lundi 30 janvier 2017

[GOLBEUR EN SÉRIES '16-17] Semaines 19 & 20

Dans l'épisode de la semaine : Black-ish, Empire, Jour polaire, The Magicians, Shut Eye et Six.

👍👍👍 BLACK-ISH (saison 3) J’aurais pu, peut-être prendre le temps de vous parler de "Lemons" (3x12), qui fait à juste titre couler de l’encre depuis une quinzaine de jours. Mais dans le fond, cela n’aurait pas été rendre le meilleur hommage possible à la meilleure saison de la meilleure série de Network de 2016... et de 2017, tel que ça part. D’abord parce que "Lemons", à trop vouloir nous refaire le coup de "Hope" l’an passé, m’a paru un peu forcé par endroits, plus dur et cynique également, tenant surtout pour le bouleversant monologue que livre Dre en fin d’épisode (dans une réalité alternative où Transparent est considérée comme ce qu’elle - un drama - Anthony Anderson n’a déjà plus de place sur sa cheminée à force d’Emmy, Golden Globes et autres récompenses de meilleur acteur dans une co-mé-die). Surtout, c’est toute la saison pour le moment qui tutoie les sommets, quasiment sans discontinuer (même l’épisode contractuel à Disneyland était bien plus réussi que tous les épisodes Disneyland de toutes les séries d’ABC). Résumer Black-Ish à son épisode émo-choc-citoyen annuel ne serait vraiment pas rendre justice à un show aussi efficace à tous les niveaux, dont les dialogues enquillent punchline sur punchline, et dont les meilleurs épisodes réussissent à vous faire vous rouler par terre de rire avec des sujets absolument pas drôles sur le papier (le meilleur de l’exercice 2016-17 étant sans doute pour l'heure "Being Bow-racial"  [3x08], franchement émouvant tout en restant du début à la fin d'une acuité comique redoutable). Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit (je crois bien que oui), mais tout le monde devrait regarder Black-ish. Tout le monde.


👍👍 EMPIRE (saison 3) Commençons par la conclusion : cette première partie de saison, que je viens de rattraper au pas de charge, était vraiment réussie. Bien plus que ce à quoi je m’attendais. En recentrant son intrigue autour du trio Lucius/Cookie/Jamal, la série a réussi à s’offrir, hum… vous savez, ce fameux supplément d’âme - je déteste l’expression mais en l’occurrence, elle tombe à pic. Jusqu’à présent, il manquait toujours quelque chose à Empire pour qu’on ait réellement envie de l’inscrire de la lignée des grands prime-time soaps des années quatre-vingts. Un souffle épique. Une idée de l’histoire qu’elle allait raconter. On peut penser ce qu’on veut des Dynasty, Dallas et autres Knots Landing, mais il s’agissait de séries très écrites, parfois même assez audacieuses, qui ont souvent connu leur succès inter-planétaire de manière accidentelle (surtout Dallas). Empire a fait l’inverse : elle était un produit marketing calibré pour faire sauter la banque avant d’être un feuilleton digne de ce nom, même si elle n’était pas dénuée de qualités. La voir s’émanciper un peu, oser quelques scènes plus intimistes, développer plus franchement ses personnages… c’est un véritable plaisir. Surtout lorsque l’on réalise que cela accompagne l’évolution très nette de la carrière musicale de Jamal, passé l'air de rien d'un Reuneubeu larmoyant à une soul plus épurée et lyrique entre les saisons 2 et 3. C'est plutôt amusant, car il n'est même pas sûr que ce soit fait exprès.

💤 JOUR POLAIRE Une fois n’est pas coutume, tout est dans l’icône de note. Deux épisodes de 53 minutes d’exposition dans une série n’en comptant que huit, dès le départ, ça ne pouvait pas le faire. Mais il vrai qu'il était difficile d'aller très loin avec pour unique pitch Leïla Bekhti est belle et les polars scandinaves c'est bien.

