dimanche 6 janvier 2013

[CDG2012] 5... beignets à la pop pop pop

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Un titre éloquent pour ce nouvel épisode du CDG. N'allez pas croire pour autant que cette sélection sera surchargée en sucre. La bonne pop, après tout, est affaire d'équilibre. Une seule chose est certaine : cet épisode est garanti 100 % sans colorants ni conservateurs.


Look to the Sky (James Iha ; octobre) Oui oui. James Iha. Oui Monsieur, oui Madame. Le gars qui fait la gueule dans tous clips des Smashing Pumpkins (et sur toutes les photos). Le gars qui chante sur la plus mauvaise reprise des années 90 (« A Night Like This »). Mais aussi et surtout le gars de « Take Me Down », de « Blew Away » et d'un très beau – et totalement méconnu – premier album solo. Un gars qui aurait pu rejoindre son ancien groupe reformé et engranger un max de pognon, mais qui préfère reste tranquille dans son coin à sortir une fois toutes les deux décennies un disque tout mignon que personne n'écoute. Au point que même en comptant les groupies les plus acharnées des Pumpkins, on puisse à peu près affirmer que ceci sera l'unique apparition de Look to the Sky dans un Best of de l'année. Voire l'unique apparition de James Iha dans n'importe quel best of des trente années à venir. Et ce n'est même pas pour se faire mousser : c'est juste parce que ce petit disque est simple, délicat, humble et, pour tout dire : adorable. Totalement inutile, peut-être. Limite inepte, d'un certain point de vue. Magnifiquement anodin, en somme. Donc exquis. Donc POP.

Macaroni (Bobby Conn, avril) Certains albums de cette sélection 2012 ont été difficiles à caser. Pas celui-ci. Délicieux et inclassable comme une plâtrée de pâtes au saumon, Macaroni pouvait prétendre entrer dans la moitié des catégories de cette série rétrospective (amis de la famille, valeurs sûres, trucs dont personne n'a parlé... et j'en passe). Mais soyons lucides : Macaroni, comme tous ses prédécesseurs, est avant tout un délice de pop b(ig)arrée qui donne envie de danser tout nu dans le premier bar qui le passe. Malheureusement pour ses auteurs en général et pour l'humanité tout particulièrement, cela n'arrive absolument jamais et les filles se dessapant sur « Underground Vktm » n'existent que dans mes rêves les plus moites. Snif.

Reading too Much into Things Like Everything (The School ; juillet) Surprise colorée et insouciante de 2009, c'est en patron que The School est revenu en 2012. Une année dont la production a souvent ressemblé à celle de 1965, mais dont aucun disque n'aura atteint le niveau de popitude de cette formidable machine à voyager dans le temps. C'est une chose de faire du revival ; c'en est une autre de parvenir à se hisser à la hauteur des classiques de l'époque revivalisée. The School, à coups de « That Boy Is Mine » et autres « Why Do You Have to Break My Heart Again? », y parvient comme par miracle. Et signe sans problème le meilleur disque pop de 196... 2012.


Toutes directions (Bertrand Burgalat ; avril) Rétrospectivement, je crois que j'ai réalisé que ma santé déclinait (allons, ce n'est plus un secret) le jour où je me suis retrouvé avec une interview passionnante de Bertrand Burgalat sans trouver l'énergie d'en faire un article. Alors même que je n'avais aucun problème pour dire qu'en plus d'être un interlocuteur charmant et captivant, il venait de publier – et de loin – le meilleur de album de pop française depuis... très longtemps. Ce n'est certainement pas une bafouille de fin d'année qui me permettra de me déculpabiliser ni ne m'évitera de raser les murs la prochaine fois que je croiserai l'intéressé dans la rue (les bureaux de Tricatel sont à trois pas et demi de chez moi). Ni même d'écrire que « Dubaï My Love », cristalline comme du Christophe, est sans le moindre la chanson la plus belle et émouvante de l'année. Mais il fallait tout de même que je le fasse. Pour l'histoire. Parce que ne jamais avoir consacré une ligne du Golb à ce grand, très grand disque... c'était comme si j'avais été un commentateur de foot au lit avec une gastro le 12 juillet 1998. Un truc à nourrir des regrets pour les trente prochaines années.

