit foncièrement déplaisant dans les cinq épisodes qui viennent d'être diffusés. En fait, dans l'ensemble, ils contiennent même plus de bonnes que de mauvaises idées, confier (enfin !) le rôle de bachelor(ette) à une comédienne charismatique et talentueuse n'étant pas la moindre. Et pourtant, ça ne marche pas. Non parce que la série s'enfonce dans ses défauts habituels, plutôt en retrait, mais plutôt parce qu'elle ne parvient absolument pas à se renouveler et continue de placer les mêmes personnages dans peu ou prou les mêmes situations - exactement, à vrai dire, comme une télé-réalité ayant vraiment duré trop longtemps. Ce qui est un peu triste, c'est qu'UnReal, considérant la richesse de son sujet, devrait n'en être qu'à ses débuts. On n'aurait jamais cru lorsqu'elle a déboulé il y a trois ans qu'on la retrouverait si rapidement en train de tourner en rond. Certes, il était assez clair dès la fin de sa première saison qu'elle concourait pour le titre de série la plus surcotée du moment, ce qui n'a pas manqué de lui revenir en boomerang. De là à indifférer à ce point si peu de temps après...


à part ça...

    • The Walking Dead continue de creuser - elle va finir par nous déterrer du magma, à force. Comme tous les épisodes impairs ou presque, celui de cette semaine était un spécial "épisode de guerre boum boum", mais comme il faut bien se renouveler parce que ce serait con de lasser les douze crétins qui aiment encore cette série, le réalisateur (Jeffrey F. January, il mérite d'être nommé) a eu l'excellente idée de faire se dérouler la quasi totalité de l'"intrigue" de nuit. C'est-à-dire qu'on ne voyait rien : l'action était absolument illisible du début à la fin et si plein de gens sont morts, impossible de dire qui, ni même précisément comment. J'aurais bien envie de dire que ça va être difficile de faire mieux, mais il reste encore trois épisodes, il n'est donc pas impossible que TWD réussisse d'ici la fin du mois le premier tour du monde en passant par le noyau interne.
    • Bonne nouvelle : après avoir été l'une des séries les plus cool de 2017, A Series of Unfortunate Events paraît bien partie pour être aussi l'une des séries les plus cools de 2018. Mauvaise nouvelle : Neil Patrick Harris joue toujours dedans et il en fait au moins autant qu'avant, si ce n'est plus.
    • l'inconvénient de cette rubrique qui repose beaucoup sur les diffusions hebdomadaires, c'est qu'il arrive que l'on se fourvoie totalement d'une semaine sur l'autre. Je m'excuse donc auprès de tous ceux qui auraient pu croire, suite à ma note sur les deux premiers épisodes de Nox, qu'il s'agissait d'une série regardable. Le malentendu fut dissipé dès le troisième épisode, qui bat haut la main le record du plus grand nombre de scène totalement ridicules et/ou débiles compilées en moins de 20 minutes en 2018. Qui a dit "Drawas" ?

    13 commentaires:

    1. Analyse très juste des failles de TGF.
      Cette série est très bizarre. Ce n'est pas la première série à n'avoir aucun sujet, mais j'en ai rarement vu de meilleure !
      C'est dire, je le suppose, la qualité du casting et de la réalisation.

      Bon dimanche,

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      1. Cela dit, dans l'épisode de cette semaine... ah mince, je l'ai déjà oublié :-(

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    2. Ah ouais, For the people carrément, t'as peur de rien toi :)

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    3. Je trouve quand même un peu sévère avec The Good Fight. Qu'est-ce que ça peut faire, après tout, que ce soit de la redite ? Ce n'est pas exactement la même chose, contrairement à Unreal où là, je suis d'accord avec toi : j'ai vraiment une déplaisante impression de déjà-vu devant la plupart des épisodes.

      Tu m'as convaincu de jeter un œil à Good Girls. Ca me tenait bien mais tellement de chose à regarder...

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      1. Ce n'est pas exactement la même chose ? Euh, si, c'est de plus en plus souvent "exactement la même chose" (à quelques gros mots près), et si, c'est plus grave que dans UnReal parce q'UnReal, jusqu'à preuve du contraire, c'est toujours la même série, alors que The Good Fight, c'est une autre série que The Good Wife (enfin, en théorie).

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    4. Arrête, c'est vachement bien The Terror. Le meilleur trailer de l'année !

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    5. A part ça ça fait longtemps qu'on a pas eu droit à une excellente critique d'un vieux jeu vidéo tout pourri ;)

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    6. C'est pas mal je trouve, The Terror. Lent, mais pas mal.

      C'est à Krypton moi que j'aurais bien le "smiley dodo" ;)

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    7. Tu n'en parles pas vraiment (encore ?) mais je trouve que la saison 2 des Baudelaire est encore meilleure que la première, c'est beaucoup plus noir et encore plus barré. Vraiment une très bonne surprise cette série, parce que les livres n'étaient pas un cadeau à adapter.

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      1. Je ne suis pas très loin dans la saison pour le moment, donc c'est difficile de te répondre, mais comme tu le dis on en reparlera plus en détails plus tard.

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    8. On en est où de l'hommage à Steven Bochco ? Deux jours que j'attends :D

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      1. Le pauvre Steven n'a vraiment pas choisi la bonne semaine pour mourir s'il voulait une nécro sur Le Golb, j'ai pas eu une seconde à moi ces derniers jours.

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