The MAGICIANS (saison 2) Lorsque s’est achevée l’une des meilleures nouveautés de l’année 2016, on n’attendait en gros que deux choses pour la suite : 1) que l’écriture soit si possible un tout petit peu moins confuse ; 2) que l’extrême noirceur (et violence) du final ne s'avère pas in fine totalement gratuite (que les morts ne ressuscitent pas ou pas tous, que Penny ne retrouve pas immédiatement ses mains… etc.) On ne peut franchement pas dire que les promesses aient été tenues puisque le point numéro 2 est réglé en quatre secondes (et pas dans la bonne direction) et qu’à la minute où nos héros sont de nouveaux réunis, on ne comprend plus qu’une phrase sur deux de leurs projets (le previously, lui-même très lacunaire, n’aide pas). Bref, un retour sur la pointe des pieds où aucun des défauts de la saison 1 ne paraît en passe d’être réglé, laissant planer la possibilité que la bonne surprise de l’an passée ne devienne une de ces séries à problèmes comme on en croise parfois - mais que l’on continuera malgré tout à regarder tant qu’elle livrera des scènes aussi drôles que celle du couronnement d’Eliot.


👍 SHUT EYE Je suis à peu près certain que cette série n’a rien compris à notre époque, mais ce n’est certainement pas moi qui vais le lui reprocher. Un bon petit noir bien serré, voilà ce qu’est Shut Eye, série dont les ambitions très mesurées fonctionnent en négatif de la manière dont la moitié des séries du câble-ou-de-providers-enfin-vous-voyez semblent lancées dans un interminable concours de celle qui pissera le plus loin (et en foutent tout partout à côté de la cuvette). Conçue par une bande de vieux routiers de la série B, elle porte bien haut cet étendard et n’essaie pas de se donner de grands airs d’autres choses (un peu tout le contraire de Hand of God côté Amazon, au hasard). Ses clichés, elle les assume plutôt que de se les reprendre dans la seule en voulant jouer avec, et c’est ainsi qu’après un pilote un peu poussif les neuf épisodes suivants passent tout seuls, bien aidés par tout un tas d’acteurs pour qui on éprouve de coupables sympathies (Jeff Donovan, KaDee Strickland, David Zayas… sans oublier Isabella Rossellini, que l’on voit finalement assez peu). L’histoire est celle d’un couple spécialisé dans l’arnaque à la voyance, le second degré ou la violence sont bien dosés et si tout est prévisible à des kilomètres, les personnages sont dans l’ensemble bien écrits (même l’inévitable fils ado, ce qui n’est peu pas dire). Oh et le générique est chouette, c'est toujours important de le préciser.

SIX En toute franchise, je ne suis pas sûr que j’aurais daigné m'intéresser à Six s’il n’y avait pas eu l’excellentissime Walton Goggins sur l’affiche. Les histoires de militaires et moi… bon… vous voyez ce que je veux dire. Ce doit être mon côté gauchiste. Toujours est-il que Six se laisse regarder et que, bonne nouvelle, ce serait même le cas sans Goggins. Par contre, je suis incapable de vous résumer l’intrigue. Enfin si : en gros, l’ancien leader d’une équipe de Seals est capturé par Boko Haram, il faut absolument le libérer très très vite, son ancienne équipe va s’en charger mais celle-ci est divisée à son sujet puisque du temps où ils étaient opérationnels en Afghanistan, le comportement de Walton (qui s’appelle Rip mais laisse tomber, on t’a tous reconnu, Boyd) était très ambigu (genre il tuait des gens sans raison apparente). Voilà pour le résumé qui ne dit à peu près rien, pour le moment, de l’orientation que prendra la série (seuls deux épisodes ont été diffusés) : sera-t-elle une vraie série de guerre ou versera-t-elle plutôt dans le suspens psychologique, difficile de se prononcer pour le moment. Ce que l’on peut noter en revanche, c’est que Six fera sûrement date comme étant le moment où History Channel a complètement viré sa cutie, proposant une série presque entièrement dépourvue d'argument… historique, voire même de la crédibilité la plus élémentaire (genre les Américains ont quoi que ce soit à branler des victimes de Boko Haram, non mais LOL, quoi). Ce n’est pas un problème en soi mais si la chaîne devait continuer à l’avenir à s’aventurer aussi loin de ses bases, cela pourrait finir par devenir un peu gênant…


à part ça...