(The Woman Who Took) A Flying Leap over the Fence (with a Cosmic Trip Machine) (OG Musique ; juin) En 2012, on vous a rabattu les oreilles avec Tame Impala. A raison, sans doute. En revanche, on ne vous a pas parlé d'OG Musique. A tort, assurément. Car s'il est bien une odyssée pop qu'il fallait tenter cette année, c'est celle-ci. Aussi improbable que ce que son titre laisse imaginer, cet album follement psyché, follement prog, follement space... follement dingo a tourné et tourné encore sur la platine du Golb depuis deux mois, sans jamais que le temps ou ma santé fluctuante ne me permettent d'en toucher un mot. Mais il est vrai que trouver les mots justes pour un tel voyage n'est pas aisé. C'est en tout cas chose faite, même s'il eût idéalement fallu créer un classement « meilleur album psyché » juste pour lui. D'un autre côté on ne voit pas bien quel autre disque aurait mérité de figurer à ses côté. De vrais, bons, grands albums psychés, de nos jours, on en entend pas tous les mois. Pas de ce niveau, en tout cas 1.

BOF2012 : Pop Pop Pop by T. Sinaeve on Grooveshark    
Et aussi : A Beat for the Lovers (The Monkberry Moon Orchestra), How to Fold Paper in Half-twelve Times (Pony Taylor), Incorruptible Heart (Lavender Diamond), Port of Morrow (The Shins), Tadaloora (Phantom Buffalo), Ten Songs about Girls (Tender Trap), Out of Frequency (The Asteroïd Galaxy Tour)...   
 

(1) Ah si, tenez, il y a le Phantom Buffalo. Mais au bout de trois écoutes je ne peux pas être si affirmatif.

14 commentaires:

  1. SUPER SÉLECTION. A part James Iha, un peu nul, le reste est vraiment excellent. Phantom Buffalo je connaissais l'album d'avant, pas mal, par contre ce morceau est juste génial, on dirait du Love, j'adore :)

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    1. Je confirme que le Phantom Buffalo est génial. C'est de la pompe de Love du début à la fin mais c'est de la putain de pompe d'excellente qualité:)

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    2. Oui, il aurait mérité une mini-chronique. Voire un article entier (ce qui n'est d'ailleurs pas exclu dans les semaines qui viennent). C'est probablement l'un des meilleurs albums que j'aie entendus en 2012, mais je l'ai découvert et vous savez que j'ai toujours besoin d'un temps de digestion avant d'écrire sur un truc.

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  2. Thomas, il faut que je te pose une question : est-ce que tu fais exprès de ne jamais mettre dans la playlist le morceau que tu qualifies de beau-super-magnifique-poignant dans l'article ? Je remarque ça depuis plusieurs épisodes et c'est un peu énervant :/

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    1. (la réponse est évidemment "non", pour la simple et bonne raison que les playlists ont été composées indépendamment des billets, pas aussitôt après les avoir écrits. Du coup je n'avais aucune idée de ce que je citais dans le texte au moment de choisir les extraits.)

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    2. C'est un acte manqué qui demeure un peu sadique ;)

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  3. Je garde : Conn, Burgalat, The School, Phantom Buffalo.

    Faudra que j'écoute OG Musique ça m'a l'air très bien comme truc. Et Monkberry Moon même si j'ai des réserves sur le morceau.

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  4. Tu m'as fait peur, le temps de trois morceaux, j'ai cru que j'aimais subitement la pop...

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    1. Je ne vois pas pourquoi tu n'aimerais pas la pop. Tu n'écoute que ça la moitié de l'année (oui oui, les gens disent rock indé pour faire bien, mais soyons sérieux : le rock indé n'est jamais que de la pop qui ne s'assume pas les trois quarts du temps ^^)

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    2. je m'attendais à cette réponse. pour m'éclairer, il faudrais que tu me dises quels disques j'ai bien aimé cette année qui pourraient etre classés dans cette sélection pop... bon ca serait plus facile chez moi autour d'une bière que dans ton PMU virtuel...

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    3. Attends, c'est pas la sélection "pop", c'est la sélection "beignets à la pop pop pop" :-)

      En plus tu charries, je clique sur BL et je tombe sur... R.E.M. ^^

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  5. concernant James Iha, je ne l'avais trouvé qu'en import à un prix astronomique. De rage, j'en avait racheté en version CD le Let it Come Down, que je n'avais pas trop aimé à sa sortie. Et bien il a tourné en boucle à la maison cette année.
    du coup je vais m'écouter celui là sur Grooveshark. Je le trouverais bien dans un bac à soldes prochainement...

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