  • Je viens (encore) de dire plein de gentillesses sur Black-ish, mais... euh... un spin-off sur Zoey, vraiment ? Vous êtes sûrs ?
  • Super (double) final de Sweet/Vicious. Tout y était. J’entends par-là : tout ce qui rendait cette série vraiment chouette, mais avec les potards poussés à fond. Bizarrement, je ne peux pas m’empêcher de conserver quelques réserves d’ordre « structurel », de ne pas être complètement optimiste pour la suite (si suite il y a, ce qui n’est pas garanti à l’heure actuelle). Et c’est très con, parce que c’est de loin la nouvelle série que j’aurais le plus kifé cette saison.
  • Mary Tyler Moore nous a quitté cette semaine, et l’on ne peut dire que les rares hommages parus en France aient vraiment été à la hauteur de ce que cette grande, grande dame a pu représenter dans l’histoire de la télévision - et tout particulièrement dans l’histoire de la représentation des femmes, à la télévision. Piqûre de rappel avec une série d’articles passionnants par-ici.

    16 commentaires:

    1. Moi j'ai trouvé "Lemons" exceptionnel !

      C'est tout.

      Ah non : oh là là ! tous ces articles sur TMTMS ! merci pour le tuyau !

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      1. Je suis plutôt d'accord avec Thomas sur Lemons. Ce n'était pas aussi réussi qu'on a pu le lire-- pas aussi réussi qu'Hope donc.

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      2. Ah mais c'était un très bon épisode, hein. Je ne trouve simplement pas qu'il s'agissait du meilleur de la saison.

        Après il pâtit sûrement aussi du fait que l'effet de surprise n'est plus là, puisque "Hope" est passé avant.

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    2. Je vais peut-être me remettre à Empire, alors, j'avais complètement lâché en fin de saison 2.

      Six par contre me dit rien du tout (malgré Walton)

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      1. Ce n'est sans doute pas LE truc à voir actuellement, mais je pense que tu ne seras pas déçu.

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      2. (je parle d'Empire, pas de Six, sur laquelle je n'ai pas d'avis vraiment arrêté)

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    3. Tu fais bien d'en parler, je savais même pas que Mary Tyler Moore était morte :(

      Sympa sinon de prendre le pouls d'Empire, je trouve que la série vieillit bien moi aussi.

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      1. Ah ? Pourtant on a quand même un peu parlé du décès de Mary Tyler Moore. Pas énormément (dans la presse française, je veux dire), mais tout de même un petit peu.

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    4. Moi j'ai bien aimé, Six. C'est classique mais il n'y a pas beaucoup de séries de guerre, alors ça passe.

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      1. En même temps vu qu'elles se ressemblent toutes, vaut mieux pas qu'il y en ait trop ;-)

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      2. Tu exagères un peu. Mais c'est pas faux, ok.

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    5. Tu as bien dû nous le dire une centaine de fois pour Black-ish, mais après tout pourquoi arrêter tant que TOUT LE MONDE NE REGARDE PAS BLACK-ISH :)

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    6. Ce n'est pas plutôt Vikings, qui marque "le moment où History Channel a complètement viré sa cutie" ?

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      1. Hum. Peut-être, oui. Mais il y a quand même un argument historique, dans Vikings. Du moins au début. Même si c'est très romancé, on apprend quand même pas mal de trucs sur cette époque et ces peuplades...

        Alors que dans Six on apprend rien du tout, à ce que je sache ;-)

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    7. Shut Eye est en effet une série très sympathique. Dommage qu'elle soit passée inaperçue.

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